Molly II Weasley

By Pamphilia

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Molly Weasley Junior. C'est moi. La Gryffondor à la chevelure de feu qui lance des éclairs avec les yeux, qui... More

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By Pamphilia

Je me dirige directement vers les boissons. Les mains sur les hanches, je considère du regard les coupes pleines. Jus de citrouille, jus de citrouille épicée, jus de citrouille aromatisé à la mélasse, hydromel. J'attrape un verre d'hydromel et le vide d'une traite. Il y a certainement de meilleures solutions mais je suis trop fatiguée et sur les nerfs pour ça. J'ai l'impression de ne rien pouvoir faire d'autre de toute façon. Je remplis mon verre pour le verser à nouveau dans ma gorge. S'amuser. Je repose le verre dans un claquement net. Quelle drôle de blague. Je vois passer Emeline à côté de moi, elle bavarde avec Brittany et se sert un verre en m'adressant un simple regard dédaigneux. Tiens, elle aussi est en diablesse. Ça lui va bien à elle aussi.

J'ai la tête qui tourne un peu. L'hydromel n'arrange pas les choses. Je m'en sers un nouveau verre et je me mets à chercher des têtes connues. Où sont-ils tous passés ? Roxanne, Eugénie, Lysander, Léna, n'importe qui qui pourrait me dire que ce n'est pas grave si Scott se démène pour sauver quelqu'un et aider son obscur groupuscule alors que je suis censée juste danser et m'amuser, qui pourrait me dire que ce n'est pas grave si au lieu de danser avec Léon, je l'ai menacé avec ma baguette parce qu'il ne voulait pas partir. J'aurais certainement proposé à Scott de me donner des informations en échange de sa baguette et j'aurais pu tenter de mieux le contrer ensuite. Mais non, je n'ai pas le droit.

J'ai chaud au milieu de tout le monde. Ils ne sont donc jamais fatigués, toujours à danser et sauter sur place. Et le goût sucré de l'hydromel ne me désaltère pas, c'est dingue quand même. J'aperçois soudain Lorcan qui danse avec Coralie. Ils ont donc quitté leur salle vide. J'espère que Lysander n'a pas réussi à s'y glisser pour les déranger. Je vais leur demander. 

« Coucou Lorcan et Coralie, vous avez croisé Lysander Scamander ? Je vous préviens, il risque d'être vraiment super lourd. Méfiez-vous de lui. Je vous autorise à lui lancer un sort de mutisme, il y a pas de problème. A mon avis, Minerva approuverait. Mais c'était bien sinon ? »

Ils froncent les sourcils en me dévisageant. Ils ne comprennent peut-être pas. Ils n'ont pas dû encore croiser Lysander dans ce cas. Je hoche la tête en affichant un petit sourire complice et je donne une petite tape sur l'épaule de Lorcan. Il n'a pas l'air de beaucoup rire, il semble plutôt inquiet, même. Je me retourne et je vois Fred. Super, j'adore Fred. C'est quelqu'un qui est toujours là dans les moments les plus durs.

« Hé, Fred ! Tu sais comment on appelle Scott Reeve à qui on a lancé un maléfice de bloque-jambe ? Un astiscott ! Asti-scott, t'as compris ? »

Mais lui non plus ne semble pas rire beaucoup. Pourtant je fais de mon mieux pour m'amuser, je trouve même que ma blague a beaucoup de potentiel. C'est incroyable quand même que ça ne le fasse pas rire. Il faut que je trouve Roxanne pour lui dire ça. Mais Fred m'en empêche en m'attrapant la main. Il va pas bien, j'ai failli renverser mon verre sur ma robe, ça aurait été dommage, une si belle robe. Elle tourne bien quand je danse. Elle aurait bien tourné si j'avais dansé avec Léon. Mais bon.

« Molly, tu es sûre que ça va ?

– Super, je m'amuse beaucoup. James est vraiment un chanteur de qualité, mais ne lui dit jamais que je t'ai dit ça ou il va prendre la grosse tête, déjà qu'il a des chevilles comme ça ! »

Je tente tant bien que mal de mimer la taille de ses chevilles mais il tient toujours le poignet et ne semble toujours pas très amusé. Je fais une petite moue attristée. Et Scott Reeve passe dans mon champ de vision, ça alors, il le fait exprès on dirait. Je regarde Fred qui ne rit toujours pas à ma blague et je lui flanque mon verre dans les mains.

« Tiens-moi ça, je vais asticoter les asticots. »

Fred ne dit rien de plus et me regarde m'éloigner avec étonnement. J'aurais relevé mes manches si ma robe en avait eu. Scott se dirige droit vers un groupe de Poufsouffle. J'interviens avant qu'il ne soit trop proche d'eux. Je me glisse devant lui, posant une main sur son torse pour qu'il ne fasse pas un pas de plus.

« Comme on se retrouve, Reeve. Tu as réussi à te libérer du mauvais sort de la méchante sorcière ? Mais est-ce que tu as réussi à sauver la jolie princesse ? Ou le dragon de Serpentard t'a encore mis une vilaine raclée ? En fait, je m'en fiche un peu, Scott. Ce que je veux, c'est que tu me dises ce que tu dois leur donner. »

Mon sourire s'efface peu à peu. Son visage est si proche du mien. Il transpire un peu. J'imagine que mon maquillage a dû couler aussi. Nous ne sommes pas beaux. Il tente de faire un pas sur le côté mais je fais de même instantanément.

« Écoute, Scott Reeve, je suis extrêmement fatiguée de tout ça. Alors si tu ne me donnes pas l'information maintenant, je pense sincèrement que je vais t'enfermer dans un placard à balais après t'avoir transformé en serpillière.

– Molly, souffle-t-il. Je n'ai pas le temps pour ça et tu m'en as déjà fait perdre suffisamment. Je crois que c'est en train de se passer, alors ce n'est pas toi qui va m'arrêter.

– Scott, m'exclamé-je en lui attrapant le bras avant qu'il ne s'éloigne. Donne-moi tes informations. Qui, où, comment, et ce que tu dois faire en échange. »

Il me considère du regard un instant et secoue la tête. Il récupère son bras en me poussant et se dirige vers Dorian Smith et Ophélie Midgen qui discutent dans leur coin, un verre à la main. Merlin. J'ai envie de pleurer maintenant. Plus rien ne va. J'hésite à aller reprendre de l'hydromel mais je crois que ça ne m'aide pas vraiment à avoir les idées claires. Je me sens si perdue au milieu de tout ce monde qui s'amuse. J'étouffe. Tant pis pour les consignes, je n'arrive pas à m'amuser de toute manière, alors je sors une nouvelle fois de la Grande Salle, je pique une veste à quelqu'un qui en a laissé traîner une sur une table à l'entrée. Je la rendrais avant d'aller me coucher. Puis je me mets à marcher dans les couloirs, un peu comme un fantôme. Je me traîne par-ci, par-là, évitant les rondes des professeurs en me cachant dans des angles sombres. Mais ils peuvent bien me trouver, au fond, ça ne changera pas grand-chose.

Je déambule pendant ce qui me paraît une éternité. Le veste que j'ai empruntée sent fortement le jus de citrouille et elle est un peu petite pour moi. Peu importe.

La seule animation dans les couloirs, c'est Peeves qui vole un peu autour de moi en me posant tout un tas de questions gênantes. Il se vexe un peu quand il voit que je n'ai pas l'intention de lui répondre et il s'en va, certainement pour trouver de quoi se venger. Je parie avec moi-même qu'il me fera le coup de la bombe à eau, un de ses coups préférés.

Je croise Emeline sans Brittany, mais elle a tourné dans un couloir avant de pouvoir me voir. Je pourrais la suivre, je l'envisage un instant mais j'hésite en me disant que si Peeves me retrouve, ma discrétion sera à enterrer. En même temps, Emeline Lovener seule dans un couloir alors que personne n'est censé y être, que la nuit a déjà bien commencé et qu'une fête superbe bat son plein dans la Grande Salle, c'est suspect. Mais elle n'est déjà plus dans le couloir où je tourne pour essayer de la retrouver. J'avance rapidement pour atteindre le prochain virage. Où a-t-elle pu passer ? Je sors ma baguette par précaution. Le couloir est sombre, elle a peut-être entendu un bruit et est passée sous une tapisserie. J'allume d'un petite geste le bout de ma baguette. Le couloir est vide. Elle a pu entrer dans une des salles mais si je prends le temps de vérifier et qu'elle a continué plus loin dans le couloir perpendiculaire, j'aurais encore plus de mal à la retrouver. Je me retourne pour m'assurer qu'il n'y a personne et j'ouvre la salle la plus proche. Puis je fronce les sourcils. En me retournant, j'ai cru apercevoir une silhouette. Je regarde à nouveau. Il y a une ombre anormale.

« Lumos maxima. »

Ma baguette produit un jet de lumière beaucoup plus vif, réveillant au passage quelques tableaux qui râlent en se retournant dans leur toile.

« Wilkes ? »

Merlin, il m'a suivi. Ou alors il suivait Emeline. Dans un cas comme dans l'autre, ça ne me rassure pas. Je frissonne.

« Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je pourrais te retourner la question, Weasley, dit-il en levant les mains sûrement parce que je pointe ma baguette vers lui. Qu'est-ce que tu fais là, toute seule ?

– Tu me suis parce que McGonagall te l'a demandé ou parce que tu voulais un couloir vide pour m'interroger plus en détail sur Reeve ?

– Un peu des deux, je pense. Qu'est-ce que tu fais là ? Ça a un rapport avec Reeve ? »

Il est obstiné parfois. Je jette un coup d'oeil tout autour de moi pour vérifier qu'il n'y a personne. Il n'y a plus la moindre trace d'Emeline.

« Je suivais Lovener avant que tu ne viennes me déranger.

– Emeline ? Pourquoi tu voudrais la suivre ?

– Pour l'inviter à danser, bien entendu, ai-je répondu avec une pointe d'amertume. Je sais pas, elle était là toute seule, j'ai trouvé ça bizarre, je l'ai suivie. »

Léon fronce les sourcils et soupire. Il a la lumière de ma baguette dans les yeux. Il se décale pour pouvoir m'observer attentivement. Merlin, je n'ai pas que ça à faire.

« Bon, tu m'aides à la retrouver ou tu continues à me regarder comme ça pendant trois heures ? »

Il hoche la tête et me rejoint. Je continue en silence à ouvrir les portes pour vérifier qu'elle ne s'y est pas cachée. Il a allumé sa baguette pour mieux éclairer le couloir et ouvrir les portes d'en face. Quand on arrive au bout du couloir, on se regarde sans trop savoir quoi faire. Je ne sais pas de quel côté elle est partie et je ne sais même si la chercher vaut vraiment le coup, elle est peut-être juste rentrée dans sa salle commune. J'ouvre la bouche pour lui proposer qu'on se sépare là, histoire que je sois tranquille et qu'on cherche plus efficacement la fille du ministre mais Léon me coupe la parole :

« Tu sais, Molly, je m'inquiète pour toi. Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe avec Scott Reeve mais je sens que ça risque de mal tourner. »

Je détourne le regard de ses yeux. Merlin, pourquoi est-ce qu'il me dit ça maintenant ? Il pense vraiment que j'ai besoin de le savoir ? Je sais déjà pertinemment que tout risque de mal tourner avec Scott, en fait, c'est peut-être déjà trop tard, tout tourne déjà dans le mauvais sens. Je sens Léon qui s'approche de moi, sa main frôle la mienne. Je suis incapable de dire quoi que ce soit ou de le regarder. Je ne sais plus quoi faire, qui a débrancher mon cerveau ? Serait-ce trop d'hydromel qui a fait péter quelques plombs là-haut ?

« En fait, Molly, je crois que tu me rends ...

– Attention ! »

Je ne sais pas d'où vient ce réflexe, malgré ma torpeur, j'entends venir vers nous un sifflement et un léger ricanement. Je pousse Léon hors de la trajectoire de la bombe à eau. Merlin, elle écrase juste entre nous. Peeves tournoie autour de nous en riant et criant un « Joyeux Halloween sales marmots ». Léon regarde le sol trempé avec de grands yeux. Soudain Peeves s'éclipse à travers un mur et il revient avec de nouvelles munitions.

« Pour une fois que je tiens les préfets-en-chef, s'écrie-t-il, il faut arroser ça ! »

Merlin, je crois qu'il va falloir courir. J'attrape le bras de Léon pour qu'il me suive. Je préfère peut-être autant ça à ce qu'il parle trop. Je tente d'esquiver autant que possible les tirs de l'esprit frappeur mais j'ai une bombe à eau qui éclate contre mon dos. Je jure en essayant de lancer des sorts derrière moi. Léon change de direction, tirant sur mon bras. Je manque de glisser une ou deux fois. Peeves a l'avantage sur nous et nous poursuit en s'esclaffant de plus belle. Il en jette une qui passe juste à côté de ma tête et une autre qui frappe le flanc de Wilkes qui se retrouve projeté en avant. Il trébuche et tombe, m'entraînant dans sa chute. Peeves éclate de rire et hurle dans tout le couloir qu'il a réussi à nous faire tomber. On l'entend chanter des paroles grossières en s'éloignant.

« Merlin, jure Léon en constatant les dégâts. Ça va, tu n'as rien ? Je suis désolé, j'ai glissé et sa bombe m'a poussé... »

Il touche sa robe noire de vampire trempée avec dépit et ses yeux tombent sur ma robe rouge, tout aussi mouillée. Il esquisse un sourire. J'aurais bien envie de lui reprocher mon état peu glorieux mais je ne me peux pas m'empêcher de rire. Merlin, ma vie est dans un état aussi lamentable que ma robe et je ne trouve rien de mieux à faire que ricaner bêtement. Quelle soirée de merde. Léon est pris aussi par quelques hoquets de rire et il tente de se relever mais les pierres sont glissantes maintenant et il n'arrive pas à trouver d'appui stable. J'éclate de rire en le voyant retomber sur ses fesses. Je n'ai même pas envie de faire l'effort d'essayer. Je reste assise par terre, gloussant de voir Léon grimacer en se tenant le ventre.

Au bout d'un certain temps, je réussis à me traîner jusqu'au mur et Léon n'a plus de souffle. On se regarde en souriant. Puis il s'approche de moi à quatre pattes, refusant de connaître à nouveau l'humiliation de ne pas réussir à se redresser. Il se met juste en face de moi et chuchote :

« C'est incroyable. On ne s'ennuie jamais avec toi.

– Oui, j'aime vivre dangereusement. »

J'esquisse un sourire un peu embarrassé. Son visage n'est pas si loin que ça du mien. Il ne sourit plus, il me regarde très sérieusement dans les yeux. Je sens son souffle sucré. Est-ce l'hydromel ? On pourrait se rapprocher encore un peu plus, juste pour vérifier. Le temps semble arrêté, j'ai juste les battements de mon cœur qui me ramènent un peu à la réalité.

« Tu me rends fou. »

Son murmure me fait un peu trembler. J'observe ses yeux quelques instants, ils sont gris, mais le manque de lumière les assombrit considérablement. Mon regard se baisse peu à peu vers sa bouche. Merlin, elle a l'air douce. Elle est douce. Je ne peux plus la voir, je crois qu'elle s'est trop rapprochée de la mienne. Je ferme un instant les yeux.

Et un cri brise le silence. Léon se relève d'un bond, baguette brandie devant lui. Il reconnaît certainement mieux que moi cette voix. Il murmure son prénom :

« Emeline. »

Et moi, ça me fait un petit coup au cœur. Lovener est en danger. C'est peut-être elle, la nouvelle victime des Salvateurs. J'aurais préféré sûrement n'importe qui. Je passe le bout du pouce sur ma lèvre inférieure. Je peux encore y sentir les lèvres douces de Léon. Pourquoi sont-elles si douces ? Pourquoi ce petit goût d'hydromel me reste en travers de la gorge ? Je me relève en essayant de ne pas glisser mais l'eau a eu le temps de sécher un peu. Je regarde ma robe, elle est poisseuse, comme moi. J'ai les mains moites mais j'attrape ma baguette en ravalant ma fierté. Léon évite mon regard et commence à avancer vers la source du cri. Je le suis en assurant ses arrières. A chaque virage, on vérifie derrière nous, derrière les tapisseries et on continue à avancer.

