La route ne fut pas longue et une fois arrivée à Liberty, je ne tardai pas à voir la pancarte à néons annonçant l'emplacement de ce bar du nom de Hyke's. Toutefois, il s'agissait d'un coin de la ville que je n'avais encore jamais visité, je ne connaissais que le centre-ville et le parc auquel j'aimais me rendre de temps en temps pour être tranquille.
Je n'aimais pas vraiment le quartier. Il faisait sombre et devant le local, il y avait plein de motos.
Je soupirai un grand coup et sortis de ma voiture, en prenant mon courage à deux mains. J'allais simplement entrer dans le local pour chercher Tyler, je le ferais sortir et nous parlerions dans la rue.
En passant devant les motos, je reconnus celle de Tyler. Alors il était bien là, dès que Tanis l'avait dit, j'en avais eu la certitude. Je m'étais dit qu'il n'allait pas passer un samedi soir chez Tony. Bref, j'avais eu du bol, parce que sinon j'aurais fait le voyage pour que dalle. Puis je vis également la voiture rouge de Tony garée un peu plus loin.
J'entendais la musique depuis l'extérieur et je voyais qu'il y avait plein de monde. Et surtout qu'il y avait un gorille à l'entrée du bar, comme en sélectionnant qui pouvait entrer ou non. Je n'étais pas habituée à entrer dans des bars, surtout que je n'en avais pas l'âge. Mais si Tyler et Tony étaient là-dedans, c'était qu'ils laissaient entrer des mineurs.
Soudain, je regrettai de ne pas avoir dit à Mayim de m'accompagner. Mais tant pis, c'était fait ! Je devais entrer et voilà ! Ils n'allaient pas me bouffer !
Enfin... j'espérais.
Je me dirigeai vers l'entrée mais l'armoire à glace me barra la route.
— Carte d'identité !
— Je suis mineure, avouai-je.
— Alors ma jolie, tu peux déjà faire demi-tour !
— Je cherche quelqu'un, je ne cherche pas à consommer de l'alcool.
— Ce n'est pas mon problème ! Désolé, si je te laissais entrer, j'aurais de gros problèmes.
Je roulai des yeux et soupirai. Peut-être que si je parlais de Tyler, il me laisserait passer...
— Je suis une amie de Tyler Mendoza.
Cette fois, j'eus toute son attention. Il me regarda de bas en haut et finit par ricaner.
— Toi ? Amie avec Tyler Mendoza ? J'ai énormément de mal à le croire, gamine.
Il venait de me traiter de gamine ou je rêvais ? Il allait m'énerver s'il continuait ainsi.
— C'est urgent. Alors si vous ne pouvez pas me laisser entrer, pouvez-vous aller le chercher ?
Il éclata de rire.
— Tu me prends pour ta bonne, jeune fille ? Mon boulot est de rester dehors et d'empêcher des indésirables d'entrer.
— Mais quelle discrimination ! lâchai-je. Tyler et Tony sont aussi mineurs !
— Oui, mais eux je les connais alors que toi ma belle, je ne t'ai jamais vue de ma vie.
Quel argument de merde sérieux !
J'étais prête à tout pour entrer dans ce bar, quitte à le soudoyer.
Alors en un soupir, je sortis mon portefeuille de la poche arrière de mon jean et lui montrai un billet de $20. C'était tout ce que j'avais de toute façon.
En me voyant sortir le billet, il sourit et sembla devenir plus affable.
— Allez, entre, dit-il en me prenant le billet des mains. Mendoza et Vargas sont dans les salles de billard, m'informa-t-il par la suite. Tu continues tout droit, tu descends les escaliers et tu y seras.
Il s'écarta et me laissa passer.
Génial, $20 fichus à la poubelle. Je n'arrivais pas à croire que je lui avais filé ce pognon pour pouvoir entrer dans ce bar minable.
J'entrai donc. J'essayai de ne m'arrêter nulle part, de ne regarder personne. La seule chose que je voulais, c'était trouver Tyler. Les lieux étaient vraiment miteux, ça me rappelait les bars de route pour motards en réalité. Je détestais l'ambiance en tous cas.
Je fis comme l'armoire à glace m'avait dit et je me dirigeai vers le fond du local où je trouvai bientôt des escaliers ainsi qu'une pancarte qui annonçait que c'était par là que se trouvaient les toilettes ainsi que la salle de billard.
Mes mains tremblaient, mon cœur battait à tout rompre, j'étais vraiment nerveuse. J'avais peur également, peur qu'il ne veuille pas m'adresser la parole, peur qu'il m'ignore comme il l'avait fait pendant un mois entier ou encore comme il avait fait hier pendant la fête. J'avais également peur qu'il soit avec Clarissa ou avec n'importe quelle autre fille. Mon cœur me sortait presque par la bouche tellement j'étais anxieuse.
Puis alors je respirai un grand coup et fermai les yeux. Je devais le faire, même si je me tapais la honte. Mayim avait raison, si je ne tentais pas tout ce qui était en mon pouvoir maintenant, plus tard, je m'en voudrais. Je le savais.
Je serrai les poings et descendis les escaliers, tout en me rappelant de continuer à respirer.
S'il y avait du monde en haut, en bas c'était cent fois pire, étant donné que la pièce était assez petite et qu'il y avait énormément de monde agglutiné autour d'une table de billard. Il y avait une compétition ou quoi ?
Il y avait quatre tables de billard dans la salle, mais tout le monde était penché sur la deuxième à ma droite. Je ne distinguais pas qui jouait, même si je m'en faisais une petite idée.
— $50 sur Tyler ! cria quelqu'un parmi tout ce brouhaha.
Comme je m'en doutais.
Soudain quelqu'un passa à côté de moi et me bouscula, sans même prendre la peine de s'excuser. Putain, il m'avait limite déboité l'épaule !
Puis il se tourna vers moi et je le reconnus. Il s'agissait de Pablo, l'un des amis de Tyler. Et il n'y avait pas que lui, il y avait aussi Fernando, Ignacio et Quito qui le suivaient.
Lorsqu'ils me reconnurent, ils me regardèrent, les sourcils froncés, comme en se demandant ce que je fichais dans un antre pareil. Oui, moi aussi je me le demandais.
— Tu ne devrais pas être là ! dit Fernando en s'approchant de moi. Ce n'est pas une place pour toi ici.
Je savais qu'il le disait parce qu'il s'inquiétait sans doute pour moi, mais je détestais qu'on me dise que je ne devais pas être dans un tel ou tel lieu, à dire vrai, ça me mettait hors de moi.
— En quoi cela te regarde ? Ce n'est pas toi que je suis venue voir...
— Il ne veut rien savoir de toi ! me coupa Pablo en s'avançant dangereusement de moi. Les garces dans ton genre, je les connais parfaitement. Rentre chez-toi !
— Va te faire mettre !
— Pardon ?!
— Tu m'as parfaitement entendu ! répliquai-je.
— Qu'est-ce qui se passe ici ? dit une voix derrière eux.
Ils s'écartèrent et alors je vis Tony, je soupirai alors de soulagement. Je ne connaissais pas les autres amis de Tyler, mais ce Pablo je ne l'aimais pas du tout. Je me souvenais encore parfaitement de quoi il m'avait traité ce jour-là au secrétariat.
Lorsque Tony me vit, il parut très surpris, puis il regarda derrière moi et il fut encore plus surpris en comprenant que j'étais venue seule.
Il s'approcha de moi, me saisit du poignet et me dirigea à nouveau vers les escaliers. Mais je me résistai et me dégageai de son emprise. En voyant que je ne comptais pas partir d'ici, il me lança un regard noir tout en serrant les mâchoires.
— Il faut que je parle avec lui. Nous devons mettre les choses au clair. Je ne peux plus continuer ainsi, Tony.
Je ne pouvais pas me montrer plus franche avec lui. Je savais qu'il essayait de m'éviter sans doute une humiliation publique, mais au point où j'en étais, je n'en avais rien à faire. De toute façon, personne ici ne me connaissait.
