LA LOUTRE ET LE RENARD [termi...

By HeilenBlack

202K 11.5K 3.6K

[FREMIONE - terminée] Quand tout semble perdu, et que la noirceur s'abat dans son cœur, il arrive. Pour illum... More

[PROLOGUE - PARTIE 1] Les lignes de l'avenir.
I - Les ailes du phénix.
II - L'elfe et le héro.
III - La déchéance de la magie.
IV - L'envol de la colombe.
V - L'armée de Dumbledore.
VI - Les confrontations de la reine.
VII - Les mots du prince.
VIII - Le silence des larmes.
IX - Le dernier salut.
X - Le venin de la guêpe.
XI - L'ultime au revoir.
XII - La Salle sur Demande.
XIII - L'Alliance.
XIV - Le frère du géant.
XV - Histoires d'une vie.
XVI - Rêves sans douceurs.
XVII - L'amertume de Noël.
XVIII - Les craintes de la loutre.
XIX - La force des mots.
XX - Les évadés.
XIX - Une Saint-Valentin à Poudlard.
[CHAPITRE 23] Changements imprévus.
[CHAPITRE 24] Sérum de vérité.
[CHAPITRE 25] La reine fourbe.
[CHAPITRE 26] Révolte multicolore.
[CHAPITRE 27] Souvenirs de Rogue.
[CHAPITRE 28] Et après ?
[CHAPITRE 29] Ensemble.
[CHAPITRE 30] Molly Weasley, le tyran.
[CHAPITRE 31] BUSE.
[CHAPITRE 32] Département des Mystères.
[CHAPITRE 33] Juste un au revoir...
[PROLOGUE - PARTIE 2] Tout le monde.
[CHAPITRE 1] Soirée d'été.
[CHAPITRE 2] Slughorn et Amortentia.
[CHAPITRE 3] Rencontre nocturne.
[CHAPITRE 4] Mépris et secrets.
[CHAPITRE 5] Club de Slug.
[CHAPITRE 6] Visite surprise.
[CHAPITRE 7] Découvertes.
[CHAPITRE 8] L'anniversaire.
[CHAPITRE 9] Le collier ensorcelé.
[CHAPITRE 10] Les orphelins.
[CHAPITRE 11] La méthode Slughorn.
[CHAPITRE 12] Philtre d'amour.
[CHAPITRE 13] Noël glacial.
[CHAPITRE 14] Se souvenir.
[CHAPITRE 15] Le sauvetage du Serpent.
[CHAPITRE 16] Le frère mal-aimé.
[CHAPITRE 17] Silence douloureux.
[CHAPITRE 18] Le souvenir.
[CHAPITRE 19] Demande surprise.
[CHAPITRE 20] Mauvais match.
[CHAPITRE 21] Dernière leçon.
[CHAPITRE 22] La chute éternelle...
[CHAPITRE 23] Apprendre à aimer.
[PROLOGUE - PARTIE 3] La guerre.
[CHAPITRE 1] Le mariage.
[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...
[CHAPITRE 3] Les indésirables.
[CHAPITRE 4] Désartibulé.
[CHAPITRE 5] Nuits à la belle étoile.
[CHAPITRE 6] Déchirure.
[CHAPITRE 7] Godric's Hollow.
[CHAPITRE 8] Les doutes.
[CHAPITRE 9] L'épée et le Horcruxe.
[CHAPITRE 10] Potterveille.
[CHAPITRE 11] Prunes dirigeables.
[CHAPITRE 12] Si près et si loin...
[CHAPITRE 13] Désespoir...
[CHAPITRE 14] L'elfe libre.
[CHAPITRE 15] Le dragon mal aimé...
[CHAPITRE 16] Le retour.
[CHAPITRE 17] L'ultime combat.
[CHAPITRE 18] La MORT...
[EPILOGUE FINAL] La Loutre et le Renard, puissions-nous nous retrouver...
REMERCIEMENTS.
[BONUS] Dix ans.
[BONUS n°2] Hermione Cassiopée Weasley.
[BONUS n°3] Mon cher amour...
[BONUS n°4] Mon âme-sœur.
[BONUS n°5] Toi et moi.
et si...
[Bonus n°6] Tout est brisé...

XXII - Weasley & Weasley.

3.2K 162 32
By HeilenBlack


―Je pense toujours que c'était une mauvaise idée, grimaça Harry en apercevant les premiers hiboux.

Les volatiles entrèrent dans la Grande Salle par les alcôves prévues à cet effet, et les premières lettres tombèrent sur les tables dans un léger bruit, tirant des sourires, des grimaces ou de simples haussements d'épaules de la part de leurs propriétaires.

Une certaine tension régnait à la table de Gryffondor, cependant, et les élèves recevant des paquets se précipitèrent pour savoir si un exemplaire de la Gazette ne se trouvait pas dans leurs missives. Ou même un exemplaire du Chicaneur, journal tenu par le père de Luna, Xenophilius Lovegood.

―Tu me rends nerveuse, souffla Hermione en jetant un regard à son meilleur ami, qui scrutait le ciel avec angoisse.

La Préfète l'imita et constata que les nuages noirs avaient été remplacés par des rayons de soleil promettant une journée bien plus agréable que celles que le château avait connues ces derniers jours. Février s'en était allé, laissant la place au mois de mars et au printemps, qui, comme tous les ans, faisait une timide apparition.

―Tous les hiboux ne sont pas encore arrivés, ajouta Ron, bien plus concentré par son déjeuner que par le reste.

Hermione lui jeta un regard écœuré, se demandant comme le rouquin faisait pour avoir encore autant d'appétit dans un moment aussi angoissant que celui-là.

―Et puis Luna a dit que cela pouvait prendre un peu de temps, fit Ginny, assise avec eux et non ses camarades de classe, pour apporter son soutien à Harry.

Le garçon lui adressa un sourire de remerciements, qui arracha une moue amusée à Hermione, qui ne tarda pas à croiser le regard de sa meilleure amie. Elle n'eut pas besoin de demander pour savoir que la rouquine était ravie d'avoir obtenu ce témoignage d'affection de la part du Survivant, qui, ces derniers temps, avait plus d'yeux pour sa petite amie que pour ses amies tout court.

―Quelle ambiance ici ! commentèrent les jumeaux en se laissant tomber sur le banc près d'eux.

Hermione sourit grandement en sentant Fred se glisser à ses côtés, comme il le faisait chaque matin depuis la Saint Valentin et rougit légèrement lorsqu'il l'embrassa sur la joue, à la vue de tous, ce dont elle ne se soucia guère, en fait.

―Harry n'a toujours pas eu de nouvelles ? souffla-t-il à l'oreille de sa petite amie.

La jeune fille secoua négativement la tête en soupirant.

―Peut-être que finalement, il a raison... ajouta-t-elle dans un souffle. Peut-être qu'on a fait plus de mal que de bien en faisant publier cet article...

Elle ne chercha pas à savoir si le garçon l'avait entendu et retourna à la contemplation de son assiette vide, l'angoisse lui ayant coupé l'appétit, complètement perdue dans ses pensées.

Hermione se sentait fautive de faire ressentir de tels sentiments à son meilleur ami, sachant que c'était elle qui avait eu l'idée de le faire interviewer par le Chicaneur et la Gazette du sorcier pour qu'il puisse essayer de rétablir la vérité sur le retour de Voldemort, que le ministère prenait pour un mensonge. Pratiquement toutes les semaines, le sujet revenait dans les journaux, et Cornelius Fudge s'entêtait à dire qu'Harry Potter était encore perturbé par la mort de Cedric Diggory.

Les sorciers, qui avaient bien du mal à croire au retour du mage noir, n'accordaient que peu de crédit aux propos d'Harry, sans se soucier que leur opinion négative du garçon jouait un rôle néfaste dans la vie du Survivant. Il ne disait jamais rien sur ce qu'il ressentait, mais Hermione voyait bien que cette situation devenait de plus en plus pesante pour le brun. Elle et Ron avaient beau lui apporter un soutien sans faille, pourtant, ce n'était pas suffisant. Ils ne feraient jamais le poids contre une puissance telle que le ministère de la Magie.

Et Hermione avait fini par réaliser que pour que l'opinion publique change, alors il fallait qu'un drame se produise. C'était terrible de songer à ça, pourtant, c'était vrai. Les sorciers se complaisaient dans leur petite vie tranquille, dénuée de ténèbres, sans savoir qu'ils étaient pourtant là, tout proche, bien plus près que jamais. Et lorsqu'ils apparaîtraient, ce serait la fin du monde tel qu'ils le connaissaient.

Elle n'en avait parlé à personne, pour ne pas que ses amis s'inquiètent davantage. Parce que, au fond, une toute petite partie d'elle espérait encore se tromper. Que les sorciers finiraient par comprendre qu'ils s'étaient fourvoyés, et qu'Harry disait la vérité. C'était un espoir un peu fou qu'elle avait, mais c'était ce qui leur permettait de tenir en temps de guerre.

