Je détestais Reid, je détestais Tyler et je me détestais.
Lorsque j'avais vu Tyler se diriger vers Clarissa et l'embrasser, mon cœur était devenu tellement lourd que j'avais eu l'impression qu'il allait s'arrêter d'un instant à l'autre. Mais lorsque je les avais vu monter au premier étage, je n'avais pas pu empêcher mes larmes de couler. Il était allé coucher avec elle, je le savais et je n'avais pas attendu qu'ils redescendent pour en avoir le cœur net.
Tony avait essayé de me retenir, tentant de s'expliquer pour Tyler, mais je ne voulais absolument rien entendre. La seule chose que je souhaitais, c'était quitter cette fête d'Halloween débile parce que je sentais que j'allais craquer.
Alors j'étais tout simplement partie, mais Reid m'avait suivi et en pleine rue, il m'avait saisi par le poignet tout en tentant de me faire revenir à l'intérieur de la main en me tirant du bras. Alors le coup de genoux dans les parties était parti tout seul, mais je ne le regrettais pas.
J'étais super énervée contre lui. Tout ça c'était sa faute ! Il l'avait fait exprès, je le savais. Il était tellement tordu qu'il m'avait embrassé devant Tyler... pour quelle raison ? Je n'en savais rien. Etait-ce pour se venger de lui à cause de leur dernière bagarre ? Je n'en savais rien, la seule chose que je savais, c'était qu'il était méprisable.
Et je me détestais d'avoir accepté ce deal avec lui.
— Ne m'approche plus jamais, espèce d'ordure ! lui avais-je dit, suivi le tout d'une gifle tellement puissante qu'il devait encore en avoir la marque à l'heure qu'il était.
Je n'étais pas rentrée chez Mayim... bon si, j'étais allée chez-elle pour récupérer mes affaires et me changer. Mais j'étais rentrée chez-moi, il était tout simplement hors de question de me retrouver sous le même toit que cet être ignoble, car je ne savais pas comment je réagirais si je le revoyais.
Mon amie avait tout à fait compris et elle était venue dormir chez-moi. Dès à présent, ce serait ainsi, je ne mettrais plus les pieds chez-elle et elle le comprenait parfaitement.
— Je m'en veux, soupira-t-elle tandis que nous étions en train de faire à manger.
Ma mère travaillait cet après-midi et comme toujours, mon père était absent, alors je devais m'occuper de mes frères, de faire des courses, de faire mes devoirs et de surveiller s'ils faisaient également les leurs. Encore heureux, Chris était parti voir des amis et Dany était à l'anniversaire d'une copine de l'école. C'était ma mère qui l'avait déposé avant d'aller travailler, alors je n'avais qu'à m'occuper de Blue, même si je savais que d'ici quelques heures je devrais aller chercher mon petit frère.
— Tu n'as pas à t'en vouloir, ce n'est pas ta faute.
Je soupirai tout en fermant les yeux. J'avais tout le temps envie de soupirer, j'étais hyper anxieuse et je ressentais un poids au niveau de ma poitrine, comme si j'avais un bloc de pierre posé dessus.
— Si, c'est ma faute d'avoir un salopard pour cousin. Non mais sérieusement, j'ignore ce qu'il a derrière la tête. Il est d'un tordu.
— Ce mec est pire que tordu, je ne sais même pas comment le qualifier tellement je suis en rogne contre lui. A chaque fois qu'il s'approchera de moi, il recevra une gifle. S'il ne veut pas comprendre avec les mots, il va prendre cher, crois-moi !
— Et pour Tyler ? Qu'est-ce que tu vas faire ?
Je serrai les dents. Ce que j'allais faire ? Aucune idée. Je ne savais pas comment m'y prendre avec lui. A chaque fois que je fermais les yeux, je le revoyais embrasser Clarissa et se diriger avec elle au premier étage de la maison.
Je continuai de couper les carottes mais cette fois avec énormément de hargne, j'allais pulvériser le pauvre légume si je continuai ainsi.
Soudain, Mayim posa une main sur mon épaule et je tournai mon regard vers elle, elle me souriait d'un air désolé.
