LA LOUTRE ET LE RENARD [termi...

By HeilenBlack

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[FREMIONE - terminée] Quand tout semble perdu, et que la noirceur s'abat dans son cœur, il arrive. Pour illum... More

[PROLOGUE - PARTIE 1] Les lignes de l'avenir.
I - Les ailes du phénix.
II - L'elfe et le héro.
III - La déchéance de la magie.
IV - L'envol de la colombe.
V - L'armée de Dumbledore.
VI - Les confrontations de la reine.
VII - Les mots du prince.
VIII - Le silence des larmes.
IX - Le dernier salut.
X - Le venin de la guêpe.
XI - L'ultime au revoir.
XII - La Salle sur Demande.
XIII - L'Alliance.
XIV - Le frère du géant.
XV - Histoires d'une vie.
XVI - Rêves sans douceurs.
XVII - L'amertume de Noël.
XVIII - Les craintes de la loutre.
XIX - La force des mots.
XX - Les évadés.
XIX - Une Saint-Valentin à Poudlard.
XXII - Weasley & Weasley.
[CHAPITRE 23] Changements imprévus.
[CHAPITRE 24] Sérum de vérité.
[CHAPITRE 26] Révolte multicolore.
[CHAPITRE 27] Souvenirs de Rogue.
[CHAPITRE 28] Et après ?
[CHAPITRE 29] Ensemble.
[CHAPITRE 30] Molly Weasley, le tyran.
[CHAPITRE 31] BUSE.
[CHAPITRE 32] Département des Mystères.
[CHAPITRE 33] Juste un au revoir...
[PROLOGUE - PARTIE 2] Tout le monde.
[CHAPITRE 1] Soirée d'été.
[CHAPITRE 2] Slughorn et Amortentia.
[CHAPITRE 3] Rencontre nocturne.
[CHAPITRE 4] Mépris et secrets.
[CHAPITRE 5] Club de Slug.
[CHAPITRE 6] Visite surprise.
[CHAPITRE 7] Découvertes.
[CHAPITRE 8] L'anniversaire.
[CHAPITRE 9] Le collier ensorcelé.
[CHAPITRE 10] Les orphelins.
[CHAPITRE 11] La méthode Slughorn.
[CHAPITRE 12] Philtre d'amour.
[CHAPITRE 13] Noël glacial.
[CHAPITRE 14] Se souvenir.
[CHAPITRE 15] Le sauvetage du Serpent.
[CHAPITRE 16] Le frère mal-aimé.
[CHAPITRE 17] Silence douloureux.
[CHAPITRE 18] Le souvenir.
[CHAPITRE 19] Demande surprise.
[CHAPITRE 20] Mauvais match.
[CHAPITRE 21] Dernière leçon.
[CHAPITRE 22] La chute éternelle...
[CHAPITRE 23] Apprendre à aimer.
[PROLOGUE - PARTIE 3] La guerre.
[CHAPITRE 1] Le mariage.
[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...
[CHAPITRE 3] Les indésirables.
[CHAPITRE 4] Désartibulé.
[CHAPITRE 5] Nuits à la belle étoile.
[CHAPITRE 6] Déchirure.
[CHAPITRE 7] Godric's Hollow.
[CHAPITRE 8] Les doutes.
[CHAPITRE 9] L'épée et le Horcruxe.
[CHAPITRE 10] Potterveille.
[CHAPITRE 11] Prunes dirigeables.
[CHAPITRE 12] Si près et si loin...
[CHAPITRE 13] Désespoir...
[CHAPITRE 14] L'elfe libre.
[CHAPITRE 15] Le dragon mal aimé...
[CHAPITRE 16] Le retour.
[CHAPITRE 17] L'ultime combat.
[CHAPITRE 18] La MORT...
[EPILOGUE FINAL] La Loutre et le Renard, puissions-nous nous retrouver...
REMERCIEMENTS.
[BONUS] Dix ans.
[BONUS n°2] Hermione Cassiopée Weasley.
[BONUS n°3] Mon cher amour...
[BONUS n°4] Mon âme-sœur.
[BONUS n°5] Toi et moi.
et si...
[Bonus n°6] Tout est brisé...

[CHAPITRE 25] La reine fourbe.

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By HeilenBlack


―Quelle est la chose la plus dangereuse que tu aies jamais faite ?

La voix de Fred résonna quelques secondes dans le silence reposant de la bibliothèque, que bon nombres d'élèves avaient investis en ce samedi après-midi, et la concentration extrême dont chacun faisait preuve témoignait de l'approche des examens de fin d'année.

