♾ CHAPITRE 73 ♾

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Il faut à peu près dix minutes de route pour arriver jusqu'à ma maison d'enfance. Une fois devant la bâtisse qui fait remonter beaucoup de souvenirs en moi, mon père ouvre la porte comme s'il savait que j'allais débarquer. Il me lance un grand sourire, je m'approche lentement de ce grand homme quand je fonds en larmes dans ses bras.

- Oh, papa.

- Ma puce, me serre-t-il contre lui. Rentrez tous les deux, vous allez me raconter ce qui se passe.

Je ne prends pas la peine de regarder cet endroit. Je ne sais pas, c'est sûrement par peur de revoir des scènes qui m'ont brisées le cœur étant jeune. Je préfère tracer ma route en fixant le sol. Je souffre assez pour le moment et je n'ai pas envie d'en rajouter. Une fois que j'ai déposé mon sac dans ma chambre et que nous sommes installés au petit salon de détente, qui était la pièce préférée de maman, William m'oblige à raconter toute la vérité à mon père car d'après lui, cela ne peut que m'apaiser. Et il avait raison, comme d'habitude.

- Quelle histoire, s'étonne cruellement papa. Et tu as appris tout ça dans ce journal ? S'interroge-t-il en pointant le bouquin que je serre contre mon buste.

- Oui, tout est là dedans, soufflé-je. Je n'arrive toujours pas à me dire que tant de mensonges et de secrets s'étaient mis entre les filles, Haizea et moi, avoué-je tristement. Papa, je suis affreuse à ce point là ? Sangloté-je.

- Je t'interdis de dire que tu es une mauvaise personne ! Tu es la bonté, la tendresse, l'amour et la sincérité à toi toute seule. Tu es merveilleuse et je suis sûr que William pense la même chose.

- En effet, admet l'eurasien en me regardant. Je sais que je ne te le dis pas assez souvent... Euh, pour ne pas dire jamais, sourit-il. J'ai l'habitude de te crier dessus, mais tu es une force de la nature et la personne la plus aimante que j'ai pu rencontré dans ma vie.

Les paroles de papa et de mon instructeur me réconfortent au plus haut point. Je suis bien trop déçue et blessée par le geste des filles qui, même si elles avaient fait une promesse à Azy, est pour moi une haute trahison. Je les aime c'est évident, mais je ne suis pas prête à leur adresser de nouveau la parole. J'ai besoin de temps. Papa profite de notre excursion surprise pour faire visiter la maison à mon mentor, qui va en savoir bien plus sur ma vie passée qu'il n'en sait déjà. J'en profite pour contempler les photos qui sont entreposées dans le salon, sur les nombreuses commodes que possédait ma mère.

- C'est ta maman ? Me questionne Will en prenant une photo dans sa main.

- Oui, c'est elle.

- Tu lui ressemble beaucoup, et pourtant je te trouve complètement différente.

- Peux-tu développer ? Dis-je en souriant.

- Ce que je veux dire par là c'est que même si tu lui ressembles physiquement, tu es une personne unique et à part entière.

- T'es bien le premier à me le dire, avoué-je. En ce moment, tout le monde me compare à elle comme si je n'existais pas.

- Et pourtant, tu ne passes pas inaperçue.

Je plonge mes yeux encore larmoyants dans ceux de mon protecteur, à la prononciation de cette phrase. Je sens qu'il se passe quelque chose de fort entre nous, comme quand on a failli s'embrasser. Seulement, nous sommes encore une fois dérangés dans ce moment intime.

- Tu veux rester ici ma chérie ? Me propose papa.

- Oui, si ça ne t'embête pas j'aimerai revenir quelques jours.

- Cette maison sera toujours la tienne alors, reste autant de temps que tu le souhaites, me lance-t-il en me faisant un câlin. William il est tard, tu ne veux pas rester dormir ici ?

La Malédiction d'une Créature (T1)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن