A ta place

Mon étoile

Scorpius était resté figé par la surprise alors que Sirius se rendait près de Harry et lui ébouriffait les cheveux, comme s'il était un jeune enfant. Pourtant, l'adolescent ne protesta pas, souriant simplement avec joie à son parrain, prouvant s'il en était besoin à quel point il avait manqué d'affection.

Le Serpentard n'attendait pas tant de son petit-cousin, et la perspective d'avoir quelqu'un qui pourrait lui venir en aide lui réchauffait le coeur, surtout dans ce monde inconnu.
Silencieux, il observa l'interaction entre Sirius et Harry, et il eut la gorge nouée, parce qu'il avait eu la même complicité avec son père avant le décès de sa mère. Il n'était pas depuis longtemps arrivé dans le corps de celui-ci, mais il avait déjà compris que Drago Malefoy n'avait pas eu une enfance pleine d'amour...

Sirius leva la tête vers lui, et l'observa avec attention, puis il lui fit signe de les rejoindre. Il l'inclut naturellement à la conversation, et Harry ne protesta pas, laissant juste son regard naviguer de l'un à l'autre avec un léger froncement de sourcils de temps à autres, visiblement surpris de voir son parrain accepter si facilement Drago Malefoy.

Scorpius devait avouer qu'il passait un bon moment, et même si Harry continuait de lui rappeler Albus, il voyait clairement leurs différences. Inconsciemment, il voulait en savoir plus sur Harry lui-même, apprendre à le connaître.

Finalement, Sirius claqua des mains avec un large sourire.
- Puisque je suis l'adulte ici, et donc la figure d'autorité, je vous annonce qu'il est plus que temps de retourner dans vos dortoirs respectifs. Compte tenu de ce que tu m'as dit sur Ombrage, mon cher filleul, mieux vaut éviter qu'elle te trouve hors de ta maison après le couvre-feu. Il vous reste juste assez de temps...
Harry grogna, et Scorpius hocha la tête sérieusement. Le moment qu'ils avaient passé dans la cabane hurlante lui avait fait oublier que le danger était aussi à Poudlard, et l'appréhension lui tordit l'estomac.
Le Gryffondor se tourna brusquement vers lui et plissa les yeux.
- D'ailleurs Malefoy, comment tu peux m'aider là et faire partie des petits toutous de cette... de ce crapaud ?

Scorpius haussa les épaules, ses yeux gris pétillant de malice. Il se pencha vers Harry, avec un air de conspirateur.
- Parce que toi et ton petit groupe presque secret vous avez été souvent attrapés ?
Le brun ouvrit la bouche sur le choc et il sembla frappé de stupeur. Puis il secoua lentement la tête.
- Tu nous as aidé. Tu as saboté... Tu as saboté ses plans, n'est-ce-pas ?
- Disons que je ne me suis pas vraiment montré zélé. Et qu'il est possible que j'ai accidentellement conduit mes camarades les plus... motivés vers d'autres parties du château. Loin de la salle sur demande.

Sirius gloussa, ravi.
- Le parfait Serpentard ! Je t'apprécie de plus en plus, gamin !
Harry eut un sourire et leva les yeux au ciel.
- Zabini. Il t'aide, pas vrai ?
- Bien sûr ! Il est mon ami !

*

Sirius les raccompagna jusqu'au bout du passage, et leur demanda d'être très prudent. Harry l'enlaça fermement, en soupirant.
- Tu vas me manquer, Sirius. Sois prudent surtout. Reste loin du danger, ok ?
- La fin de l'année approche, gamin, on se retrouve bientôt.
- Est-ce que tu pourrais ne pas parler à Dumbledore de ce qui s'est passé aujourd'hui ?

Sirius fronça les sourcils.
- Quel est le problème ?
- le Directeur n'ose même plus me regarder depuis le retour de Voldemort ! A chaque fois que j'ai eu à lui parler cette année, il m'a ignoré, ou il détournait le regard. Je suis juste... furieux, et je sais qu'il me cache quelque chose, alors je ne vois pas pourquoi je lui dirais tout.
- Bon sang, tu as le caractère de ta mère...

Loin de se vexer, Harry afficha un large sourire, comme si c'était le plus beau compliment qu'on puisse lui faire. Sirius bloqua les mouvements du Saule Cogneur et leur montra les étoiles dans le ciel.
- Vous voyez cette étoile ? La plus brillante ?
Scorpius hocha la tête, avec un petit sourire. Il savait déjà quel était cette étoile, aussi il attendait de voir comment Sirius allait présenter la suite.
Harry leva les yeux et acquiesça à son tour.
Satisfait, Sirius poursuivit.
- C'est mon étoile. Sirius, de la constellation Canis Major. Harry, elle te rappellera que je veille sur toi, quoi qu'il arrive. Et c'est valable pour toi aussi Drago. J'ai conscience de ce que je te dois.

Le Gryffondor, ému, enlaça une nouvelle fois son parrain. Puis il murmura.
- Sois prudent en repartant, ne te fais pas prendre. Je ne veux pas que tu sois blessé à cause de moi, je ne pourrais pas...
Scorpius échangea un bref regard avec Sirius, et l'homme passa une main rassurante dans les cheveux du jeune homme.
- Ne t'en fais pas gamin, je compte bien rester dans les parages jusqu'à ce que tu en aies assez de moi...
- Ça n'arrivera pas, Sirius.

Un peu gêné par cette scène pleine d'affection, Scorpius s'éloigna de quelques pas. Cependant, Sirius lâcha son filleul pour l'attirer dans une étreinte affectueuse. L'homme en profita pour lui murmurer quelques mots.
- Encore merci, jeune homme. Prends soin de toi, surtout. J'ai demandé à Harry d'être prudent, c'est valable pour toi aussi.
- Merci Monsieur.
- Oh non, pas de ça. Appelle-moi Sirius. Tu es de la famille après tout.

Sirius poussa les deux garçons à l'extérieur du passage et les enjoignit à se dépêcher et à être prudents. Comme pour l'aller, Harry sortit son parchemin de sa poche avant de saisir le poignet de Scorpius pour l'entraîner à sa suite.
Il agita sa main rapidement en direction de Sirius et ils se dirigèrent d'un bon pas vers l'école.

Ils restèrent silencieux presque jusqu'aux portes de l'école, puis Harry marqua une pause pour consulter son parchemin. Avant de repartir, il jeta un bref regard en direction de Scorpius.
- Je me doute que tu ne m'as pas tout dit.
Le coeur battant, Scorpius lui rendit son regard, d'un air qu'il espéra neutre.
- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, Potter.
Harry gloussa, sans se formaliser.
- Je te laisse garder tes petits secrets. J'espère qu'un jour tu pourras me faire assez confiance pour... me dire comment tu as su.
Malgré lui, Scorpius sourit, heureux de voir que Harry n'était pas réfractaire à l'idée de lui faire confiance. Il se séparèrent aux pieds des escaliers, et Scorpius rappela Harry.
- Ne te fais pas prendre, Potter.
- Toi non plus Malefoy. Et... bonne nuit.

Scorpius le regarda partir, avec un léger sourire. Puis lorsque le Gryffondor fut hors de vue, il rejoignit lentement les cachots et son dortoir.

Prompt de demain : sentiments étranges