Chapitre 66.

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Je me sens mieux quand je me réveille. Le corps de Blake est collé à mon dos et m'enveloppe de sa chaleur. Son bras encercle ma taille et maintient en place la bouillotte qu'il m'a ramenée. Mon ventre me tiraille, mais rien de comparable à cette nuit.

Je ne sais pas comment me positionner par rapport à ce qui a failli lui échapper. Serait-il possible qu'il sache que je n'aurai pas d'enfants ? Comment cela se pourrait-il ? Peu de personnes sont au courant. Cass ne lui aurait rien dit, elle a beau être fâchée, jamais elle ne me trahirait de cette façon ?

Cette question me turlupine et je sais qu'il va falloir que je me montre honnête avec lui. Il m'a bien fait comprendre qu'il ne fallait qu'on ne se cache rien.

Franchement, je me sens honteuse de garder ça pour moi. Je lui ai dit que je lui faisais confiance, et il m'a montré jusqu'à maintenant que je pouvais compter sur lui. Il est aussi une des rares personnes que je laisse entrer comme ça dans mon tout petit cercle. Ce que j'aimerais pouvoir appeler Cassie pour lui demander conseil ! Seulement, j'ai merdé avec elle, je me suis enfermée dans mes propres problèmes. Cette brouille entre nous, j'en assume la faute. Sa réaction était naturelle. Encore une chose que je dois ajouter à ma liste de tâches, celle que nous faisons avec Madeline.

Un jour après l'autre, un pas après l'autre, j'avance, je progresse. Aussi difficile que cela puisse être, je me dois de reprendre le contrôle de ma vie, la cécité, mon agression, ne doivent pas faire de moi une pauvre petite chose. Madeline, mon ergothérapeute, n'arrête pas de me le rabâcher. Blake aussi à sa manière, m'aide. Si l'un me pousse à me prendre en main pour être de nouveau autonome, l'autre soigne les blessures psychiques et physiques infligées par celui qui se prétendait être un ami de la famille.

Encore un point à ajouter à ma liste de choses à faire ; renouer avec ma famille. Je me suis bien trop longtemps coupée d'eux. Il faut que j'en parle avec Madeline et Sexy Connard.

- Tu peux arrêter de cogiter ? Je t'entends ruminer, me dit la voix endormie de mon compagnon dont la main se déplace vers un de mes seins.

Je me raidis un très court instant surprise par ce geste, avant de me détendre contre lui. Ce dernier ne s'arrête pas et joue avec un de mes tétons qu'il s'amuse à titiller. Sa manœuvre envoie une décharge plus au sud. Blake que ne s'arrête que lorsque je pousse un gémissement. Une fois de plus, il s'amuse à faire monter la pression.

- Bonjour, ma douce, me souffle-t-il à l'oreille.

- Salut, lui réponds-je en retour.

- Tu te sens mieux ?

- Oui. Merci d'avoir été là.

- À ton service.

Je ne peux retenir un rire quand je l'entends prononcer ses derniers mots, ce qui me vaut des représailles de sa part. Ce qui a le mérite de me faire taire et d'envoyer une décharge à mon entrejambe. Blake, qui avait cessé de jouer avec mon téton, l'a pincé. La sensation de douleur ressentie s'est vite évaporée, remplacée par l'envie de sentir à nouveau ses doigts infliger ce supplice. Jamais un tel geste, n'a éveillé une telle envie chez moi, c'est comme si toutes mes terminaisons nerveuses étaient reliées à mon vagin. Joueuse, je tends mes fesses à sa rencontre, et me retrouve plaquée contre une érection très dure, ce qui attise encore plus mon envie de lui.

Avec un grognement digne d'un homme des cavernes Blake se tourne sur le dos et m'embarque contre lui. Très vite, ma main part à la recherche de son érection. C'est curieux, à quel point, il m'est facile de la trouver, alors que je peine pour trouver, ne serait-ce que ma brosse à dents.

- Oh ! Doucement ma belle ! Tu crois que tu vas où comme ça ? Me dit-il en attirant mes lèvres sur les siennes.

Son baiser me distrait de mon intention première, et sans que je ne comprenne comment, je me retrouve à cheval sur cette érection qui me fait de l'œil depuis que je l'ai sentie contre moi. Étant maintenue sur lui, emprisonnée par ses mains et ses baisers, je me frotte à lui en cherchant à lui faire perdre la tête. Alors que les prémices d'un orgasme se dessinent, la sonnerie du réveil met fin à cet interlude.

Sans me lâcher Blake se redresse et tout en continuant à m'embrasser sort du lit, rompant le contact uniquement lorsqu'il se redresse. Alors que je suis à genoux, une idée lumineuse, ou stupide selon le point de vue, me vient à l'esprit. Inspirant un grand coup, je prends la position que Blake m'a enseigné et attends espérant ainsi le tenter, mais en vain.

- Bien essayé Carotte ! Rappelle-toi juste que c'est moi qui décide quand aura lieu notre prochaine séance. Aussi tentant que cela soit, nous ne ferons rien tant que nous n'aurons pas parlé de ces choses que tu dois me dire !

Merde, merde et re-merde ! Le bougre a de l'endurance ! Je peste autant que je déchante. Je sais pertinemment de quoi il veut que l'on parle, et cette idée me rend nerveuse et a le mérite de faire retomber le soufflé. Relâchant ma posture, je m'avachis un peu. Je n'ai cependant pas le temps de réfléchir à la situation, que je suis soulevée et posée sur le sol par deux bras puissants.

- Arrête de réfléchir ! Va te préparer, tu n'aimerais pas que Madeline te trouve à moitié à poil ! Me dit-il en m'embrassant violemment.

L'instant d'après, je l'entends sortir de la chambre en sifflotant. Trainant des pieds, je me dirige lentement dans la salle de bains, non sans m'être cogné un orteil. Mes affaires sont là, où je m'attendais à les trouver. Comme chaque matin, Sexy Connard a préparé mes affaires, attention qui me touche. Sans lui, je serais perdue.

Through their shadowsWhere stories live. Discover now