La cloche sonna dans toute l'école, et le trio prit la direction des cachots, où les attendaient déjà certains élèves de Serdaigle. Harry se rembrunit un peu en croisant le regard rêveur de Luna, qui leur adressa à tous les trois un petit signe de la main, avant de se replonger dans la lecture de son livre.

―Demain, peut-être, fit Ron.

―Oui, c'est certain, affirma Hermione d'un ton qui laissait entendre qu'elle ne voyait aucune autre alternative.

Harry se tourna vers eux, une lueur de remerciements dans le regard, avant que Rogue ne vienne leur donner l'autorisation d'entrer dans la classe.

Une forte odeur de bois monta des postes de travail, faisant grimacer les élèves des deux maisons, qui s'avancèrent prudemment jusqu'à leur chaudron. Hermione remarqua que la leçon du jour allait porter sur le Philtre de paix. Une des plus complexes du programme de cinquième année, et qui avait de grandes chances de tomber durant l'épreuve théorique des potions.

―Silence ! aboya Severus Rogue en fusillant ses élèves du regard. Nous sommes dans une salle de classe ici, pas dans une cour de récréation.

Les élèves se turent aussitôt, baissant la tête pour certains, mais ce ne fut pas le cas de la plupart des Gryffondor, bien trop habitués à l'animosité du maître des Potions à leur égard, ce que ne manqua pas de noter Rogue.

―Qui peut me parler de la potion du Philtre de paix ?

La main d'Hermione fendit aussitôt l'air, dans un léger bruissement qui attira l'attention de chacun sur elle, embrasant ses joues. Elle essaya tant bien que mal de garder contenance, surtout lorsque le professeur tourna vers elle un regard froid et plein d'amertume, mais ce n'était pas chose facile. Surtout lorsqu'on avait été au centre de l'attention il y a pas si longtemps que ça...

―Granger ? se résigna Rogue en constatant qu'aucun autre élève n'était prêt à prendre la parole.

―Le Philtre de paix a pour but de calmer l'anxiété et calmer l'agitation, répondit Hermione en rougissant. C'est une potion compliquée car elle contient de l'essence d'ellébore, une plante rare et délicate à utiliser en potions.

―Toujours trop à dire, rétorqua Rogue avec un rictus. Cinq points en moins pour Gryffondor pour n'avoir pas su répondre uniquement à la question posée.

Hermione s'empourpra et baissa la tête à son tour, humiliée. Elle sentit Ron et Harry se raidirent autour d'elle, et elle vit même le poing du brun se serrer fortement, faisant ressortir les jointures de ses doigts, mais d'un geste de la main, elle les empêcha de répondre. Il était hors de question qu'ils se fassent punir à cause d'elle.

Severus Rogue était le professeur le plus détesté de toute l'école, et il y avait une raison à cela. Il suffisait de passer deux heures avec lui pour comprendre.

Quand il fut évident que plus aucun élève ne répondrait aux questions, Rogue leur ordonna de préparer le fameux Philtre de paix, précisant qu'ils seraient notés à la fois sur la façon de faire la potion mais aussi sur le contenu.

―Je le déteste, marmonna Harry en accompagnant Hermione chercher les ingrédients nécessaires pour le philtre.

―Et tu n'es pas le seul, répondit-elle sincèrement.

―Alors pourquoi tu le laisses t'humilier comme ça ? s'indigna franchement le brun à lunettes.

―Je ne sais pas, avoua-t-elle après quelques secondes de réflexion.

―Hermione !

―Laisse tomber Harry, d'accord ? le supplia-t-elle. J'ai l'habitude qu'on me réprimande parce que je parle trop. Ce n'est pas une réflexion de Rogue qui va me mettre hors de moi.

C'était un mensonge pur et simple, pourtant, Harry se laissa prendre sans hésitation, et Hermione le laissa retourner à leur table en premier, pensive. Se pensait-elle réellement capable de garder contenance face aux réflexions, tantôt moqueuses, tantôt haineuses qu'on portait sur toutes les choses qu'elle savait ? Certains professeurs ne se gênaient pas pour l'interroger en cours, se doutant qu'elle possédait la bonne réponse, mais d'autres, comme Rogue et Ombrage ne voyaient là que de l'insolence pure et simple.