— Tony m'a dit que derrière ce masque de mec super sûr de lui, Tyler est très vulnérable. Il a quelques problèmes d'estime, en fait. Et apparemment... il pense ne pas être assez bien pour toi, que tu mérites plus.
Tyler ? Avoir des problèmes de confiance ? Mais c'était le mec le plus confiant que je n'avais jamais rencontré !
Puis soudain, une phrase qu'il avait dit cette nuit-là chez Tony me revint en mémoire. « Je ne veux pas que tu me vois comme une erreur », avait-il dit alors qu'il pensait que je le réclamais parce que j'étais encore sous l'effet de la drogue.
— Je pense... que tu l'intimides.
— Moi ? L'intimider ? Tu le défends maintenant ?
— Non, je ne le défends pas. Mais... bon sang, Elena, tu ne le vois donc pas ? Tu lui plais, et d'après ce que Tony m'a dit, tu lui plais beaucoup trop même, il t'a dans la peau. Alors imagine un peu aussi ce qu'il a dû ressentir en voyant mon cousin t'embrasser ! Reid a du fric, il est beau, c'est le mec populaire par excellence... il serait normal que tu le choisisses. Tyler... est très conscient de ce qu'il est, il n'essaye pas de le cacher. Tony le connait depuis qu'ils sont petits, alors il sait parfaitement comment il fonctionne. Lui aussi a ses complexes et l'un d'eux est de ne pas se sentir assez à la hauteur.
— Être assez à la hauteur pour quoi ?
— Tu m'écoutes lorsque je te parle ? De ne pas être assez à la hauteur pour être avec toi. Tu crois sans doute être la seule à penser qu'il ne te convient pas ? Il n'est pas idiot, lui aussi pense ne pas te convenir.
Mon cœur se serra dans ma poitrine. J'avais raconté à Mayim ces derniers jours la manière dont notre relation avait évolué, je lui avais également confié tous mes doutes, où je pensais qu'il ne m'attirerait que des problèmes à cause de sa nature rebelle et peu conventionnelle. Je lui avais également avoué toutes les peurs que j'avais à l'encontre des hommes, de retomber à nouveau sur un mec comme Jackson... mais je lui avais également avoué que désormais je voyais Tyler d'une manière très différente à lorsque je l'avais connu et que tout ça ne m'importait plus désormais, depuis que nous nous étions embrassés chez Tony. J'avais peur certes, mais j'assumais enfin pleinement qu'il me plaisait et que... je mourrais pour pouvoir être avec lui.
— Ça... je l'ai pensé au début, lorsque j'ai commencé à ressentir des choses contradictoires envers lui, me défendis-je. Et à la suite de ça, j'ai essayé de m'auto-convaincre que la meilleure chose à faire, c'était d'être loin de lui. Que ce que je ressentais ce n'était rien d'autre qu'une phase débile... mais j'avais tort.
Ce n'était pas une phase, désormais j'en étais certaine. Je ne voulais pas dire par-là que je me voyais finir mes jours avec lui, simplement que j'avais envie d'être avec lui, de le connaître, pouvoir me promener main dans la main avec lui dans les couloirs du lycée, l'embrasser, le toucher... Mais l'affaire de la drogue me revenait toujours en mémoire.
— Je ne vais pas te mentir, le fait qu'il deale ne me plait pas du tout, ça peut déboucher dans tout un tas de problèmes.
— Tu crois que je ne le sais pas ? Je sors avec Tony ! Mais jamais, jamais il ne m'a mêlé à ses affaires !
Jusqu'à ce qu'un jour il le fasse. C'était surtout ça qui me faisait peur de Tyler... ces trafics pouvaient très mal tourner. Il pouvait être arrêté par la police à n'importe quel moment... et ce n'était pas la première fois que j'entendais parler de guerres de gangs afin de s'annexer un territoire. D'accord, Tyler faisait partie des Anges de la Mort, mais j'étais certaine qu'il y avait d'autres gangs à Houston qui dealaient de la drogue.
J'essayais de ne pas le juger... mais ça m'énervait de savoir qu'il faisait ce genre de choses. Mais cela ne m'empêchait pas de vouloir être avec lui, alors que cela aurait dû être une raison suffisante.
