Un adieu déchirant (2) : « L'aveu »

Depuis le début
                                    

Il reposa son regard sur une Nalora au visage décomposé.

— Je connais ce regard, ne t'imagines pas des choses. Ce n'est pas parce que tu es tombée amoureuse de Chaka que j'ai commencé à me méfier de lui. Et avant que tu ne me demandes comment j'en viendrai à me méfier de mon propre cousin, je n'en sais rien. Je... Je ne peux pas l'expliquer. On n'a jamais été très lié et j'ignore pourquoi j'avais cette appréhension à son égard depuis qu'il est ici. Pouh ! peut-être était-ce de la jalousie finalement, rigola-t-il à cette aberrante idée. Mais j'ai arrêté depuis le temps, je fais des efforts avec lui comme tu me l'as demandé, je dirais même supplié.

Comme réaction de son amie, il reçut une légère tape sur le bras.

— Ok ! ok, gloussa celui-ci en levant les mains d'abandon, mais tu vois que je t'ai écouté. La preuve, on a joué aux échecs la semaine dernière, et bien sûr, je rappelle que l'idée venait de moi. Et euh, et la semaine d'avant, on a fait équipe pour la recherche du gardien et j'en passe !

Il marqua un temps d'arrêt pour reprendre son souffle. Son attitude amusait la lancière.

Hazo reprit d'une voix plus lente et sincère :

— Je reconnais que j'ai mal débuté avec lui. Qu'à cause de notre lien assez compliqué et d'une fausse intuition, je l'ai vu d'un mauvais œil. Mais c'est terminé. J'ai plutôt accepté le fait que cette quête du Dianguar serait peut-être un bon moyen de nous rapprocher. Je lui ai accordé ma confiance.

Il posa une main sur celle de Nalora sans aucune arrière-pensée.

— Tu l'as dit toi-même, nous ne sommes plus des gosses. Alors même si te voir avec Chaka me donnera une pincée au cœur au début, jamais, je dis bien, jamais je ne renoncerai à notre amitié. Notre clan est une famille, et ce lien est bien trop important pour qu'un désagrément amoureux vienne le briser. Tu m'entends ?

Nalora retourna sa main et resserra l'étreinte, les couleurs revenant sur son visage soulagé.

— Entendu.

— Ça vaut ce que ça vaut, mais je suis ravi que vous vous rapprochiez. À lenteur d'une sangre, mais... c'est déjà mieux que vos petits jeux de cache-cache. À la longue, ça devenait hyper lassant, même pour les plus petits.

Hazo secoua la tête de moquerie.

— Ah, l'amour ! Pour être tout à fait honnête, parfois, c'est chiant.

Au coin de l'œil, les Héritiers remarquèrent une silhouette se rapprocher dans leur direction. Leur attention orientée vers la gauche désigna la nouvelle venue comme Khé-Khé qui croquait dans un fruit juteux aux mille saveurs. De retour d'une promenade, sa besace en cuir était pleine à craquer de plantes médicinales.

— Te voilà, toi, nota Hazo en se calant mieux de profil.

— J'étais dans les parages depuis un moment déjà. Précisément depuis le début en fait, lorsque Nalora a mentionné que nous étions au courant de tes sentiments pour elle.

La nommée sourcilla en même temps qu'elle clignait des yeux ahuris, face au manque de discrétion de la benjamine.

— Tu as écouté notre conversation ? s'effara-t-elle, bien qu'à moitié surprise.

— Je ne l'ai pas fait exprès, ce sont mes oreilles qui sont hypersensibles, se justifia la naturopathe. Mais la moindre des choses, c'est que j'ai ralenti ma marche pour vous laisser le temps de vous ouvrir tous les deux. Il était temps !

Les aînés s'échangèrent une expression hébétée, avant de secouer la tête. Hazo fut le premier à quitter le confort douillet de la verdure. Les mains sur les hanches, il fit face au médecin avec des yeux accusateurs.

Crisis - T1 : La quête des Héritiers [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant