11. « Tu crois me connaître »

18.8K 684 5.2K
                                    


La discussion avec Jean n'a pas eu l'effet escompté. Elle ne t'a pas éclairci les idées, bien au contraire. Tu es encore plus perdue qu'avant. Jean a visiblement des sentiments pour toi, même s'il ne semble pas enclin à se l'avouer. Et toi, tu te demandes si ce que tu ressens pour lui n'est que de l'amitié. Mais pour le moment tu ne veux plus y penser, tu veux juste oublier toute cette histoire et revenir au temps où rien de tout ça n'entrait en ligne de compte.

Ta tête est sur le point d'exploser alors tu décides d'aller prendre l'air. Seule. Une brève pause dans ta vie mouvementée te fera du bien. On est samedi et tu ne travailles pas, tu ne comptes pas rester enfermée à ruminer.

Tes pas te mènent jusqu'à la plus grande galerie marchande de Stohess. Plus d'une centaine d'enseignes se battent pour attirer les clients, dans cet immense espace immaculé réparti sur trois étages. Tu aimes beaucoup les centres commerciaux, tu y trouves toujours ce dont tu as besoin - et plus encore.

Un magasin de décoration attire ton regard. Tu habites ton appartement depuis plus de deux ans et tu n'as jamais changé de mobilier ou de décoration. Et en ce moment tu as précisément besoin de changement. Tu vois un salon au style industriel qui est exposé dans la vitrine. Il te tape dans l'oeil. La table basse mélangeant bois et métal, le canapé gris anthracite, la petite bibliothèque métallique et les fausses plantes apportant de la couleur au tout... Tu es fan. Malheureusement malgré ton job étudiant tu n'auras jamais les moyens de t'offrir un ensemble pareil. Tu décides cependant d'entrer jeter un petit coup d'oeil, ça c'est gratuit.

Une heure plus tard tu ressors du magasin avec deux poches remplies de divers objets et bricoles tout à fait inutiles mais qui redonneront un coup de frais à ton logement. Un petit cactus, un plat dont tu ne te serviras jamais, deux étagères à fixer au mur... Mais tu as finalement craqué pour la bibliothèque métallique. Tes livres et manuels sont toujours en désordres posés sur une vieille étagère qui couine dès que tu marches à côté. Cette nouvelle bibliothèque apportera un peu du changement que tu recherchais tant. Tu n'as pas pût repartir avec, elle est lourde, encombrante et tu es venu à pied. Mais ce n'est pas un problème, tu demandera un petit coup de main à Jean et il proposera gentiment de te la monter une fois chez toi, tu en es sûre.

Maintenant que tu t'es occupée de ton appartement, tu décides d'acheter quelque chose pour toi. Enfin non pas que la décoration de chez toi ne soit pas pour toi, mais tu voudrais renouveler ta garde robe. Tu ne t'achètes que trop rarement de vêtements et tu as remarqué, avec tes dernières sorties, que tu n'avais pas de tenues un peu « habillée » - hormis la tenue légèrement indécente que t'a fait acheter Historia il y a deux semaines.

Tu passes devant un tout petit magasin qui vend uniquement des Sneakers. Tu t'arrêtes brièvement devant la vitrine, une paire de Nike Air blanche attire ton regard. Tu te donnes une petite tape sur la joue pour ne pas craquer et te supplie intérieurement d'être raisonnable. Alors que tu parcourrait une dernière fois les baskets exposées, tes yeux se posent sur quelqu'un que tu connais bien. Il t'apparaît entre deux paires de chaussures, quelques mètres plus loin, à l'intérieur de la boutique.

Eren Jaeger est en train de tenir une paire de Nike noire, la tournant entre ses mains pour l'examiner sous tous les angles. De là où tu es tu aperçois un léger plissement entre ses sourcils sur son beau visage et tu l'imagines déjà en train de râler sur le prix ou la matière de la chaussure qui ne lui convient pas. Tu te demandes si tu dois aller le saluer. Ce n'est pas comme si vous étiez amis. Mais vous n'êtes pas des inconnus non plus et tu ne veux pas être impolie. C'est la meilleure excuse que tu ai trouvé.

Tu entres dans la petite boutique. A mesure que tu te rapproches de lui les notes de son parfum maintenant si familier se faufilent jusqu'à ton nez. Tu as l'impression qu'il n'y a que lui dans cet espace clos. Tu ne vois que lui, ne sens que lui. Il est dos à toi, ses cheveux noués de la même façon que d'habitude, peut-être encore plus négligemment même. Il porte une tenue simple que tu l'a vu porter plus d'une fois : un tee-shirt blanc laissant deviner les tatouages qui jonchent sa peau hâlée, un jean noir et un bomber, noir lui aussi.

Sunset |Where stories live. Discover now