LA LOUTRE ET LE RENARD [termi...

By HeilenBlack

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[FREMIONE - terminée] Quand tout semble perdu, et que la noirceur s'abat dans son cœur, il arrive. Pour illum... More

[PROLOGUE - PARTIE 1] Les lignes de l'avenir.
I - Les ailes du phénix.
II - L'elfe et le héro.
III - La déchéance de la magie.
IV - L'envol de la colombe.
V - L'armée de Dumbledore.
VI - Les confrontations de la reine.
VII - Les mots du prince.
VIII - Le silence des larmes.
IX - Le dernier salut.
X - Le venin de la guêpe.
XI - L'ultime au revoir.
XII - La Salle sur Demande.
XIII - L'Alliance.
XIV - Le frère du géant.
XV - Histoires d'une vie.
XVI - Rêves sans douceurs.
XVII - L'amertume de Noël.
XVIII - Les craintes de la loutre.
XIX - La force des mots.
XX - Les évadés.
XIX - Une Saint-Valentin à Poudlard.
XXII - Weasley & Weasley.
[CHAPITRE 23] Changements imprévus.
[CHAPITRE 24] Sérum de vérité.
[CHAPITRE 25] La reine fourbe.
[CHAPITRE 26] Révolte multicolore.
[CHAPITRE 27] Souvenirs de Rogue.
[CHAPITRE 28] Et après ?
[CHAPITRE 29] Ensemble.
[CHAPITRE 30] Molly Weasley, le tyran.
[CHAPITRE 31] BUSE.
[CHAPITRE 32] Département des Mystères.
[CHAPITRE 33] Juste un au revoir...
[PROLOGUE - PARTIE 2] Tout le monde.
[CHAPITRE 1] Soirée d'été.
[CHAPITRE 2] Slughorn et Amortentia.
[CHAPITRE 3] Rencontre nocturne.
[CHAPITRE 4] Mépris et secrets.
[CHAPITRE 5] Club de Slug.
[CHAPITRE 6] Visite surprise.
[CHAPITRE 7] Découvertes.
[CHAPITRE 8] L'anniversaire.
[CHAPITRE 9] Le collier ensorcelé.
[CHAPITRE 10] Les orphelins.
[CHAPITRE 11] La méthode Slughorn.
[CHAPITRE 12] Philtre d'amour.
[CHAPITRE 14] Se souvenir.
[CHAPITRE 15] Le sauvetage du Serpent.
[CHAPITRE 16] Le frère mal-aimé.
[CHAPITRE 17] Silence douloureux.
[CHAPITRE 18] Le souvenir.
[CHAPITRE 19] Demande surprise.
[CHAPITRE 20] Mauvais match.
[CHAPITRE 21] Dernière leçon.
[CHAPITRE 22] La chute éternelle...
[CHAPITRE 23] Apprendre à aimer.
[PROLOGUE - PARTIE 3] La guerre.
[CHAPITRE 1] Le mariage.
[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...
[CHAPITRE 3] Les indésirables.
[CHAPITRE 4] Désartibulé.
[CHAPITRE 5] Nuits à la belle étoile.
[CHAPITRE 6] Déchirure.
[CHAPITRE 7] Godric's Hollow.
[CHAPITRE 8] Les doutes.
[CHAPITRE 9] L'épée et le Horcruxe.
[CHAPITRE 10] Potterveille.
[CHAPITRE 11] Prunes dirigeables.
[CHAPITRE 12] Si près et si loin...
[CHAPITRE 13] Désespoir...
[CHAPITRE 14] L'elfe libre.
[CHAPITRE 15] Le dragon mal aimé...
[CHAPITRE 16] Le retour.
[CHAPITRE 17] L'ultime combat.
[CHAPITRE 18] La MORT...
[EPILOGUE FINAL] La Loutre et le Renard, puissions-nous nous retrouver...
REMERCIEMENTS.
[BONUS] Dix ans.
[BONUS n°2] Hermione Cassiopée Weasley.
[BONUS n°3] Mon cher amour...
[BONUS n°4] Mon âme-sœur.
[BONUS n°5] Toi et moi.
et si...
[Bonus n°6] Tout est brisé...

[CHAPITRE 13] Noël glacial.

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By HeilenBlack


Le vent s'engouffra si rapidement dans la gare ouverte que je n'eus pas le temps de resserrer mon écharpe autour de mon cou et un immense frisson parcourut ma colonne vertébrale, quelques secondes avant que les premiers sifflements du Poudlard Express ne parviennent à mes oreilles. Du coin de l'œil, je vis ma mère faire quelques pas en avant et pousser une exclamation de joie en reconnaissant le train rouge et noir en bout de gare.

—Enfin ! soupira-t-elle d'une voix tendue.

J'aurais vraiment voulu partager l'enthousiasme du reste de ma famille à l'idée de revoir mon frère et ma sœur ainsi que Harry. Pourtant, en cet instant précis, alors que la distance se réduisait doucement entre nous et la locomotive, ce fut l'angoisse qui prédomina. L'angoisse, tenace, qui ne m'avait pas quitté ces dernières semaines. L'angoisse à l'idée de revoir Hermione.

C'était tout bonnement idiot, car j'attendais ces retrouvailles depuis la seconde où elle avait posé un pied dans le train en septembre. Je les attendais avec une impatience que je n'avais jamais connu jusque-là et qui faisait bien rire mon jumeau. Je les attendais comme un enfant attend l'autorisation d'ouvrir ses paquets de Noël. Je les attendais comme on pouvait attendre la naissance d'un bébé. Je les attendais tellement fort que ça me rongeait ces derniers jours et mes pensées tournaient constamment autour de cette fille à la chevelure indisciplinée dont j'étais tombé amoureux.

Comment allait-elle réagir en me voyant ?

Trente mètres.

Serait-elle fâchée que je sois là ?

Vingt-cinq mètres.

Ou bien serait-elle heureuse de me voir ?

Vingt mètres.

Ferait-elle comme si je n'existais, un peu comme j'avais agi ces dernières semaines en ne répondant pas à ses appels ?

Dix mètres.

Mon cœur fit une embardée lorsque le wagon de tête nous dépassa. Quelques élèves téméraires avaient passés la tête à travers les fenêtres baissées pour tenter d'apercevoir leurs familles sur la gare. Il y eut des cris de joie, des prénoms lancés et répétés plusieurs fois, des rires et des larmes.

Terminus.

Lorsque les portes s'ouvrirent, ce fut la cohue générale, si bien que je faillis perdre George et mes parents du regard. D'ailleurs, je ne parvenais pas à détacher le mien de l'ouverture qui me faisait face, comme si c'était de celle-là qu'Hermione allait descendre. Des élèves jeunes, peut-être des premières années, descendirent et se jetèrent dans les bras des adultes qui les attendaient autour de nous. Le brouhaha s'intensifia brusquement et je grimaçais.

Une foule monstrueuse se dessina devant moi, m'empêchant de voir la porte du compartiment. Ma mère, impatiente, sautillait autant qu'elle le pouvait pour tenter d'apercevoir les cheveux roux de ses enfants, en vain. Mon père, essayait tant bien que mal de la rassurer, promettant que Ron et Ginny allaient arriver d'une seconde à l'autre. Je vis mon frère s'éloigner un peu, pour se rapprocher d'une élève blonde que je ne parvins pas à identifier, car il la masqua avec sa grande taille.

Et ce fut en tournant la tête que je plongeais mon regard dans le sien. Le monde environnant sembla se figer. Le temps se suspendre.

Hermione n'était pas arrivée par la porte que j'espérais. Sa lourde malle traînait derrière elle, et elle avait même posée la cage de Pattenrond dessus. D'ailleurs, il me jeta un regard si féroce que je me demandais l'espace de quelques secondes si ce chat n'avait pas un pouvoir de télépathie. Mais cette pensée absurde eut vite fait de disparaître de mon esprit lorsque je remarquais le petit sourire accroché à ses lèvres.

M'était-il adressé ?

—Salut, fit-elle d'une petite voix.

Si petite que je crus avoir rêver. Mais j'avais bien vu ses lèvres remuer, le rouge colorer ses joues de porcelaine. Ses sourcils se froncer légèrement.

—Salut, répondis-je avec un sourire.

Elle ne répondit pas tout de suite, ne sachant sûrement pas quoi dire pour meubler le silence qui s'installait entre nous. Je le percevais si nettement que j'en vins à me demander comment les autres faisaient pour ne pas s'en apercevoir. Car, hormis mon jumeau, je n'avais parlé à personne de ce... Ce quoi ? pensais-je en secouant la tête. Je ne pouvais pas qualifier notre embrouille de dispute, puisque ce n'en était clairement pas une. J'avais vu si souvent George et Angelina se disputer que j'avais appris à faire la différence avec ce malaise entre Hermione et moi. Oui, malaise était un bon mot. Une discussion suffirait à arranger les choses.

Du mois, c'était ce que j'espérais.

—Hermione ! fit alors ma mère, mettant un terme à cet instant de gêne entre ma copine et moi. Oh ma chérie, tu as encore grandie ! Comme tu es belle ! Tu deviens une si belle jeune femme... je suis certaine que tes parents sont fiers de toi, de là où ils sont.

Ces quelques mots mirent un terme à nos retrouvailles et mon père estima qu'il était grand temps de rentrer à la maison. Nous prîmes donc la direction des cheminées mises à disposition pour quitter la gare sans avoir besoin d'emprunter les voies moldues, et une dizaine de minutes plus tard, nous étions tous réunis dans le salon, qui parut brusquement bien trop petit pour accueillir tant de personnes. Seul George manquait à l'appel, mais cela n'inquiéta personne, sauf Ginny, mais personne n'avait encore prit la peine de l'informer de tout ce qu'il s'était passé dans la vie sentimentale de notre frère ces dernières semaines, et je ne me risquerais pas à le faire.

La seule chose que je voulais dans l'immédiat, c'était parler avec Hermione. Mettre les choses au clair sur ce qu'il s'était passé, mais elle disparut si vite que je n'eus pas le temps de la voir monter à l'étage.

Je soupirais en me laissant tomber sur le canapé où Ginny me rejoignit. Et sans que je ne m'y attendes vraiment, je reçus un coup dans le ventre. Je me pliais en deux, retenant une grimace de douleur et me tournais vers ma sœur en la fusillant du regard, ce qu'elle me rendit bien sans aucune crainte. Depuis quand avait-elle pris ce mauvais caractère ?

—Tu m'as fais mal, grognais-je.

—Tant mieux, persifla-t-elle. Comme ça, tu pourras ressentir un quart de ce que Hermione a ressenti face à ton silence, espèce de girafe sans cervelle incapable de comprendre sa copine.

Aucun son ne s'est échappé de ma bouche et Ginny a continué de me gratifier de son regard aussi noir que la nuit. J'aurais voulu être capable de lui répondre, de lui dire de ne pas se mêler de cette histoire, sauf que je n'y suis pas parvenu. Le silence s'est installé entre nous, seulement rompu par les bruits qui montaient de la cuisine.

Penaud, j'ai continué de regarder ma sœur pendant un temps infiniment long, avant qu'elle ne finisse par pousser un soupir de dépit en s'enfonçant un peu plus dans le canapé.

—Désolé, fit-elle d'une petite voix. Je ne voulais pas te hurler dessus.

—Tu en mourrais d'envie, rétorquais-je.

Elle haussa des épaules, confirmant mes propos et je soupirais à mon tour. Décidément, sortir avec une fille était bien plus compliqué que ce que je croyais. Pourquoi n'existait-il pas un manuel sur le langage féminin ? Cela nous aurait bien servi, à George et moi, ces derniers temps.

—Elle est furieuse ? finis-je par demander.

—Non, répondit Ginny avec une certaine hésitation. Non, même pas. Elle est effrayée.

—Effrayée ? De quoi ?

—De tes réactions, idiot ! La stupide lettre que tu lui as envoyé lui a fait craindre le pire et elle a passé ces dernières semaines à se morfondre, en imaginant qu'elle avait commis le pire et que tu allais rompre avec elle.

—Quoi ? fis-je en écarquillant des yeux. Mais... c'est... c'est absurde !

—Pour toi, peut-être, mais pas pour Hermione. Après ce qu'elle a vécu, un rien peut la faire basculer.

Un rien peut la faire basculer.

Cette phrase me fit l'effet d'une gifle brûlante. Et pour la première fois, je réalisais tout ce que ça avait coûté à Hermione de m'écrire ces quelques mots. La bonté était une chose si innée chez elle que j'aurais dût comprendre qu'elle me questionnait uniquement dans le but de protéger les autres. Et non pas pour se mettre en danger, elle. Si elle m'avait demandé à moi, c'était parce qu'elle avait confiance en moi. Si elle m'avait adressé cette lettre, c'était qu'elle avait une bonne raison.

Et moi, comme le crétin que j'étais, je n'avais vu que le côté égoïste de sa requête. Je n'avais pas chercher à voir plus loin que le bout de mon nez. Mon angoisse pour ma copine m'avait empêcher de penser qu'elle n'était pas la seule qu'il fallait protéger.

L'amour avait cette capacité sournoise de vous manipuler, et comme un idiot, j'avais foncé droit dans le mur.

[...]

Hermione finissait de vider sa valise lorsque du bruit se fit entendre dans le couloir, silencieux jusqu'à présent. Elle n'y prêta pas vraiment attention, pensant qu'il s'agissait seulement d'un membre de la famille Weasley qui passait près de sa chambre pour rejoindre les escaliers, pourtant, lorsqu'elle se retourna, une pile de livres en main, son corps entier se figea en croisant le regard de Fred.

Elle ne l'avait pas entendu entrer, et pourtant il se tenait-là , devant elle, une main toujours sur la poignée de la porte comme s'il craignait qu'elle le renvoie sur le champ. C'était une idée tentante, sauf qu'une petite voix lui souffla qu'il était venu le temps de mettre les choses à plat. Que continuer sur cette voie, celle du silence et des secrets, était révolue. Que s'ils voulaient que leur histoire mène quelque part, alors il leur fallait parler.

—Salut, fit-il.

Hermione lui sourit pour toute réponse et posa prudemment les manuels sur son bureau, le cœur battant la chamade, les mains moites. Elle aurait voulu paraître détachée, comme si toute cette histoire ne l'atteignait et ne lui faisait pas ce mal qui ne la quittait pas depuis qu'elle avait reçu la lettre du rouquin. Elle aurait voulu faire comme si de rien était, rapidement tourner la page, passer à autre chose. Prétendre que tout allait bien, continuer de sourire quand il le fallait, mais la mort de ses parents l'empêchait d'y parvenir. Le mal qu'elle avait ressenti après leur perte, elle ne voulait pas y faire face de nouveau. Non, elle n'était pas prête. Elle ne le serait jamais. Mais comment expliquer ça à Fred ? Comment lui faire comprendre que sa vision de la vie avait changée depuis la perte des deux personnes qu'elle aimait plus que tout au monde. Il était la seule personne sur qui elle pouvait compter, il était la seule personne qu'elle aimait aussi fort. Et sa froideur, son silence, sa peine, l'avaient complètement bouleverser.

—Je peux entrer ? reprit-il après une longue minute de silence.

—Oui.

Elle l'observa fermer doucement la porte et faire quelques pas dans la pièce, vers elle, cependant, il comprit qu'elle n'était pas prête à ce qu'ils se retrouvent près l'un de l'autre. Et il comprenait son appréhension, même si celle-ci pinçait douloureusement son cœur.

