4. « C'était sympa, à plus »

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Debout dans le froid glacial de cette nuit d'hiver tu te demandes comment tu as pu en arriver là. Comment tu as pu croire rien qu'une seconde qu'Eren pouvait être gentil, affectueux et peut être pas aussi terrible que tu ne le croyais. Cette pensée t'a traversée durant vos échanges langoureux. « Et si... et si son attitude tout à l'heure n'était qu'un malentendu ? » tu t'étais dis. Tu te giflerais d'avoir baissé ta garde à ce point. En y réfléchissant tu te dis que n'importe qui serait tombé dans le panneau. Ses deux personnalités sont les deux faces d'une même pièce. Reste à savoir laquelle à le dessus. Mais ce n'est clairement plus ton problème. Car désormais c'est fini. Jamais plus tu ne le laissera t'humilier de la sorte.

Tu renifles bruyamment et remontes un peu plus le sweat sur ton cou. « Rahhh merde... j'avais oublié », penses-tu. « Tant pis, je le filerais à Armin pour qu'il le lui rende ». Car il est bien entendu hors de question que tu le revois. Tes réactions sont bien trop imprévisibles quand tu es en sa présence. Sans parler des siennes. Tu soupires en passant la porte de ton appartement, heureuse de retrouver ton cocon.

Après une douche tu t'empresses d'enfiler ton tee-shirt de pyjama et file te coucher. Le sweat-shirt d'Eren est posé en boule sur une chaise et tu lui jette un dernier regard, une boule se formant dans ton ventre, avant d'éteindre la lumière.

Tu es réveillée en plein milieu de ton sommeil par un tambourinement à ta porte. La panique s'empare de toi. Tu n'attends pourtant personne. Un coup d'oeil à ton réveil t'apprends qu'il est trois heures du matin, ça ne fait que deux heures que tu es endormie. Tu te lèves précipitamment et t'approches de la porte, hésitante.

- Aller.... ouuuuvres moi, dit une voix qui prononce ton prénom de l'autre de côté. S'il te plaiiiit... J'ai froid...

Tu soupires de soulagement en reconnaissant la voix de Jean. Tu lui ouvres rapidement et il s'engouffre dans l'entrebâillement de la porte.

- Bordel, Jean ! Qu'est-ce que tu fous ? tu lui dis, les yeux encore endormis.

- Baahhh... j'avais la flemme de marcher jusqu'à chez moi...

Il te regarde, la mine désolée. Tu soupires en te massant les yeux. Il est visiblement ivre et hors de question qu'il rentre chez lui comme ça. Même s'il habite tout près.

- Je te réveille ? ajoute-t-il d'une petite voix.

- Bah non, non ! Il est trois heures du matin, idiot !

Il se gratte l'arrière de la tête en regardant ses pieds. Tu soupires et lui met une petite claque sur le bras.

- C'est bon, détends toi. Tu m'as fais peur c'est tout.

Il s'excuse et commence à enlever ses chaussures.

- Ah ouais t'es à la maison toi en fait, tu dis en riant.

- Bah je suis pas venu ici pour faire la causette je te signale. Je suis crevééééé...

Il s'étire les bras en l'air alors que tu grimpes sur le lit et glisses sur la couette.

- Eteins quand t'as fini, s'il te plait Jeanboi, tu dis d'une voix pâteuse, le sommeil commençant à t'emporter.

Tu l'entends dire un « huumm » faiblard et la lumière s'éteint. Il se glisse à tes côtés se collant à toi sous la couette, en cuillère. Tu te figes.

- Euh, tu fais quoi là ?

- Bah.. je doooors... répond-il déjà presque endormi.

De toutes les fois où vous avez dormis ensemble, c'est la première fois qu'il te la fait celle là. Tu es un peu mal à l'aise dû à l'intimité de la situation. Les couples dorment comme ça, pas les amis. Il est collé contre toi et tu te rends rapidement compte qu'il n'est vêtu que d'un boxer. « Il est vraiment très saoul... », tu penses. Tu soupires mais ne dis rien, tu te dis que demain il aura tout oublié de toute manière. Et tu l'entends d'ici : « Maiiiiis qu'est-ce que je fous à poil dans ton lit !! T'as essayé d'abuser de moi hein c'est ça ! ». Tu ris légèrement à cette pensée et sombre peu à peu. Jean remue et resserre ses bras autour de toi. Il enfouit son nez dans tes cheveux et sa respiration se fait plus lente.

Sunset |Where stories live. Discover now