« Emeline ! »

Il l'appelle dans la nuit. J'imagine qu'il est inquiet, que son petit cœur bat à toute allure. Soudain, j'aperçois une porte entrouverte. Il y a un filet de lumière qui en émerge. Je tapote le bras du préfet-en-chef en lui intimant le silence d'un geste. Si on peut attraper l'agresseur, je ne vais pas me priver. J'ouvre la porte d'un petit coup de pied. J'ai l'impression de me trouver au milieu d'un mauvais film policier moldu. Je passe le faisceau de ma baguette à travers la pièce. Sous une table, j'aperçois une ombre qui tremble un peu. Je me baisse pour me mettre à sa hauteur. Elle est là, à pleurer sous une table, les jambes repliées contre sa poitrine. Léon se précipite vers elle, l'entoure de ses bras, lui caresse doucement les cheveux. Je l'observe de loin un temps avant de retourner dans le couloir, je lance une étincelle à travers les couloirs, pour alerter des professeurs si leur ronde passe dans le coin. Je demande aux tableaux aux alentours s'ils ont vu quelqu'un ou quelque chose. Ils disent tous qu'ils dormaient ou qu'ils ont juste vu Emeline entrer dans la salle, seule.

« Miss Weasley ? Qu'est-ce que vous faites là ? »

J'aurais largement préféré revoir Peeves plutôt que Madame Ross, professeur de Défense contre les Forces du mal, qui lève sa baguette vers moi et m'éblouit. Elle s'avance, faisant claquer ses petits talons sur le sol de pierre. Je n'ai pas le temps de dire grand-chose, je lui montre juste la salle ouverte, juste à côté de moi. Elle y entre pour découvrir Emeline et Léon. Elle m'ordonne d'aller trouver McGonagall immédiatement. On n'a encore pas d'agresseur, juste une nouvelle victime. Je traverse les couloirs pour chercher la directrice. Je ne sais même pas où elle peut être. A l'entrée de la Grande Salle, j'hésite à y entrer, je ne suis plus d'humeur à sentir les effluves d'hydromel et de sueur produites par tous ces élèves qui dansent et chantent. Mais il me semble l'apercevoir alors je me glisse dans la foule. Je suis un peu sonnée par tous ces événements, tout se bouscule un peu dans ma tête.

« Professeur ! »

Je bouscule une fille qui me regarde de travers pour essayer de la rejoindre mais quand elle se retourne, je reconnais James Potter. Il me fait un large sourire moqueur et me tapote l'épaule.

« Bonjour miss Weasley, fait-il en essayant d'imiter une voix féminine. Je sais que notre relation est très fusionnelle mais ne serait-il pas préférable de nous retrouver dans mon bureau, nous ne pouvons pas danser en public, voyez-vous ...

– La ferme, Potter. Merlin, tu ne sais pas où est la vraie McGonagall ?

– Aucune idée, Minerva t'attend peut-être dans son bureau, dit-il en me faisant un clin d'oeil qui fait rire sa bande d'amis.

– Génial, soupiré-je, merci.

– Mais Molly ! me crie-t-il alors que je m'éloigne. Molly c'est la mort, ça te correspond super bien ce soir ! »

Je ne prends même pas la peine de me retourner pour lui dire d'aller faire un tour en enfer. Je repense à Emeline, à Léon, à l'ironie de la situation. Peut-être ne m'a-t-il embrassé car j'étais déguisée comme elle. Je me mets à courir en sortant de la Grande Salle pour atteindre le bureau de McGonagall plus rapidement. Je grimpe les marches quatre à quatre. Devant la statue qui doit ouvrir le passage, Minerva est déjà là, elle discute avec quelqu'un de dos. Mais je le reconnais. C'est Scott, il parle à voix basse en faisant de nombreux gestes mais il se tait quand il m'entend arriver. Je sais qu'il sait ce qu'il s'est passé.

« On a retrouvé Emeline Lovener, ai-je dit simplement.

– Comment sais-tu que ... ?

– Elle est dans un couloir du rez-de-chaussée, pas très loin de la salle des professeurs, dis-je en coupant Scott. Le professeur Ross est avec elle.

– Bien, je m'y rends sur le champ. Monsieur Reeve, nous aurons l'occasion d'en reparler. »

Elle lève sa jupe pour marcher plus rapidement dans la direction que je lui ai indiquée. Scott se tourne vers moi et me détaille du regard. Je soupire en observant Minerva disparaître au détour d'un couloir.

« C'était elle, la victime ? »

Je demande mais je connais déjà la réponse. Scott hoche la tête.

