LA LOUTRE ET LE RENARD [termi...

By HeilenBlack

204K 11.6K 3.6K

[FREMIONE - terminée] Quand tout semble perdu, et que la noirceur s'abat dans son cœur, il arrive. Pour illum... More

[PROLOGUE - PARTIE 1] Les lignes de l'avenir.
I - Les ailes du phénix.
II - L'elfe et le héro.
III - La déchéance de la magie.
IV - L'envol de la colombe.
V - L'armée de Dumbledore.
VI - Les confrontations de la reine.
VII - Les mots du prince.
VIII - Le silence des larmes.
IX - Le dernier salut.
X - Le venin de la guêpe.
XI - L'ultime au revoir.
XII - La Salle sur Demande.
XIII - L'Alliance.
XIV - Le frère du géant.
XV - Histoires d'une vie.
XVI - Rêves sans douceurs.
XVII - L'amertume de Noël.
XVIII - Les craintes de la loutre.
XIX - La force des mots.
XX - Les évadés.
XIX - Une Saint-Valentin à Poudlard.
XXII - Weasley & Weasley.
[CHAPITRE 23] Changements imprévus.
[CHAPITRE 25] La reine fourbe.
[CHAPITRE 26] Révolte multicolore.
[CHAPITRE 27] Souvenirs de Rogue.
[CHAPITRE 28] Et après ?
[CHAPITRE 29] Ensemble.
[CHAPITRE 30] Molly Weasley, le tyran.
[CHAPITRE 31] BUSE.
[CHAPITRE 32] Département des Mystères.
[CHAPITRE 33] Juste un au revoir...
[PROLOGUE - PARTIE 2] Tout le monde.
[CHAPITRE 1] Soirée d'été.
[CHAPITRE 2] Slughorn et Amortentia.
[CHAPITRE 3] Rencontre nocturne.
[CHAPITRE 4] Mépris et secrets.
[CHAPITRE 5] Club de Slug.
[CHAPITRE 6] Visite surprise.
[CHAPITRE 7] Découvertes.
[CHAPITRE 8] L'anniversaire.
[CHAPITRE 9] Le collier ensorcelé.
[CHAPITRE 10] Les orphelins.
[CHAPITRE 11] La méthode Slughorn.
[CHAPITRE 12] Philtre d'amour.
[CHAPITRE 13] Noël glacial.
[CHAPITRE 14] Se souvenir.
[CHAPITRE 15] Le sauvetage du Serpent.
[CHAPITRE 16] Le frère mal-aimé.
[CHAPITRE 17] Silence douloureux.
[CHAPITRE 18] Le souvenir.
[CHAPITRE 19] Demande surprise.
[CHAPITRE 20] Mauvais match.
[CHAPITRE 21] Dernière leçon.
[CHAPITRE 22] La chute éternelle...
[CHAPITRE 23] Apprendre à aimer.
[PROLOGUE - PARTIE 3] La guerre.
[CHAPITRE 1] Le mariage.
[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...
[CHAPITRE 3] Les indésirables.
[CHAPITRE 4] Désartibulé.
[CHAPITRE 5] Nuits à la belle étoile.
[CHAPITRE 6] Déchirure.
[CHAPITRE 7] Godric's Hollow.
[CHAPITRE 8] Les doutes.
[CHAPITRE 9] L'épée et le Horcruxe.
[CHAPITRE 10] Potterveille.
[CHAPITRE 11] Prunes dirigeables.
[CHAPITRE 12] Si près et si loin...
[CHAPITRE 13] Désespoir...
[CHAPITRE 14] L'elfe libre.
[CHAPITRE 15] Le dragon mal aimé...
[CHAPITRE 16] Le retour.
[CHAPITRE 17] L'ultime combat.
[CHAPITRE 18] La MORT...
[EPILOGUE FINAL] La Loutre et le Renard, puissions-nous nous retrouver...
REMERCIEMENTS.
[BONUS] Dix ans.
[BONUS n°2] Hermione Cassiopée Weasley.
[BONUS n°3] Mon cher amour...
[BONUS n°4] Mon âme-sœur.
[BONUS n°5] Toi et moi.
et si...
[Bonus n°6] Tout est brisé...
[Bonus «et si...»]

[CHAPITRE 24] Sérum de vérité.

