La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 111 ♾

Les gouttes fracassantes tombant sur les fenêtres qui me surplombent me font sortir de mon sommeil. J'observe ce qui se trouve autour de moi, quand je comprends que je suis à la maison de l'ombre, au Sanctuaire. J'appelle désespérément quelqu'un, quand je vois apparaître mes deux meilleures amies qui ont entendues mes cris alarmants.

- Oh ma Danie, me lance Iv en me faisant un bisou sur le front. On a eu si peur !

- Comment te sens-tu ? Me demande Ana en prenant ma main droite dans les siennes.

- Je... Je ne sais pas, dis-je encore dans les vapes. J'ai mal à la tête.

- Repose-toi, on va appeler ton père.

Les filles partent à sa recherche alors que je n'arrive toujours pas à reconnecter mon cerveau à mon esprit. J'essaye de me souvenir de ce qui s'est passé, mais c'est beaucoup trop imprécis pour que j'en fasse une scène concrète dans ma tête. Je me rappelle du paysage bouillant, sombre, dont les pierres noires laissaient s'échapper des odeurs nauséabondes. Je me concentre pour avoir des flashes précis, quand papa arrive enfin accompagné de toute la bande.

- Ma puce, est-ce que ça va ? S'inquiète-t-il en embrassant ma joue.

- Je crois que oui, bafouillé-je. Je suis ici depuis combien de temps ?

- Presque une semaine, m'annonce-t-il avec stupeur.

- Quoi ? Lancé-je abasourdie. Je dors depuis une semaine ?

- Les soeurs de la pitié t'ont placées dans un coma artificiel pour que tu te reposes, m'explique Chris. Il fallait laisser ton corps reprendre des forces après cette dure épreuve, et au vu de tes bons résultats aux derniers examens d'hier, elles ont enclenchées le processus de réveil hier, et te voilà !

Oh non, mais ça craint ! Il a pu se passer tellement de choses en une semaines. Ont-ils des nouvelles de William ? Y a-t-il eu d'autres attaques ? C'est alors que toutes ces questions qui s'entremêlent dans ma tête à une vitesse douloureuse me permettent de me souvenir exactement de ce qui s'est passé.

- Je me souviens de tout, m'exclamé-je en me relevant dans le lit.

- Écoute, intervient Ana. Il vaut mieux que tu te reposes pour le moment, on en parlera plus tard.

- Non, rétorqué-je sèchement à la princesse de la terre sans le vouloir. J'ai dormi pendant une semaine, je pense que je me suis déjà assez " reposée " ! Le temps presse, il a pu arriver n'importe quoi à William !

Depuis que l'on se connaît, les filles ont l'habitude de mon caractère très enflammé et directif, et elles savent pertinemment que ça ne sert strictement à rien d'insister et de m'obliger à rester ici. Elles font part de mes intentions à mon père, qui lui aussi est habitué à ce que je décide par moi-même. Il demande à soeur Marianne s'il est possible que je rentre à la coloc, même s'il préfèrerait que je reste ici.

- Je suis d'accord, mais attention mademoiselle Astice, vous avez intérêt à vous tenir tranquille !

- C'est promis soeur Marianne, merci.

La messagère débranche tous les fils qui sont plantés dans mon corps qui a repris toutes ses forces par de petites aiguilles fines, pendant qu'Ivria range mes affaires dans le sac à l'effigie du Sanctuaire. Après que je leur ai tout raconter concernant mon petit voyage en Enfer en oubliant aucun détail, nous repartons tous ensemble en direction de l'appartement des garçons et il y a déjà du monde.

- Ma petite chérie, se réjouit ma grand-mère en me prenant dans ses bras. J'ai eu si peur, ne me refais plus jamais un coup pareil !

- Je vais bien, je te le jure.