Concentration dont Hermione s'était trouvée dépourvue lorsque le septième année avait passé le seuil de la pièce, pour venir s'installer près d'elle, et lui raconter en détails les deux heures de retenue qu'il venait de passé dans le bureau de la directrice, bien entendu accompagné de ses deux fidèles acolytes qu'étaient George et Lee.

Au début, la jeune fille s'était sentie agacée qu'il vienne ainsi perturbé ses révisions, craignant de se mettre en retard dans son emploi du temps surchargé, mais cette pause lui avait fait beaucoup de bien, et s'était étrangement allongée. Voilà près d'une heure qu'ils étaient en train de discuter, le plus discrètement possible pour ne pas attirer l'attention de Mrs Pince, au point qu'Hermione en avait complètement oublié son devoir de Sortilèges.

―La plus dangereuse ? répéta-t-elle et le bout de sa plume vint timidement caresser sa lèvre supérieure, signe qu'elle était en train de réfléchir.

Fred l'observa faire, un sourire taquin au bout des lèvres, s'étonnant d'avoir remarquer ces mimiques qu'Hermione avait l'habitude de faire lorsqu'elle était concentrée. Mordiller sa plume, remettre des mèches de cheveux derrière ses oreilles, se pincer l'arête du nez, jouer avec le bouchon de son encrier. Etaler bien à plat ses parchemins avant d'écrire dessus. Tout un tas de détails qu'il avait noté au fil du temps, et qu'il trouvait amusant pour la plupart.

―Jouer à un jeu d'échec grandeur nature et potentiellement mortel, répondit-elle avec un sourire nostalgique.

Certes, elle avait failli y laisser sa vie, mais cela restait néanmoins un des meilleurs souvenirs de sa première année à Poudlard. Car les épreuves qu'elle avait vécue à ce moment-là, n'avaient fait que la rapprocher d'Harry et Ron, et souder cette amitié indéfectible qui les liait tous les trois. Elle s'était plusieurs fois demandée si les choses auraient été les mêmes si le brun n'était pas le Survivant. Elle en avait conclu que non, car sans ça, ils n'auraient jamais découvert le véritable courage des autres, et leurs qualités enfouies.

―Ah oui, fit Fred. J'en ai vaguement entendu parler...

―Qui n'en a pas entendu parler ? répliqua mollement Hermione.

Il n'était pas rare d'entendre certains fantômes s'extasiaient sur les exploits accomplis par le Survivant et ses amis, même si l'histoire en elle-même datait de plusieurs années. Hermione ne comptait même plus le nombre de tableaux qui chuchotaient sur son passage, la désignant encore comme la fille pleurant dans les toilettes le jour où un Troll des montagnes avait débarqué au château. Certaines fois, elle avait l'impression qu'on ne prenait pas assez en compte tout ce qu'elle avait réussi depuis, puis elle réalisait qu'elle n'avait pas besoin de la reconnaissance des autres pour avancer.

―Tu es célèbre, que veux-tu ! rit le rouquin en lui faisant un clin d'œil.

―Je me passerai bien de cette célébrité, grommela-t-elle en levant les yeux au ciel.

Elle voyait bien à quel point le fait d'être connu dans le monde entier rendait la vie difficile à son meilleur ami. Et elle se savait incapable de supporter tout ça. Harry ne se plaignait jamais, mais tout le monde savait, surtout ses proches, qu'il aurait donné tout ce qu'il avait pour laisser sa place à un autre sorcier. A une personne capable d'affronter l'avenir sombre qui l'attendait, supporter les épreuves difficiles de la vie et perdre les personnes qui lui étaient le plus chères.

Et Hermione n'en faisait pas partie.

―Toutes les filles rêveraient d'être à ta place, sourit gentiment Fred.

―Et bien je leur laisse avec grand plaisir ! fit Hermione. Mais combien seront véritablement capables de faire tout ce que nous avons fait ?

Elle s'était refusée à dire " je ", ne voulant pas paraître vaniteuse aux yeux du garçon, bien qu'elle se doutait qu'il ne la voyait nullement ainsi. Et dire " je " revenait à dire que Harry et Ron ne lui avaient pas prêter mains fortes durant leurs -trop- nombreuses péripéties. Alors que c'était faux. Ils avaient réussi à s'en sortir tous les trois, ensembles, unis, soudés.

―La guerre révèle le courage, lui fit sagement remarquer Fred.

―Malheureusement, oui, souffla-t-elle.

