Chapitre 55

44 10 2
                                    

Blake.

-Il se passe quoi ?

-Cest quoi ce débarquement !

Brent et moi parlons en même temps. Nous sommes tous deux tendus par la situation qui se déroule sous nos yeux. Je le suis peut-être plus, car je me sens l'obligation de justifier la présence de la femme qu'ils ont vue partir.

D'ailleurs Blondie ne s'est pas gêné pour m'accuser de tromper Carotte, les apparences sont parfois trompeuses, mais en l'occurrence la suspicion de Cassandre est complètement infondée. Mais là, les cris que nous entendons, ceux de la blonde, ne font qu'amplifier la colère de Brent.

-Commence, toi ! Je lui ordonne, car après tout, je connais la raison de leur présence.

-OK, c'était qui la nana ?

-Une épine dans mon pied dont je me serais bien passé, lui réponds-je.

-Cest-à-dire ?

-C'est une ergothérapeute. Elle doit, ou plutôt devait commencer à travailler avec Sibylle, sauf...

-Que Sibylle l'a mal pris.

-À vrai dire, j'en sais rien, parce que vous avez débarqué quand je suis enfin parvenu à la mettre dehors.

-Dois-je en déduire que Sibylle n'est pas au courant.

-Bingo.

Nous nous interrompons alors qu'une nouvelle salve de cris nous parvient aux oreilles. Cette voix, c'est celle de ma rouquine qui résonne, suffisamment forte pour que nous puissions comprendre ses paroles. Paroles qui me glacent car jaurais aimé que Brent ne soit pas informé de ça. Que Carotte se soit fait du mal sous ma responsabilité, me mine.

-C'est quoi cette histoire ? Comment a-t-elle pu, alors que tu étais là ? Explique-moi !

-Elle est tombée sur la table basse

-Tu étais où, putain ?

-Au téléphone avec toi, abruti !

Nous nous interrompons quand les filles sortent de ma chambre. Nous n'avons plus prêté attention à leurs cris, une fois que nous avons commencé à parler.

-Alors ? Demande Brent.

-Rien, on y va.

-Cassandre...

-Plus tard...

-Cassie, s'il te plait, ne le prend pas comme ça. L'implore mon dragon.

-Toi, tais-toi ! Lui crie la blonde. On s'en va Brent, insiste-t-elle.

Brent et moi nous regardons avant de nous diriger l'un et l'autre vers nos compagnes. Un silence pesant règne dans la maison. Ma rouquine est immobile sur le pas de la porte de la chambre, ses bras le long de son corps. De ma position, je peux voir que ses joues sont humides d'avoir pleuré, son teint rougi par les cris que nous avons entendus. Me secouant, je me dirige vers elle, et la prends dans mes bras. Carotte ne pleure plus, mais me laisse faire.

À cet instant passe entre nous une sorte de courant, ce même courant qui nous traversait avant mon départ au Japon. Mu par une vague puissante de désir, mes mains se posent sur ses joues, mes pouces essuient les dernières larmes restantes juste avant que mes lèvres se posent sur les siennes.

Sentir ses lèvres charnues sur les miennes, provoque en moi une explosion. Mon baiser n'est pas doux, je suis comme un assoiffé dans le désert. Sibylle ne me repousse pas un seul instant. Prenant cette absence de réaction comme un signe positif, je passe ma langue sur sa lèvre et en force le passage. Ma rouquine ne me repousse toujours pas. Un gémissement rauque s'échappe de ma belle. Cette douce mélopée m'incite à poursuivre. Lorsque les mains de Sibylle se posent sur mes avants bras, je sursaute.

J'ai un court instant d'hésitation , c'est très bref, mais là encore, je suis surpris. Mon dragon ne saisit pas cette opportunité pour s'engouffrer dans la brèche et reculer. Bien au contraire, elle vient se jeter sur mes lèvres. C'est violent, nos lèvres s'entrechoquent , nos langues dansent, non luttent l'une contre l'autre . Et c'est bon, très bon.

Faisant un pas en avant, j'incite Carotte à en faire en arrière, puis un second. Nos lèvres sont toujours l'une contre l'autre . Posant mes mains sur ses hanches, je viens coller mon érection contre son bas-ventre. Ne la sentant pas se crisper, je frotte mon bassin contre le sien. Carotte pousse un gémissement qui va directement se répercuter à pénis.

Tout en continuant à l'embrasser , je nous dirige vers le lit et nous fais pivoter, de façon à ce que le lit se trouve derrière moi. Toujours en maintenant ma rouquine, je m'assois sur mon lit, rompant ainsi le contact entre nous. Écartant les jambes, je la rapproche de moi, jusquà ce que ses genoux touchent le bord du matelas.

Lentement, très lentement, je commence à faire glisser mes mains le long de ses jambes. Je descends jusqu'à ses genoux, puis remonte à nouveau jusqu'à ses hanches. Toujours avec lenteur, je l'attire à moi, de façon à la faire basculer sur le lit en même temps que je m'allonge .

Amortissant sa descente, je la serre contre moi, et retrouve ses lèvres, qui se pressent contre les miennes. Inversant nos positions, je me retrouve au-dessus delle et l'admire quelques instants. Ses joues se sont colorées d'une belle teinte rosée, et son souffle saccadé me donne toutes les indications dont j'ai besoin. Tous les voyants sont au vert, alors je me lance et me saisit du bas de son t-shirt que je remonte progressivement, tout en observant ses réactions.

Un court instant, Carotte se tend et je m'arrête , attentif à la moindre de ses réactions. La voyant se détendre, je continue jusqu'à lui retirer son haut. Une fois débarrassé du vêtement, je me penche et l'embrasse tendrement. Un baiser bien loin de ceux échangés plus tôt. Une fois encore nos bouches se séparent, le temps pour moi de retirer mon sweat que je portais à même la peau. Je ne pensais pas pouvoir sentir sa peau nue sous la mienne avant longtemps.

Mes mains tremblent alors que je commence à effleurer ses épaules du bout de mes doigts. Très vite mes lèvres, les remplacent et refont le même parcours. Les gémissements de Sibylle accompagnent chacun de mes baisers, malgré sa passivité.

Alors que mes mains migrent plus au sud, les petits soupirs de Carotte s'amenuisent et se transforment en sanglots.

-Sibylle ?

-Non, non continue, me dit-elle entre deux hoquets.

-Sib...

-S'il te plaît, je t'en prie, continue.

Après une brève hésitation, je continue ma descente, jusqu'à passer la barrière élastique du legging que ma rouquine porte encore. Sous mes mains, son corps tremble de plus en plus fort, à tel point que je m'arrête à nouveau, et l'embrasse dans l'espoir qu'elle se détende, mais en vain. Prenant une grande inspiration, je cherche à trouver un rythme qui l'aidera à reprendre le contrôle de son corps.

Petit à petit, je la sens se détendre. Tendant la main, j'attrape la sienne et l'attire dans mes bras. Nos corps s'imbriquent en parfaite harmonie.

-Je suis désolée, me dit-elle.

-Ne le sois pas, je lui réponds.

-Je n'ai pas pu, je... Je ne peux pas.

-Chut, je sais, ce n'est pas grave.

-Si, ça l'est ! Comment peux-tu vouloir rester avec moi !

-Sib...

-Mais regarde-moi ! Je suis aveugle. Aveugle, tu m'entends , je ne suis même pas capable de me débrouiller seule, et je suis sale ! Il m'a salie ! Comment peux-tu ne serait-ce que vouloir de moi, un seul instant !

-Comment ? J'explose à mon tour. C'est clair pourtant non ? Je t'ai dit avant de partir que je voulais que l'on aille plus loin. Tu n'es pas sale, Carotte. Tu es magnifique, une femme pleine de ressources et je suis dingue de toi ! Alors que tu le veuilles ou non, je reste avec toi !

Through their shadowsTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon