La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 38 ♾

On ne comprend pas ce qui se passe. Cependant, la cohue ne semble pas inquiète, bien au contraire. Les nymphes sont euphoriques et crient de joie pour je ne sais quelle raison, mais cela m'intéresse de savoir.

- Il est un peu bizarre ce lieu, tu ne trouves pas ? Grimace Gabi en rigolant.

- Vite, intervient Danais auprès de nous. Les futures nymphes sont en train de naître !

Les naissances, c'est vrai ! On se précipite tous les deux alors que nous sommes rejoints par tout le reste de la bande, tout en suivant les nymphes qui vont en direction de l'Artémia, l'un des arbres les plus magiques de notre monde. Aussi grand et aussi épais qu'un chêne centenaire, il est placé sur une petite colline qui s'illumine dans un mélange de couleur, grâce à la magie des nymphes. Il faut emprunter un petit chemin en plein du milieu de la forêt du monde des Dryades, qui nous amène tout droit à lui, au bout d'un ruisseau en cascade.

- Il y a déjà énormément de monde, me dit Ana.

- Oui, j'espère qu'on va avoir une bonne place, ajoute Iv.

Toutes les tribus présentes dans le royaume d'Artémia sont là, et elles sont plus d'une cinquantaine. Elle tentent de se frayer un passage entre elles, quand un spectacle inédit se produit, à notre contact sur le sol de la colline.

- Les descendantes, hurlent plusieurs nymphes. Ce sont elles qui donnent vie à l'Artémia !

Il bouge, il frissonne entre la rapidité de l'air, la grandeur de l'eau, la force de la terre, mais aussi la puissance du feu. On se regarde toutes les quatre, quand Syrinix prend la parole.

- Un peu de silence s'il-vous-plaît, commence-t-elle. Les bourgeons qui ont bien grandis sont sur le point de nous révéler nos futures nymphes.

- Cette prochaine génération a une chance incroyable, car elles seront à jamais protéger par la magie des descendantes des éléments de la terre qui se sont unies sans s'en rendre compte, à NOTRE ARTÉMIA, hurle Antiope dans les applaudissements de toute la foule.

- Euh... Qu'est-ce qui se passe ? Nous demande Iv. On doit faire un truc ou ?

- Je ne sais pas, lui coupé-je la parole. Souriez.

Alors on s'exécute, sans vraiment comprendre ce qui est en train d'arriver. Je lance un regard perplexe à mon mentor même si je lui fais toujours la tête, mais il ne comprend pas non plus. Kryse et Selectia s'approchent de nous pour nous demander de les rejoindre, près de l'arbre magique. On les suit avec une grande fierté, quand notre déesse de l'eau adresse un petit doigt d'honneur à Salomé qui crève de jalousie. Je le retiens en lui disant d'être un peu plus polie, puis nous nous plaçons devant la foule gigantesque, un exercice que je déteste. Je fixe les gens qui sont tous devant moi, quand un vent chaud se lève précipitamment. Une poussière à la couleur de leurs cheveux est soufflée par chacune des souveraines. Elles se déposent dans les feuilles illuminées de l'arbre, puis cela permet d'ouvrir les bulles qui protégeaient les bourgeons qui font la taille d'un nourrisson. C'est une image féérique et extraordinaire qui se déroulent sous nos yeux de petites filles.

- Ça y est, annonce Syrinix. Les bébés vont arriver !

On regarde tous attentivement le végétal magique, quand les bourgeons se détachent pour voler dans les airs afin d'atterrir sur le sol. Ce qui est magnifique, c'est que les souveraines savent à l'avance à quelle monde appartiennent les nouvelles nées, car elles sont transportées par la magie qui leur corresponde. Il y a cette petite beauté qui est en train de passer tout près de moi, et dont la magie est d'une couleur blanche.

- Elle est pour moi, me dit Selectia. Cette petite puce fera partie d'une tribu du monde des Ouranies, sourit-elle.

Chaque monde contient une quinzaine de tribus. Cependant, il y a toujours une tribu « en chef », qui sont celles de nos quatre souveraines ici présente.