C'était impensable qu'ils puissent évoqué des actes aussi horribles que la guerre à leur âge, pourtant, à l'heure d'aujourd'hui, ce n'était plus un concept abstrait mais bel et bien une réalité. Certes, encore assez discrète puisqu'elle n'avait pas atteint Poudlard, mais les adolescents dont les parents étaient personnellement impliqués dans l'Ordre du Phénix ou tout autre organisation de défense, savaient que le temps était compté avant que l'école ne devienne la proie d'attaques maléfiques. Le lien entre Harry Potter et le Seigneur des Ténèbres était quelques fois évoqués par les élèves plus âgés. Et la mort de Cedric Diggory l'an passé leur avait ouvert les yeux.

―Parlons d'autres choses, proposa-t-elle brusquement en offrant un sourire au garçon. Tout ça me déprime.

―Tu n'es pas entrain de dire ça pour que je te révèle tous les secrets de notre grand projet... fit malicieusement Fred en tentant vainement de prendre un air sévère.

Hermione rougit légèrement en croisant son regard, tout en se demandant comment il faisait pour la percer à jour aussi facilement. Même si ce n'était pas bien difficile puisque depuis pratiquement une semaine, elle passait son temps à essayer de glaner des informations auprès des jumeaux, qui la laissaient faire, bien trop amusés de la voir tâtonner à l'aveugle.

C'est une vengeance personnelle pour ces quatre dernières années à nous avoir rabâcher le règlement à tout bout de champ ! s'était triomphalement exclamé George, un énième soir où Hermione avait fait la tête d'être mise hors confidence.

Mais ce n'était pas de sa faute si elle détestait ne pas savoir quelque chose, quand même ! Ginny lui faisait souvent la remarque que le jour où elle aurait lu tous les livres de la bibliothèque, alors ce jour-là, deviendrait celui de la perte d'Hermione Granger, car alors, selon la rouquine, la Préfète n'aurait plus rien à apprendre et sa vie deviendrait d'un ennui mortel. Hermione avait vivement rétorqué qu'il y avait des milliards de choses à apprendre sur Terre, et cela avait fait rire tous ses amis.

―Pas du tout ! s'offusqua-t-elle.

Elle essaya de prendre un air offensé, mais le regard amusé du rouquin posé sur elle ne l'aidait pas à paraître crédible. A la place, elle se contenta de soupirer, et Fred en profita pour poser un chaste baiser au coin de ses lèvres, accentuant les rougeurs sur ses joues.

―Percée à jour, Miss Granger ! sourit-il fièrement en attrapant ses doigts avec lesquels il se mit à jouer distraitement.

―Tu sais que tu es agaçant ? souffla-t-elle.

―Oui, ma mère n'arrête pas de me le dire, fit Fred avec un haussement d'épaules désinvolte.

―Et bien pas assez, grogna Hermione. Et arrête de sourire !

Le rouquin lui sourit, de façon malicieuse, avant de l'embrasser de nouveau, espérant que de cette façon, il parviendrait un peu à déridé la jeune fille et à lui faire penser à autre chose qu'à leur grand projet top secret. Car il savait que si elle cherchait autant à connaître de détails, c'était pour savoir combien de temps ils leur restaient ensemble. Car une fois leur blague faite, les jumeaux n'auraient plus vraiment de raisons de rester au château puisqu'aucun des deux ne prévoyait de passer leurs ASPIC.

Enfin, sauf une, pensa-t-il en plongeant son regard dans les prunelles chocolats d'Hermione. Elle et Angelina n'avaient jamais été prévues dans l'avenir que les garçons s'étaient planifiés dès qu'ils avaient reçus les fonds nécessaires pour mettre en marche leurs ambitions secrètes. Quand ils avaient décidés de se lancer dans l'aventure d'ouvrir une boutique, jamais ils n'avaient penser tombés un jour amoureux. Ni éprouver ce terrible sentiment de culpabilité en laissant Hermione et Angelina ici.

Certes, il aurait toutes les occasions du monde pour revoir la lionne, pourtant, persistait néanmoins un sentiment de faute. Et même si elle ne lui faisait jamais le moindre reproche sur les choix qu'il avait fait, Fred sentait à quel point elle lui en voulait de la laisser ici, alors qu'elle avait encore tant besoin de lui.

―Je ne peux pas arrêter de sourire quand tu es près de moi, commenta-t-il d'une voix douce à l'oreille de la jeune fille.