—Si je dis juste que je suis désolé, je sais que ça ne suffira pas, lança-t-il brusquement en plongeant son regard dans le sien. Mais Hermione, je t'avoue que je ne sais pas quoi dire de plus. Il faut que tu m'aides.

—Je... commença-t-elle avant de s'interrompre face à l'intensité de ses prunelles qui la prenaient totalement au dépourvue.

—S'il-te-plaît... Hurle, crie, tape-moi, fais ce que tu veux, mais aide-moi.

—Je n'ai pas envie de te hurler dessus, Fred, soupira-t-elle en se laissant tomber sur son lit.

—C'est faux. Tu devrais me dire que je suis idiot, que je suis con ou tout ce que tu veux.

—Pourquoi est-ce que tu rejettes toute la faute sur toi ? s'exclama-t-elle. Après tout, c'est moi qui t'ais envoyé cette lettre la première. C'est moi qui ai rompu notre promesse.

—Non, Hermione, tu n'as pas rompu notre promesse. J'ai été trop bête pour ne pas m'en rendre compte.

Elle lui jeta un regard exprimant sa surprise et il en profita pour faire un pas vers elle. Un grand. Un petit. Cela dépendait de la vision des choses que chacun avait sur leur situation. Un petit. Un grand. Cela dépendait de l'idée qu'ils se faisaient d'être amoureux.

—Arrête ! soupira-t-elle en se redressant soudainement. Arrête de tout rejeter sur toi. Tu sais que c'est injuste !

—Il faut bien commencer quelque part... commenta-t-il avec un sourire d'excuse.

—Arrête, répéta-t-elle d'une voix forte. Arrête ça tout de suite !

—Her... tenta-t-il mais elle le coupa si vivement qu'il sursauta.

—Je t'ai dis d'arrêter ! cria-t-elle en lui donnant un coup sur le torse. Arrête de faire comme si tu étais le seul responsable dans cette histoire, parce que franchement, ça m'énerve ! Arrête de faire comme si je n'y étais pour rien, alors que je savais bien tu étais furieux contre moi en lisant mes mots ! Mais tu sais quoi ? J'ai envoyé cette stupide lettre quand même ! Et j'ai eu peur. De toi, de tes réactions, de tes mots. Peur que tu me rejettes ! Alors, arrête de dire que tout est de ta faute, parce que c'est faux ! Arrête !

Elle se tut, à bout de souffle, sa poitrine se soulevant rapidement. Elle aurait voulu se dégager de son regard, mais elle n'y parvenait pas. Elle était complètement obnubilée par cet océan qui se mouvait dans ses prunelles. Dans cet océan où il n'y avait ni haine, ni colère, ni mépris. Juste de l'inquiétude, de la joie et de l'amour.

—Ne me regarde pas comme ça, souffla-t-elle en baissant la tête.

—Si je te pardonne, alors fais-en de même.

—Ce n'est pas aussi simple, rétorqua-t-elle.

—Si Hermione, c'est aussi simple, assura-t-il en glissant délicatement la main sous son menton pour la forcer à relever la tête. Si c'est simple, parce que je t'aime. Et que tu m'aimes aussi. C'est simple parce que l'amour peut tout justifier. Nos bonnes, comme nos mauvaises actions. C'est simple, parce que je sais que tu n'es pas le genre de personne à foncer tête baissée dans les problèmes. C'est simple parce que je sais que tu as ce besoin irrépressible de venir en aide à ton prochain. C'est simple, seulement si tu crois en nous. Si tu as confiance en notre avenir.

—Alors quoi, tu veux oublier cette histoire et faire comme si de rien était ?

—Non, répondit-il. Je veux qu'on continue comme on le faisait avant en apprenant à se faire confiance.

—Et Malefoy...

—Je suis sûr qu'il ne tentera rien contre toi au risque que ça lui retombe dessus. Oui, je n'aime pas l'idée que tu l'espionnes, mais je n'ai pas le droit de dicter ta vie. Tu es assez grande pour savoir ce que tu fais.