Tony soupira et passa une main dans ses cheveux, tandis qu'il se mordillait nerveusement la lèvre inférieure.
— T'es vraiment dingue de te pointer ici toute seule ! Tu aurais pu au moins appeler Mayim.
— Je sais, mais c'est quelque chose que je dois faire seule.
— T'as encore envie de lui parler après ce qui s'est passé hier ? Tu crois sincèrement que c'est une bonne idée ?
— Non, c'est sans doute l'idée la plus débile que je n'ai jamais eu, avouai-je. Mais j'ai besoin d'être fixée.
Il soupira derechef, cette fois en faisant la grimace.
— Tu devrais peut-être attendre quelques jours, histoire que ça se tasse un peu, tu ne crois pas ?
— Non, si je ne fais pas ce que j'ai à faire maintenant, je perdrai le courage de lui parler. Si ce n'est pas aujourd'hui, alors ça ne sera jamais.
Et c'était vrai, passée cette nuit, je passerai à autre chose... ou du moins j'essayerais. Je ne le laisserais plus me toucher ou m'embrasser et je ferais mon possible pour l'éviter, j'irais jusqu'à laisser tomber les cours de soutien.
Il s'ébouriffa les cheveux.
— Je ne sais pas Elie... il était vraiment très énervé hier, il a pété un plomb en te voyant embrasser Reid.
Je roulai des yeux. C'était incroyable. Les mecs ne voulaient voir que ce qu'ils voulaient, je n'avais pas embrassé Reid, c'était lui qui l'avait fait, tandis qu'il me retenait les mains.
— Alors, toi aussi tu penses que j'ai embrassé Reid ? Mais c'est n'importe quoi, Tony !
— Tu portais son maillot.
— Oui, parce qu'il m'a fait du chantage pour que je le mette ! Demande à Mayim sinon, moi je voulais y aller avec une combinaison de Pikachu !
Puis il se mit à rire à gorge déployée. Oui, sans doute m'imaginer dans une combinaison jaune canari avec des oreilles et une queue en forme d'éclaire devait être pour le plus hilarant.
Déjà que la combinaison de lapin de Mayim était hilarante, alors celle de Pikachu c'était mille fois pire.
— Puis franchement, lui il a fait bien pire et pourtant c'est moi qui viens lui parler. Tu crois que je me suis sentie comment en le voyant monter à l'étage avec cette pouffe ?
Il soupira une dernière fois puis il me saisit par le poignet pour me mener à nouveau vers la salle de billard.
En le voyant arriver, les gens s'écartèrent pour le laisser passer et ils me regardèrent tous avec curiosité. Oui, je savais que je n'étais pas à ma place, merci de me le rappeler !
Alors je vis Tyler, il s'apprêtait à tirer avec la boule blanche dans la boule noire dans l'un des coins du billard. Il releva le regard, tout sourire et rata son coup lorsqu'il m'aperçut. L'expression de son visage changea du tout au tout, alors qu'il souriait avant de me voir, désormais il me foudroyait du regard.
— Mon tour, Mendoza ! dit celui qui jouait contre lui.
La main de Tony ne me lâchait pas et je me sentais plus en sécurité en la sachant sur moi. Je n'étais plus seule.
L'autre joueur mit la boule noire à la première. Tandis que Tyler serra les dents. Visiblement, je lui avais fait perdre de l'argent.
— C'est bon ! annonça Tony. C'est fini ! Tient Rivers, ton fric !
Puis il lui tendit un billet de $100.
Et les gens commencèrent à évacuer la salle, tandis que Tyler était debout devant moi de l'autre côté de la table, appuyé sur sa queue de billard, le tout en me foudroyant du regard.
— C'est génial de jouer contre toi, Mendoza ! dit le dénommé Rivers en lui donnant une tape sur l'épaule.
Malgré le fait d'avoir perdu, Tyler tourna le regard vers lui, lui sourit amicalement et lui serra la main.
— Le plaisir est pour moi Joaquim !
Le concurrent de Tyler passa à côté de moi et me servit un sourire affable. Quoi d'autre ? Visiblement, grâce à moi, il avait gagné $100.