— Certes cela ne me plait pas, continua Mayim, mais... il m'a promis qu'il arrêterait. Je ne lui ai rien demandé, c'est lui qui me l'a promis de son plein gré. Et puis... tu sais, tu n'as qu'à discuter avec Tyler...
Parler avec Tyler ? Autant qu'on me foute des bouts de bambou sous les ongles ! Limite, je préférerais.
— Tu crois sérieusement que j'ai envie de lui parler ?! Après ce qu'il a fait hier ? Je te rappelle qu'il a couché avec Clarissa !
Les larmes me montèrent automatiquement aux yeux et je serrai les mâchoires, si je continuais ainsi j'allais finir par avoir un problème aux dents. Ce mec me faisait grincer des dents toutes les trois secondes !
— Si tu ne lui parles pas, jamais tu ne sauras.
— Peut-être bien que c'est mieux ainsi, dis-je en ne sachant plus ce que je voulais. Peut-être bien que lui et moi on n'a rien à faire ensemble...
Ça me faisait de la peine, car malheureusement, je ne me voyais pas auprès de quelqu'un d'autre.
— Ce n'est pas bon de te mentir, Elie. Ecoute, à mon avis, vous devriez avoir une conversation franche tous les deux, ce sera la seule manière d'être fixés.
— Fixés sur quoi ?
— Sur ce que vous voulez. Une véritable discussion où vous direz ce que vous avez sur le cœur, parce que c'est bien beau de s'embrasser comme des dingues, dit-elle en esquissant un sourire, mais la communication c'est la première chose que vous devez établir. Ce sera une bonne manière de partir sur de bonnes bases.
— Avec ce qui s'est passé hier... je doute qu'il veuille parler.
Je l'avais vu dans son regard. C'était fini avant même que ça n'ait commencé. Et tout ça à cause de ce connard de Reid ! Mais je ne pouvais pas oublier ce que Tyler avait fait, il savait à quel point le voir avec Clarissa me foutait en rogne et il avait pour ainsi dire couché avec elle sous mon nez. Je ne pouvais pas l'oublier, ça faisait trop mal.
— Alors toi parle ! Dis ce que tu as sur le cœur, ce que tu ressens pour lui. Lorsqu'il est question d'amour, il faut se battre Elie. Ce n'est jamais simple. Si tu abandonnes même avant que ça n'ait commencé, alors arrête tout, tout de suite, parce que votre relation est vouée à l'échec.
Elle me prit par les épaules et elle me regarda droit dans les yeux.
J'avais envie d'être avec lui, mais j'ignorais s'il voulait la même chose que moi. Etais-je toujours un jeu pour lui comme lorsque tout a commencé ? Ou voyait-il les choses comme moi ?
— Vous venez de deux mondes différents, vous allez être obligés de vous battre tous les jours pour conserver ce que vous aurez. Et tu es la personne la plus courageuse que je connaisse, tu es une guerrière ! Je l'ai compris quand tu m'as raconté ton histoire. Peut-être bien que tu es perdue, mais tu ne te rendras pas. Pourquoi ? Parce que tu ne peux pas abandonner. N'abandonne pas, car tu t'en voudras pour le reste de ta vie si tu laisses filer Tyler sans avoir fait tout ce qui était en ton pouvoir pour savoir où tout ceci pourrait vous mener.
Je n'avais rien d'une guerrière, ce n'était pas ainsi que je me voyais.
Mais Mayim avait raison. Si je voulais vraiment être avec lui, je devais lui parler, lui dire ce que j'avais sur le cœur. Ce que je ressentais à chaque fois que je le voyais avec quelqu'un d'autre, ce que j'avais ressenti au lendemain de notre premier baiser... je devais lui dire tout ça.
Et si après ça, il me disait qu'il ne cherchait en moi que le coup d'une nuit, alors au moins je serais fixée sur ce qu'il attendait de moi. Si après lui avoir tout déballé, il décidait que nous n'avions rien à faire ensemble, alors soit. Mais avant de décider quoique ce soit, nous devions parler et mettre les choses au clair.
Entre nous les choses avaient été compliquées dès le début et nous dévions nous clarifier, afin de pouvoir avancer ensemble ou alors en empruntant des chemins séparés.