Hermione essaya de ne pas frissonner, du moins fit tout pour que le garçon ne remarque rien, mais si ce fut le cas, il ne dit rien et se contenta de l'embrasser encore. Un instant, elle songea que si Mrs Pince les voyait faire, alors elle les bannirait certainement pour toujours de la bibliothèque, pourtant, même cette terrible pensée ne réussit à éloigner l'adolescente des lèvres du garçon. Bien au contraire, elle se pencha encore plus en avant, sentant le sourire de Fred s'élargir grandement, et les pulsations de son cœur augmentèrent brusquement.

Le bien-être qu'elle ressentait en présence du rouquin se décupla fois milles et inonda chaque parcelle de son corps, lui donnant l'impression qu'elle venait de boire plusieurs verres d'hydromel et qu'il n'y avait plus de place pour autre chose que la joie. Le bonheur.

L'amour.

Et c'était tout ce qu'elle désirait.

[...]

―Je veux quarante centimètres de parchemin sur le charme d'Inanimatus Apparitus pour le prochain cours, annonça sèchement le professeur McGonagall, quelques secondes avant que la sonnerie ne retentisse dans toute l'école. Les recherches que vous ferez seront très importantes puisque ce sortilège tombe très souvent durant les BUSE.

Hermione s'empressa de ranger ses affaires, voulant être une des premières à pouvoir profiter de la section métamorphose de la bibliothèque, et fut la plus rapide à quitter la classe, sous l'œil franchement amusés de ses meilleurs amis qui ne comprendraient jamais l'enthousiasme de leur amie envers les études.

Du coin de l'œil, elle les regarda partir en direction de la salle de Divination, où Firenze le centaure avait remplacé Sybille Trelawney au rôle d'enseignant, sur ordre de la récente directrice, et il lui fallut un moment pour remarqué l'élève -sûrement un troisième année- affublé d'une perruque rose fluo. Quoi que. Hermione se rendit finalement compte que ce n'était pas du tout une perruque, mais bel et bien les cheveux naturels du garçon.

Et il semblait très fier de les montrer à ses amis, qui riaient aux éclats, certains ne se gênant pas pour le prendre en photo.

Hermione sentit la colère montée en remarquant un deuxième, puis un troisième élève en reprenant son chemin en direction de la bibliothèque.

―Les jumeaux Weasley ont soldés pleins de leur produit ! s'exclama un quatrième, le visage constellés de tâches jaunes. J'ai eu des pastilles de gerbes pour une bouchée de pain ! Je crois que je vais m'en servir pour...

La Préfète ne chercha pas à entendre la suite et tourna brusquement les talons, le visage cramoisi, marchant cette fois, en direction de la tour des Gryffondor. Elle savait qu'Harry ne s'y trouverait pas, mais contrairement aux garçons, les filles pouvaient facilement pénétrées dans leurs dortoirs.

Et ainsi, elle pourrait mettre la main sur la carte du Maraudeur et trouver la présence des jumeaux dans le château.

Lumière ! lança-t-elle vivement au portrait de la Grosse Dame qui lui jeta un regard étonné, inquiète de voir une élève de sa maison aussi en colère.

Mais elle n'eut pas le temps d'offrir la moindre parole à la Préfète que celle-ci courait déjà en direction des dortoirs, ignorant les regards de ses camarades. Elle ouvrit la porte de la chambre des cinquième année à la volée, et sortit aussitôt sa baguette, se doutant qu'il lui faudrait un long moment pour mettre la main sur l'objet tant convoité.

Accio Carte du Maraudeur ! clama-t-elle.

Il y eut un bruit de malle qui s'ouvre, et soudain, la dite carte apparut dans son champ de vision et vola jusque dans sa main tendue. Dans sa précipitation, elle faillit déchirer le parchemin, qui protesta violemment en s'échappant de la poigne de la jeune fille, qui essaya de se calmer comme elle put avant de remettre la main dessus.

―Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, chuchota-t-elle en tapotant doucement le bout de sa baguette sur la carte.

Des dessins à l'encre marron apparurent peu à peu sur le parchemin au fur et à mesure qu'Hermione le dépliait, et des centaines de bulles contenant des noms d'élèves, fantômes et professeurs se matérialisèrent à leur tour. Durant plusieurs minutes, elle chercha le nom de Fred ou même celui de George, et elle les trouva finalement dans les gradins du stade de Quidditch, accompagnés de celui de Lee Jordan et d'un autre élève de leur année.

―Méfaits accomplis, souffla-t-elle avant de remettre la carte à sa place.

