Chapitre 59

22 6 2
                                    


Blake.

Sauvé par le gong ! Je maudis autant cette intrusion que je la bénis. J'ai une trique d'enfer qui ne redescend pas depuis que j'ai demandé à ma rouquine de prendre des positions que j'exige de mes soumises. Je replonge dans ce monde que j'avais négligé depuis des années.

Un shoot de pur bonheur même si l'instant a été bref. Un début délicat pour elle, comme pour moi. J'ai peur d'aller trop vite ou pas assez et de lui faire plus de mal que de bien.

J'ai aussi conscience que de lui avoir balancé toute mon histoire comme ça de but en blanc n'est pas facile à encaisser. Mais, c'est Sibylle, ma magnifique et forte compagne. Celle qui peut me tenir tête en un simple claquement de doigt. C'est pourquoi, j'ai foi en nous malgré la peur de l'échec. Bon faut dire aussi, qu'elle a peu de possibilités pour s'échapper.

Prenant le temps d'inspirer un grand coup, je me détache du corps de ma belle et de l'odeur de mon savon qui l'enveloppe. C'est d'ailleurs la première que cela me fait cet effet boeuf. Avant je choisissais des savons neutres pour les femmes qui faisaient étape dans mon lit, soumises ou non. La seule odeur que je voulais sentir était celle de nos effluves après avoir joué, baisé. Mais là, même si je rêve de pouvoir sentir mon odeur sur Sibylle après une séance, ou après l'amour , ce nouveau parfum va être en passe d'être mon préféré.

Prenant la main de ma compagne, je la dirige dans le salon et l'installe sur mon fauteuil. J'ajuste rapidement mon sexe dans mon pantalon avant de descendre ouvrir à l'ergothérapeute. Pas besoin d'attirer son regard sur une partie de mon anatomie, ni de lui donner de quoi jaser sur nous et surtout sur moi. Ma notoriété en tant qu'artiste attire déjà suffisamment le regard.

-Je vais aller, ouvrir dis-je à ma rouquine en déposant un baiser le haut de sa tête.

Rapidement, je descends les escaliers et je déverrouille la porte. Aussitôt la jeune femme entre telle une tornade. Un court instant désappointé, je la suis dans les escaliers et la rattrape en haut des marches. Pas le temps d'intervenir qu'elle attaque de sa voix un poil trop haut perché. Cette attitude envahissante m'agace fortement, et je me demande si cette femme est compétente.

-Bonjour, Mlle Martin, attaque cette dernière. Mr Donovan.

-Mlle Montgomery, lui dis-je en retour alors que j'observe Sibylle se raidir.

-C'est madame, me dit-elle sèchement, puis doucement, appelez-moi Madeline.

-Bien. J'aimerais m'entretenir avec vous si c'est possible.

-Plus tard, rétorque cette dernière, nous avons une matinée chargée et je crois que c'est votre cas aussi, il me semble.

Merde, c'est vrai que j'avais oublié que j'ai un rendez-vous dans une galerie à l'autre bout de Phili pour une exposition qui va mettre en valeur le travail d'une association sur l'éducation en milieu défavorisé.

-Merci, de me l'avoir rappelé Madeline, dis-je en grinçant des dents avant de me rendre près de Sibylle. Je m'excuse de ne pas pouvoir rester Sibylle, si je pouvais, je reporterais ce rendez-vous.

-C'est pas grave Blake, me réponds Carotte.

-Si, ça l'est lui dis-je dans l'oreille , sois sage et courageuse, je lui souffle, avant de déposer un baiser au coin de ses lèvres et de partir.

Rapidement, je me saisis de mes clefs, de mon téléphone et de ma veste, puis laisse les deux femmes ensemble. Une fois dans ma voiture, je branche mon téléphone au Bluetooth, puis prends la direction de la galerie. Il va me falloir au bas mot avec la circulation, pas loin de quarante minutes pour traverser la ville. En chemin, j'appelle Brent, j'ai besoin de savoir s'il est disponible et aussi de son avis concernant cette folle qui a envahi mon espace et entre les mains de qui, j'ai laissé le bien-être de ma compagne.

Through their shadowsWhere stories live. Discover now