Through their shadows

By grenatlixia

2.4K 538 63

Chacun a sa part d'ombre. On choisi de la cacher, ou de la montrer. Pour certains, c'est une lutte au quotidi... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9 :
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66.
Chapitre 67

Chapitre 5

57 10 0
By grenatlixia

Ce matin encore ma glycémie est une catastrophe. Je sais que je ne devrais pas boire où alors faire plus attention à ce que je mange, mais à quoi bon. C'est ce que je me dis à chaque fois que je fais n'importe quoi. Cela ne changera rien à la situation, c'est juste ma façon de protester contre l'épée que Damoclès a mis au dessus de ma caboche. L'auto-apitoiement, c'est toujours à petites doses.

J'ai fait, il y a longtemps une promesse à quelqu'un, et je compte bien la tenir. Du moins, tant que l'obscurité se tient éloignée. Me secouant, je me décide à traîner ma carcasse jusque la douche. Je devrais être en bas, en train d'accueillir mes clients et de plancher sur ma prochaine nocturne. Stephen me le pardonnera s'il doit faire l'ouverture seul. Être la patronne a parfois du bon.

Je suis enfin prête trente minutes plus tard. Mes cheveux sont lâchés sur mes épaules. Ma tenue sort tout droit de mon dressing monochrome. Pantalon cintré, chemise noire, escarpins noirs aussi. Devant le miroir ma crinière de feu se fait vive. Seule note de couleur, mon maquillage. Je ne suis pas encore prête à m'en passer. Ma coquetterie risque de me manquer quand l'inévitable se produira.

Un rapide tour d'horizon, et je suis enfin prête à descendre. Clefs, téléphone, et mon éternel kit de survie, tout est là. Le calme règne, seul le bruit des pages qui se tournent et le cliquetis de doigts sur des claviers se font entendre. Mon monde, le voici. Tout ce dont pourquoi, je me suis battue depuis quasiment neuf ans se trouve là sous mes yeux. Mon grand projet, notre projet, même si elle n'est plus là pour le voir, se tient autour de moi.

Stephen mon employé se trouve exactement là où je m'attendais à le trouver. Je l'ai embauché à temps partiel, il y a six mois et je ne le regrette absolument pas. Il est le genre de garçon à qui on a envie de faire confiance automatiquement. Le genre de mec que l'on va considérer que comme un ami. Cet étudiant de vingt trois ans m'a tout de suite intriguée le jour où il s'est présenté. Étant réaliste, j'ai vite compris qu'il fallait que je m'entoure de personnes fiables pour me seconder au café. L'essor qu'a pris ce dernier, et ma vue baissant, je ne pouvais plus gérer tout toute seule.

Alors, quand il s'est pointé, ses cheveux hirsutes avec sa barbe de trois jours et ses lunettes à la Harry Potter, j'ai dû me retenir de lui rire au nez. Puis, je me suis souvenue de ma propre dégaine, lorsque j'ai franchi pour la première fois les portes de cette librairie que j'ai transformé en ce qu'elle est aujourd'hui, j'ai su que je devais lui laisser sa chance.

Chance que je ne regrette aucunement de lui avoir laissé. Grâce à lui, ce geek amateur de littérature, j'ai put mettre en place mes projets. C'est bien pourquoi, je me sens un peu coupable de lui avoir fait défaut ce matin.

- Salut boss, me dit ce dernier en me voyant. Whaouh, la grande classe aujourd'hui. J'adore ton nouveau look !

- Bonjour. Par contre, je n'aime toujours pas le tien ! Je lui réponds du tac au tac. Désolée, pour ce matin, panne d'oreiller.

Stephen hausse les épaules et retourne à son poste. En plus de tenir, le café-bibliothèque, d'organiser des nocturnes, des lectures et de permettre à des personnes en situation d'handicap d'accéder à la lecture, nous tenons un blog littéraire. Enfin, Stephen tient un blog littéraire qu'il alimente depuis maintenant trois mois. C'est son idée à la base, tout comme la création du site internet du Book and Coffee. Mes yeux me lâchant de plus en plus, je songe à employer une autre personne, pour nous aider. Faire vivre cet endroit, c'est aussi une promesse de plus que j'honore tous les jours.

C'est pour ça, que j'ai refusé de le céder  à la firme qui a racheté mon concept. Le tout premier Book and Coffee se doit de rester une entité à part. D'ici quelques mois, d'autres verront le jour dans d'autres villes, voir d'autres états. J'aurais voulu, le développer moi-même, en ça, je sais que j'échoue en partie à la promesse que je lui ai faîte.

Tout au long de la journée, je navigue entre mon bureau et le comptoir pour seconder mon employé. Je mange sur le pouce, je trie des factures, je tente par trois fois de rédiger une petite annonce pour trouver une aide supplémentaire. Mes yeux me brûlent, la migraine martèle encore plus fortement mes tempes, mais je dois garder la tête haute. Cela devient de plus en plus dur. Même le spécialiste que je consulte n'est pas certain que les migraines s'arrêteront, lorsque la cécité m'aura rattrapé. Il y a des jours comme celui-ci, où je rêve de tout envoyer valser et d'autres où j'arriverai presque à oublier que mes yeux, que mon diabète ne sont pas sources de douleurs. Parfois comme aujourd'hui, j'en viens à regretter d'avoir tout quitter pour cette vie, mais ça serait l'abandonner elle...