2.5K 149 34
By HeilenBlack


Cela n'aurait pas du se passer comme ça. Ils n'auraient pas dû être entrain de courir dans les couloirs obscures du château pour échapper à la Brigade Inquisitoriale, qui, avait fini par découvrir l'existence de l'Armée de Dumbledore. Mais plus mystérieux encore, l'emplacement de leurs réunions secrètes.

Ils étaient entrain de s'entraîner sur le sortilège d'attraction lorsque les premières secousses s'étaient faites ressentir, interrompant brusquement tous les combats de la Salle sur Demande. Plusieurs élèves avaient échangés des regards intrigués, pensant que ce n'était pas grand chose. La plupart d'entre eux étaient retournés à leurs exercices lorsque la salle avait tremblée une seconde fois.

Avec plus de violence.

Hermione sentit la main de Fred se glisser dans la sienne alors qu'elle déambulait dans toute la pièce, cherchant Harry du regard, ne le trouvant qu'au bout de la troisième secousse, se rapprochant du mur où se trouvait normalement la porte dérobée donnant accès à la Salle sur Demande, Ron à ses côtés, le visage blême d'inquiétude.

―Harry ! s'exclama-t-elle.

Ses deux meilleurs amis se retournèrent vers elle, les traits tirés, et il ne lui en fallut pas plus pour comprendre que l'inévitable venait de se produire. Pourtant, ils avaient été si méticuleux ! Prenant toutes les précautions nécessaires pour ne pas être découvert, usant de tous les stratagèmes inimaginables pour que Dolores Ombrage ne découvre jamais l'existence de leur organisation secrète et illégale.

Et pourtant, cela venait d'arriver.

―Il faut faire partir tout le monde ! chuchota-t-elle pour que seuls ses amis entendent.

―Qui dit que d'autres ne nous attendent pas dans tous les couloirs ? fit Ron d'une voix tremblante.

―Oui mais on ne peut pas prendre le risque de tous se faire prendre ! insista Hermione d'une voix pressée.

―On pourrait envoyer quelqu'un en éclaireur, proposa Fred.

―Tu pourrais te faire attraper ! rétorqua Hermione qui avait bien senti que le garçon allait se porter volontaire pour cette mission.

―Il vaut mieux une personne que trente non ? commenta Ginny qui s'était approchée.

La Préfète se retint difficilement de jeter un regard noir à son amie, qui se contenta de hausser des épaules, comme indifférente à la colère de son aînée. Mais ne se rendaient-ils donc pas compte que c'était dangereux de faire sortir un élève seul dans les couloirs, alors que la Brigade Inquisitoriale devait certainement être entrain de patrouiller partout pour les attraper. Sans personne pour le défendre, Fred risquait de vite se faire repérer, même s'il connaissait le château comme sa poche.

―Je pourrai aller avec lui, annonça George qui avait également rejoint le petit groupe.

Une nouvelle secousse donna raison aux propos des jumeaux, et Harry, silencieux jusque-là, acquiesça, précisant qu'il valait mieux courir le risque de se faire prendre en essayant de fuir plutôt que de rester là à attendre de se faire passer les menottes autour des poignets.

Hermione essaya bien de leur faire remarquer que cette idée n'était pas bonne, mais pour une fois, personne ne tint compte de son avis, et elle pesta intérieurement contre la négligence de ses amis.

―On fera vite, promit George.

La jeune fille sentit une main s'enrouler autour de son poignet, la forçant à s'éloigner de quelques pas de leur groupe d'amis, et elle ne chercha pas à protester. Elle savait que, de quelle que façon que ce soit, Fred obtiendrait gain de cause. Elle se laissa donc faire en silence, et poussa un soupir lorsqu'il lui fit face, un rictus amusé au coin des lèvres.

―Relaxe ! souffla-t-il avec un léger rire dans la voix. George et moi sommes des pros de l'évasion !

S'il croyait que cela allait la détendre, il se mettait la baguette dans l'œil ! Furibonde, elle lui jeta un regard noir face auquel il resta parfaitement de marbre.

―Allez, continua-t-il avec un amusement difficilement dissimulé. Souris. Ce n'est rien du tout.

―Rien du tout ? pesta-t-elle en s'efforçant de ne pas trop élever la voix pour ne pas attirer l'attention sur eux. Est-ce que tu es entrain de te fiche de moi ?

―Pas du tout, protesta-t-il vivement.

Mais la lueur dans ses yeux et ses lèvres qui ne cessaient de s'étirées en un sourire blagueur prouvaient le contraire.

