♾ CHAPITRE 6 ♾

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     Je suis seule dans ce néant. Cependant, j'entends que l'on m'appelle, là-bas, au loin. Je me sens bousculer, quand j'ouvre enfin les yeux. L'une de mes meilleures amies, Albane, se tient juste devant moi, les mains sur mes épaules.

- Ca va Danie ? Tu étais en train de faire un cauchemar.

- Ana ? Euh... Oui enfin je crois, lancé-je en sueur. Il fait chaud non ?

- Pas vraiment, mais tu es trempée, m'avoue-t-elle. Encore ce même rêve ?

     C'est une question qu'Albane, que l'on surnomme tous Ana, me pose pratiquement tous les jours. Et c'est sans surprise que je donne à la jolie brune aux grands yeux verts très clairs, habillés d'une pupille verte émeraude, qui se trouve devant moi assise sur le bord de mon lit, la même réponse habituelle qu'elle connaît par coeur.

- Mon cercle vicieux, dis-je. Je ne comprends pas pourquoi je le fais chaque nuit. Je n'en peux plus, je suis crevée.

- Je veux bien te croire, vu tes cernes bleutées et gonflées, dit-elle avec son sourire moqueur. Allez viens, je t'ai préparé le petit déjeuner, ça va te faire du bien.

- La gentillesse de tes paroles me redonne le sourire, vraiment merci, lancé-je simplement en grimaçant. Je vais aller courir d'abord.

     C'est exactement le même schéma depuis le départ de papa au Sanctuaire Asiatique, il y a un an. Il me manque terriblement.

Je n'arrive pas à sortir ce cauchemar de ma tête, qui est en réalité un souvenir douloureux très encré dans ma tête qui date d'il y a à peu près... Dix ans. Chaque nuit il me hante, et plus je le fais, plus il s'intensifie et plus je me sens mal au réveil. Il me prend tellement aux tripes que tous les jours, je me retrouve avec une migraine atroce qui envahit toute ma tête.

     Heureusement qu'Ana est là. Elle prend soin de moi comme le ferait une maman et c'est sûrement sa plus grande qualité. Quoi que non, elle en a beaucoup trop pour n'en définir qu'une seule comme étant sa meilleure.

Il est temps que je me lève de ces draps humidifiés par ma sueur, que je décide de retirer afin de les changer. Je secoue ma couette pour enlever toute la poussière, puis j'enfile ma tenue de sport pour aller me défouler. J'installe mes écouteurs dans mes oreilles et je pars en direction du parc principal du Sanctuaire, qui se trouve juste après le terrain des entraînements intensifs. Je trottine dans une allure modérée en passant sur l'espace vert qui est déjà bondé de soldats de lumières, mais aussi d'apprentis. Après l'incendie du pavillon familiale que papa a réussi à contrôler, il a dû tout me raconter concernant le monde magique auquel nous appartenons...

**

     L'odeur de la fumée réside encore dans la maison. J'ai réussi à m'endormir malgré que maman soit partie, mais il est tant que je me lève. Je vais dans le salon qui est juste en face de la cuisine, quand je vois papa à terre qui nettoie les dégâts.

- Tu veux de l'aide, lui dis-je avec une voix enrouée.

- Oh, me fixe-t-il. La fumée a abîmé ta gorge on dirait, me prend-il contre lui.

     Il y a eu ce phénomène étrange quand je suis allée me faire soigner dans l'établissement, après ma brûlure. Mes pupilles noires se mélangeaient constamment à du rouge, mais depuis hier, elles sont devenues complètement rouges. Je ne comprends pas ce qui se passe en moi, ni comment j'arrive à faire naître ses flammes sans rien demander. Papa me tire par la main, pour m'asseoir sur la canapé qui a été épargné.

- Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

- Rien, tu es tout à fait normale dans le monde auquel nous appartenons, mais pas dans le monde terrestre.

La Malédiction d'une Créature (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant