Où va-t-on quand on meurt ?
Quand on éteint une lampe, où va la lumière ?
Les jours se sont écoulés, avec une lenteur infinie. Apportant avec eux leur lot de souffrance, plus terrible les uns que les autres, accompagnés par les pleurs de Harry, ses souvenirs douloureux de Sirius. Ses silences déchirants, bien plus poignants que tous les mots du monde. Nous avons continué de vivre malgré tout, même si cela paraissait impossible. Comme si l'idée de vivre après la mort de Sirius était tout bonnement inconcevable.
L'école a semblé plongé dans le deuil dès lors que la mort de Sirius a été rendue publique. Beaucoup d'élèves ont affichés leur soutien envers Harry, mais il n'a pas semblé les percevoir, bien trop enfoncé dans sa souffrance. Et alors, par la suite, la vérité a éclaté.
Brutale. Dévastatrice. Improbable.
Cornelius Fudge a fini par admettre le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, l'ayant aperçu de ses propres yeux le jour de la bataille au Ministère. Cela n'aura pas été facile, mais mentir aux sorciers n'était pas la solution. Ils devaient se préparer. Pour le combat à venir.
L'ultime.
Celui où l'Ordre du Phénix triomphera. Celui où Lord Voldemort triomphera.
Il faut se préparer à toutes éventualités. Se montrer courageux, fort, loyal. Soudés. Car sans union, le monde magique sombrera inexorablement dans les ténèbres, et le Mal prendra le pouvoir. Des millions de personnes perdront la vie, face à des idéologies raciales. Face à l'amertume d'une seule et même personne. Peut-on seulement encore la qualifier d'humain ?
Une guerre approche. Ou le mal et le bien devront s'affronter.
Une dernière fois.
Et ce jour-là, nous devrons être prêts.
[...]
Hermione referma doucement sa malle avant de la poser sur le sol du dortoir des filles de cinquième année, observant l'endroit une dernière fois, se remémorant tous les instants passés ici. A discuter avec Ginny. A écouter Parvati et Lavande chuchoter dans un coin, rire aux éclats. A discuter avec Fred par le biais du miroir à double-sens.
Un sourire nostalgique se dessina sur ses lèvres avant qu'elle ne se décide à descendre, pour rejoindre Harry et Ron, sûrement entrain de l'attendre pour rejoindre les calèches qui les conduiront droit au Poudlard Express.
Une nouvelle année venait de s'achever à l'école. Une année riche en rebondissements, et très souvent pas les meilleurs qui soient, mais une année qui resterait à jamais gravée dans les murs de pierre du château. Une année qui avait vu et vécu tant de choses. Une année qui avait accueillit des professeurs aussi sombres que la surface du lac noir. Une année qui avait vu s'en aller de nombreux amis.
Une année différente. De bien des manières.
Harry et Ron se levèrent lorsqu'elle pénétra dans la salle commune, quasiment vide vu l'heure tardive. Un instant, ils restèrent à contempler leur deuxième maison, l'endroit où seules la sécurité, la plénitude et la joie pouvaient les atteindre. Les faire chavirer. Leur faire découvrir le monde. Un endroit dans lequel ils avaient considérablement grandis ces derniers mois. Appris tant de choses sur eux-mêmes, sur leur amitié.
Sur l'amour.
―On y va ? souffla Ron.
Hermione acquiesça avant de le suivre hors de la pièce, les larmes aux yeux, triste à l'idée de quitter Poudlard, malgré les deux mois de bonheur qui l'attendaient au sein du Terrier. Ces quarante-cinq derniers jours avaient été dur, mouvementés et éreintant, mais elle allait enfin pouvoir revoir le garçon qu'elle aimait. Et qui lui avait terriblement manqué.
―Au revoir les enfants, lança la Grosse Dame lorsqu'ils eurent franchis son portrait.
La jeune fille lui adressa un sourire avant de poursuivre sa route, glissant ses mains dans celles de ses amis. Comme pour se rassurer que malgré tout ce qu'ils avaient vécus, ils étaient encore là tous les trois. Aussi proches et soudés qu'auparavant.
Ils étaient un trio. Le trio d'Or.
Hagrid leur sourit gentiment une fois qu'ils eurent rejoint Pré-au-Lard, où le Poudlard Express les attendait pour les ramener chez eux. A leur famille. A leurs amis. A leur vie d'adolescents ordinaires.
―On se retrouve bientôt, leur lança-t-il de sa voix bourru. Et merci d'avoir pris soin de Graup pendant mon absence.
―Ce serait plutôt à nous de vous remercier pour tout ce que vous faîtes pour nous, rétorqua doucement Hermione.
Le demi-géant rejeta son argument d'un geste de la main, les yeux embués, avant de leur conseiller de monter dans le train, sans quoi il risquerait de partir sans eux.
―Au revoir, Hagrid.
Un dernier regard.
Un denier sourire envers Hagrid.
Et le train s'ébranle, prend de la vitesse et disparaît peu à peu à l'horizon.
A l'intérieur, il y a des âmes apaisées à l'idée de retrouver leur famille. Certaines sont tristes à l'idée de ne jamais plus revenir au château.
Mais assis parmi tout ce monde, il y a ce garçon aux cheveux aussi blonds que l'or. L'âme en peine.
Et qui s'angoisse à l'idée de retourner chez lui.
Car pour lui, quitter Poudlard signifie plonger dans les ténèbres les plus profonds.
**
Voici donc le dernier chapitre de cette première partie de " La Loutre et le Renard ". Ca me fait tout drôle d'écrire ça, parce que je ne pensais vraiment pas arriver à ce stade un jour. Je ne pensais même pas écrire autant sur cette histoire, sur ce couple que j'adore et que vous aimez aussi, comme me le prouvent vos petites étoiles et vos commentaires.
Vu que le chapitre est assez court, je poste le prologue de la deuxième partie dans la foulée, et on se retrouve dans une semaine pour le premier chapitre.
N'hésitez pas à donner votre avis sur l'histoire, ça me fait toujours chaud au cœur de lire vos commentaires.
A bientôt!