—Je crois rêver... souffla-t-elle.

—Non, tu ne rêves pas, sourit-il ; de ce sourire qui l'avait fait fondre plus d'un an auparavant.

Dans un autre situation, Hermione aurait ri. De bonheur. Parce qu'entendre tout ce que Fred venait de lui énoncer lui faisait du bien. Enormément de bien. Ses mots venaient d'effacer toutes ces semaines de doute, de peur et d'incertitude d'un simple revers de main. Elle aurait ri pour alléger l'atmosphère. Elle aurait ri.

A la place, elle l'embrassa. Comme si c'était la première fois. Comme si c'était la dernière. Comme si c'était le remède contre tout. Et peut-être que oui, ça l'été, en fait. Mais parfois, il fallait atteindre certains extrêmes pour le comprendre.

—Je te pardonne si tu me pardonnes, sourit-elle en collant son front au sien. C'est aussi simple que ça.

[...]

Au fil des jours, les choses revinrent à la normale et Hermione passa le plus clair de son temps en compagnie du rouquin, qui était parvenu à convaincre son jumeau de fermer la boutique pendant les fêtes. George désapprouva dans un premier temps, avant d'accepter brusquement, avec un enthousiasme qu'on ne lui avait pas vu depuis sa rupture avec Angelina. Et il fut si rarement au Terrier les jours suivants que personne n'eut le temps de le questionner sur son euphorie. Ginny trouvait son comportement des plus étranges, et s'était mis en tête de l'espionner pour découvrir le secret qu'il cachait et semblait réticent à partager avec qui que ce soit - même avec son jumeau.

Le soir de Noël approchant, tout le monde fut mis à contribution pour décorer la maison, qui se para bien vite des couleurs traditionnelles du réveillon. Un grand sapin fut placé dans le salon, et Hermione s'amusa à le décorer en compagnie de ses amis, heureuse de pouvoir passer cette fête sans ressentir la moindre souffrance face au manque de ses parents. Certes, la douleur était là, bien cachée au fond de ses entrailles, prête à lui sauter dessus, mais la joie de Fred, la bonne humeur qui régnait au sein de la maison biscornue l'empêchait de se morfondre. Et cela semblait ravir Molly qui passait ses journées derrière les fourneaux, à concocter des tartes plus succulentes les unes que les autres.

Il ne restait que quelques heures avant le réveillon, en ce jeudi enneigé. Hermione profitait de la douce chaleur de la cheminée pour lire un livre, emmitouflée dans une couverture en patchwork dans le salon. Les rires de Ginny et George venaient parfois perturber sa lecture, alors qu'ils avaient comme mission d'aider leur mère à préparer le repas du soir, pour lequel Remus et Tonks les rejoindraient. Harry et Ron avaient été consignés pour nettoyer leur chambre, aussi désordonnée que l'atelier de Monsieur Weasley, dans lequel il s'était réfugié par échapper à l'excitation de sa femme. Et Fred, était quelque part dans la maison, à faire elle ne savait pas quoi.

« - Depuis le commencement, je pourrais dire dès le premier instant où je vous ai vu, j'ai été frappée par votre fierté, votre orgueil et votre mépris égoïste de sentiments d'autrui. Il n'y avait pas un mois que je vous connaissais et déjà je sentais que vous étiez le dernier homme du monde que je consentirais à épouser. »

—Ton livre a l'air d'un ennui mortel.

Hermione sourit en relevant doucement la tête. Sourire qui s'agrandit lorsqu'elle remarqua Fred, appuyé contre le chambranle de porte. Il la dévorait du regard, un sourire amusé au coin des lèvres. Un bonnet de Noël, rouge et blanc, avec quelques étoiles lumineuses reposait sur son front, comme si c'était une chose tout à fait normale. D'ailleurs, il semblait ne pas avoir souvenir que l'objet se trouvait-là puisqu'il secoua la tête de gauche à droite lorsque la jeune fille répondit que le livre était au contraire très passionnant.

