Chapitre 25

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Blake

Je suis réveillé par une envie pressante. C'est la seconde fois que je passe la nuit chez Carotte. Encore une nuit torride et sur laquelle je vais encore refaire le parcours.

J'avais passé hier, une journée particulièrement merdique entre mes cours et la commande d'un client pénible. Cétait à tel point, que je me suis un peu défoulé sur elle. J'ai pris les commandes si tôt après avoir franchi sa porte. Je me suis montré brutal, impatient. J'ai déversé sur elle, toute ma frustration de cette journée de merde.

A chaque fois que nous nous retrouvons, nous baisons jusqu'à n'en plus pouvoir. Javoue que ce serait presque l'idéal pour évacuer la tension de mes journées, si je ne devais pas lutter, pour ne pas prendre le contrôle en permanence. Carotte est quelqu'un d'explosif et avec un appétit féroce. Que nous fassions l'amour lentement ou avec ardeur, notre délivrance arrive toujours avec force.

Il nous arrive aussi de passer du temps à parler. J'aime bien débattre avec elle de choses et d'autres , sans pour autant se dévoiler. Je ne pense pas un jour être capable de montrer à qui que ce soit, cette face sombre de ma personne. Je sens aussi chez Sybille, une zone dombre que je ne cherche pas à creuser, malgré mes inquiétudes.

Je passe de bons moments avec elle, et à chaque fois tout se passe au mieux. Cependant, je ne peux mempêcher de me demander si les marques que j'ai déjà aperçu sur son ventre, ne sont pas signe que quelque chose cloche. Seulement, tant que je n'aurais pas eu la preuve de ce que je soupçonne, je me tairais. J'espère sincèrement que mes inquiétudes ne seront pas fondées. Assez égoïstement, Carotte me fait du bien, elle m'inspire et avec elle, je n'ai pas le sentiment de retomber dans ce tourbillon de folie, qui manime lorsque mes ombres remontent. Elle est en quelque sorte un substitut à mes démons, comme l'est la méthadone pour le drogué.

J'en termine là avec mon introspection et me bouge enfin le cul. Le côté du lit où elle a dormi est vide. Ma sauvageonne doit être levée. M'extirpant à mon tour du lit, je me dirige vers sa salle de bain. Je pousse la porte laissée entre ouverte et constate que seule la lampe du miroir est allumée. Dans ce dernier, je vois le reflet de Carotte, et à sa vue mon sang ne fait qu'un tour, et je la fais sursauter en lui arrachant ce quelle tient dans les mains.

–Putain, hurle-t-elle. Mais qu'est-ce qu'il te prend ?

–Ce qu'il me prend ? Je dors tranquillement, et toi, toi tu en profites pour te shooter ! J'aurais dû écouter mon instinct ! Ces marques sur ton ventre !

–Blake, ce nest pas ce que tu crois !

–Ah oui ? Et tu vas me dire, que tu n'es pas une droguée et que tu te piques occasionnellement, tant que tu y es !

Furieux, je ne lui laisse pas le temps de réagir, je lui arrache la seringue qu'elle tient dans sa main, et la tire derrière moi, jusque dans sa chambre. Sans ménagement, je la pousse sur le lit et peu importe qu'elle s'écroule comme une merde. Rapidement, je rassemble mes affaires et les enfile. Mes gestes sont brusques et à chaque fois que je passe près d'elle , je la vois qui sursaute comme si jallais la frapper. Je suis en train de péter les plombs, l'imaginer se défoncer avec une quelconque saloperie, me ramène à ces heures ou je pensais que tout allait bien, jusqu'à ce qu'on mappelle pour m'annoncer son suicide. Là encore, j'ai le sentiment de n'avoir rien vu venir, sauf que là, elle est vivante.

J'ignore si Carotte a déjà pris sa dose. Le regard quelle me lance est tout sauf celui de quelqu'un en manque ou qui vient de s'envoyer sa ration quotidienne. Elle est furieuse et est déjà en train de se relever prête à m'affronter.

–Je ne sais d'où tu sors cette idée stupide que je me drogue ! Et tu vas t'ôter ça tout de suite de la tête.

–Ben, voyons et la seringue, je l'ai inventé. Me prends pas pour un con, Carotte ! Je ne joue pas à ce genre de jeu !

Through their shadowsWhere stories live. Discover now