―Tu es le pire des idiots ! soupira-t-elle.

Fred éclata franchement de rire en faisant glisser ses mains le long des bras d'Hermione qui se sentit frissonner à ce contact, ce qu'elle eut bien du mal à cacher au rouquin qui sourit grandement avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

―Oui, mais c'est pour ça que tu m'adores, murmura-t-il contre sa bouche.

Une cinquième secousse, plus forte que les précédentes, les sépara, et George s'approcha d'eux en courant, estimant qu'il était de mettre en place l'opération de sauvetage.

―Je vais vite revenir, promit Fred en embrassant une dernière fois Hermione.

―Tu as intérêt oui ! gronda-t-elle.

Elle s'écarta du mur contre lequel elle était appuyée pour les laisser passer, ne s'étonnant pas de voir une petite porte en bois se matérialiser. Elle croisa une dernière fois le regard de encouragent Fred avant qu'il ne passe la porte, suivit de près par son jumeau. Elle ne vit qu'une petite partie du couloir, qui par chance, était dépourvue du moindre individu.

C'est bon signe, tenta-t-elle de se rassurer en rejoignant ses amis de nouveau, refusant de rester dans son coin à s'inquiéter. Ils n'avaient pas bougés depuis ces trois dernières minutes, continuant de fixer avec angoisse le mur dans lequel apparaissait généralement la porte donnant accès à la Salle sur Demande.

―Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda Ron en voyant la Préfète revenir. Il faudrait peut être prévenir les autres.

Un regard par-dessus son épaule désigna le reste de leurs camarades qui avaient finalement cessés tout entraînement, comprenant que quelque chose n'allait pas. Et à en juger par la mine fermée d'Harry et ses amis, c'était vraiment grave. Le départ précipité des jumeaux ne présageaient rien de bon non plus.

―Ron a raison, souffla Hermione à l'intention du brun. Si Fred et George arrivent à trouver une voie dégagée pour partir, alors il faut que tout le monde se tienne prêt.

Harry acquiesça avec un soupir avant de faire face à leurs camarades. Il avait espérer ne jamais se retrouver dans cette situation, se persuadant que la fin d'année approchant, ils auraient toutes leurs chances pour ne pas se faire remarquer. Mais c'était sans compter sur Dolores Ombrage et sa haine envers lui et les propos qu'il tenait sur le retour de Voldemort, auquel peu de personnes croyaient.

Hormis les adolescents lui faisant face en cet instant, et il songea qu'il n'aurait pas été juste de sa part de les laisser se débrouiller seuls face à la Brigade Inquisitoriale. Hermione avait raison, ils allaient devoir se tenir prêt pour le retour des jumeaux, qui, il espérait, ne se feraient pas prendre. Pour l'instant, ils étaient leur seule chance pour échapper à Malefoy et ses sbires.

―Je ne vais pas essayer de vous rassurer en vous disant que ces secousses ne sont rien, puisque nous savons tous que c'est faux, avoua Harry. Je ne sais pas comment, mais j'espère bien le découvrir un jour, pourtant, je crois -non je suis certain- qu'Ombrage et sa Brigade Inquisitoriale ont découverts l'existence de l'AD et qu'ils sont en ce moment même entrain d'essayer de forcer le passage pour entrer ici.

Le silence se fit pendant quelques secondes, les élèves échangeant des regards atterrés avec leurs amis, avant de faire face de nouveaux au trio, dans un brouhaha de contestations qu'Hermione s'empressa de taire en jetant un sortilège de mutisme à chacun.

―Ce n'est pas le moment de poser des questions, fit-elle sèchement avant de les libérer de leur silence. Fred et George sont partis en éclaireur pour trouver un passage qui nous permettrait de rejoindre nos salles communes sans se faire attraper. Alors il faut que tout le monde se tienne prêt.

Personne n'osa vraiment protester les paroles de la Gryffondor, si ce n'est quelques regards noirs de la part de Zacharias Smith, un élève de Poufsouffle qui avait par-dessus tout horreur qu'on lui dicte sa conduite, et tout le monde se positionna près du mur par lequel s'étaient échappés les jumeaux.

Après ça, il fallut attendre. Longtemps. Durant de nombreuses minutes, qui mirent à mal les nerfs des élèves ; les secousses devenant de plus en plus rapprochées. Une fissure était même apparue sur des miroirs constituant le mur, et à présent, chacun pouvait observer son reflet à moitié craquelé.

