Jamais, je naurais cru avoir autant de mal à partir des bras dun mec. Mon instinct menjoigne de le fuir, ma conscience me culpabilise de céder à mon cur, et mon cur se traître lappelle de toutes ses forces.
Jaime le temps que nous passons ensemble, enfin le temps ou nous baisons. Ce mec est inépuisable et imaginatif. Il dégage une animalité qui me rend toute chose chaque fois quil me regarde.
Je nai plus un moment à moi, je vis pour moi, prends un pied denfer en jonglant entre mon travail, nos rendez-vous de baise torride et ma pseudo fuite vis-à-vis de Cass.
Jévite Cass, repousse ses invitations autant que possible, cest mal et je me sens coupable de lui cacher que je couche depuis trois semaines avec le meilleur pote de son copain. A un moment donné, je ne pourrais plus reculer et je devrais me résoudre à lui dire.
Nous ne nous cachons pas grand-chose, du moins ça cétait avant. Même si nous sommes toujours à nous appeler, à nous envoyer des textos, nous nous voyons moins et une distance sest installée. Sa relation avec Brent ne me réjouit toujours pas, elle le sait, je ne men cache pas. Ça la blesse, et je nen suis pas fière.
Jaimerais pouvoir lui dire que tout va bien, que cest ok. Seulement, jai peur que ça finisse par déraper, que ça la conduise dans une spirale dans laquelle elle aura du mal à en sortir. Jai cette angoisse au fond de moi, que lhistoire se répète. Jai vu ce quil sest passé avec Peyton, jai vu où ça la conduit. Son histoire avec Brent réveille mes vieux démons. Faire comme si de rien nétait me demande un gros effort. Et comme une chose narrive jamais seule, je dois aussi composer avec ma vue baissante et le pronostic plus que pessimiste de mon ophtalmo.
Alors quand Sexy Connard mappelle, se pointe à ma porte, je laisse tout mon chagrin et mes ennuis soublier dans ses bras puissants. Dailleurs, je devrais penser à me changer, car il va arriver et que mes sens se réveillent, rien quen imaginant de quelle façon il me prendra en franchissant la porte. Dailleurs, quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue. Un coup à ma porte me tire de ma torpeur.
–Salut, lui dis-je en ouvrant la porte.
–Salut, me répond-il en se dirigeant droit vers ma cuisine pour y déposer un sac quil glisse dans mon frigo quasi vide.
Je lentends qui grommèle que je nai rien dans mon frigo, puis je sens ses bras venir menlacer et lécraser de force contre son torse puissant. Je le laisse faire, jai besoin de cette étreinte, besoin quil me ramène à une réalité plus sympa.
Nous pourrions prendre le temps de nous raconter nos dernières journées, mais ne le faisons pas. Je sens comme une urgence dans sa façon de me tenir contre lui. Il est tendu tout comme moi. Pas une parole ne sort de nos bouches. Seuls nos gestes parlent pour nous. De nos tensions naît une urgence nouvelle qui se fait sentir dans nos corps. Comme si nous étions reliés sur le même fil, nous nous mettons à bouger en même temps. Nous ressentons la même chose au même instant, cest puissant, grisant.
Dun seul et même geste, nous nous écartons lun de lautre sans nous quitter des yeux. Des chaussures, des chaussettes, échouent au sol, puis un pantalon, des sous-vêtements. Très vite, nous sommes nus, lui dans toute sa gloire masculine, et moi, je ne peux mempêcher de serer mes cuisses denvie.
De nouveau, je suis prisonnière de ses bras. Sans ménagement il me pousse contre ma porte dentrée, dépose une multitude de baisers dans mon cou, avant de me soulever et de placer mes jambes sur ses hanches.
Contre moi, je le sens bandé, son sexe en érection presse contre mon ventre pendant que son propriétaire pénètre ma bouche de sa langue. Il nest pas doux et ça mexcite, je nai pas envie dattendre et visiblement lui non plus. Me soulevant plus haut, il dirige son sexe recouvert dune capote vers mon antre. Je ne sais même pas à quel moment, il a passé cette dernière.
Une fois positionné aux portes du paradis, je sens ce dernier se stopper net et poser son front contre le mien, il souffle comme sil était en train de courir un marathon, tendu à lextrême, je sens quil se retient, quil a un instant dhésitation.
Je vis cet instant comme au ralentit. Blake affiche un court instant un air perdu, avant de reprendre cet air qui me fait fondre, celui du mec sûr de lui. Nen pouvant plus dattendre, je lui donne le signal du départ en venant morde sa lèvre, avant de glisser ma langue dans sa bouche.
Sans plus attendre, il laisse mon corps sempaler sur sa verge et me plaque plus fort contre le mur. Ses coups de reins sont durs, mes mains agrippées à son cou doivent surement lui laisser des traces.
Lhomme qui me baise est habité dune telle force que très vite je décolle et cogne ma tête contre le mur lorsque je jouis dans ses bras, juste avant quil me rejoigne.
Cest avec une délicatesse complètement à lopposé de la façon dont il vient de me prendre, que Blake me pose à terre. Mon corps détendu peine à tenir debout, alors que les rouages de mon cerveau eux se remettent à fonctionner à plein régime.
Sexy Connard quant à lui se recule et affiche un air sombre. Je le sens moins tendu, mais je sens que quelque chose le travaille. Faisant fi des interrogations qui ne demandent quà franchir mes lèvres, je me penche pour rassembler mes affaires quand Blake marrête et me tend sa chemise et ma culotte en satin rouge.
–Tiens, mets ça, mordonne-t-il
–Jai des vêtements, tu sais, je lui réponds un brin provocatrice.
–Javoue te préférer à poil, mais te voir porter mes fringues te rend encore plus sexy.
Je lui rentrerai bien dans le tas en lui balançant une vacherie, mais la fin de sa phrase annihile en moi tout sentiment de colère.
–Comme ça tu me trouves sexy ? Je lui demande en passant un doigt le long de ses abdos que je sens frémir.
–Carotte, tu ne vas pas jouer à ça quand même ?
–A quoi Blake ? Fais-je sur un ton innocent.
Je nai pas le temps de méloigner, que je sens ses bras puissants me soulever et poser sur son épaule comme un sac à patates. Je proteste, râle tout ce que je peux, mais il ne me lâche pas. Ce dernier se dirige vers ma chambre, entre et la traverse pour pénétrer dans la salle de bain.
Alors que je pense quil va enfin me poser ce dernier me surprend en me donnant une fessée, avant de me redresser et de me laisser glisser contre son corps ferme et cette partie de son anatomie, qui me signifie quil est loin den avoir fini avec moi.
Le sexe avec Blake est prenant, épuisant et tellement jouissif. Une fois quil est lancé, il est impossible de larrêter. Sexy Connard mérite amplement de se faire rebaptiser Super Coup.
Pour lheure, nous sommes tous les deux nus comme des vers dans mon lit. Blake va revenir dun instant à lautre avec ce quil a ramené à manger. Ça memmerde de manger au lit, il finit toujours par y avoir quelques miettes dans les draps qui viennent nous faire chier, juste quand arrive finalement à sendormir.
Manque de bol, jai perdu à ce petit pari coquin quon sest lancé. Jétais pourtant sûre de gagner au vu du nombre de fois où il ma fait jouir ce soir. Mais cest sans compter sur sa maîtrise en la matière. Je naurais jamais dû lui lancer que jarriverai à le faire venir avant quil narrive à faire de même avant moi.
Ce qui nétait quune boutade, sest transformé en un défi excitant et en un soixante neuf danthologie. Rien que dy repenser, jen ai le sourire aux lèvres. Stop, je vous vois venir ! Non, je ne me trémousse pas sur mon lit à cette évocation. Jai les crocs figurez-vous, et je dois aussi contrôler ma glycémie. Maintenant, que cest chose faîte, jattends juste que lartiste qui me tient lieu damant revienne. Ce dernier arrive justement avec un plateau bien garni, quil pose sur le lit avec une aisance comme sil était habitué à faire ça.
–Mais dis donc, quelle maîtrise ! Lui dis-je
–Jai cru comprendre, que je finirai émasculé, si quelque chose venait à se renverser.
–Aller, avoue, tu fais ça souvent. Je suis sûre que tu dois pouvoir compter assez facilement le nombres de nuits où tu as dormi seul.
–Pourquoi, cette remarque Sybille ? Me demande-t-il tendu.
–Pour rien, par curiosité je suppose.
–Une femme pose rarement se genre de question, juste par curiosité.
–Oh, arrête, comme si cétait un secret.
–Et si je te retournais la question ?
–Vas-y, je nai rien à cacher.
–Comment cela se fait-il quune belle femme comme toi ne soit pas casée ?
–Probablement pour la même raison que toi. Lui réponds-je avec une sensation de lourdeur dans lestomac.
–Belle tentative pour éluder ma question, mais jattends toujours ta réponse. Me dit-il en se saisissant dun canapé aux olives.
–Je ne cherche pas à me caser, comme tu dis. Je veux juste mamuser et prendre du bon temps. Ca fait salope, mais jassume, jaime ma vie comme elle est. Satisfait ?
–Quelque chose me dit que ce nest pas tout à fait ça, mais je men tiendrai à tes propos.
–Comment est-ce que ?
–Les réactions de ton corps quand tu texprimes, ma belle
–Et toi alors, comment se fait-il que tu naies personne ?
–Parce que jattends toujours la bonne, et que jaime trop baiser pour chercher autre chose, alors que je nai juste quà attendre quune demoiselle me tombe tout cru dans les bras.
–Cest charmant, lui réponds-je en mordant dans un canapé à mon tour.
Notre conversation se poursuit, jusque tard dans la nuit. Sans surprise, nous ne parlons pas de cette tension à couper au couteau qui peut parfois régner entre nous, ni du début de soirée lorsquil ma prise contre la porte. Nous faisons lamour encore une fois avant de nous endormir nos corps satisfaits pour quelques heures.