Le bien contre le mal

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Décidé à mener son dernier combat, le bien contre le mal, Harry ne perdit pas de temps. Sans attendre qui que ce soit, il se dirigea à grands pas vers la porte de la pièce. Non pas qu'il soit pressé de faire face au meurtrier de ses parents, à celui qui avait détruit sa vie. Mais il avait peur de perdre tout courage, de ne plus pouvoir se sacrifier comme il l'avait décidé.

Rapidement, Scorpius le rejoignit et enlaça leurs mains. Harry ouvrit la bouche pour protester mais le blond fronça les sourcils et son regard prit la dureté de l'acier.
- N'essaie même pas de me repousser, Harry. Je t'ai dis que je serais à tes côtés.
Le brun hésita un bref instant, avant de hocher la tête doucement.

Cependant, c'était suffisant pour gonfler le coeur de Harry d'espoir, et lui rendre sa combativité. Il avait des raisons de se battre. Ceux qu'il aimait.
Ils se rendirent donc dans la volière y retrouver Blaise.

Ils arrivèrent presque en même temps que Ron, et Harry lui offrit un grand sourire, ravi de retrouver son ami. Le rouquin hésita un instant, avant d'enlacer le jeune homme, jetant au passage un regard en coin en direction de Scorpius.

Blaise les rejoignit et attira le blondinet dans une étreinte d'ours. Ron en profita pour parler discrètement à son meilleur ami.
- Alors ? Toujours... proche de Malefoy ?
Harry rougit légèrement, et haussa les épaules.
- On s'entend bien.
Ron pinça les lèvres, mais il ne fit pas la moindre remarque. A la place, il regarda autour d'eux et murmura.
- Et Hermione ? Tu l'as vue ? Elle a quitté Poudlard sans un mot !
- Elle est venue nous rejoindre. Elle va bien Ron.
Un éclair de jalousie passa dans le regard bleu, bien vite réprimé alors que le reste de leur groupe entrait, mené par Hermione.
Voyant Rogue et MacGonagall, Ron et Blaise se redressèrent presque inconsciemment, un peu nerveux.

Severus soupira en voyant le groupe d'adolescent, et il grogna.
- Débrouillez-vous pour rester en vie. Jetez des sorts pour neutraliser, pour immobiliser. N'ayez pas peur de blesser, quoi qu'il arrive. Si vous êtes vous même blessés, essayez de rester à l'abri, ou de rentrer dans le château. Restez en groupe d'au moins deux personnes et veillez sur les arrières des autres !

Harry hocha doucement la tête, et inspira, comme pour se donner un peu plus de courage. Il entendait déjà le bruit de l'armée de Voldemort qui approchait, et ils semblaient nombreux. Incertain, il se tourna vers sa Directrice de maison.
- Madame ? Avez-vous appelé les Aurors ?
Un éclair de tristesse passa dans son regard en portant son attention sur l'élève qu'elle appréciait et qui était au centre de tout.
- Oui, Monsieur Potter. J'espère qu'ils seront là rapidement. J'ai également averti l'Ordre et les Weasley sont chargés de tout coordonner. Molly a accès à la cheminée de mon bureau et ils vont entrer de l'intérieur.

Remus fronça les sourcils.
- Et les élèves ?
Minerva détourna le regard.
- Je ne pouvais pas prendre la responsabilité de les impliquer. Ce sont des enfants... des enfants sous ma responsabilité. Ils n'ont aucune expérience du combat et... ce sont des bêtes sauvages qui approchent.
Voyant l'indécision qui torturait sa collègue - visiblement Minerva regrettait de ne pas avoir au moins informé les élèves qu'un combat se préparait sur les terres de Poudlard - Severus ajouta doucement.
- Et puis l'espion ne devait pas être mis au courant que nous savions.
La lionne eut un sourire triste, et elle acquiesça doucement faisant osciller son éternel chapeau pointu.

Harry dissipa l'instant de gêne en prenant la parole.
- Nous devrions y aller.
Les adultes furent les premiers à sortir d'abord Minerva, suivie de Severus, puis de Remus et Sirius. Ce dernier jeta un long regard à son filleul, et lui offrit un sourire d'encouragement. Ils s'étaient tout dit avant de quitter Square Grimmaud et ils espéraient se retrouver quand tout serait terminé.

Hermione partit ensuite, suivie de près par Ron, qui ne l'avait pas quittée du regard sans pour autant lui adresser la parole. Voyant que son ami semblait décidé à parler à Harry, Blaise leva les yeux au ciel et les suivit, laissant les deux garçons seuls.

Aussitôt, Scorpius encadra de ses mains le visage de Harry. Ils se fixèrent longtemps du regard sans un mot, comme s'ils essayaient de faire passer les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre.
Harry soupira doucement et pencha son front, pour le coller à celui du Serpentard, et garda les yeux fermés, profitant de cet instant de tendresse. Lorsqu'il eut la sensation d'autres lèvres sur les siennes, se déposant légèrement, il resta immobile, répondant juste au baiser sans ouvrir les yeux. Il laissa échapper un soupir satisfait, avant de s'écarter visiblement à contrecoeur.

Ses yeux brillaient lorsqu'il regarda Scorpius, comme pour graver chacun de ses traits dans sa mémoire. Il sourit tendrement.
- J'aurais dû voir immédiatement que tu n'étais plus le même. Tu es différent. Plus... accessible. Plus... affectueux.
- J'ai eu une vie plus facile que mon père.

Harry hocha la tête, et il sembla d'un coup déterminé.
- A moi de faire en sorte que ça continue pour le futur, n'est-ce-pas ?
Scorpius le retint quelques instants.
- Reviens-moi Harry.

Le brun eut un sourire bref, et il sortit de la volière, suivi de Scorpius. Ils entrèrent dans l'enfer de la bataille.

Les Aurors étaient arrivés, et il y avait des duels un peu partout dans le parc de Poudlard. L'Ordre défendait âprement les portes de Poudlard, avec succès visiblement, puisqu'aucun Mangemort n'avait pu passer leur barrage.
Voldemort se tenait en arrière, droit et fier, un rictus sinistre sur son faciès reptilien.


Harry ferma un instant les yeux. Il avait eu une vue d'ensemble du champ de bataille, et il savait qu'il devait se dépêcher. Ceux qu'il aimait étaient en danger, et lui seul pouvait mettre fin à cette folie. Il avait juste à passer le barrage des Mangemorts pour se placer devant Voldemort. Ensuite... Ensuite, il devrait le provoquer et prier pour qu'il lui lance l'Avada sans chercher à le torturer en premier lieu. Alors, le dernier horcruxe, lui, serait enfin détruit, et n'importe qui pourrait mettre fin à la vie du Mage noir.

Il avança d'abord en hésitant, puis d'un pas plus assuré.

Il était prêt.



Prompt de demain : lorsque la lumière s'éteindra, tu comprendras

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