Sa colère avait légèrement diminuée d'intensité, mais pas suffisamment pour qu'elle n'aille pas exprimer ce qu'elle pensait de tout ça aux deux garçons. Enfin, surtout à un qui lui avait assuré que leur trafique ne serait plus tant qu'ils n'auraient pas fini de mettre au point leur projet secret. Et il allait apprendre qu'Hermione détestait qu'on lui mente.

Le trajet jusqu'au terrain de Quidditch lui parut plus long que d'habitude, pourtant, elle finit par l'atteindre, le visage toujours aussi rouge, les yeux étincelants de rage d'avoir encore croiser des élèves amusés par les produits Weasley.

Et en posant son regard sur elle, Fred comprit que les minutes suivantes allaient être les plus longues de sa vie, et que tous les baisers et mots doux du monde ne suffiraient pas à calmer la colère de la lionne.

―Neville ! s'exclama-t-elle d'un ton outré en remarquant son camarade de maison, visiblement en pleine transaction avec George.

Le garçon lâcha brusquement la boîte qu'il avait en main en entendant la voix de sa condisciple, et rougit violemment en croisant son regard plein d'amertume.

―Je... voulut-il se justifier mais il bafouilla lamentablement et préféra s'éclipser rapidement avant qu'Hermione ne se mette à lui crier dessus.

Comme elle avait visiblement l'intention de le faire sur les jumeaux.

―Hermione ! pesta George alors qu'il venait de louper une vente. Franchement, tu aurais pu évité de t'en prendre à ce pauvre garçon ! Il cherche juste de quoi se divertir un peu...

Si Fred semblait avoir mesuré l'ampleur de la colère de la jeune fille, ce n'était visiblement pas le cas de George qui continua encore de longues minutes à râler contre l'apparition incongrue de la Préfète auprès d'eux.

Heureusement, le premier eut la présence d'esprit d'interrompre le monologue de son frère d'un coup de coude dans les côtes. George lui jeta un regard indigné avant de comprendre où voulait en venir son jumeau. Le visage du garçon pâlit brusquement lorsqu'il reposa son regard sur la Préfète et cette fois-ci, il sembla réaliser combien la situation était délicate.

―Merlin... fut la seule chose qu'il osa dire.

―N'essaie même pas de te justifier, George Weasley ! gronda Hermione en le menaçant de son index, et il lui trouva une terrible ressemblance avec sa mère. Je pensais que tu avais acquis un peu de jugeote ces derniers temps, avec tout ce qu'il s'est passé, mais non, pas du tout. Tu es aussi immature qu'un enfant de cinq ans, et encore, c'est même un compliment je trouve !

Fred ne put s'empêcher d'afficher un sourire narquois en entendant son frère se faire remonter les bretelles, geste qu'il regretta bien vite lorsqu'Hermione se retourna vers lui, de plus en plus furieuse.

―Et toi, ne souris pas, parce que ton tour est venu aussi !

HA ! HA !

―La ferme, George ! firent les deux amoureux d'une même voix.

Penaud, le rouquin leur jeta un regard noir à chacun avant de croiser les bras contre sa poitrine.

―Le pire dans tout ça, c'est que tu m'avais dis que vous vous tiendrez tranquilles le temps de préparer votre grand projet, accusa-t-elle cette fois Fred. Et moi, comme une idiote, j'ai cru que c'était vrai. Alors, imagine un peu ma surprise en sortant de classe quand j'ai vu pleins d'élèves avec les cheveux multicolores dirent que cela venait de vos produits !

Fred, lui, n'essaya même pas de se justifier. Il voyait bien qu'Hermione était dans un tel état de colère qu'aucune explication ne serait possible. Il jugea préférable de discuter avec elle une fois qu'elle serait calmée, et que George ne se trouverait pas avec eux, car à coup sûr, son jumeau ne ferait qu'envenimer plus la situation.

―Désolé... marmonna-t-il plutôt en passant une main dans ses cheveux.

―Désolé ? répéta Hermione. C'est tout ce que tu as à dire ? Merlin, qu'ais-je fait pour mériter un copain aussi débile et inconscient !

Malgré la mauvaise posture dans laquelle il se trouvait, Fred ne put s'empêcher de sourire en entendant la jeune fille prononcer cette dernière phrase. Bien sûr, ce n'était plus un secret pour personne que le septième année avait jeté son dévolu sur la meilleure amie de son frère, mais c'était rare d'entendre Hermione énoncer ce fait. Elle qui était si pudique sur ses sentiments ordinairement...

―Je retire trente points à chacun et confisque tous vos produits, acheva-t-elle d'un ton sec.