Je devais mettre les cartes sur la table et voir ce que ferait Tyler avec. Me les jetterait-il au visage ou jouerait-il avec moi ?
Je soupirai et hochai la tête, en faisant comprendre à Mayim que je suivrais son conseil. Elle sourit et me serra dans ses bras.
J'étais vraiment chanceuse de l'avoir dans ma vie, elle me poussait toujours à dépasser mes limites. Et c'était bien ce que j'allais faire.
***
Lorsque ma mère arriva du travail après plus de 20h, les enfants avaient déjà diné et j'étais prête à me rendre chez Tyler, quand ma mère me demanda d'attendre encore un peu, car elle disait vouloir parler avec moi.
Ainsi, nous nous assîmes dans les chaises de la cuisine et elle me sourit, tout en croisant ses mains sous son menton. J'ignorais ce qu'elle me voulait, mais j'espérais vraiment que cela soit rapide, j'ignorais même si Tyler serait chez-lui et je ne voulais pas rentrer tard non plus.
Hier alors que j'étais rentrée de la fête, elle avait voulu parler avec moi, mais étant donné que Mayim était là – heureusement d'ailleurs ! – elle avait vite désisté. Mais à croire que là, je ne pourrais pas échapper à l'interrogatoire.
— Alors, Elie ? Comment se passent les cours ?
— Bien, comme toujours.
— Et avec Mayim ?
— C'est ma meilleure amie.
— Et les cours de soutien ? Comment va Tyler ?
Cette question me surprit énormément. Pourquoi me parlait-elle de lui ?
— Euh... bien, enfin je suppose.
— Tu devrais être plus proche de lui, me reprocha-t-elle.
J'essayai de réprimer un rire, parce que disons que vu là où nous en étions... je ne pouvais pas être plus proche de lui... enfin si ! Mais je doutais qu'elle approuve.
— C'est ton élève après tout et il est vraiment très gentil. C'est un garçon charmant.
Je hochai la tête sans ne rien dire de plus.
Si seulement elle savait ce qui était arrivé dans cette cuisine... je ne crois pas qu'elle continuerait à le trouver aussi charmant. Cette pensée me fit sourire bien malgré moi.
— J'aimerais bien qu'un de ces jours, il reste dîner, m'avoua-t-elle. Lorsque je serai là, j'ai envie de le connaître, après tout il passe un temps considérable avec toi.
— Euh... oui, pourquoi pas.
Avant ça, il faudrait que je mette les choses au clair entre nous, ça c'était certain.
— Il est de quelle origine ?
— Il est d'origine mexicaine.
— Pourtant on ne dirait pas ! Il a une peau tellement claire !
— Oui, sans doute parce que tous les mexicains ne sont pas des azthèques, ricanai-je. Il m'a dit qu'il avait de l'ascendance espagnole, puis... sans doute aussi anglo-saxonne.
— Comment ça, sans doute aussi ? Il n'en sait rien ?
Je haussai les épaules.
— C'est moi qui n'en sait rien, je ne lui ai jamais demandé.
Il était tout simplement hors de question de dire à ma mère qu'il ignorait qui était son père. Ma famille était plutôt traditionnelle, donc je savais d'avance que ça n'allait pas plaire à ma mère de savoir qu'il venait d'une famille monoparentale. Mes parents étaient bourrés de préjugés et pensaient avec ferveur que les familles monoparentales étaient l'un des plus gros problèmes de notre société, alors que moi, je ne voyais rien de mal là-dedans. Je trouvais ça même merveilleux qu'une femme ou même un homme puisse élever un enfant seul, alors que c'était vraiment très difficile.
— Euh... je dois y aller, dis-je en me levant du tabouret.
— Où vas-tu ?
— Je dois aller voir Mayim, mentis-je.
— Mais elle est partie il y a tout juste quelques heures !
Merde ! C'était vrai. Alors que pourrais-je dire ?
— Oui, mais elle m'a envoyé un message en me disant qu'elle était chez un ami et qu'il voulait que je vienne aussi.
— Un ami ?
