Petit bug, j'avais posté sur le premier tome !
Bonjour tout le monde ! Je voulais juste vous prévenir (à regret) qu'il n'y aura pas de chapitre le weekend prochain, et qu'à partir de maintenant je ne vais poster que toutes les deux semaines... Croyez moi, ce n'est pas volontaire, mais je rentre en fac de médecine, et la première année est réputée difficile. Je n'aurai plus le temps d'écrire, donc tous les quinze jours vous aurez les chapitres que j'ai écris en avance pendant ces vacances, en espérant que ça tienne jusqu'à Noël pour que je puisse continuer la suite. D'ailleurs, y'en a-t-il parmi vous qui vont en PACES à Clermont-Ferrand ?
Voilà, merci de votre compréhension, et croyez moi, je ne fais pas ça de gaieté de cœur...
Le soleil avait parcouru un bout de chemin dans le ciel, et se trouvait désormais plus haut, plus brillant et plus chaud. La Fille Gelée eut une pensée pour la Vallée des Dragonnier, qui elle, subissait le terrible hiver que beaucoup avait annoncé. Elle fronça d'ailleurs les sourcils. Il faut prévenir Nàmo que nous allons bien, que nous avons trouvé Emelï. Animée par cette nouvelle préoccupation, Aïkida changea de direction et entreprit d'aller voir Wanda. Ils devaient envoyer un message au château, mais maintenant qu'elle savait qu'ils étaient dans un monde parallèle, elle ne pouvait pas agir seule.
Il lui fallut moins de cinq minutes pour rejoindre la petite place du clan, et ainsi trouver la maison qu'occupait la Grande Chamane. L'Ilewite se dirigea alors vers la porte en bois, mais la trouva entrouverte. Des voix résonnèrent à l'intérieur. Parmi elles, elle reconnut celles d'Alex et de Wanda.
Aïkida se figea. Ne me dites pas qu'il est déjà en train de tout raconter ? Sourcils froncés, elle tendit l'oreille, essayant de capter les bribes de conversation, mais il n'y avait rien à faire. Les deux Khyazgaars chuchotaient et elle n'entendait rien. Se rappelant alors que beaucoup de monde pouvait la surprendre ainsi collée à la porte de la Grande Chamane, la jeune fille frappa contre le panneau de bois, faisant comme si elle ne savait pas que Wanda avait déjà de la visite.
Elle entendit alors des mouvements précipités, et lorsque la porte s'ouvrit complètement, Aïkida se retrouva face à Alex. Ce dernier passa une main nerveuse dans ses cheveux blonds et bruns tandis que ses yeux vairons étaient fuyants. C'était limite si la jeune femme dragonnier ne pouvait pas percevoir ses battements de cœurs accélérés.
— Alex ! Je te cherchais justement ! improvisa Aïkida en s'exclamant d'un ton faussement joyeux, presque théâtral. Tu m'attends un instant ? Je dois discuter rapidement avec Wanda.
Cette dernière apparut alors derrière le jeune homme qui paraissait gêné. D'une voix calme, elle accepta la visite de la jeune fille en poussant gentiment Alex dehors :
— Ce ne sera pas long, tu peux l'attendre ici.
Il soupira de façon imperceptible en serrant les mâchoires, puis céda et s'assit contre le mur en déclarant, sans un regard vers son amie :
— Je t'attend.
Bien sûr que tu vas m'attendre. N'espère pas t'en tirer comme ça ! Mais pour l'instant, la jeune fille devait se concentrer sur sa demande.
Wanda la fit entrer dans son salon, et lui permit de s'assoir sur la même chaise que lorsqu'elle lui avait guéri sa jambe. La vieille femme disparut dans la cuisine, et seule sa voix retentit entre les murs :
— Une tasse de thé ?
Mais Aïkida déclina poliment.
Elle n'attendit que quelques minutes que la Grande Chamane revienne dans le salon pour s'assoir en face d'elle, sirotant une boisson chaude et odorante que l'Ilewite soupçonna de contenir des plantes peu communes. Ses yeux vairons ne se posèrent pas sur sa visiteuse, trop concentrés sur le petit tourbillon qu'elle créait au centre de sa tasse en remuant infatigablement sa concoction.
Aïkida en profita pour détailler de nouveau celle qui se faisait appelée la Grande Chamane. Son crâne légèrement bombé était seulement recouvert d'un petit centimètre d'épaisseur de cheveux bruns et crépus, mettant ainsi en valeur son œil gauche d'un bleu clair, presque blanc. Son iris était cristallin, nacré et perturbant pour quiconque le regardait trop longtemps. La clarté de cet œil contrastait avec la sombre couleur de sa peau marron, marquée par les années et le soleil. À ses oreilles, pendaient deux grands anneaux en bois, dont un était agrémenté d'une plume d'un bleu perçant qui descendait jusqu'à frôler son épaule frêle. En effet, cette femme était menue, sa peau était flétrie sur ses os tandis que ses deux mains fripées semblaient deux araignées prolongées par ses ongles longs. Son corps fin et petit était en partie dissimulé par sa tunique orangée, recouverte de motifs qu'Aïkida n'avait jamais vu, et dont elle abandonna d'essayer d'en comprendre le sens. Peut-être n'y avait-il pas d'ailleurs.