Les jumeaux échangèrent un regard atterré, mais obtempérèrent néanmoins. Du moins, Fred obligea son frère à obéir, ne voulant pas passer une encore plus mauvaise soirée. Parce qu'il était certain qu'Hermione allait refusée de lui adresser la parole, pas tant qu'ils se seraient véritablement excusés.

Elle lui jeta un dernier regard dans lequel il lut à quel point elle était blessée de son comportement, avant de tourner les talons en direction du château, son butin en mains qu'elle allait s'empresser de donner à sa directrice de maison.

―Par ma barbe ! fit George une fois la cinquième année partie. Je ne savais pas qu'elle pouvait être encore plus terrifiante que Maman ! Bon courage pour retrouver ses bonnes grâces...

―Merci de ton soutien, grogna Fred sans détacher son regard de la jeune fille alors qu'elle s'éloignait à l'horizon.

[...]

Minerva McGonagall ne parut pas franchement étonnée lorsqu'Hermione débarqua dans son bureau durant la pause du midi, la boîte des jumeaux Weasley entre ses mains. Elle se contenta de soupirer en récupérant l'objet avant de remercier sa Préfète. Elle ne fit pas le moindre commentaire non plus en remarquant la lueur dans les prunelles de son élève, ayant parfaitement conscience des relations qu'elle entretenait avec un des jumeaux -comme toute l'école- et la laissa partir.

Hermione, qui ne s'était toujours pas calmée et qui ne se voyait pas du tout affronter le regard de ses amis lorsqu'ils apprendraient ce qu'elle avait fait -surtout Ron qui était friand des fabrications de ses frères- préféra trouvée refuge dans la Salle sur Demande, où au moins personne ne viendrait l'embêter.

―Je voudrais me retrouver dans le salon de la maison des Granger, à Londres, souffla-t-elle en faisant face au mur vierge du septième étage.

Pendant quelques jours après avoir mis la main sur l'organisation secrète menée par les élèves, Ombrage avait interdit l'accès à cette partie du couloir, craignant que d'autres adolescents téméraires aient dans l'idée de former leur propre groupe de résistance, demandant aux professeurs et au concierge de patrouiller régulièrement au cas où. Mais la surveillance avait cessé et désormais, plus personne ne mettait les pieds dans cette zone du château.

Hermione crut que la Salle sur Demande ne serait pas capable d'accéder à sa requête, et commença même à faire demi tour, lorsqu'une porte en verre rouge apparut soudainement, ressemblant fortement à celle de la maison de son enfance. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune fille, prit une grande inspiration avant d'abaisser la poignée.

Une odeur de bois et de cannelle monta aussitôt à ses narines, et en continuant d'avancer dans le petit corridor qui la conduisit là où elle voulait aller, elle en oublia complètement qu'elle se trouvait en fait à Poudlard, en Ecosse, et non pas dans cette maison londonienne qu'elle aimait tant.

Tout était parfaitement à sa place, comme dans ses souvenirs, et un bon feu s'était allumé dans la cheminée de pierre. Les cadres photos la représentant toute petite dans diverses situations étaient toujours alignés sur le contour de la cheminée, accompagnés de quelques bibelots que sa mère s'était amusée à dénicher dans les marchés aux puces. Deux grandes bibliothèques en bois encadraient le tout, et les ouvrages de Victor Hugo, William Shakespeare et Ian Flemming étaient aussi bien rangés que lorsque son père prenait le temps de nettoyer ses livres.

Le canapé en cuir marron que ses parents avaient eu en cadeau de mariage portait toujours cette éraflure qu'Hermione avait faite lorsqu'elle avait sept ans et qu'elle s'était amusée avec les petits soldat de plomb de grand-père Granger. La table basse en verre croulait encore sous les manuels scolaires de magie de la jeune fille qu'elle avait déposée pendant les vacances de la Toussaint.

Son cœur se serra lorsque son regard se posa sur une photographie récente, la représentant avec ses parents, prise dans le jardin du Terrier. Le cliché était inanimé, mais l'amour qui ressortait de ce trio était palpable et aucune magie au monde n'aurait pu le retranscrire aussi nettement.

―Vous me manquez, souffla-t-elle en fixant tour à tour le visage souriant de son père et de sa mère.

Hermione se laissa doucement tombée sur le canapé, la photo en main, ne pouvant décrocher son regard des deux personnes qu'elle avait aimée et qu'elle aimerait encore toute sa vie. De l'homme et de la femme grâce à qui elle avait vu le jour, grâce à qui elle était devenue la jeune fille qu'elle était aujourd'hui.

