LA LOUTRE ET LE RENARD [termi...

By HeilenBlack

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[FREMIONE - terminée] Quand tout semble perdu, et que la noirceur s'abat dans son cœur, il arrive. Pour illum... More

[PROLOGUE - PARTIE 1] Les lignes de l'avenir.
I - Les ailes du phénix.
II - L'elfe et le héro.
III - La déchéance de la magie.
IV - L'envol de la colombe.
VI - Les confrontations de la reine.
VII - Les mots du prince.
VIII - Le silence des larmes.
IX - Le dernier salut.
X - Le venin de la guêpe.
XI - L'ultime au revoir.
XII - La Salle sur Demande.
XIII - L'Alliance.
XIV - Le frère du géant.
XV - Histoires d'une vie.
XVI - Rêves sans douceurs.
XVII - L'amertume de Noël.
XVIII - Les craintes de la loutre.
XIX - La force des mots.
XX - Les évadés.
XIX - Une Saint-Valentin à Poudlard.
XXII - Weasley & Weasley.
[CHAPITRE 23] Changements imprévus.
[CHAPITRE 24] Sérum de vérité.
[CHAPITRE 25] La reine fourbe.
[CHAPITRE 26] Révolte multicolore.
[CHAPITRE 27] Souvenirs de Rogue.
[CHAPITRE 28] Et après ?
[CHAPITRE 29] Ensemble.
[CHAPITRE 30] Molly Weasley, le tyran.
[CHAPITRE 31] BUSE.
[CHAPITRE 32] Département des Mystères.
[CHAPITRE 33] Juste un au revoir...
[PROLOGUE - PARTIE 2] Tout le monde.
[CHAPITRE 1] Soirée d'été.
[CHAPITRE 2] Slughorn et Amortentia.
[CHAPITRE 3] Rencontre nocturne.
[CHAPITRE 4] Mépris et secrets.
[CHAPITRE 5] Club de Slug.
[CHAPITRE 6] Visite surprise.
[CHAPITRE 7] Découvertes.
[CHAPITRE 8] L'anniversaire.
[CHAPITRE 9] Le collier ensorcelé.
[CHAPITRE 10] Les orphelins.
[CHAPITRE 11] La méthode Slughorn.
[CHAPITRE 12] Philtre d'amour.
[CHAPITRE 13] Noël glacial.
[CHAPITRE 14] Se souvenir.
[CHAPITRE 15] Le sauvetage du Serpent.
[CHAPITRE 16] Le frère mal-aimé.
[CHAPITRE 17] Silence douloureux.
[CHAPITRE 18] Le souvenir.
[CHAPITRE 19] Demande surprise.
[CHAPITRE 20] Mauvais match.
[CHAPITRE 21] Dernière leçon.
[CHAPITRE 22] La chute éternelle...
[CHAPITRE 23] Apprendre à aimer.
[PROLOGUE - PARTIE 3] La guerre.
[CHAPITRE 1] Le mariage.
[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...
[CHAPITRE 3] Les indésirables.
[CHAPITRE 4] Désartibulé.
[CHAPITRE 5] Nuits à la belle étoile.
[CHAPITRE 6] Déchirure.
[CHAPITRE 7] Godric's Hollow.
[CHAPITRE 8] Les doutes.
[CHAPITRE 9] L'épée et le Horcruxe.
[CHAPITRE 10] Potterveille.
[CHAPITRE 11] Prunes dirigeables.
[CHAPITRE 12] Si près et si loin...
[CHAPITRE 13] Désespoir...
[CHAPITRE 14] L'elfe libre.
[CHAPITRE 15] Le dragon mal aimé...
[CHAPITRE 16] Le retour.
[CHAPITRE 17] L'ultime combat.
[CHAPITRE 18] La MORT...
[EPILOGUE FINAL] La Loutre et le Renard, puissions-nous nous retrouver...
REMERCIEMENTS.
[BONUS] Dix ans.
[BONUS n°2] Hermione Cassiopée Weasley.
[BONUS n°3] Mon cher amour...
[BONUS n°4] Mon âme-sœur.
[BONUS n°5] Toi et moi.
et si...
[Bonus n°6] Tout est brisé...
[Bonus «et si...»]

V - L'armée de Dumbledore.