Alors que ce n'en était pas. Hermione détestait même les élèves se montrant irrespectueux envers un camarade ou un professeur, et elle ne se gênait pas pour se servir de son statut de Préfète pour les rappeler à l'ordre. Il était donc impensable qu'elle agisse de la même façon...

En soupirant, elle retourna à son poste et se lança dans la confection de sa potion, encadrée par les bougonnements de Ron qui ne comprenaient rien et la mauvaise foi d'Harry qui lui en voulait de se laisser marcher sur les pieds.

[...]

La bibliothèque était bondée, ce qui n'avait rien d'étonnant à l'approche des examens, et Hermione eut bien du mal à trouver une place libre pour étudier. Par chance, Neville qui se trouvait là, plusieurs livres ouverts devant lui, lui fit signer de s'installer à ses côtés, ce que la jeune fille accepta avec enthousiasme.

―Salut, Neville, sourit-elle.

―Salut, Hermione, répondit-il.

―Sur quoi tu travailles ?

―Oh... euh... la Botanique, rougit-il.

Hermione bougea la tête, se souvenant du devoir donné par le professeur Chourave pour la semaine suivante portant sur les capacités magiques des roses épineuses. Elle avait déjà fait quelques recherches sur le sujet, sans vraiment le trouver très intéressant, ce qui ne semblait pas être le cas de Neville, à en juger par tous les grimoires ouverts devant lui, et sur lesquels elle reconnut des croquis de la plante étudiée en cours.

―Les roses épineuses ?

―Oui, approuva le garçon. Et toi ? Le devoir sur le Philtre de paix ?

L'adolescente acquiesça en soupirant. Comme si ce n'était pas suffisant d'avoir eu à concevoir cette potion difficile, Rogue leur avait demandé quarante centimètres de parchemin sur le sujet, exigeant un déroulement détaillé de la production et récolte des ingrédients.

―Le professeur Rogue a été cruel envers toi, souffla Neville après quelques secondes de silence.

Hermione esquissa un faible sourire de remerciements à son ami pour son soutien. Personne n'avait vraiment reparlé de ce qu'il s'était passé le matin même dans les cachots, les élèves estimant qu'il y avait plus important à discuter. Et la jeune fille ne s'en plaignait pas outre mesure, plutôt satisfaite que l'incident appartienne au passé, mais c'était sans compter sur la haine viscérale d'Harry envers le maître des Potions.

Son ami ne s'était pas permis de faire le moindre commentaire, ayant compris qu'Hermione ne voulait plus en parler, mais tout dans le comportement du garçon indiquait qu'il était contre ce choix, et qu'il ne s'y contraignait que parce que cela concernait sa meilleure amie. Chaque regard, parole, ou soupir témoignait de sa colère, et Hermione et Ron avaient jugé préférable de le laisser ruminer dans son coin le temps qu'il se calme.

Et aujourd'hui, elle était encore plus ravie de ne plus assister au cours de Divination du professeur Trelawney auquel assistaient actuellement ses amis. Ron serait le seul à subir le courroux du Survivant, et même si elle s'en voulait un peu de faire subir une telle épreuve au rouquin, la Gryffondor devait admettre qu'être égoïste de temps en temps ne pouvait pas faire de mal.

―Ça n'a pas d'importance, dit-elle en haussant des épaules.

Neville lui jeta un simple regard avant de se remettre à travailler, comprenant que son amie n'avait pas envie de s'étendre plus sur le sujet. Et ils ne parlèrent plus vraiment pendant l'heure suivante, chacun plongé dans son travail, la Botanique pour Neville et les Potions pour Hermione. Aucun autre élève ne vint perturber leur concentration.

Un rapide coup d'œil à sa montre lui indiqua qu'il ne restait que quelques minutes avant le début du cours d'Etudes des Runes. Elle laissa donc Neville à son travail, proposant de l'aider pour le devoir de Sortilèges ce soir dans la salle commune, et quitta la pièce aussi silencieusement que possible pour ne pas perturber la concentration des autres élèves.

Et quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur Fred, venant en direction de la bibliothèque, une boîte violette à la main qu'Hermione reconnut comme étant une de leurs fabrications. Ses sourcils se froncèrent et elle laissa le septième année approcher, un rictus amusé au coin des lèvres.

―Ne me dis pas que c'est ce que je pense ! l'accusa-t-elle sans lui laisser le temps d'ouvrir la bouche.

Un rire s'échappa des lèvres de Fred qui posa un regard amusé sur elle.

―Alors je ne te dis pas que c'est ce que tu penses ! répondit-il.

Hermione le fusilla du regard avant de reprendre sa route, se doutant qu'il la suivrait. Sinon, pour quelle autre raison serait-il venu à la bibliothèque ?

―Ne fais pas la tête, Hermione ! lança-t-il en riant, quelques mètres derrière elle.

―J'arrêterai de faire la tête le jour où tu deviendras plus mature ! rétorqua-t-elle sans même le regarder.

La classe de Runes se trouvait au troisième étage de l'école, près de celle de Métamorphoses devant laquelle attendait un groupe de deuxième année qui s'enthousiasmèrent vivement en reconnaissant la boîte dans la main de leur aîné, accentuant la colère d'Hermione qui les fusilla du regard en passant près d'eux.

―Peut-être plus tard, répondit Fred à un élève qui lui demandait s'il pouvait acheter une pastille de gerbe.

Malheureusement pour elle, la salle de classe était encore fermée, la cloche n'ayant pas sonné et elle se retrouva contrainte de faire face à Fred, et sa stupide boîte violette.

―Tu es mignonne quand tu boudes, souffla-t-il.

Il se tenait si près d'elle qu'Hermione pouvait sentir son souffle sur le haut de son crâne, et elle se força à ne pas lever les yeux vers lui et lui exprimer clairement ce qu'elle pensait de ça. Un instant, elle songea même que sa réaction était démesurée, puisque le professeur Rogue avait veillé à mettre un terme au trafic des jumeaux plusieurs mois auparavant. Fred et George n'étaient pas si bêtes que ça pour le remettre au goût du jour ?

Si ?

―La ferme, répondit-elle sèchement.

―Que de vilains mots dans la bouche d'une aussi jolie fille, plaisanta le rouquin. Allez, Hermione, regarde-moi.

―Non !

―Si !

―Non ! fit-elle d'un ton buté. Non ! Non ! Et non !

―Si... parce que je suis le plus beau et que tu ne peux pas te passer de moi...

―Crétin ! lâcha-t-elle.

Et ses yeux finirent inévitablement par plonger dans ceux du rouquin, accentuant son sourire qui fit fondre le cœur de la Préfète.

―Je te déteste, soupira-t-elle lorsqu'il l'enlaça.

―Non, c'est faux, répondit-il au creux de son oreille.

Hermione se figea brusquement et écarquilla des yeux, inquiète de l'entendre continuer sa phrase, mais Fred se fit silencieux, se contentant de déposer un léger baiser sur ses lèvres.

―Tu n'arrives jamais à me résister, commenta-t-il en lui faisant un clin d'œil.

La jeune fille sentit son visage prendre feu et détourna le regard une demi-seconde pour qu'il ne perçoive pas le soulagement dans ses prunelles marrons.

Car jamais encore ils n'avaient parlé de sentiments, et depuis qu'elle s'était rendue compte qu'elle était amoureuse, Hermione craignait que Fred ne finisse par lui demander des mots qu'elle n'était pas certaine de pouvoir lui donner. Certes, il ne lui avait encore rien dit non plus, mais tous leurs amis savaient de quoi il était vraiment question. Hermione aimait Fred. Fred aimait Hermione. C'était aussi simple que ça.

Simple mais pourtant si compliqué par les temps qui courent...

―Alors, qu'est-ce que tu fais avec ça ? demanda-t-elle en désignant d'un geste de la main la boîte en courant.

Elle essaya d'adopter un ton détaché, comme si, finalement, elle se fichait un peu de savoir pourquoi il avait ça avec lui, mais Fred ne fut pas dupe et lui lança un regard rieur face auquel elle rougit.

―Crois-moi, tu ne voudrais pas savoir ! assura-t-il avec une insouciance qui agaça un peu Hermione.

Elle se mordit la lèvre pour ne pas répondre. Oui, peut-être qu'il ne valait mieux pas qu'elle sache...

Par chance, la cloche sonna à cet instant, et les élèves de quatrième année sortirent de la classe du professeur Babbling sans leur prêter attention.

―On se voit plus tard, s'empressa-t-elle de dire au rouquin avant de déposer un baiser sur sa joue.

Fred acquiesça et la laissa s'éloigner, ayant de plus en plus de mal à lui cacher la vérité...

[...]

La nervosité était un sentiment que les jumeaux Weasley n'avaient pas l'habitude de ressentir, eux qui témoignaient une assurance pouvant parfois passer pour de la vantardise, bien que ce ne fut pas le cas. Jamais encore ils ne s'étaient crus au-dessus de tous, et à leurs yeux, ce n'était pas encore prêt d'arriver.

