XIII. Brigades spéciales en renfort

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- En territoire titan ?!

Hannah venait de retourner à son escouade pour leur annoncer la nouvelle. Leurs visages d'habitude si sereins tournaient au vert, puis au blanc. Ils étaient livides. Rejoindre les brigades spéciales signifiait que l'on passerait sa vie en sécurité derrière le mur le plus sécurisé de tous, à jouer aux cartes et à boire des coups. Pour beaucoup de gens en tout cas, et le Sergent savait que son équipe ne faisait pas exception. Si l'on pouvait représenter ses subordonnés par un stéréotype, c'était bien celui-ci. Ils étaient feignants et vantards. Hannah les challengeait volontairement en leur demandant de les accompagner. Toutefois, elle n'oubliait pas que l'objectif était que le Major puisse avoir à disposition des soldats prêts à se battre pour l'humanité. Et ses équipiers avaient toutefois quelques qualités en termes de combat, elle devait bien l'admettre. Mais son escouade n'allait pas lui suffire. Il lui faudrait beaucoup d'hommes si une bataille pour la récupération du mur devait avoir lieu. Et l'acquittement d'Erwin Smith à Stohess avait prouvé une chose. Les autorités commençaient, elle l'espérait, à reconsidérer la manière dont la guerre contre les titans était menée.

- Oui, Vincent. La situation à l'extérieur du mur Sina est critique. Si les titans envahissent tout le territoire Rose, combien de temps croyez-vous qu'il restera à l'humanité ? Il est plus que temps que les brigades spéciales se salissent les mains à leur tour. Vous n'avez pas le choix, c'est un ordre.

Son ton était toujours aussi sec que plus tôt dans la nuit, aussi aucun membre de son escouade n'ajouta quoi que ce soit. À la place, ils laissaient leur supérieure leur expliquer quelle allait être la marche à suivre pour le restant de la nuit. Ils voulaient arriver à Trost au matin pour pouvoir accueillir les éclaireurs chargés de trouver la brèche. Du moins, s'ils revenaient vivants. Une fois son équipe briefée, Hannah passa une demi-heure à rassembler des soldats, qu'elle estimait être les plus qualifiés pour venir avec elle. Faisant fi des reproches de Seefeldt qui n'était pas d'accord pour lui léguer son escouade, elle lui proposa alors de se rendre à Trost à sa place. L'argument fut visiblement convaincant puisqu'il se contenta de grogner. 

Une heure après son entretien avec le Major, elle avait laissé les rennes à Andrea et ce n'est pas moins de trente soldats des brigades qui se tenaient devant les portes, escortant le bataillon d'exploration. Hannah ne se sentait pas peu fière d'être la première gradée à investir autant d'hommes originaires de son régiment sur le terrain. Elle grimpa dans une charrette du bataillon qui transportait du matériel et prévint son escouade. Cette fois, il n'était pas question de chevaucher.

- J'ai besoin de repos. Je vais essayer de grappiller un peu de sommeil pendant le trajet. Le premier qui me réveille terminera le voyage à pied.

***

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Hannah fut éblouie par le soleil. Le jour était levé. Elle s'était écroulée à peine quelques minutes suivant leur départ d'Ehrmich et avait l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes. Pourtant, elle sentait ses yeux déjà un peu plus reposés et son esprit moins brumeux. La traversée du territoire Rose devait avoir pris environ quatre heures. Les chevaux et les carrioles s'arrêtèrent dans les rues, et Hannah fini par se redresser en se frottant légèrement les yeux.

Elle avait toujours atrocement mal à l'épaule et sentait les points de suture lui tirailler la peau au moindre mouvement. Parfois à un point tel qu'elle avait peur qu'ils ne se soient rouvert et que son bras se trouve à nouveau couvert de son sang. Est-ce que des points du suture pouvaient céder si facilement ? Elle n'en savait rien. Elle en avait déjà fait, mais n'en avait jamais eu elle-même. Lorsqu'elle était plus jeune, elle aimait regarder travailler le vétérinaire qui venait au domaine lorsque les chevaux avaient besoin de soins. Tantôt pour une blessure, tantôt de maladie. Son métier était admirable selon elle, et elle avait pensé à un moment en faire le sien. Mais cette phase lui était vite passée. Parfois, il lui montrait comment faire, attendri par la curiosité maladive de l'enfant.

Ce qui ne nous tue pas - Livaï x OCWhere stories live. Discover now