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By HeilenBlack


Une salve d'applaudissements monta de la table des Gryffondor, lorsqu'Hermione, accompagnée par Harry, Ron et Neville arrivèrent dans la Grande Salle, en ce matin de premier match de la saison de Quidditch. Le visage du rouquin, jusque-là blême, vira au cramoisi et il s'installa sans prononcer le moindre mot, rongé d'angoisse.

Hermione esquissa un sourire et s'installa face à Ginny, qui lui fit un clin d'œil, autant amusée qu'elle par l'état d'inquiétude extrême du garçon. En périphérie de son champ de vision, elle vit les jumeaux assis un peu plus loin, avec des camarades de leur année, portant déjà la tenue que portaient tous les joueurs de Quidditch, mais avec les couleurs rouge et or de leur maison. Elle fit mine de ne pas voir le regard de Fred braqué sur elle, soudainement intéressée par le doré de son assiette. Cela faisait une semaine qu'elle essayait d'ignorer le rouquin, mais se sentir épiée ainsi ne l'aidait pas. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Parce qu'elle était terrorisée à l'idée de se retrouver seule avec lui. Elle ne savait pas s'il agissait de cette manière pour se moquer d'elle ou poussé par une autre raison. Et ne pas savoir la rongeait.

―Tu devrais manger, conseilla gentiment Ginny à son frère. Pour prendre des forces.

―Je vais me ridiculiser, marmonna Ron.

Hermione, qui avait entendu cette phrase une bonne centaine de fois depuis son réveil, ne prit même pas la peine de répondre, contrairement à Ginny, Neville et Dean Thomas qui tentèrent vainement de convaincre leur ami du contraire, et beurra patiemment plusieurs toasts qu'elle déposa ensuite dans l'assiette de Ron.

―Mange, lui ordonna-t-elle fermement pendant qu'Harry ajoutait des œufs et des saucisses à la collation.

Elle ne se défila pas lorsqu'il la fusilla du regard et croisa les bras, le fixant toujours, une lueur sévère dans le regard. Ron finit par céder en poussant un bruyant soupir qui attira l'attention d'Angelina Johnson, capitaine des lions, et mordit violemment dans une saucisse. Elle attendit qu'il ait mangé plusieurs morceaux avant de se pencher vers son propre petit déjeuner, son estomac criant famine.

―Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil, souffla Harry à l'oreille de la jeune fille, d'un ton angoissé. Même lorsqu'on a été dans la Forêt Interdite et qu'on s'est retrouvé face à Aragog.

―Je sais, chuchota-t-elle, fixant le rouquin du regard qui gardait obstinément la tête baissée. Espérons qu'il tienne le choc sinon il risque de faire un malaise.

Ils étaient en train de finir de déjeuner lorsque les jumeaux décidèrent de venir taquiner leur petit frère pour son premier match officiel - ceux dans le jardin du Terrier ne comptant pas. Le sourire qui naquit sur leurs lèvres angoissa Hermione qui leur jeta un regard noir. George le vit, lui fit un clin d'œil avant de poser une main sur l'épaule de son frère - Fred en fit autant de l'autre côté. Ron se raidit à leur contact et son visage se colora d'une pâleur inquiétante.

―Alors Ronnie, tu es prêt ?

―C'est le grand jour aujourd'hui !

Hermione fronça les sourcils, se demandant pourquoi les jumeaux aimaient autant titiller leur frère. Elle ne se souvenait pas qu'ils aient été ainsi avec Percy... Bill et Charlie, elle ne les avait jamais rencontrés. Était-ce leur façon d'encourager Ron pour qu'il surpasse ses craintes ? C'était une façon de faire bien étonnante et elle n'était pas vraiment certaine qu'elle soit si efficace que ça sur son meilleur ami.

Ses doutes se confirmèrent lorsqu'elle vit les deux garçons échanger un regard entendu. Plein de malice.

―On sait ce que c'est de se sentir rongé par la peur, commença Fred qui capta aussitôt l'attention des Gryffondor les plus proches.

Hermione, elle, leva les yeux au ciel, s'attirant un regard étonné de la part du rouquin, auquel elle répondit par un clin d'œil et un sourire.

―De se dire qu'on va jouer comme de la bouse de dragon, enchaîna George qui semblait n'avoir rien remarqué. Se ridiculiser devant l'école entière. Et devant toutes les jolies filles !

―S'évanouir de terreur et faire une chute vertigineuse pour finir par s'écraser au sol comme une crêpe... Comme celles de Maman !