Hermione, elle, commençait à se demander s'il n'était pas arrivé quelque chose aux jumeaux. Ils avaient beau être les plus aptes à échapper à toutes les situations, connaissant le château sur le bout des doigts, il n'en restait pas moins que les probabilités pour qu'ils se fassent attrapés étaient élevées. Surtout, vu le nombre d'élèves qui avaient rejoint la Brigade Inquisitoriale ces dernières semaines, estimant de leur devoir de maintenir l'ordre au sein de l'école aux côtés d'Ombrage et de Malefoy.

Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de penser ainsi. De façon aussi défaitiste. Elle ne pouvait pas se le permettre. Son inquiétude pour Fred était déjà assez importante, et si elle commençait à l'imaginer tombant sur Ombrage ou l'un de ses acolytes, alors ce serait bien pire. Beaucoup plus.

Au bout de ce qui leur sembla être à tous une éternité, ponctuée de secousses de plus en plus violentes, la petite porte en bois contre laquelle ils s'étaient réfugiés, s'ouvrit brusquement, et le regard perdu des jumeaux Weasley se posa sur eux. Hermione soupira en fermant les yeux un quart de seconde, avant de les rouvrir, sentant la main de Fred glisser dans la sienne.

―Vous nous attendiez ? s'exclama George en esquissant un petit sourire narquois.

―Ce n'est pas le moment de faire le malin, Weasley ! le tança sévèrement Angelina en le fusillant du regard.

―Alors ? s'empressa de demander Ginny en voyant que son frère allait répliquer.

―Le couloir ouest est dégagé, annonça joyeusement Fred, visiblement amusé de voir son jumeau se faire remettre à sa place par sa petite-amie. Je pense que si on fait plusieurs petits groupes, on a moins de chance de se faire repérer.

―Ombrage a envoyé une majeure partie de la Brigade devant la Salle sur Demande, ajouta George d'un ton revêche.

―D'accord, allons-y, acquiesça Harry.

Les élèves échangèrent un dernier regard avant d'obéir, et durant plusieurs minutes, Hermione observa ses camarades quittés un à un la pièce, offrant des paroles d'excuse à Harry ou de simples regards désolés. Tous avaient pleinement réalisés que l'Armée de Dumbledore aurait peu de chance de pouvoir se réunir un jour de nouveau, et ils en étaient tous attristés.

―Vraiment désolé, Harry, commenta Dean en partant avec le dernier groupe.

Ce ne fut qu'une fois qu'il ne resta que les Weasley, Hermione et lui dans la pièce, que le garçon s'autorisa à soupirer de mécontentement, tentant tant bien que mal d'endiguer la vague de haine qui croissait en lui contre Dolores Ombrage, même s'il avait conscience que le commanditaire de toute cette affaire n'était autre que le ministre lui-même.

―Allons-y, fit Ginny.

Hermione jeta un ultime regard à la Salle sur Demande avant de suivre ses amis dans les couloirs déserts. Les rayons de la lune perçaient à travers les immenses fenêtres du septième étage, leur offrant de la lumière pour éclairer leur chemin sans qu'ils aient besoin d'utiliser leur baguette, au risque de se faire repérer plus facilement. Et elle pensait même qu'ils avaient échappés au pire lorsqu'ils franchirent le dernier croisement menant au couloir de leur salle commune avant d'entendre des bruits de pas précipités dans son dos.

Elle se figea brusquement, obligeant Fred à s'arrêter aussi à cause de leurs mains liées. Elle croisa son regard étonné avant d'entendre la voix de Dolores Ombrage rompre le silence du couloir, qui lui parut bien plus glacial qu'à l'ordinaire.

―Potter et sa troupe, grinça-t-elle avec une satisfaction évidente. Dans les couloirs bien après le couvre-feu et essayant d'échapper à la Brigade Inquisitoriale. Laissez-moi vous dire les enfants, que ce soir, vous risquez tous très gros.

[...]

Il ne fallut qu'une journée pour que toute l'école apprenne les exploits de la Brigade Inquisitoriale ; Ombrage n'empêchant pas ses membres de se vanter auprès de leurs camarades de maison. Et de fil en aiguille, cela parvint également aux oreilles des professeurs. La colère du professeur McGonagall ne fut cependant rien comparée à celle d'Albus Dumbledore, qui dut faire face au Ministre de la magie et à sa cour.