— Je t'écoute, déclara-t-elle de sa voix presque chevrotante mais pourtant vibrante d'une autorité naturelle et d'un charisme inconditionnel.
Wanda avait enfin levé ses yeux vairons de sa tasse, et fixait désormais la jeune fille qui la visitait. Cette dernière n'était pas à l'aise, mais n'en laissa rien paraître.
— J'aimerai envoyer un courrier à la Vallée, mais je pensais que vous apprécieriez si je vous en demandais la permission, mentit-elle.
Aucune réaction ne se peignit sur le visage neutre de la vieille femme. Elle resta immobile, sans rien répondre. Aïkida continua alors, tentant de ne rien laisser paraître de son inconfort de plus en plus grand :
— Il s'agit simplement d'informer Nàmo que nous avons retrouvé Emelï et que tout va bien. Je ne dévoilerai pas où nous sommes, et éviterai les détails. Alex nous a prévenu quant au fait de ne rien révéler à personne sur le clan. Vous pourrez même lire la lettre vous-même pour vous en persuader. Je veux simplement les rassurer, ils ne pourront pas répondre s'ils ne connaissent pas le lieu.
Wanda resta silencieuse, et but simplement une gorgée de sa boisson odorante.
— Je vous en prie, ajouta la Fille Gelée à contre cœur.
Supplier n'était pas dans ses habitudes.
La Grande Chamane n'avait pas quitté l'Ilewite des yeux, gardant le silence. Cette dernière se tortilla sur sa chaise, luttant contre l'envie de se tordre les mains de nervosité. Elle était loin d'être à l'aise sous ce regard qui ne laissait rien transparaître, si ce n'était un appui prolongé et une analyse profonde. Elle ne savait pas quoi faire, quoi dire, et restait là, à subir les yeux vairons.
Aïkida commençait à perdre patience tandis qu'elle sentait une sourde colère monter en elle. Elle détestait être en position de faiblesse, et plus encore lorsqu'on se jouait d'elle. Mais alors, après une attente qui lui avait paru aussi longue que l'éternité, Wanda répondit simplement :
— Soit. Apportez-moi ce courrier dans les prochaines heures, il sera envoyé ce soir.
Et sans un mot de plus, la Grande Chamane se leva, laissant sa tasse fumante sur la table de bois qui avait séparé les deux femmes, et se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit en grand.
Aïkida fut quelque peu sonnée par la situation qui lui échappait. Elle ne s'était pas attendue à une réponse positive, encore moins après une attente si malaisante, et elle n'avait pas le temps de digérer sa surprise qu'on la mettait déjà à la porte.
Mais ne voulant pas faire d'histoire, la Fille Gelée se leva, en silence elle aussi, alla dans le couloir qui menait à l'extérieur et passa la porte en inclinant légèrement la tête comme signe de remerciement. À peine eut elle passé le seuil que le panneau de bois claqua dans son dos. Eh bien ! Décidément, cette femme n'est pas claire dans sa tête.
Sur sa droite, assis par terre, Alex l'attendait toujours. Le dos contre le mur de pierre, les genoux ramenés vers sa poitrine et la tête appuyée vers l'arrière, le jeune homme avait les yeux fermés, profitant du soleil matinal qui réchauffait sa peau. Aïkida l'avait toujours trouvé beau, plein de charme. Les premières fois où elle l'avait côtoyé, sa bonne humeur lui avait immédiatement plu, elle qui traversait une période difficile de sa vie. Le jeune homme lui avait alors présenté ses amis, tous aussi joyeux les uns que les autres. La jeune fille ressentit un léger pincement au cœur. Elle n'aurait jamais cru le penser un jour, mais la Vallée lui manquait. Ses amis lui manquaient. Nàmo lui manquait, tout comme Ambre, et surtout Suron, son maître d'armes et ami.
Elle resta un moment à observer celui qu'elle avait considéré comme un ami proche. Mais depuis quelques temps, elle le trouvait différent, changé. Il n'avait plus sa bonne humeur, ne plaisantait plus, et ne lui parlait plus tellement. Aïkida lui avait toujours fait confiance, et elle se rappellerait toujours, au moment du Grand Combat, alors qu'ils ne portaient pas encore leur armure, qu'Alex l'avait rassurée. Il lui avait même sauvé la vie pendant la bataille, et ne lui en avait pas tenue rigueur de ne pas être aller le voir après ça, alors qu'elle portait son deuil.
Elle tenait beaucoup à Alex, plus qu'elle ne voulait le laisser paraître. Le voir si différent et distant l'attristait. Elle se promit de lui en glisser deux mots.
— Tu as fini de m'observer comme ça ? Je sais que je suis beau mais quand même.
Aïkida cligna des paupières. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué que le jeune Khyazgaar avait ouvert les yeux et l'observait en retour. Cette remarque la fit sourire. C'était comme s'il avait lu dans ses pensées en ajoutant une petite touche d'humour.
— On peut se parler un moment ? demanda-t-elle en reprenant ses esprits.
Alex haussa les épaules.
— Je t'écoute.
La Fille Gelée passa une main dans ses cheveux blancs en ajoutant :
— Seuls à seuls ?
Une lueur amusée brilla alors dans les prunelles de différentes couleurs de son ami, mais s'estompa aussitôt. Il soupira en se levant.
— Suis-moi, je connais un endroit où on pourra discuter tranquillement.
Et Aïkida lui emboîta le pas, sans remarquer que Wanda les observait discrètement par sa fenêtre, derrière les rideaux.
Quelques minutes plus tard, Alex aidait Aïkida à monter dans un arbre. Les branches étaient épaisses, mais les prises peu nombreuses. Le jeune Khyazgaar, lui, avait l'habitude de ce grand chêne, et montra le chemin à prendre à son amie. L'escalade fut assez rapide en fin de compte, et les deux combattants se retrouvèrent en hauteur, dissimulés aux yeux de tous par les épaisses feuilles vertes.
Alex était assis à califourchon sur une épaisse branche, le dos contre le tronc principal, tandis qu'Aïkida était sur la branche juste au-dessus de lui, se tenant à des plus petits morceaux de bois dépassant du tronc.
Après un long silence où ils apprécièrent les bruissements des feuilles dans le vent, le chant des oiseaux et les glapissements d'un renard, Alex soupira :
— De quoi voulais-tu qu'on parle ?
Sans même le regarder, les yeux dans le vide, la Fille Gelée répondit par une question :
— Tu as parlé de Tarek à Wanda. C'est pour ça que tu étais avec elle quand je suis arrivée ?
Le Khyazgaar serra les dents.
— Je n'ai absolument rien dit à Wanda. J'ai donné ma parole, et tu sais très bien que la plus grande valeur d'un combattant est la loyauté. Je ne vous trahirais pas.
— Pourquoi ?
Cette question prit le jeune homme au dépourvu.
— Pourquoi tu ne nous trahirais pas ? Après tout, tu ne supportes ni Leeroy, ni Tarek. Mais tu as menti à ta Grande Chamane simplement pour les laisser vivre ici le temps qu'Emelï guérisse. Et maintenant, tu jures de ne pas les trahir, sachant que pendant tout le voyage, on aurait dit que vous étiez prêts à vous sauter à la gorge à n'importe quelle occasion. J'ai du mal à te cerner.
Alex leva la tête vers son amie qui avait désormais tourné les yeux vers lui. Ces yeux bleus qu'il appréciait tant.
Lorsqu'il l'avait rencontrée la première fois, il avait de suite ressentit une sorte d'attachement, plus fort qu'il n'avait osé l'imaginer. Mais Alex ne s'était pas fait d'illusions et avait immédiatement compris que la jeune fille ne s'intéressait à lui qu'en tant qu'ami. Il avait alors pris son rôle à cœur, et si aujourd'hui il ne ressentait plus qu'une grande amitié envers la jeune fille, parfois, il ne pouvait pas s'empêcher d'espérer un peu. Une cause perdue, il le savait.
— Je fais ça pour toi, pour ta sœur. Si je parle, je ne sais pas quelle décision pourrait prendre Wanda au sujet d'Emelï. Je préfère éviter qu'elle ait à prendre quelque initiative que ce soit. Tu as raison, je ne peux pas voir les deux abrutis que tu considères comme tes amis. Mais je préfère supporter leur présence, que de porter quelque chose de bien plus grave sur la conscience.
Cette explication sembla satisfaire la Fille Gelée car elle se tut un moment avant de changer de sujet. Un sujet qui ne lui plaisait guère davantage.
— Qu'est-ce qu'il se passe Alex ? Pourquoi j'ai l'impression que tu n'es plus le même ? Pourquoi depuis qu'on est partis de la Vallée tu sembles distant, réservé ?
— On a déjà eu cette discussion, soupira le jeune Khyazgaar.
Mais Aïkida ne voulait pas s'en arrêter là.