Le temps avait fait son œuvre, et bien qu'encore présente, la douleur s'était atténuée, ne devenant plus qu'un souvenir du passé, un instant qui s'était mélangé aux autres. Elle n'oublierait jamais, non cela ne serait pas possible et lui paraissait même inconcevable, mais elle vivrait avec. Comme elle le faisait depuis cinq mois. Comme elle avait appris.

Parfois, lorsqu'elle pensait à ses parents, se souvenant des plus beaux moments de son enfance, Hermione se surprenait à sourire et à rire. Se délectant d'instants passés ensemble, dans la joie et la bonne humeur, chez eux, au cours de leurs nombreux voyages, chez leur famille. L'amertume qu'elle avait pu ressentir s'était envolée, pour laisser la place à l'allégresse.

―Je ne sais pas comment j'ai réussi, mais je suis parvenue à remonter la pente, souffla-t-elle en serrant la photo contre elle. Tu serais fière de moi, maman. J'ai fais comme tu m'as toujours dis. Continuer de sourire même si à l'intérieur, ça fait terriblement mal.

Elle entendit presque le rire de sa mère résonnait à ses oreilles et n'eut aucun mal à l'imaginer assise près d'elle, l'écoutant d'une oreille attentive tout en repliant une pelote de laine que Pattenrond se serait amusé à emmêler.

―Heureusement que les Weasley et Harry étaient là pour m'aider, continua-t-elle avec un léger sourire en dépit de ses yeux embués. Ils ne m'ont jamais lâcher lorsque j'avais besoin d'eux. Ils ont été mon pilier, et ma force. Chacun d'eux, à leur manière. Mr et Mrs Weasley avec leur gentillesse et leur amour. Ron avec ses phrases maladroites, Ginny avec son amitié et sa bonne humeur, George et ses blagues. Harry et sa présence discrète. Et Fred...

Un sourire se dessina sur les lèvres de l'adolescente qui releva le cadre pour plonger son regard dans celui de son père.

―Je crois que tu l'aurais apprécié papa, dit-elle. Il n'a peut être pas toutes les qualités auxquelles tu aurais voulu qu'il réponde, mais il me rend heureuse. C'est lui qui a été le plus présent pour moi quand vous êtes partis. Il ne m'a jamais abandonné, même lorsque j'ai sombré inexorablement. Il a été ma lumière, ma bouée de sauvetage à travers les ténèbres. Grâce à lui j'ai découvert tellement de choses que je ne connaissais pas...

Hermione imagina sans peine la mine renfrognée de son père face à ses propos.

―Je l'aime. Et je crois qu'il m'aime aussi, même s'il ne me l'a jamais dit. Moi non plus, d'ailleurs, mais j'ai bien trop peur d'être la première à le dire. Je sais ce que tu me dirais maman, de prendre mon courage à deux mains et de prouver que les femmes d'aujourd'hui sont fortes et n'ont peur de rien mais... ce n'est pas aussi simple. Je ne suis pas aussi courageuse que toi.

La cloche sonna dans toute l'école, annonça la fin de la pause déjeuner. Hermione poussa un léger soupir avant de ranger le cadre à sa place, caressant du bout des doigts le petit ange de porcelaine préféré de sa mère.

―On se revoit bientôt, lança-t-elle en observant une dernière fois la photo de ses parents.

La porte en verre rouge était en train de se refermer derrière elle lorsque le bruit d'une course se fit entendre non loin d'elle. Elle crut qu'il s'agissait de Fred, venu se justifier après la dispute qu'ils venaient d'avoir. Et un instant, elle songea à s'éloigner le plus possible, vraiment pas prête à le voir, bien que le moment seule qu'elle venait de passer avait totalement apaisé sa colère. Pourtant, ce fut Ron et Harry qui débarquèrent au détour d'un couloir, le second avec la carte du Maraudeur en mains.

―Ah te voilà ! fit le rouquin, essoufflé. On t'a cherché partout après le repas !

―J'avais besoin d'être seule, dit-elle d'un ton évasif.

―Ouais, Fred nous a un peu expliqué, grogna Ron.

Hermione sentait bien qu'il lui en voulait un peu d'avoir mis fin au trafic de ses frères, mais par respect, il n'osait rien dire. A moins que la chose qui les ait poussé à venir la chercher ici ne fut plus importante.

―Est-ce que tout va bien ? demanda-t-elle face au silence de son autre ami.

Ron haussa des épaules et ils se retournèrent tous deux en direction d'Harry qui poussa un profond soupir avant de prendre le temps de répondre à la jeune fille.