Il y avait encore des gens dans la pièce, mais ils étaient partis jouer à leur tour sur les autres tables de billard.
Tyler avait son regard posé sur moi et il ne semblait vraiment pas content de me voir.
— Tu me dois $100 ! dit-il en me foudroyant du regard.
J'esquissai un sourire malsain.
— Tu n'avais qu'à être plus concentré, répliquai-je.
Il me regarda pendant quelques instants, et finalement, il poussa un long soupir tandis qu'il rangeait sa queue de billard. Visiblement, il passait ses samedis à parier, il se faisait également de l'argent ainsi. Il aimait l'argent facile, de cela il n'y avait aucun doute.
Tyler se retourna vers moi et appuya ses mains sur la table de jeu, qui nous séparait l'un de l'autre.
— Qu'est-ce que tu fais là ? D'ailleurs, comment m'as-tu trouvé ?
— Tanis, répondis-je tout simplement.
Il serra les dents, sans doute agacé que sa sœur m'ait dévoilé son emplacement. D'ailleurs, je me demandais comment une gosse de son âge pouvait connaître un tel endroit.
— Et qu'est-ce que tu veux ?
— Te parler.
— Je n'ai rien à te dire.
Sa réponse m'énerva. Alors j'étais vraiment la seule à vouloir arranger les choses ? Lui il s'en fichait ? Mon cœur se serra et j'eus l'impression qu'il allait cesser de battre.
Reprends-toi, Elena !
— Eh bien moi, j'ai tout un tas de choses à dire !
— Je ne veux pas t'écouter.
J'avais une sérieuse envie de lui mettre une raclée. Ce type continuait à me mettre dans tous mes états, j'étais peut-être têtue, mais il était exactement comme moi ! Alors je sus, la seule manière d'avoir son attention et de le faire parler, ce serait de le provoquer.
Oui, je devais frapper là où cela faisait mal.
— Oh... je vois. Tu as peur de parler avec moi maintenant ?
Il pouffa et finit par me foudroyer du regard.
— Est-ce que t'es seulement un homme ? continuai-je d'enfoncer le clou.
Il était en train de s'énerver de plus en plus, je le voyais, mais je ne pouvais pas m'arrêter. Non, pas avant d'avoir dit tout ce que j'avais sur le cœur.
— Tu me les brises ! Retourne donc emballer Reid !
Sa réponse fut comme une gifle. Ce crétin n'avait absolument rien compris.
Je contournai la table et m'avançai dangereusement vers lui. Il eut un petit mouvement de recul, mais il se reprit rapidement afin de me faire face. Toutefois, je le poussai en arrière pour bien lui faire comprendre à quel point ce qu'il venait de dire me mettait en boule.
Mais je comprenais bien pourquoi il réagissait ainsi. En réalité, il avait peur. Je le voyais parfaitement, en fait, Reid lui avait donné la veille l'excuse parfaite pour se défiler.
Il l'avait déjà fait une fois, le matin après notre premier baiser. Il avait fait exactement pareil.
— Je pensais beaucoup de chose de toi Tyler, mais je n'ai jamais pensé que tu serais un lâche. Mais c'est ce que tu es, je le vois parfaitement maintenant. Tu as peur et il t'est plus facile de faire ce que tu fais toujours plutôt que de changer.
— Et qu'est-ce que je fais toujours? Eclaire-moi donc !
— Te défiler.
— Mais qu'est-ce que tu racontes, bordel ? me demanda-t-il visiblement en essayant de contrôler sa colère.
— Il est tellement plus simple d'abandonner, n'est-ce pas ? Plutôt que se battre !
Ma dernière remarque ne sembla pas du tout lui plaire. Il avança vers moi et serra les poings, tout comme les mâchoires, avant d'exploser.
— Je me suis battu pour toi ! Je me suis battu et tu m'as poignardé dans le dos en te jetant dans les bras de cet enfoiré ! Si ça se trouve, ce que Schmidt t'a fait, t'a plu et c'est pour cette raison que tu ne voulais pas que je lui règle son compte !