Quoi qu'il en soit, rares étaient les moments où Fred et George se sentaient anxieux. Même si cela arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps, et il y avait une raison précise à cela : les filles.

Allongé dans son lit, Fred jouait distraitement avec une balle à mémoire qui traînait dans le dortoir des garçons de septième année, poussant soupir sur soupir, agaçant particulièrement les deux autres personnes présentes avec lui.

―Bon, qu'est-ce que tu as, Monsieur-Je-Soupire ? lança sèchement George en faisant face à son jumeau.

Fred lui lança un regard noir en ramassant la petite balle qu'il venait de lancer en l'air, et qui, par l'apparition de son frère, venait de lui tomber sur la joue. Mais George ne parut pas le moins du monde perturbé et s'appuya nonchalamment contre un montant du lit, attendant patiemment les explications de son jumeau.

―Tu ne peux pas me laisser soupirer tranquillement ? commenta Fred, pas du tout résolu à avoir une discussion pour le moment.

―Non, parce que tu m'empêches de travailler, rétorqua George. Tu sais, sur notre grand projet, précisa-t-il en voyant son frère froncer les sourcils.

―Et moi je n'arrive pas à relire mon devoir de Défense contre les Forces du Mal, lança Lee.

D'un même mouvement, les jumeaux se tournèrent vers leur camarade, mais les rideaux tirés tout autour de son lit indiquaient qu'il ne voulait pas être dérangé présentement, même s'il semblait écouter d'une oreille attentive ce que se disaient ses amis.

―Fichez-moi la paix ! siffla Fred en reprenant sa contemplation du plafond.

Il crut que son frère allait lui obéir, mais le parquet du dortoir ne craqua pas, et aucun souffle d'air ne lui apprit le départ de George. Soupirant de nouveau, plus bruyamment que les autres fois, Fred releva la tête et croisa le regard moqueur de sa moitié.

―Quoi encore ?

―Parle ! lui ordonna son frère. Ou sinon je vais voir Ron et je lui dis que tu es le seul responsable de la transformation de sa peluche en araignée...

Le rire de Lee s'éleva dans la pièce, empêchant Fred de répondre mais il ne perdit pas une seconde pour fusiller son jumeau du regard.

―Bon, ça va ! s'exclama-t-il. Je vais te le dire, moi, ce que j'ai.

Le regard de George se mit à pétiller, et Fred en profita pour lui lancer son coussin à la figure.

―Mais pas encore ! ajouta-t-il en quittant le dortoir.

Le cri d'indignation de George dut être audible par tous les élèves de Gryffondor lorsqu'il ouvrit le portrait du dortoir, puisque tous les regards convergèrent vers lui lorsqu'il posa son pied dans la salle commune, encore pleine malgré l'heure tardive.

Il repéra quelques élèves de septième année, assis autour des tables, en train de peaufiner des devoirs de dernière minute, se lançant dans les premières révisions des ASPIC, qu'il dépassa sans leur adresser un seul mot, avant de se laisser lourdement tomber sur le canapé rouge, faisant sursauter la jeune fille en train de lire paisiblement dessus.

―Non mais ça va pas ! s'écria Hermione en se redressant, prête à réprimander le responsable de son sursaut, avant de poser son regard sur le visage fermé de Fred. Est-ce que ça va ?

Le garçon haussa des épaules en se rapprochant encore plus près de l'adolescente, qui rougit, à sa plus grande satisfaction.

―Ouais, bougonna-t-il. Ouais, ça va.

―Tu me répètes sans cesse que je suis mauvaise menteuse, mais tu n'es pas mieux, lui fit sarcastiquement remarquer sa petite amie.

Sa remarque eut au moins le don de lui tirer un sourire, et prête à l'écouter, Hermione referma délicatement son livre, et Fred en profita aussitôt pour se mettre à jouer avec ses doigts. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'il posa son regard sur les cicatrices causées par les punitions de Dolores Ombrage, mais la jeune fille le rassura d'une caresse sur le bras.

―Alors ? fit-elle, faisant mine de s'impatienter. Qu'est-ce que tu as ?

―Mais pourquoi est-ce que tout le monde me pose cette question, ce soir ? soupira-t-il.

Un instant, il crut avoir vexé Hermione. Après tout, il était le premier à lui reprocher de mettre des distances dans leur couple en refusant de se confier à lui, et voilà qu'il faisait exactement la même chose. Pourtant, elle continua de lui sourire, de ce sourire qu'elle n'adressait qu'à lui et qu'il aimait de plus en plus.