— Oui je sais, tu m'avais dit que tu te sentais à l'écart entre les trois dragonniers, etc... Mais je sais qu'il y a autre chose. Je le sens. Où est le Alex qui m'a aidé à me relever quand Tarek venait de me laisser en plan pendant un combat ? Où est le Alex qui m'apportait de la bonne humeur ? Où est le Alex qui m'a rassurée avant les combats ? Celui qui m'a sauvé la vie ? Celui qui m'a défendu contre Leeroy quand je pensais qu'il m'avait trahi ? Ne me dit pas qu'il a disparu uniquement parce que tu te sens à l'écart. Il y a autre chose.
Le jeune homme soupira en passant une main dans ses cheveux bicolores et appuya sa tête contre le tronc d'arbre. Il semblait mal à l'aise, presque triste.
— Il est toujours là, p'tite guerrière. Il est toujours là.
Ces paroles touchèrent la femme dragonnier en plein cœur. Voilà un moment qu'il ne l'avait plus appelée par ce surnom. Et elle ressentit effectivement une pointe de tristesse dans sa voix.
— C'est juste que... continua-t-il. Je sais pas... Je fais pas le poids face à trois dragonnier, et encore moins face à toi. Ici, j'ai retrouvé ma famille, mes amis que je n'avais pas vu depuis des années. Je suis chez moi ici.
Aïkida fronça les sourcils, commençant à comprendre où il voulait en venir.
— Mais la Vallée est aussi ma famille. J'ai beaucoup d'amis là-bas, beaucoup de frères qui ont donné leur vie pour la Vallée, au même titre que j'ai donné la mienne durant les combats.
Un silence s'installa sur le chêne. Un silence gênant.
— Tu ne sais pas si tu repartiras avec nous... murmura la Fille Gelée qui venait de comprendre, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte.
Alex soupira en grattant sa barbe elle aussi bicolore.
— Je n'ai pas réfléchis. Je ne veux pas réfléchir. J'ai pas envie de prendre ce genre de décision.
— Mais pourtant, depuis la Vallée tu avais bien des contacts avec Wanda ? Grâce à ta magie je crois ? Tu pourras toujours continuer à communiquer avec eux comme ça. Tu as tous tes amis à la vallée, tu as une vie palpitante qui t'attend ! Une vie remplie d'action, de dragons, une vie loyale envers Nàmo ! Des moments joyeux avec Jayse, Ponghu, Soan et Luuis... Tu veux vraiment t'enfermer ici ? À subir les ordres de Wanda, et passer tes journées à regarder les nuages, mourant d'ennui ? Sans voir de nouvelles têtes, de nouveaux visages ? Tu veux vraiment passer ta vie ici ?
Elle s'arrêta un instant avant de poursuivre d'une voix tremblante :
— Si tu restes ici, on ne pourra plus jamais se voir, plus jamais se parler. Ce seront des adieux...
Le jeune Khyazgaar échappa un rire nerveux en serrant les dents :
— Est-ce que c'est si grave que ça ?
Aïkida fut frappée de plein fouet par cette remarque. Alex remarqua le changement facial de son amie et regretta aussitôt ces paroles. Il n'eut cependant pas le temps de corriger le tir qu'elle déclarait sèchement :
— Je veux juste savoir dans quel camp tu te bas.
Le jeune homme écarquilla les yeux.
— Quoi ? Se battre ? Mais il n'y a aucun combat.
— Ne fais pas semblant, répliqua-t-elle froidement en descendant de sa branche. Tu sais aussi bien que moi que nous ne sommes pas appréciés par le clan. L'histoire de ce matin n'est qu'un début, il y aura surement d'autres histoires, aussi futiles qu'elles soient. Si tu considères que rester ici n'aura aucune importance pour quiconque, soit. Fais ce que tu veux. Mais en attendant le départ, j'ai juste besoin de savoir si je peux encore te faire confiance, ou si ça non plus ce n'est pas « si grave que ça ».
Piquée au vif, Aïkida n'attendit pas sa réponse et se laissa glisser de branche en branche pour retrouver la terre ferme. Alors qu'elle sentait sa gorge se nouer, elle ravala un juron et rejoignit le village d'une démarche rapide et raide, laissant Alex, pantois sur sa branche.
— Ne prend pas ses mots à la lettre Kida, conseilla Athkor. Il n'a peut-être pas utilisé les bons termes, c'est tout.
— Il pensait ce qu'il a dit. Ce n'est plus mon problème maintenant. Il a intérêt à garder sa langue, sinon il aura affaire à moi.
La jeune fille se sentait blessée, trahie par son ami. Elle comptait si peu que ça ? Et Ponghu et sa bande alors ? Il s'en fichait ? Elle pesta, poings fermés, avant d'inspirer lentement à l'entrée du petit village. Ne jamais montrer ce qu'on ressent.
Une fois de plus, elle remettait son masque, seule avec ses tourments, avec pour seul soutient, son dragon.