Harry, qui avait été envoyé dans le bureau directorial par Ombrage qu'elle accusait d'être le responsable de cette organisation secrète et illégale, raconta dans les moindres détails ce qu'il s'était passé dans le bureau du directeur à Ron et Hermione. De la dispute entre Dumbledore et Fudge, des aveux fait par Marietta sous l'effet du Veritaserum, à la présence de Percy Weasley.

A la fuite d'Albus Dumbledore.

Hermione avait encore du mal à croire que le directeur ait pu les abandonner de façon aussi lâche, même s'il avait pris sur lui de prendre l'entière responsabilité de la création de l'AD, alors qu'il n'en avait jamais entendu parler. Du moins, était-ce ce qu'elle croyait. Et même s'il avait agi ainsi pour éviter de lourdes punitions à ses élèves, la jeune fille avait encore du mal à croire qu'il soit parti.

Comme ça. Sans rien dire. Laissant sa place et son bureau à Dolores Ombrage, que le ministre s'était empressé de nommer directrice suite à la disparition de Dumbledore, prenant sa fuite pour un aveu de culpabilité.

Depuis, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il adviendrait de l'école. La Grande Inquisitrice avait obtenu ce qu'elle désirait tant : destituer Albus Dumbledore de sa place et prendre son siège de directeur. De nouveaux décrets avaient aussitôt été mis en place, pour rappeler que la nouvelle directrice était la seule à détenir les pleins pouvoirs et le commandement du château. Chaque décision importante devait lui être confiée, et elle seule pouvait en donner l'accord ou non.

Un silence de plomb régnait dans la salle commune des Gryffondor. L'annonce n'avait, mais alors vraiment pas, été bien prise par les lions, et ceux ayant appartenus à l'AD pestaient encore silencieusement contre Ombrage, qu'ils tenaient pour seule responsable de tous leurs problèmes. L'idée même de s'en prendre à elle avait germée dans l'esprit de plusieurs élèves, il suffisait de remarquer l'air conspirateur sur leur visage pour le comprendre.

Le même air qu'affichaient en ce moment même les jumeaux Weasley. Une expression qu'Hermione avait appris à craindre au fil des années. Surtout maintenant qu'elle avait connaissance de leur grand et épique projet. Un projet qu'ils gardaient aussi secret que possible, sauf envers les personnes en qui ils avaient le plus confiance, et souvent, Hermione avait du mal à croire qu'elle faisait dorénavant partie de cette catégorie.

Durant plusieurs minutes, elle hésita à s'approcher d'eux, craignant qu'en la voyant arrivée, ils se taisent brusquement et qu'elle ne puisse rien apprendre de nouveau sur leurs agissements secrets. Même si Fred avait finalement consenti à lui avouer les conséquences qui découleraient de leur idée génialissime -comme ils s'amusaient à la qualifiée, pas elle- elle le soupçonnait néanmoins de ne rien lui révéler sur le contenu exact de leur projet pour qu'elle ne courre pas les dénoncer sur le champ au professeur McGonagall.

Bien sûr, cette idée lui avait plusieurs fois traverser l'esprit après leur discussion, mais son bon sens lui rappelait que ce serait malhonnête envers son petit-ami. S'il lui avait parlé, c'était qu'il lui faisait confiance, George aussi, et elle ne pouvait pas se permettre de les trahir ainsi. Ce ne serait certainement pas digne de la Gryffondor qu'elle était.

Hermione prit une grande inspiration avant de refermer doucement son manuel de Métamorphose et s'approcha d'un air nonchalant des deux garçons ayant pris place sur un des canapés rouge de la salle commune, l'autre étant occupé par un groupe d'élèves de première année.

Un sourire illumina immédiatement le visage de Fred lorsqu'il releva la tête en l'entendant approcher, et contrairement à ce qu'elle pensait, il ne s'empressa de ranger les parchemins et croquis qu'elle avait un jour découvert, le soir où ils lui avaient fait part de leur plan.

―Attention, voilà la Préfète ! plaisanta George en lui offrant un sourire goguenard.

―Hilarant, fit-elle en levant les yeux au ciel. Vraiment hilarant.

Elle fit mine de ne pas voir le regard amusé qu'échangèrent les jumeaux avant que Fred ne tapote doucement la place libre à ses côtés sur le sofa et Hermione s'y installa sans hésiter, essayant de décrypter les dessins faits par les garçons sur les parchemins qu'ils avaient en mains, sans beaucoup de succès. Leur talent artistique laissait vraiment à désirer.

―Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-elle.

Elle avait essayé d'adopter un ton détaché, comme si elle ne savait rien de ce qu'ils mijotaient réellement, mais aucun des deux garçons ne se laissa prendre et ils échangèrent un regard amusé avant de partir dans un grand fou rire qui attira l'attention de quelques élèves sur eux. Vexée, Hermione croisa les bras et détourna la tête, laissant son regard se perdre au de-là de la fenêtre de la salle commune, lui offrant le spectacle de la lune éclairant une partie du parc.

―Non, Hermione, nous ne te dirons rien de plus sur... ce que tu sais, fit George après s'être calmé.

―Pourquoi ? s'insurgea-t-elle. J'ai promis de ne rien dire, et je tiens mes promesses, leur rappela-t-elle sèchement.

Elle fit mine de ne pas sentir le regard de Fred posé sur elle et se contenta d'observer George à la place. Elle savait parfaitement que si elle se tournait vers le deuxième rouquin, il allait tout faire pour détourner son attention et lui faire changer de sujet.

―Là n'est pas la question, répondit George, apparemment très amusé de la situation. Nous ne voulons pas gâcher la surprise, c'est tout.

―Une surprise, tu parles ! marmonna-t-elle en le fusillant du regard.

Le garçon échangea un nouveau regard avec son frère, avant de s'éclipser rapidement, se rapprochant de la table où Angelina et Alicia étaient entrain d'étudier.

―Tu es bien trop obstinée pour ton bien, rit doucement Fred en lui prenant la main.

Hermione soupira plus bruyamment pour toute réponse avant de laisser tomber sa tête contre le dossier du canapé, observant du coin de l'œil l'expression amusée qu'arborait le garçon. Il avait les yeux rivés sur elle, observant chacune de ses réactions avec une joie palpable que la jeune fille trouvait très souvent agaçante.

―Arrête de me regarder avec cet air-là, grogna-t-elle.

―Avec quel air ? plaisanta Fred.

―Celui qui dit que tu te moques de moi.

―Jamais de la vie !

Il écarquilla des yeux et prit une expression faussement indignée qui arracha un sourire à Hermione, bien qu'elle essayait de toutes ses forces de paraître en colère. Ne pas savoir était une chose qu'elle détestait plus que tout au monde. Et Fred le savait pertinemment. Et il aimait beaucoup en jouer.

―Je ne suis pas idiote, tu sais, lui fit-elle remarquer.

―Comment pourrais-je oublier que tu es la Miss-Je-Sais-Tout la plus jolie et intelligente de l'école ? commenta le rouquin en arquant un sourcil.

La jeune fille rougit en l'entendant la complimentée, et cette fois-ci, ce fut de gêne qu'elle détourna le regard, mais la main de Fred se glissa délicatement sous son menton, la forçant à orienter son visage dans sa direction.

―D'accord, j'avoue que je me suis un peu moqué de toi, souffla-t-il avec un sourire charmeur. Mais j'adore te voir te mettre en colère.

―Un peu ? répéta-t-elle.

―Beaucoup, concéda-t-il, toujours avec le sourire.

Hermione soupira, tout en se demandant s'il lui serait un jour possible d'être vraiment en colère contre Fred Weasley. A chaque fois qu'une dispute éclatée entre eux, elle croyait et voulait lui faire croire qu'elle ne lui pardonnerait pas facilement, mais, étrangement, il trouvait toujours le mot pour qu'elle change d'avis. Le geste. Le regard adéquat pour la faire fondre et retomber dans ses bras. Elle ne lui avait jamais fait remarquer ça, pourtant, au fond, elle se doutait qu'il le savait déjà.

―Tu m'énerves, soupira-t-elle en laissant mollement tomber sa tête sur l'épaule du garçon.

―Je sais, dit-il simplement.

Durant de longues minutes, aucun des deux ne prononça le moindre mot, et l'arrivée de Harry et Ron les fit sursauter. Si le premier se contente d'esquisser un sourire timide et amusé à la fois, ce ne fut pas le cas du second qui ne se priva pas une seule seconde pour se moquer d'eux, prenant un malin plaisir de se venger des humiliations subies pas ses frères.

―On va manger ? proposa le brun à sa meilleure amie lorsque Fred ne put s'empêcher de répondre à son cadet.

