Through their shadows

Chapitre 63

Quoi ? Interdiction de ? Putain, j'y étais presque ! Il ne peut quand même pas me faire ça ? En même qu'il m'annonce que je n'ai pas le droit de jouir, les vibrations du sex-toy s'arrêtent, me laissant hébétée et crispée. J'étais vraiment pas loin, d'ailleurs, c'est comme si ça vibrait encore. Mon ventre se contracte encore alors que tout s'est arrêté. Je pousse un soupir qui ne lui échappe pas.

-Un problème Sibylle, me demande-t-il un sourire dans la voix.

-Non, monsieur, dis-je.

-C'est bien, tu es une bonne fille, me répond-il en activant à nouveau le jouet.

Les vibrations me surprennent en même temps qu'elles font monter mon excitation crescendo. Je serre mes cuisses l'une contre l'autre pour mieux les ressentir, et je ne peux m'empêcher de gémir bruyamment. Aussitôt après, elles cessent. J'en grogne de frustration et un raclement de gorge me rappelle à l'ordre.

-Tiens-toi bien, je te prie ! Dos droit, jambes écartées.

Je m'exécute lentement, les sensations encore présentes du jouet, perturbent tout mon corps et je ne me sens pas très stable.

-Bien. On va commencer, à chaque fois que tu t'arrêteras, je veux que tu te tiennes comme ça, le bras le long de ton corps. C'est bon ?

-Oui, monsieur.

-C'est parti, pour cette première fois, je serai volontairement bruyant.

J'attends un peu avant de bouger, je ne veux pas aller trop vite et me planter. Je ne suis pas encore très à l'aise dans le logement. Bien que j'aie fait des progrès, je me cogne encore beaucoup. Le tyran qui me sert d'ergothérapeute ne me ménage pas et m'interdit pour l'instant l'accès à toute aide. Par aide, j'entends l'utilisation de la canne blanche. Elle dit que je dois pouvoir me déplacer dans l'espace où je vis sans béquilles. Blake a visiblement décidé de tester à sa façon mes nouvelles capacités à me mouvoir.

À l'affut du moindre bruit, j'attends immobile que quelque chose me mette sur sa piste. Je sens que ce jeu va me rendre dingue. Vais-je apprécier, j'en sais rien. Ce que je sais, c'est que l'orgasme que m'a procuré le sex-toy, il y a quelque-jours m'a laissé un goût d'inachevé. Cela a réveillé quelque chose que je croyais perdu à jamais.

Le bruit dune chaise qu'on bouge me fait sursauter. Un instant perdue, j'hésite quand à la direction à prendre. De là où je suis, il y a de part et d'autre de la pièce, la cuisine et la salle à manger. Je dois faire appel à ma mémoire des sons, pour savoir de quel type de chaise il s'agit et si j'ai entendu le bruit sur ma droite, ou sur ma gauche. J'hésite un long moment, avant de me diriger vers ma gauche. Ma démarche est peu assurée, à chaque pas parcouru, je sens l'œuf bouger, descendre tout en massant mon antre. Au bout de quelques pas, le jouet ne vibre toujours pas, et je sens son poids dans mon ventre. Cela ne vaut pas l'effet que ça produit sur moi quand il est en marche, mais la sensation de pesanteur que ça amène est plutôt agréable et me donne envie de serrer les cuisses pour mieux le sentir.

Je continue d'avancer vers ce que je pense être la cuisine sans que le sex-toy ne vibre. Sexy Connard, ne s'est toujours pas manifesté. Je me rends compte bien vite, que je me plante. Hypothèse, qui se vérifie quand j'entends une voix qui me fait sursauter.

-Tu refroidis, Sibylle, c'est très froid. Concentre-toi !

Merde ! C'était sûr que je me planterai. Faisant demi-tour rapidement, je manque de tomber en me cognant le pied dans une chaise. Je n'avais pas conscience de m'être tant avancée.

-Doucement, ma belle, prends ton temps, me dit-il.

Tout en soupirant, je me stabilise et je fais un trois pas dans ce que je pense être la bonne direction. Rien, il se ne se passe toujours rien, quand tout à coup, je sens quelque chose. C'est léger, très très léger, une toute petite vibration de rien de tout, qui pourrait passer inaperçu. Je fais quelques pas supplémentaires dans la même direction, et cette fois, les vibrations se font de plus en plus fortes. Je continue perdue dans les sensations que le sex-toy me procure et je ne me rends pas compte que Blake s'est déplacé. C'est lorsque les vibrations se coupent en me laissant un sentiment de vide que je me rends compte de la situation.