―Peut-être parce que tu n'es pas aussi joyeux que tous les autres jours ? proposa-t-elle en riant légèrement.

―Un point pour toi, concéda-t-il avec un rictus amusé.

Il ne répondit pas immédiatement, à la recherche des mots qui seraient amène d'exprimer au mieux ce qu'il ressentait. Sans pour autant en dire trop. Cela lui brisait le cœur de devoir mentir ainsi à la jeune fille, mais il savait que George lui en voudrait s'il rompait leur promesse.

―C'est juste que... commença-t-il... je ne sais pas trop comment dire ça, et crois-moi, si je le pouvais, je te dirais tout immédiatement mais...

―Mais ? répéta Hermione, sourcils froncés.

Fred soupira en remarquant l'expression étonnée sur le visage de sa petite amie.

―Je ne peux pas, avoua-t-il. Du moins, pas tout de suite.

―Pourquoi ? souffla-t-elle.

―Parce que tu m'en voudrais, avoua-t-il avec un sourire désolé.

Il sut qu'il aurait mieux fait de se taire en voyant le visage de la jeune fille s'empourprer, et elle ouvrit la bouche, prête à l'envoyer paître, pourtant, à la dernière seconde, elle se ravisa et retira d'un geste sec sa main de celle du garçon.

―Je vais dormir si tu n'as plus rien à me dire, siffla-t-elle en se levant.

―Hermione... tenta-t-il de la rattraper.

Mais elle l'ignora superbement et monta furieusement les marches menant à son dortoir. Il songea même à la suivre avant de se souvenir de l'enchantement qui empêchait les garçons de pénétrer dans la chambre des filles. Et puis, Hermione n'aurait sûrement pas apprécié qu'il débarque ainsi dans son intimité.

Il poussa un soupir à fendre l'âme qui attira l'attention d'Angelina, assise non loin, et qui avait suivi d'une oreille discrète la discussion entre son meilleur ami et sa copine.

―Il va vraiment falloir que je t'apprenne à parler comme il se doit à une fille, rigola-t-elle en s'installant là où se trouvait la cinquième année quelques instants plutôt. Alors, Freddie, qu'est-ce que tu as ? Et ne me dis pas que tu n'as rien ! le menaça-t-elle.

Le garçon soupira, s'apprêtant à lui sortir le même mensonge avant de se souvenir que George s'était déjà confié à la métisse, et bien qu'elle ait trouvé leur idée un peu brutale, ne s'y était jamais opposée. Du moins, pas comme pourrait le faire Hermione...

―Je n'ai pas envie de lui mentir, avoua-t-il.

―Oui, ça je sais, fit Angelina avec plus de douceur. Et ça se comprend. Peut-être que si tu en parlais avec George, il accepterait que tu parles avec Hermione. Il me l'a bien dit à moi.

―Oui, mais c'est différent, rétorqua Fred en secouant la tête. Tu n'es pas Hermione.

―Et je suis censée le prendre comment ? fit-elle semblant de s'indigner.

Mais Fred n'eut pas besoin de lui expliquer, elle avait déjà compris. Et même si elle trouvait Hermione Granger formidable, et exemplaire par son attitude, elle ne pouvait s'empêcher de la trouver trop vieux jeu. Elle aussi se souvenait de tout ce que la jeune fille avait fait pour empêcher les jumeaux de vendre leurs produits l'an passé...

―Toi au moins tu ne vas pas essayer de nous empêcher de le faire, ajouta-t-il.

―Oui, je ne vais pas essayer de vous empêcher de le faire, mais je trouve ça quand même un peu dangereux, nuança-t-elle.

―Alors qu'Hermione le fera, elle.

―Sauf si tu lui expliques à quel point c'est important pour toi, répondit Angelina. Si tu parviens à calmer ses angoisses, alors je suis certaine qu'elle ne s'opposera pas à votre projet. Et puis, ajouta-t-elle avec un sourire malicieux, vous aurez tout l'été pour profiter l'un de l'autre non ?

Fred leva les yeux au ciel en lançant un regard amusé à son amie. Cette fille avait l'esprit aussi pervers que son frère et il comprenait mieux maintenant pourquoi ces deux-là étaient fait pour être ensemble.

―Réfléchis à ça, lui conseilla-t-elle en se levant, après qu'Alicia Spinnet l'eut appelé. Réfléchis correctement, pas comme tu as l'habitude de faire, et décide toi.

