Chapitre 29

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– Oui, putain, oui !!!

Ces mots sont souvent prononcés ces derniers jours. Sexy Connard et moi ne nous quittons seulement parce que nos obligations nous y obligent.

Nous rattrapons le temps perdu, je crois. Nous ne faisons pas que de baiser, nous parlons beaucoup. Mais, soyons francs. Les « oui, putain, oui » sortent vraiment beaucoup. Chaque fois que son membre vient à la rencontre de mon intimité.

Quelque chose a changé dans notre relation, mais nous n'en parlons pas. Honnêtement, ça me convient ainsi. L'alchimie qui lie nos corps, elle est vrai. C'est l'éclate, ça l'était déjà avant. Mais là, c'est passé à un autre niveau. Je le sens parfois tendu après que nous ayons satisfaits nos sens, et parfois c'est avant. C'est souvent par rapports à des gestes, des mots qu'il prononce. Je ne saisis pas bien la nuance.

Pourtant, j'aime quand il se montre un peu autoritaire, qu'il dirige nos ébats. Surtout, quand il m'immobilise les poignets de sa grande main. J'aime encore plus, quand il me retourne et que c'est tout son corps qui m'entrave. Son poids, sa chaleur, son odeur, tout chez lui m'enivre. Ça finit toujours par un ou plusieurs orgasmes à me faire sauter le ciboulot.

Au bout de quinze jours de ce régime, je ne suis toujours pas rassasiée de ses grandes mains calleuses. Je suis pleine d'endorphines et c'est quelque chose d'euphorisant. Je n'arrive même pas à savoir à quand remonte la dernière fois où, je me suis si bien sentie. Tout ou presque glisse sur moi, je suis plus calme. Même les conneries de ma nouvelle employée n'arrivent pas à me faire sortir de mes gonds, et pourtant, elle en fait.

Seule ombre au tableau, il en faut bien une ! Ma vue. Elle a encore baissé. Je ne perçois plus du tout ce qui peut se trouver à côté de moi. Mon champ de vision s'est rétrécit de façon considérable. Imaginez que vous êtes dans un tunnel ! Je ne perçois plus que ce qu'il y a à sa sortie, tout est sombre.

Cela a pour conséquence, d'être plus maladroite. Mes gestes ne sont plus assurés, ils sont hésitants. Au bureau, chez moi, ça passe encore. Chez Blake, c'est plus difficile. Je ne me déplace plus qu'avec un taxi. J'ose à peine sortir dans la rue. Mais c'est mon problème, pas celui de mon entourage. Alors, je fais comme si de rien n'était, et je triche. Toutes les techniques pour compenser ma vision défaillante sont bonnes pour ne pas montrer ma défaillance. Cette faiblesse est mienne, je ne la partage pas. Les seuls moments où, je l'oublie sont quand je suis dans ses bras.

Je profite de chaque moment avec lui, il ramène de la couleur dans ma grisaille. Ses travers, ses sautes d'humeur ne me gênent pas. Quoi que ce soit, ce qui le travaille lui est propre, s'il souhaite m'en faire part, c'est bien, sinon tant pis, je lui en cache tout autant.

Ce matin, une fois n'est pas coutume, nous sommes à la bourre, enfin surtout lui. Pendant qu'il est sous la douche, je bois tranquillement un thé appuyée au plan de travail, portant uniquement la chemise qu'il portait la veille. Je suis pleine de lui, de son odeur de mâle, de son essence.

Pendant que l'homme bourru qu'il est peste surement sous la douche, je me réjouis de la raison de notre retard. Le terme me fait sourire, car c'est tout bonnement ce qu'il s'est produit ce matin, à deux reprises. Se réveiller de cette façon est beaucoup plus agréable que d'entendre la sonnerie vicieuse du réveil.

Des caresses douces, des baisers légers partout sur mon corps, voilà ce qui m'a tiré du sommeil. C'était doux, jusqu'à ce que cela devienne plus. Quand sa tête s'est retrouvée entre mes cuisses, je n'ai pas eu d'autres choix que de lui laisser l'accès. Ses mains me maintenaient écartée pour lui. Quand sa langue s'est immiscée dans mon antre, mes gémissements sont venus signer ma reddition. En même temps, avais-je besoin vraiment besoin de lui résister.

Through their shadowsWhere stories live. Discover now