Ce qui ne nous tue pas - Livaï x OC

XIX. Une percée dans l'armure

Syd peinait presque à suivre Hannah qui, plus légère que lui, se déplaçait avec rapidité en se faufilant dans la foule de Trost. Ils ne pouvaient plus utiliser la tridimensionnalité, c'était un risque trop grand de se faire repérer à nouveau. Ils ne mirent donc pas moins de dix minutes à rejoindre leur objectif. L'entrepôt que Mikasa surveillait plus tôt était à l'angle de la rue.

Hannah angoissait et son cœur se débattait dans sa poitrine pour en sortir. Ses battements étaient archaïques, ce qui lui coupait le souffle. Lorsqu'elle atteignit l'entrepôt, elle leva la tête pour apercevoir Jean qui montait discrètement la garde sur la gouttière. C'était bien là. Elle s'assura qu'il l'ait bien reconnu avant de se précipiter vers l'entrée dont elle passa la porte au pas de course, son fusil toujours à la main. L'intérieur de l'entrepôt était sale et sombre. Des montagnes de caisses en bois abandonnées créaient des allées sombres. Au bout de l'une d'elle, on pouvait distinguer la lueur d'une lampe. Le Sergent s'engouffra vers l'intérieur de la pièce et bien vite, déboula sur le milieu de l'entrepôt où l'équipe avait trouvé refuge.

Tous levèrent les yeux vers elle et les cadets commencèrent à se mettre en posture de défense, avant de se figer en la reconnaissant. La brune était couverte du sang qui avait giclé sur elle dans l'explosion, et son regard était différent. À ce moment-là, elle n'avait plus rien de la jeune gradée sympathique et souriante. Elle aussi était heureuse de les voir, mais son regard n'était attiré que par une personne, le Caporal. Dès qu'elle le vit, Hannah stoppa sa course, essoufflée. Jamais elle n'aurait cru se sentir aussi légère, un jour dans sa vie, et son soulagement se lisait sur ses traits. Elle venait de passer d'une peur paralysante à un sentiment de légèreté qui lui dénouait un peu l'estomac. Un rythme normal de respiration se réinstallait enfin. Livaï la fixait aussi, et il s'observèrent pendant ce qui paraissait être des heures. Lorsqu'elle se perdait dans ces iris-là, le temps s'arrêtait.

Il était assis tandis que son équipe s'affairait à sortir du matériel de leurs sacs. Ils comptaient attendre la tombée de la nuit pour la suite des évènements. Armin avait une tête à faire peur, et Mikasa était bien calme également, même si elle fut la première à ouvrir le dialogue, tandis qu'Hannah était toujours focalisée sur le Caporal.

- Qui est-ce, Sergent ?

La jeune asiatique fixait la personne derrière elle. La jeune femme se tourna alors vers Syd qui était campé un peu en retrait. Il semblait intimidé par la présence de Livaï. Lorsqu'elle s'était entraîné avec lui et qu'il avait appris qu'elle s'était battue contre le célèbre soldat, il avait ri. Il connaissait sa réputation, et elle comprit qu'il lui vouait une grande admiration. Hannah déposa son arme contre une caisse en bois et détacha ses réserves de lames pour s'alléger.

- Je vous présente mon Second, Syd Barrett. Faites-lui confiance autant qu'à moi.

Les cadets acquiescèrent et ils firent rapidement les présentations, pendant que la jeune femme s'approchait à pas lents du chef d'escouade. Il n'avait toujours rien dit, mais elle le voyait serrer les mâchoires. C'est alors qu'elle remarqua ce que Sasha était en train de faire, debout à côté de lui. Surtout, elle nota que le Caporal était torse nu. Elle marqua un temps d'arrêt tandis que son regard fuitait inévitablement sur son corps sculpté à la perfection qui s'imposait à sa vue. Si on pouvait habituellement deviner sa musculature au travers de ses vêtements, cette vision dépassa ses espérances. Un filet de sang s'écoulait le long de son bras, et sa cadette essayait maladroitement de le recoudre. Très maladroitement. Elle tiqua.

- Mais qu'est-ce que tu fous ? Lâcha Hannah. Tu veux qu'il crève d'une septicémie ?

Sasha releva des yeux démunis vers elle.