Elle lui sourit une dernière fois avant de suivre ses amies, laissant Fred seul, l'âme en peine. Décidemment, sortir avec une fille, c'était bien plus compliqué que ce que lui avaient dit ses frères !

Il resta encore quelques minutes dans la salle commune à méditer, alors que les autres élèves finissaient par rejoindre leur lit, tombant de sommeil, avant de se décider à rejoindre George, et avancer un peu plus leur projet secret. Au moins, s'occuper lui permettrait de ne pas penser à Hermione et à la peine qu'il lui avait causée en refusant de lui parler.

―Tu fais toujours la tête ? l'accueillit son frère, sans pour autant lever la tête de ce qu'il faisait.

―Un peu, admit Fred.

―Bon, alors viens m'aider.

Lee devait certainement être en train de dormir puisqu'il ne demanda pas à leur tenir compagnie, et Fred s'installa comme il put sur le lit désordonné de son frère, qui pourtant avait un sens pour eux deux.

―Qu'est-ce que tu fais ? s'enquit-il.

Il repéra quelques fioles en verre pleines de poudre multicolore sur la table de chevet à sa droite, et en déduisit que George s'était lancé dans la confection, compliquée et risquée, des feux d'artifices.

―Les feux d'artifices, confirma-t-il en remplissant une sixième fiole de poudre rouge.

―Tu as réussi à les colorer ? s'exclama joyeusement Fred.

―Oui, j'y suis parvenu, répondit George en lui adressant un regard fier. Dis-le, mon frère, que je suis le meilleur !

―Dans tes rêves, rétorqua l'autre, du tac au tac.

―C'est parce que tu es de mauvaise foi ce soir, se rassura son jumeau.

Fred leva les yeux au ciel avant de prendre un parchemin qui traînait par là et sur lequel George avait inscrit le déroulé précis de la confection des feux d'artifice.

―Tu as été faire un tour à la bibliothèque ? ricana-t-il.

―Il le fallait bien, fit George en haussant des épaules. Toi, tu étais trop occupé avec Hermione pour le faire...

―Tu avais surtout peur que je fasse des recherches devant elle, comprit Fred.

Le silence de son frère confirma ses propos et il jugea préférable de lui prêter main forte que de répondre. Il attrapa plutôt une fiole et à l'aide de sa baguette, la remplit de la fameuse poudre inflammable qui pouvait créer des images assurément splendides.

De longues minutes, ils travaillèrent en silence, remplissant la vingtaine de fioles qu'ils jugeaient nécessaires pour un feu d'artifice digne de ce nom, avant que la voix de George ne retentisse de nouveau, bien plus sérieuse.

―Tu veux parler à Hermione.

Ce n'était pas une question, plus une affirmation, et Fred se contenta d'approuver d'un signe de tête en délaissant un instant sa fiole, toujours en train de se remplir.

―Tu crois qu'elle va réagir comment ? continua son jumeau.

Il ne daigna même pas lever la tête, comme si la réponse à cette question ne l'intéressait qu'à moitié, ce qui agaça un instant le septième année.

―Je n'en sais rien, répondit-il avec sécheresse.

Cela eut le don de détourner l'attention de son frère qui osa enfin croiser son regard.

―Elle va essayer de nous en empêcher... devina George.

―On parle d'Hermione là ! lui rappela Fred en levant les yeux au ciel. Bien sûr qu'elle va essayer !

―Bon, d'accord, accepta son frère. Vas-y, parle-lui !

Un sourire se dessina sur les lèvres de Fred, bien qu'au fond de lui, il savait que cette discussion ne serait pas de tout repos...


Continue Reading

You'll Also Like

49.7K 2.8K 60
Je m'appelle Amy Stuart, j'ai 17 ans et je suis en terminale au lycée de Manhattan (New-York). A l'origine, j'étais une adolescente normale mais, du...
13.2K 537 46
Milia est une élève de Riverdale High, Fangs et Sweet Pea sont des élèves du Southide High . Mais quand Fangs, Sweet Pea et les autres Serpents vont...
4.9K 188 14
Deucalion ? Sa fille ? Vous plaisantez j'espère ? Les personnages ne m'appartiennent pas sauf le personnage Kaly !
31.4K 1K 26
Salut, je m'appelle Zoé et j'ai 17 ans... J'ai un super frère qui s'appelle Théo. Il n'habite plus chez nos parents, il est partit habiter avec des...