27. « Fuir »

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C'est un chapitre de transition, du coup il est très court et il n'y a que très peu d'action. J'espère qu'il vous plaira quand même !

J'en profite pour vous remercier encore une fois ! +60k c'est juste taré, j'ai du mal à y croire. Merci pour vos messages de soutien, d'encouragements, merci d'aimer mon histoire autant que moi, juste... Merci.

Les yeux de gonflés et la gorge en feu, tu te réveilles difficilement. En plus de ta gueule de bois, tu as l'impression de t'être fait roulé dessus par un camion. Tes membres sont lourds, courbaturés, ta tête est sur le point d'exploser et le simple fait de déglutir te fait un mal de chien.

Avec un gémissement de douleur, tu remues et te mets sur le dos. Tu te rends compte rapidement que tu es encore habillée, couverte d'un plaid et une écharpe réchauffant le haut de ton corps. Tu soulèves le tissu et réalises que c'est ton écharpe. Hors, tu n'as aucun souvenir d'en avoir été vêtue la veille. C'est l'écharpe que tu pensais perdue depuis des mois, celle sur laquelle tu n'arrivais pas à remettre la main. Puis soudain ça te frappe. Tu l'avais oublié un jour à l'ombre d'un arbre à la fac. Ce même jour où tu avais échangé des baisers torrides avec Eren. Il l'avait donc gardée ? Mais... ce fait te confirme que ce qui s'est passé la veille n'était pas un rêve. La déclaration de Jean, le moment passé avec Eren dans sa voiture et le flou qui accompagna ton réveil alors que tu étais dans ses bras et qu'il te déposait doucement sur le lit sur lequel tu te trouves à présent.

Tu refermes les yeux, tentant de ravaler l'émotion qui te submerge. Tout ceci s'est bien produit. Le chaos de ta vie n'avait pas été un cauchemar. Tu soupires, plaçant tes paumes contre tes yeux. Ce soupire t'arrache une grimace et tu te racle bruyamment la gorge. C'est alors que tu entends un gémissement endormi provenant d'à côté de toi. Tu écarquilles les yeux et mets quelques secondes à te retourner.

Il était là. Etendu près de toi, à une distance raisonnable. Il dormait paisiblement, le visage néanmoins tendu et exprimant la contrariété. Ses sourcils étaient froncés et sa bouche entrouverte émit quelques gémissement suppliants. Tu le regardes quelques instants, les yeux toujours agrandis de surprise, puis te reprends et bascule sur le côté, ton coude posé sur le matelas et ta tête reposant dans ta paume.

Il semble épuisé. De grandes cernes creusent son regard, ses traits sont tirés, il n'a pas dû beaucoup dormir. Ta main se tendit d'elle même, sans que tu ne l'ai prémédité. Tu viens caresser sa joue, dégageant les nombreuses mèches qui couvrent son front. Il soupire d'aise et le fantôme d'un sourire nait sur ses lèvres, ce qui t'attendrit. C'est d'une main distraite que tu caresses ses cheveux, perdue dans tes pensées.

Tu as besoin de faire un break. De prendre le large. Cette soirée a sonné le glas de ton quotidien simple et insouciant. Un choix s'impose à toi. Un choix plus important que d'avoir à choisir entre les deux hommes de ta vie. Tu pressens déjà que c'est le choix de ta vie. Le choix qui fera tout basculer. Et tu es terrorisée. Tu as besoin de t'éloigner quelques temps pour réfléchir, faire le point. On est en pleine semaine et tout abandonner sur un coup de tête n'est pas une bonne idée non plus. Mais dans un autre sens, tu viens de terminer tes partiels alors rater quelques jours de cours n'est pas un drame. Tu n'as pas oublié ton rendez-vous la semaine prochaine pour ton stage, mais tu as bien le temps de le préparer.

Abandonnant tes caresses sur ce visage angélique, tu t'assois au bord du lit et entreprend de chercher ton téléphone. Il est posé proprement sur la table de chevet près du lit. Il a pensé à tout. Tu sers un peu plus ton écharpe contre toi qui n'a plus ton odeur mais la sienne, comme s'il l'avait gardé près de lui trop longtemps. Tu humes ce parfum boisé familier et ton coeur se serre. Un coup d'oeil derrière toi suffit à te décider et tu te lèves déjà, avançant sur la pointe des pieds vers la porte. Tes chaussures dans une main, ton téléphone dans l'autre, tu jettes un dernier regard à l'homme étendu sur le lit. Les larmes te montent aux yeux et tu refermes la porte sur un Jean profondément endormi.

Sunset |Where stories live. Discover now