XI. Rendre des comptes

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Erwin et Nile ne cessaient de se toiser. Le Commandant, venait d'obtenir des nouvelles des évènements. Ses hommes étaient venus lui annoncer que le district était en partie détruit, et que de nombreux civils étaient morts, ce qui déclencha sa fureur à l'encontre de l'homme devant lui. Cet homme calculateur qui n'avait pas hésité à mettre en danger toute une population pour mener son opération à haut risque. Toutefois, devant la gravité d'Erwin, Nile semblait hésiter.

- Alors tu es sérieux ? Tu as vraiment fait ça pour le bien de l'humanité ?

- Je crois en effet que c'est une étape nécessaire.

Le Major avait dit ses mots sans aucune once d'hésitation. Après un moment de réflexion, Nile ordonna que l'on menotte Erwin pour qu'il soit emmené devant un tribunal qui pourrait juger en toute légalité de son exécution. Seefeldt ne se fit pas prier et passa les mains d'Erwin derrière son dos pour commencer à l'embarquer. Dans le même temps, le reste des soldats avaient été envoyés au front pour prêter main forte aux civils.

Seul Livaï n'avait pas encore bougé, maudissant sa blessure à nouveau. Erwin lui avait dit de rester sur place, mais il avait un mauvais pressentiment. Rien n'avait de sens dans le déroulement de cette mission. Pourquoi Eren s'était-il transformé aussi tard ? Il avait clairement entendu le piège se déclencher au loin. Que s'était-il passé ? Dès que les brigades spéciales furent éloignées, il ordonna au soldat du matériel qu'on lui apporte également un équipement.

- Mais... vous êtes blessé mon Caporal, vous devriez... tenta-t-il de protester.

Livaï ne lui répondit que d'un geste de la main pour balayer son argument.

- Et parmi nos soldats qui continuent de se battre, tu crois qu'il n'y a pas de blessés ?

Le Caporal se contenta de retirer sa veste de costume pour la balancer dans le carrosse avant de se munir de réserves de lames, de gaz, et de poignées. Il s'équipait vite et en silence, en réfrénant la douleur qu'il éprouvait chaque fois qu'il posait le pied à terre. Finalement, c'était moins douloureux d'être en tridimensionnalité qu'au sol. Devant le regard abasourdi du soldat, il passa sa cape du bataillon sur ses épaules et parti en un éclair. Il commença par se diriger vers la position qui avait été choisie pour placer le piège, se balançant à toute vitesse dans les rues. Il entendait au loin les lourds bruits de pas des deux titans qui se confrontaient.

Arrivé au piège, il ne vit que les restes des câbles éparpillés dans toute la rue, ainsi que le filet de fer qui avait été balancé négligemment. Il semblait avoir été soulevé aussi facilement qu'une couverture en laine. Le Caporal continua alors sa route et plus loin dans la rue, il aperçut Mikasa qui gisait au sol. Elle reprenait connaissance doucement. D'un mouvement vif, Livaï se posa à côté d'elle et l'aida à se relever.

- Ackerman, c'est quoi ce bordel ?

Mikasa se frotta le front un moment en reprenant ses esprits.

- Annie a réussi à se défaire du piège alors qu'on l'avait immobilisée. On a essayé de la stopper avec le Sergent, mais j'ai été trop lente...

Livaï écarquilla les yeux une seconde. Le Sergent se battait ?

- Il semblerait qu'Eren se soit enfin transformé, lui annonça-t-il.

À ces mots, la cadette se redressa et vérifia son équipement. Elle avait mal au dos, mais ça pouvait aller. Elle s'équipa de lames neuves et annonça qu'elle partait retrouver les autres, lorsque son regard s'arrêta un peu plus loin, en hauteur. La mine de la jeune fille devint alors livide. Livaï suivit son regard et il se raidit l'espace d'un instant en voyant ce qui interpellait sa cadette, sentant l'angoisse lui tordre les tripes. Il ordonna immédiatement à sa subordonnée de partir.

Ce qui ne nous tue pas - Livaï x OCDonde viven las historias. Descúbrelo ahora