Hermione acquiesça en levant les yeux au ciel, et suivit le garçon hors de la pièce, Fred et Ron toujours plongés dans leur joute verbale sur les talons. Ils furent vite rattrapés par George, qui dépassa ses deux frères avec une expression joyeuse, sans pour autant prendre la peine de se mêler à leur conversation, ce que la jeune fille trouva très étrange.

Peut être plus l'air malicieux qu'il affichait.

―Quoi ? rit le garçon en constatant que le regard de la lionne était rivé sur lui. Non, je ne suis pas Fred.

―Je sais, fit-elle en détournant le regard.

Par chance, ils arrivèrent devant les hautes portes en or de la Grande Salle et George n'insista pas, se contentant de se laisser tomber aux côtés de Lee, déjà entrain de dîner avec quelques sixième année.

―Cho n'est pas là, lança tout à coup Harry alors que Ron - le visage cramoisi - et Fred prenaient place à leurs côtés.

Hermione jeta un regard étonné à son meilleur ami avant de se pencher pour observer du côté de la table des Serdaigle. Et en effet, la jeune fille ne s'y trouvait pas. Pas plus que son amie Marietta.

―Elles sont peut être en retard, supposa-t-elle en fronçant les sourcils.

―Elles n'étaient pas là à midi non plus, insista le Survivant d'une drôle de voix.

―Je ne vois pas en quoi c'est inquiétant, commenta Ron.

Mais Hermione, elle, commençait à comprendre le malaise du garçon. Et Merlin savait combien elle aurait voulu se tromper en cet instant. Son visage perdit de ses couleurs, sous le regard inquiet de Fred qui fronça les sourcils à son tour. Lui aussi avait une petite idée derrière la tête, mais il préférait se taire pour ne pas augmenter l'angoisse de son ami. Car après tout, il n'était sûr de rien. Et il ne voulait pas mettre Harry dans le pétrin.

La jeune fille ne prononça pas la moindre hypothèse à haute voix, et se contenta de ruminer ses pensées en silence, ne picorant qu'occasionnellement dans son assiette, bien trop perturbée par ses réflexions. Son regard rencontra celui illuminé de Dolores Ombrage - bien qu'elle fut certaine que la nouvelle directrice ne l'ait pas vu - et la bile lui remonta le long de la gorge, lui coupant brusquement l'appétit.

Non... pensa-t-elle avec effroi. Ombrage n'aurait quand même pas fait ça... Elle la savait sadique et contre les méthodes traditionnelles, mais là, cela atteignait un sommet différent. C'était bien un cran au-dessus de l'attitude qu'elle avait adoptée tout au long de l'année. Un frisson d'horreur parcourut l'échine d'Hermione qui jeta un nouveau regard à la table des Serdaigle, comme espérant y voir Cho et son amie, riant aux éclats comme elles avaient l'habitude de le faire.

―Hermione ? l'appela la voix d'Harry, lui arrachant un violent sursaut de surprise.

―Oui ? fit-elle en se forçant à détourner le regard pour croiser les prunelles inquiètes du garçon.

―Est-ce que ça va ? demanda-t-il. Tu es devenue toute pâle.

La jeune fille croisa le regard de Fred et vit à quel point il était inquiet. D'un sourire, elle le rassura, avant de prendre la peine de répondre à son ami, assurant que tout allait bien.

Alors que ce n'était pas le cas.

Sauf que cette fois, ce n'était pas elle qui serait affecter. Ce serait Harry. Et elle appréhendait de le voir apprendre la vérité.

Car Hermione était certaine que l'absence de Cho et Marietta était due à Dolores Ombrage. Et que cela avait avoir avec la découverte au grand jour de l'Armée de Dumbledore.


Continue Reading

You'll Also Like

676K 27.5K 48
Malfoy était insupportable, arrogant, agaçant, hautain. Cédric était beau, gentil, attentionné et doux. Alors pourquoi la question se posait? En pl...
751K 26.9K 105
Voici quelques imagines et préférences sur Harry Potter. Si vous voulez une certaine préférence ou imagine, ou que je rajoute un personnage, je vous...
4M 266K 90
J'étais le prince héritier du trône d'Oman. Accusé à tort, on a fait de moi le traître de la couronne. Je suis resté enfermé sept années dans l'ombr...
261K 10K 61
Après 7 années à Poudlard, sans répit face au mage noir, Alyson revient à Forks pour oublier les blessures du passé et avoir enfin une paisible, mais...