A la fin de l'après-midi, dans cet entre-deux un peu plus calme, je renonce à retourner dans ma tanière et décide d'aller m'entretenir avec Stephen.

- Stephen, tu peux arrêter ce que tu fais cinq minutes s'il te plaît. J'aimerais te parler de quelque chose. Lui dis-je en m'installant sur des tables près de la devanture.

- Euh, ouais, je finis ça et j'arrive.

- Non, maintenant, tu pourras finir un peu plus tard.

- Il y a un problème, boss ?

- Non, rien de grave. Appelle-moi encore une fois boss et je viens couper ta tignasse durant ton sommeil. Je lui dis en ne plaisantant qu'à moitié.

- De quoi, tu veux me parler ?

- Voilà, j'envisage d'embaucher quelqu'un d'autre...

- Tu me vires, c'est ça ?

- Mais non, ne sois pas si nouille! Tu sais très bien que tu fais de l'excellent boulot.

- Merci, enfin tu reconnais mon travail !

- Oh là, ça va les chevilles !

- On s'en sort bien tous les deux, je ne...

- Oui, seulement je pense qu'employer une personne de plus ce ne serait pas trop mal. Je...je ne pourrais bientôt plus faire mon travail ici de la même façon, et je refuse de devoir fermer.

- Comment ça ? Tu es malade ? C'est grave ? Est-ce que je peux faire quelque chose ?

- Minute papillon ! Mollo sur les questions, tu me donnes la migraine.

- Mais, je....

- Oui, tu es en droit de savoir. Je comprends que tu t'inquiètes pour ton travail.

- C'est si grave que ça ? Me coupe t'il à nouveau.

Oh putain, j'adore ce mec autant qu'il me rend complètement chèvre ! Je prends ma tête entre mes mains et souffle un bon coup sous peine de perdre mon calme, mais en vain.

- Ça t'écorcherai la langue, de la fermer un peu, lui dis-je avec véhémence. Des fois, je me demande pourquoi, je t'ai embauché !

- Mais !

Ahhhhh, voilà qu'il recommence ! Je vais lui faire bouffer sa satané langue, s'il continue ainsi. Excédée, je me lève et quitte la table brusquement, non sans me cogner contre le coin de la table, et putain ce que ça fait mal ! Je finis par le regarder droit dans les yeux et lui déballe tout, enfin ce qu'il doit savoir.

- Aveugle ! Je vais devenir aveugle !

Je ne crie pas car nous avons quelques clients. Lui me regarde sidéré. Tiens pour une fois, il reste silencieux ! Furax, je retourne me réfugier dans mon bureau, où m'attendent encore une foule de choses à faire.

Peu avant dix-neuf heures, des coups retentissent à ma porte. Je n'ai pas quitté mon antre, depuis mon coup de gueule. Dire que je me terre est un euphémisme. Je ne me donne même pas la peine de répondre, je sais qu'il n'en tiendra pas rigueur et entrera quand-même. La porte s'ouvre, seule sa tête apparaît dans l'entrebâillement. Il ne me regarde pas directement dans les yeux. Cela ne devrait pas me gêner. Je devrais y être habituée, mais ce n'est pas le cas. Quand il se décide enfin à me regarder, je sens dans son regard de la peine, ce qui ranime ma colère.

- Quoi ? J'aboie.

- Le dernier client est partit, il y a une demie-heure. Est-ce que je peux y aller ?

- Tu es sensé rester jusqu'à la fermeture.

- Je sais, c'est juste que j'ai un dossier à rendre et je n'ai pas tout à fait fini.

- Ok, c'est bon vas-y, lui dis-je en soupirant après avoir regardé l'heure sur mon téléphone.

- Merci boss !

- Sauve-toi avant que je ne change d'avis.

Je ne l'écoute pas me remercier, je me replonge dans les comptes. Si je ne grossis pas le fichier sur l'ordinateur, je suis incapable de lire quoi que ce soit. Il va falloir que je me résigne à faire appel de façon permanente à la comptable qui s'occupe de mes déclarations. Me levant, je contourne mon bureau en prenant large. Je n'ai pas envie de me cogner une nouvelle fois. Ma cuisse en est restée douloureuse. Je suis a peu près sure que j'ai un beau placard bleu.

Je n'ai pas fait la fermeture seule du Book and Coffee depuis un bail. Je laisse ce soin à Stephen, m'occupant juste de la caisse et du réapprovisionnement. Une femme de ménage vient tous les jours tôt, pour nettoyer les appareils et les tables. J'aime que tout soit propre, et qu'il règne une odeur de cire d'abeille et de vieux livres.

En fermant ce soir, je me sens nostalgique. Je repense à la première fois, où je suis entrée dans l'ancienne bibliothèque. Je pense à son ancien propriétaire, cet homme qui m'a en quelque sorte permis de trouver ma voie. Sans lui, sans Cassandre, qui sait où je serai.

Continue Reading

You'll Also Like

75.3K 1.2K 29
Seyana et une jeune fille simple et gentille qui et détruit depuis la mort de son père elle va croiser le chemin de smaïl un homme qui inspire la peu...
55K 955 32
Salam Aleykoum les filles j'espère que vous allez bien. Cette chronique est fictive avec des passages que j'ai déjà vécu. Donc: c'est l'histoire de...
133K 2.1K 94
À vous de lire..
28.6K 861 63
Nour, 17 ans une vie tout a fais banale jusqu'au jour où...