Sa remarque me glaça le sang et la gifle partit automatiquement. Le silence se fit autour de nous, comme quelques jours plus tôt où je l'avais giflé en pleine cafétéria. Mais cette fois, il était vraiment allé beaucoup trop loin. Je n'arrivais pas à croire ce qu'il venait de dire, mais en tous cas il m'avait atrocement blessée. Comment pouvais-je être amoureuse d'un tel crétin qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez ? Pensait-il vraiment que je ne voulais pas qu'il tabasse Schmidt parce que ce qui était arrivé avait été de mon gré ? Pouvait-on être aussi tordu franchement ? Il n'avait aucune idée du pourquoi de ma réaction ? Vraiment ? Alors il était vraiment aveugle, parce que je pensais pourtant que c'était clair !
Et je me rendis compte que j'étais en train de pleurer, mes larmes coulant à flot sans que je ne puisse rien y faire.
Il se toucha la joue et tourna son regard vers moi.
— Tu ne sais rien ! Tu n'étais pas là ! criai-je. Ce n'est pas toi qui a dû affronter ce salopard, c'est moi ! Deux fois ! Si tu crois vraiment que je ne voulais pas que tu t'en prennes à lui parce que ça m'avait plu, tu es vraiment tordu ! Je l'ai fait parce que je ne voulais pas que tu te fasses exclure, pauvre imbécile ! Peut-être que tu te fous de ta scolarité, mais pas moi ! Et pour ce qui est de Reid, hier il t'a donné la raison qu'il te fallait pour laisser tomber ! Tu as même dû prier pour avoir une telle occasion !
Et moi aussi je laissais tomber, j'en avais marre de me battre pour une personne qui visiblement n'en avait rien à faire de moi et qui me blessait sans cesse par ses paroles ou ses actions. J'avais eu mon quota de mauvaises surprises avec lui depuis que je le connaissais.
Et alors que je m'apprêtai à partir, il me saisit par le haut du bras.
— T'es complètement malade si tu crois ça !
Et je me dégageai brusquement de son emprise. J'étais énervée et il allait la sentir passer celle-là !
— Ah bon ?! Tu crois ?! Tu as fait exactement la même chose ce matin-là, chez Tony ! l'accusai-je.
— Je t'ai donné ce que tu voulais !
— Non ! criai-je. Cesse de me prendre pour excuse ! Tu l'as fait pour toi ! Tu pensais sincèrement qu'après ce qui était arrivé... j'allais te dire de faire comme si de rien était ?! Et hier, si tu avais vraiment regardé, alors tu aurais vu que j'essayais de me défaire de l'emprise de Reid ! Mais ce que toi tu as fait... c'était vraiment dégueulasse ! Si tu voulais me faire du mal, alors tu as amplement réussi !
Et ce fut en larmes que je le laissai là, tandis que je remontai les escaliers afin de sortir de ce local de malheur.
J'essuyai mes larmes du revers de ma main. Je n'allais plus pleurer. Il n'en valait pas la peine. Je le savais pourtant, je ne pouvais pas m'arrêter. C'était plus fort que moi malheureusement, j'aurais aimé être plus forte et ne pas donner de l'importance à tout ceci, à effacer ce qui était arrivé entre nous... pourquoi n'y arrivais-je pas ?!
Je ne pouvais pas me battre toute seule et j'en avais fait assez, après tout, c'était lui qui avait couché avec Clarissa. J'avais mis ma fierté de côté et il osait se comporter de la sorte ?
Mais qu'est-ce que j'étais idiote franchement ! Il n'avait jamais eu envie d'être avec moi, pas de façon sérieuse en tous cas ! Il avait joué avec moi et je lui avais donné ce qu'il voulait sans me poser de questions.
Je sortis du bar en trombe après avoir poussé pas mal de gens et une fois dehors, je pris une grande goulée d'air. J'avais l'impression que j'allais m'étouffer. Alors je compris que c'étaient mes larmes qui me faisaient avoir cette sensation.
Je n'aurais pas dû écouter Mayim, cela avait été une erreur de venir ici.
Voilà, finalement c'était fini avant même que ça n'ait commencé.