—Je suis sûr que tu dis la même chose pour tous les livres, rétorqua-t-il. Donc, ça ne compte pas.

—Non, réfléchit-elle rapidement en prenant une expression sérieuse. Certains livres pour enfants ne sont pas passionnants.

—Alors tu ne connais pas Les Conte des Beedle le Barde !

—Les Contes de qui ? répéta-t-elle.

—Beedle le Barde ! reprit-il. Non, ne me dis pas que tu ne connais pas !

—J'ai été élevé dans le monde moldu, lui rappela-t-elle. Donc, je ne connais que des contes moldus. Blanche-Neige, Cendrillon, L'épée du Roi Arthur, etc.

—Mmm.... marmonna-t-il en faisant quelques pas vers elle. Pour une Miss-Je-Sais-Tout, je suis au regret de te dire que...

Soudainement, la voix aiguë du Mrs Weasley résonna dans toute la maisonnée, interrompant Fred qui leva les yeux au ciel, pensant que son frère avait certainement commis une faute qui avait enragée leur mère. Mais le nom qu'elle prononça par la suite l'étonna et il se précipita sans attendre dans la cuisine. Ses parents avaient le nez collé contre la petite fenêtre de la pièce, et Ginny semblait sur le point de les rejoindre. George lui jeta un regard grave et il comprit que sa mère avait bien parlé de Percy.

Hermione se leva à son tour, les sourcils froncés, se demandant ce que le rouquin pouvait bien faire ici alors qu'il avait coupé les ponts avec sa famille près d'un an auparavant, à cause de leurs divergences d'opinions. En effet, le couple Weasley soutenait sans relâche Harry qui avait proclamé pendant de longs mois le retour du Seigneur des Ténèbres, ce que le Ministère, et donc Percy, démentait avec vigueur. Elle se souvenait que Ron avait reçu de nombreux courriers de la part de son frère qui le sommait de couper tout contact avec Harry, jugé instable et menteur pour attirer l'attention sur sa personne.

—Tout va bien ? souffla-t-elle doucement en se glissant aux côtés de Fred.

Elle sentit la main du garçon s'emparer de la sienne et la serrer avec force, alors qu'il lui racontait que Percy arrivait vers la maison, en compagnie du nouveau ministre de la Magie, Rufus Scrimgeour.

—Le ministre ? répéta-t-elle à voix basse. Mais pourquoi ?

Elle n'eut pas le temps d'obtenir la moindre réponse. La porte s'ouvrit et Percy entra. Ses lunettes rondes légèrement de travers sur le bout de son nez le faisait ressembler à son père, mais la froideur dans ses yeux détonnait de la chaleur qui se dégageait du reste de sa famille. Son costume impeccable témoignait de son poste haut placé au sein du Ministère. Il fixa rapidement chaque personne présente avant de faire quelques pas vers sa mère, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, signes de sa surprise.

—Joyeux Noël, Maman, fit-il avec raideur.

—Perce... oh Percy ! fit Mrs Weasley en se jetant dans ses bras.

Il y eut un silence gêné, alors que la mère et le fils s'étreignaient avec un malaise palpable que même Hermione ressentit. Le ministre fit alors son apparition dans la pièce, et le silence devint brusquement glacial. Mr Weasley s'approcha de sa femme et la détacha délicatement de Percy, qui semblait avoir bien du mal à s'arracher à l'étreinte de Molly. Il fit quelques pas en arrière, pour s'effacer derrière Scrimgeour et Hermione réalisa que sa venue n'était qu'un prétexte pour que le ministre vienne ici. Il paraissait exclu qu'une réconciliation ait lieue entre les membres de la famille.