« J'étais en train d'en informer McGonagall.

– Tu vois, ça n'a rien empêché. Tu n'as sauvé personne. Tu les as juste aidé pour sauver ta propre peau. »

Je lui lance un regard sombre et le laisse seul dans ce couloir sombre. Mes pas me ramènent devant la Grande Salle. J'ai toujours cette veste qui ne m'appartient pas sur le dos, elle est trempée et ne sent pas meilleur que tout à l'heure. Je m'assois dans les escaliers et la pose à côté de moi.

Il y a du mouvement. Les professeurs mettent fin à la fête et ordonnent à tout le monde de rentrer dans le calme dans les salles communes. Ils escortent les rangées d'élèves encore tout excités et les préfets tentent aussi d'encadrer les élèves de leurs maisons. Je suis dans le passage. Je me décale mais personne ne me demande rien, ni de l'aide, ni de remonter à la Tour des Gryffondor. Je vois au loin Lorcan qui se dispute avec Lysander, je l'entends lui dire qu'il n'a rien compris du tout et qu'il ferait mieux de se taire s'il ne sait pas de quoi il parle. Je vois Rose qui tient le bras de Kiran Thomas. Je vois le préfet de Poufsouffle qui dit à l'oreille d'une jeune fille de sa maison qu'on retrouvera sa veste demain plus facilement et qu'elle ne doit pas être bien loin mais qu'il faut rentrer maintenant.

La fête est finie, dans la Grande Salle, il n'y a plus grand monde. Le concierge qui commence à passer le balai sous les tables. James, David et Franck qui ramassent leurs instruments en souriant sous le regard sévère de Madame Griffith. Une élève de Serdaigle qui a l'air un peu perdue et qui est étrangement pâle. Je n'arrive pas à savoir si c'est son maquillage ou si elle mangé trop de bonbons. Et je suis toujours dans ma robe humide, le regard dans le vague et une petite envie de pleurer. Il est temps d'aller se coucher, certainement. Mais j'attends que James et ses amis sortent, pour les raccompagner jusqu'à la salle commune. Ça me donne une excuse pour traîner là où il n'y a plus personne. 

Madame Griffith sort en même temps que nous, elle pousse les trois garçons et la Serdaigle vers la sortie. Je lui dis que je peux les emmener vers notre salle commune. Elle acquiesce. Et juste en face de nous, juste devant l'escalier qui descend vers les cachots, je les vois. Ils me voient aussi. Léon qui embrasse Emeline qui sèche encore ses larmes. Madame Griffith se dirige vers eux, elle prend Emeline par les épaules, sûrement pour lui demander comment elle va.

Et Léon me regarde de ses yeux gris. Je retiens les larmes qui me viennent. Je suis fatiguée et je ne vais pas pleurer pour ça, pour rien du tout, que la routine. Dans ses yeux, il y a un peu d'horreur, un peu de honte peut-être et un je-ne-sais-quoi de désolé. Il ouvre la bouche, comme pour s'excuser. Un petit sourire sans joie me vient aux lèvres. S'excuser de quoi ? Il fait ce qu'il veut, avec qui il veut. Je secoue la tête en soupirant, déterminée à faire comme si rien ne m'atteignait et je suis James et les autres qui montent déjà les escaliers. Ils fredonnent, en cœur :

« Le soir d'Halloween
Une nuit assassine
Couleur grenadine
Le cœur tambourine. »

C'est d'un mauvais goût, cette chanson. Mauvais comme le goût âcre de la fin d'une bouteille d'hydromel.

***

Bon, voilà, la soirée est finie. Elle ne ressemble pas beaucoup à la soirée originale de ma première version (peut-être que je vous la mettrais en bonus dans le Supplément (où vous pouvez retrouver déjà quelques petites scènes inédites) et il y a aussi la chanson de James en entier), mais ça ne change rien au fait que c'est une soirée importante pour la suite des événements. 
J'espère qu'elle vous a plu, n'hésitez pas comme toujours à laisser un petit mot (même si quelque chose ne vous a pas plu, l'essentiel, c'est d'avoir un retour). Et un grand merci à ceux qui sont encore là, qui ont vécu avec Molly deux mois de sa petite vie compliquée. Elle vous aime fort, et moi aussi !

Bisous et à bientôt pour la suite !

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