―Cho est venue me parler ce midi, expliqua-t-il.

―T'agresser plutôt, fit ironiquement Ron.

―Si tu veux, concéda Harry. Quoi qu'il en soit, elle disait qu'elle avait quelque chose de très important à me dire mais elle voulait pas le faire devant tout le monde. Alors on est allé dans une salle de classe vide et elle m'a dit qu'Ombrage avait interrogé Marietta quelques heures avant de nous trouver avec les autres membres de l'AD.

―Et ? l'invita à poursuivre Hermione d'un ton pressé, sourcils froncés.

Harry échangea un regard grave avec Ron qui avait perdu tout sourire narquois avant de répondre.

―Ombrage avait mis du Veritaserum dans le thé de Marietta et l'a forcé à avouer tout ce qu'elle savait sur l'Armée de Dumbledore. Le nom des membres, notre lieu de rendez-vous et le contenu de nos séances.

―Quoi ? fit la jeune fille en écarquillant des yeux.

―C'est pour ça qu'on ne les a pas vu ces derniers jours, continua Harry. Marietta a tout avoué à Cho et elles avaient tellement hontes qu'elles ont eu peur de croiser qui que ce soit de l'AD.

―Merlin c'est ignoble !

―Mais c'est pas tout, ajouta Ron. Ginny a appris ce matin par McGonagall qu'Ombrage allait envoyé une lettre à tous les membres de l'AD pour leur punition.

―Quand ?

―Assez vite, dit Harry. Dans les jours à venir.

―Et comment va Marietta ? demanda Hermione.

Elle ne s'entendait pas particulièrement bien avec la Serdaigle, mais elle l'imaginait sans peine rongée par la culpabilité, et à ses yeux, c'était une raison suffisante pour ne pas lui en vouloir plus encore.

―Elle est dévastée. Apparemment, Ombrage a menacé de faire renvoyer sa mère du Ministère si elle parlait à qui que ce soit du Veritaserum.

―Elle n'a rien dit à un professeur ?

Les deux garçons secouèrent la tête en signe de négation.

―Alors c'est à nous de faire quelque chose, fit Hermione avec détermination, une lueur de défi dans le regard.

―Oui mais quoi ? fit Harry.

―Surtout maintenant que tu as confisqué toutes les créations des jumeaux, ajouta Ron d'un ton sévère.

Hermione lui jeta un regard noir avant d'avoir une idée, qu'elle jugea dans un premier temps en parfaite contradiction avec ses agissements du matin. Puis, elle réalisa que c'était la seule chose qu'ils pourraient faire sans être remarqués. Du moins, personne ne serait accusé directement et en même temps, Marietta serait vengée de l'humiliation qu'elle avait subi.

―Où sont les jumeaux ? demanda-t-elle d'un ton pressant en se mettant en route.

―Pourquoi ? demanda Ron.

―Je viens d'avoir une idée et j'ai besoin d'eux, dit-elle.

―Dans la salle commune je crois, répondit Harry.

Ils durent presque courir après elle et ce fut telle une furie qu'elle débarqua dans l'antre des Gryffondor, ne tenant pas compte des marmonnements de la Grosse Dame qui avait eu très peur en voyant les trois adolescents débouler devant elle, lui criant presque le mot de passe aux oreilles.

Hermione n'eut aucun mal à repérer les jumeaux, et s'approcha à grands pas vers eux, attirant les regards de tous les septième année alentour, certains venimeux, certains amusés, d'autres agacés.

―Hermione ! firent les jumeaux d'une même voix tout en sursautant, comme si elle venait de les prendre sur le fait accompli.

La jeune fille s'efforça de ne pas croiser le regard de Fred, ne sachant pas encore si elle lui en voulait toujours ou non, et se concentra sur George qui se ratatina sur place en croisant le regard de l'adolescente.

―Promis, on a rien vendu ! fit-il avec empressement.

―Tant mieux, parce que je vais avoir besoin de toutes vos inventions, répondit-elle.

―Hein ? firent les jumeaux.

Alors là, c'était à ne plus rien comprendre ! Un instant, la Préfète leur hurlait dessus parce qu'ils essayaient de donner un coup de mains à des camarades en détresse, et l'instant d'après, elle demandait leur service. Avait-elle pris un coup sur la tête ? Les deux septième année échangèrent un regard perdu avant de se retourner comme un seul homme vers la jeune fille.

―Pourquoi ? demanda Fred.

―Parce qu'il est grand temps que Dolores Ombrage apprenne que sa personne est nullement désirée à Poudlard, déclara froidement Hermione.


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