Fred dût le sentir puisqu'il ne put se retenir plus longtemps, et sa voix sèche, tremblante sous l'effet de la colère, cracha une remarque acerbe à la figure d'un Percy parfaitement imperturbable. Il se contenta de saluer son frère comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis seulement quelques heures, avant que son regard ne glisse vers les mains liées du couple. Hermione se sentit rougir avant de croiser le regard désapprobateur de Percy.

—Fais gaffe à ce que tu vas dire, fit froidement George en se positionnant au côté de son jumeau. Parce que tu n'es plus le bienvenu ici, Percy.

—Je... commença l'aîné mais Ginny l'interrompit aussitôt.

—La ferme, gronda-t-elle.

—Les enfants, intervint calmement leur père. Sortez. Retournez dans vos chambres.

—Mais... protestèrent les jumeaux sauf que le regard d'Arthur les réduisit au silence.

—Excusez-moi, mais je souhaiterais m'entretenir avec Mr Potter, si vous le permettez.

—Sortez, répéta le patriarche. Ginny, appelle Harry, veux-tu.

De mauvaise grâce, chacun obéit, et Hermione n'émit aucune protestation lorsque Fred les conduisit dans sa chambre à elle. Elle voyait bien la veine qui battait à sa tempe, ses lèvres pincées et la lueur de colère dans ses yeux. Sans rien dire, elle le laissa se défouler sur son oreiller, attendant patiemment qu'il se calme de lui-même. Ce qu'il finit par faire après quelques minutes à maugréer contre son frère.

—Tu te sens mieux ? demanda-t-elle, assise à son bureau, un livre entre les mains.

—Non, fit-il en s'affalant sur le lit. Percy est un vrai con.

—C'est ton frère.

—Oui, mais ça ne change rien au fait qu'il soit con.

La jeune fille leva les yeux au ciel en reposant son livre. Fred, les yeux perdus dans les lattes du plafond esquissa un sourire lorsqu'il la sentit s'allonger à ses côtés sur le lit une personne.

—Est-ce que tu m'aimerais si j'étais comme lui ? demanda-t-il en l'enlaçant. Aussi intelligent et travailleur que lui.

—Non, répondit-elle sans la moindre hésitation, agrandissant le sourire qu'il avait sur les lèvres.

—Pourquoi ?

—Parce que j'ai envie de croire que le dicton les opposés s'attirent est vrai, dit-elle.

[...]

La venue de Percy et du ministre avait jeté un froid au sein du Terrier. Chacun fit comme si de rien était, mais il était difficile de passer à côté de la mine assombrie de Mrs Weasley et celle sévère de son mari, qui avaient encore du mal à croire que leur fils s'était tenu-là, sur le seuil de la maison familiale, après des mois de silence et d'ignorance.

Le réveillon eut un goût d'amertume que même le sourire angélique qu'Hermione afficha tout au long de la soirée ne parvint pas à faire disparaître. Il y eut des rires, des sourires, des souvenirs, mais ce Noël semblait définitivement terni par cette visite inattendue. Harry était perdu dans ses pensées, ne remarquant pas toutes les tentatives de Ginny pour engager la conversation avec lui, ruminant cette entrevue avec Rufus Scrimgeour. Ron essayait tant bien que mal d'échapper à George qui tenait par-dessus tout à teindre ses cheveux avec le glaçage en chocolat confectionné par leur mère.

Même l'annonce du mariage prochain entre Remus et Tonks ne suffit pas à faire disparaître la tristesse dans les prunelles de Molly. La ride entre les sourcils d'Arthur ne le quitta pas de la soirée, alors qu'il observait ses enfants s'amuser de la vie malgré les obstacles qu'elle prenait un vil plaisir à placer sur leur chemin. Il regarda Ron et George se chamailler, il regarda Ginny, il regarda Fred et Hermione. Il les regarda chacun d'entre eux. Comme il ne l'avait jamais fais auparavant. Comme il se devait d'apprendre à le faire depuis que la guerre avait étendue son manteau de noirceur au-dessus de leurs têtes.

Et il ne pût s'empêcher de se demander s'ils en sortiraient tous vivants.


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