XXIII-II - Les fugitifs

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NDA : Ce chapitre est un "Bonus" car je l'avais initialement retiré, préférant ne pas faire de PDV Livaï. Mais comme il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, je le publie après les autres.






Avec soin, Armin s'appliquait à bander la tête de Jean qui frottait frénétiquement son crâne endolori par le coup porté par leur nouvelle collaboratrice. Voilà qu'ils étaient des fugitifs, obligés de s'en prendre aux brigades spéciales qui les traquaient dans la forêt. S'il y a bien une chose à laquelle les cadets du bataillon ne s'étaient pas attendu en s'engageant, c'était une situation comme celle-là. Les deux cadets des brigades spéciales, dénommés Hitch et Marlo, se tenaient assis devant le reste de l'escouade Livaï dont le Capitaine ne perdait rien de sa méfiance. Il se tenait debout devant eux, imperturbable, et de son ton glacial, engagea enfin la conversation après un interminable silence.

- Alors comme ça, on était sérieux, coupe-au-bol ?

Sans une once d'hésitation, le regard impérieux, Marlo hocha vivement la tête.

- Oui, mon Caporal.

- T'es prêt à te mettre le régime et la première division à dos ?

- Oui, répéta le garçon.

- Et pour quelle putain de raison ?

Hitch semblait s'en remettre à son compagnon pour répondre. Elle se retrouvait de toute évidence embarquée dans cette histoire, un peu malgré elle, ce qui inquiétait Livaï.

- Je vous l'ai dit, Caporal, je crois que vous êtes sur la bonne voie pour rétablir l'ordre et la justice au sein des murs.

- La justice ? pesta Livaï avec dédain, comme si j'en avais une foutre idée de ce qui est juste ou non...

Marlo ouvrit des yeux ronds. Le bataillon ne se battait-il pas dans ce but ? L'humanité ? La justice ? Le visage du chef d'escouade dériva vers la forêt, songeur. Même s'il avait du mal à accorder sa confiance, il fallait bien admettre que le stratagème de Jean était révélateur de l'état d'esprit du cadet. Le morveux transpirait la sincérité. Un peu lèche-botte sur les bords, mais sincère.

- Quand j'ai intégré les brigades spéciales, insistait le garçon, j'avais pour ambition d'en redorer le blason. Je voulais pouvoir être fier de faire partie de ces brigades, je voulais que l'on nous voit comme des exemples de droiture et de dévouement. Et puis j'ai vite déchanté. Les gradés ne voient aucun intérêt à changer les choses, ils se complaisent dans ce système qui sert finalement leurs intérêts. Je pensais me battre contre des moulins à vent. Je croyais être seul. Jusqu'à ce que j'entende que le Sergent Ainsworth vous avait aidé.

À l'entente de ce nom, l'attention du Caporal se reporta tout à coup sur son otage.

- Tu la connais ?

- De réputation, seulement, répondit Marlo en secouant la tête. Je l'ai déjà rencontré, avec le Commandant Dork, mais je ne lui ai jamais parlé. On ne peut pas dire qu'elle fasse l'unanimité depuis l'incident de Stohess avec... Annie. Mais moi, j'y vois surtout la preuve que tous nos officiers ne sont pas des pourris, qu'il y a encore de l'espoir pour les brigades. Je veux croire que le Sergent a ouvert une porte sur le changement.

Hitch commençait à se dandiner sur place, gênée par les pupilles lacérantes du Caporal dont l'intensité ne cessait de croître alors qu'il fixait son camarade de promotion. Cet homme la mettait mal à l'aise.

- Mmh, c'est sa grande spécialité... ouvrir des portes, murmura-t-il comme pour lui-même.

- Pardon, Caporal ?

Ce qui ne nous tue pas - Livaï x OCWhere stories live. Discover now