Hors de question de parler de Tony, il était beaucoup trop proche de Tyler. Alors de qui pourrais-je parler ?
— Oui, Drew !
— Drew ? Qui est ce Drew ?
Bon, elle n'avait pas fini avec son inquisition ou elle le faisait exprès ?
— Oh, c'est un chouette gars. Il est dans le groupe de théâtre du lycée. Il est gay.
Puis je me donnais des baffes intérieurement. Pourquoi avais-je donné ce détail ? En quoi était-ce relevant ?
Peut-être bien parce qu'en disant dès le départ son orientation sexuelle, ma mère me lâcherait la grappe ? Ouais, c'était sans doute ça.
— Oh, d'accord ! Amusez-vous !
Je lui souris et me retournai pour ensuite écarquiller les yeux.
— Ne rentre pas tard non plus !
— Promis ! dis-je en sortant par la porte de la cuisine.
Je me sentais un peu mal de devoir lui mentir, mais je ne voulais vraiment pas qu'elle me pose des questions sur Tyler. Je n'étais pas encore prête à m'ouvrir à elle, j'avais peur que ce qu'elle me dise puisse me faire reculer. Je savais qu'elle s'inquiétait pour moi, mais là, c'était à moi seule de me débrouiller. Je n'avais pas besoin que ma mère me fasse brouiller du noir, c'était la dernière chose dont j'avais besoin à dire vrai.
***
Je conduisais jusqu'à la maison de Tyler.
Je me garai à une rue de chez-lui et ensuite marchai dans les rues de son quartier. Certaines personnes passèrent à côté de moi et me regardèrent comme si j'étais une extraterrestre. Détonnais-je donc tellement dans le décor ?
Des femmes d'âge moyen d'origine hispanique me regardaient avec dédain en me faisant sentir pour le plus mal à l'aise. Des mecs avec des allures d'appartenir à un gang passèrent à côté de moi et me dévisagèrent de la tête aux pieds, me donnant l'impression de me promener nue dans la rue.
Ils ne voyaient rien d'autre qu'une gringa qui se trouvait dans le mauvais quartier. Oui, définitivement je n'avais absolument rien à faire dans ce quartier. Du moins, toute seule.
Arrivée devant chez Tyler, je pris une grande inspiration et ensuite, frappai à la porte.
J'attendis quelques secondes avant que ce soit Tanis qui m'ouvre la porte. En me voyant, elle fronça les sourcils. Normal, aujourd'hui ce n'était pas un jour de cours de soutien, elle devait bien se demander ce que je voulais.
— Bonsoir, dis-je en n'oubliant pas la politesse.
— Qu'est-ce que tu veux ? me demanda-t-elle vraiment sèche.
Je savais qu'elle ne m'aimait pas, sans doute à cause de la dernière fois, mais je me disais également que Chris avait sans doute dû lu raconter des choses sur moi, ce qui ne m'aurait pas du tout étonnée.
— Est-ce que Tyler est là ?
— Non, il n'est pas rentré depuis hier. Il est sans doute chez Tony ou chez Hyke's.
— Hyke's ?
— C'est un bar qui se trouve à Liberty. Mais je ne te conseille pas d'aller là-bas, continua-t-elle en me regardant avec dédain. Des gentilles petites filles dans ton genre dans le coin, ils n'en font qu'une bouchée.
J'hallucinais ou cette môme était en train de me prendre de haut ?
— Où est-ce ?
Elle arqua un sourcil et resta silencieuse pendant quelques instants.
— Tu devrais appeler Tyler...
— Il ne décrochera pas. Où est-ce ?
Elle soupira, sembla hésiter pendant quelques instants et finit par cracher le morceau.
— C'est à Newton Street, près du Big Bayou, il y a une grande pancarte à néons, tu ne peux pas la rater.
— Merci.
Puis je me retournai pour repartir à ma voiture.
Une fois à l'intérieur, je me laissai tomber contre le dossier de mon siège, tout en appuyant mes mains sur le volant. J'allais encore m'attirer des problèmes, je le savais... mais je n'allais pas reculer.
Non, j'étais décidée. Je mettrais les choses au clair avec Tyler coûte que coûte. Quitte à me jeter dans la gueule du loup.