Ce qui ne nous tue pas - Livaï x OC

XXV. Menace sur Orvud

Seul le calme de la nuit accompagnait à présent Hannah, qui attendait patiemment dans la charrette. Ses yeux étaient ouverts depuis de longues minutes et elle retrouvait peu à peu ses fonctions motrices, mais elle restait allongée sous la couverture que lui avait donné Livaï. Elle pouvait tendre la main vers le ciel. Il était si dégagé, on pouvait observer les étoiles à merveille. La voie lactée était visible, elle aussi. Son long voile blanc moucheté de couleurs rosâtres et dorées fendait le plafond sous les yeux émerveillés de la jeune femme. Pour passer le temps et mettre de côté son inquiétude, elle s'adonna à identifier les constellations, comme elle le faisait petite avec son père qui lui racontait alors l'histoire de chacune d'entre elle. La jeune femme chérissait ces moments avec lui. Au bout d'un certain nombre d'années, elle connaissait les histoires par cœur, mais elle aimait les entendre tout de même. Elle y trouvait un côté rassurant, et elle aimait passer du temps avec lui. Un peu plus tôt, elle avait bien cru qu'elle ne le verrait jamais plus. Ni lui, ni sa mère, ni Livaï, ni tous les gens qu'elle aime. Elle n'était pas tirée d'affaire pour autant mais à cet instant, sous la beauté de cette nuit étoilée, elle avait espoir.

Lentement, elle s'employa à se redresser en position assise. Elle étira tous ses muscles. Ses membres et son corps tout entier étaient encore un peu amortis, mais elle se sentait mieux. Plus réveillée. La nausée persistait mais elle n'avait plus cette irrésistible envie de vomir. La couverture avait malgré tout fait son petit effet, elle ne tremblait plus de froid et s'apercevait même que la nuit était plutôt clémente. En revanche, elle mourrait de soif, sa gorge était si sèche qu'elle aurait juré que ses muqueuses internes étaient craquelées. Comme la terre en plein été de canicule.

Se mettant sur ses genoux, elle s'employa à fouiller le chariot dans lequel elle se trouvait. Sous les bancs de voyage se trouvaient de nombreuses caisses, et elle eut le loisir de constater qu'ils avaient embarqué beaucoup de matériel. Des explosifs, un stock considérable de gaz, des pointes de lances. Ils étaient venus bien préparés, et certainement pas par hasard. En tirant une troisième caissette en bois, elle trouva sa délivrance. Des gourdes pleines se trouvaient là. Sans perdre une seconde, elle en déboucha une et en vida la moitié d'une traite, si vite qu'elle s'étrangla et fut prise d'une quinte de toux. Une fois sa soif étanchée, elle soupira d'aise et se rassis.

La notion du temps n'était plus son fort et il lui semblait que le bataillon était parti depuis un long moment à présent. Que pouvait-il bien se passer sous terre ? Devait-elle faire quelque chose ? Devait-elle les rejoindre ? Ce serait du suicide, elle n'avait pas d'équipement et ses muscles étaient de toute façon encore engourdis, est-ce qu'elle serait capable de se mouvoir à grande vitesse ? Rien n'était moins sûr.

La porte de l'église s'ouvrit à la volée, coupant court à ses pensées, et la jeune se redressa sur ses pieds en se retournant. Elle reconnut Moblit et Armin qui portaient Hanji, mal en point.

- Hanji, s'écria la jeune femme alors qu'elle s'empressait de les rejoindre pour leur filer un coup de main.

Elle était à peine consciente et se traînait difficilement.

- Qu'est-ce qu'il s'est pa...

La jeune femme fut interrompue par un grondement sourd et une forte secousse se fit ressentir sous leurs pieds, comme venue des entrailles de la terre. Un râle inhumain commençait à se faire entendre. Il déchirait l'air, à un point tel qu'Hannah dû se protéger les oreilles un moment en les couvrant de ses mains. Les vibrations du sol devinrent régulières et elles s'amplifiaient jusqu'à devenir des tremblements qui leur fit perdre l'équilibre. Hannah tomba à genoux et tentait de se relever, mais elle fut secouée à nouveau et retomba instantanément. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Est-ce que c'était le titan d'Historia, avait-elle mangé Eren ?