Au fur et à mesure du discours de ses frères, Ron devenait aussi livide qu'un fantôme et l'expression de son visage exprimait une immense angoisse, comme s'il venait de voir des centaines de petites araignées.

―Laissez-le ! intervint alors froidement Hermione tandis qu'autour d'elle retentissaient déjà quelques rires.

―Vous allez le rendre malade ! gronda Angelina qui s'était approchée et n'avait pas perdu une miette du discours de ses batteurs. Si jamais on perd ce match parce que mon gardien a refusé de jouer, je vous renvoie aussitôt à votre mère. En tous petits morceaux. Minuscules petits morceaux. C'est bien compris ?

Les jumeaux ne semblèrent pas du tout intimidés par les menaces de la jeune femme. Bien au contraire, ils offrirent des tapes amicales à leur frère avant de quitter la salle, suivis de près par un bon nombre de supporters des lions. Angelina resta près d'eux, certainement pour s'assurer que Ron n'allait pas brusquement se défiler, comme elle le craignait, ce qu'Hermione trouva très avenant. Elle ne connaissait pas vraiment la septième année, mais les échos qui provenaient d'Harry et Ron étaient plutôt positifs, alors elle décida de se fier à leurs jugements.

―Il est l'heure d'y aller, annonça justement le brun à lunettes.

Hermione se leva, imitée par plusieurs de ses condisciples, dont un Ron au bord du gouffre, le teint blême, les mains tremblantes. Harry essaya de le rassurer, mais le rouquin le rembarra sèchement avant de partir à grands pas en direction du terrain de Quidditch. La jeune fille frissonna en sentant le vent glacial traverser sa cape, pourtant épaisse. La saison froide était en train de s'installer peu à peu sur le pays, et rares étaient les élèves qui osaient encore affronter les bourrasques de vent pour profiter des rayons du soleil.

Elle allait monter dans les gradins lorsqu'elle sentit une main attraper son poignet. La surprise succéda à l'inquiétude lorsqu'elle constata qu'il s'agissait de Fred. Aussitôt, elle sentit son visage s'embraser, son assurance s'envoler, et elle jeta un coup d'œil aux alentours, mais ils étaient seuls. Ce qui d'une certaine façon n'était pas plus mal, car elle ne supporterait certainement pas qu'ils deviennent le nouveau ragot croustillant de l'école. Mais être seule en présence du rouquin l'angoissait maintenant. D'une manière qu'elle ne comprenait pas.

―Tu m'ignores, lui lança-t-il en lui offrant un sourire taquin, sans pour autant la lâcher.

―Non, souffla-t-elle, totalement paralysée.

―Si, assura-t-il avec un rire. Ça fait une semaine...

Hermione allait une nouvelle fois répondre que non, cependant elle se retint. Ils savaient pertinemment tous les deux que ce qu'elle disait n'était pas la vérité. Fred avait raison. Elle l'évitait. Mais elle était tout de même surprise de constater que son ignorance semblait affecter autant le garçon.

―Depuis quand mon silence est devenu si important pour toi ? répliqua-t-elle d'une voix qu'elle espéra ferme.

Fred éclata de rire avant de lui lâcher le poignet. Hermione hésita à s'enfuir en courant, la part raisonnable de son cerveau ne voulant pas entendre sa réponse. Mais la part irrationnelle, celle qu'elle ne prenait jamais en compte, lui souffla qu'elle obtiendrait peut-être enfin des réponses à sa question. Son hésitation du être clairement visible sur son visage puisque le rouquin sourit, plus gentiment.

―Un point pour toi, concéda-t-il avec une moue amusée.

Hermione, fière d'elle, laissa un sourire venir se dessiner sur ses lèvres.

―Alors ? ajouta-t-elle, faisant mine d'être impatiente.

Mais le garçon prit le temps pour répondre, ce qu'elle ne trouva guère encourageant. L'hypothèse qu'il se joue d'elle lui parut de plus en plus probable, et elle était en train d'imaginer ce qu'il allait lui dire, lorsqu'elle le vit se pencher vers elle, avec une lenteur inouïe et déposer un baiser aussi léger qu'une plume sur sa joue, ravivant le feu sur son visage. Entraînant son cœur dans une course endiablée.

―Je ne sais pas précisément depuis quand ni pourquoi, mais je me suis rendu compte que la fille que tu étais, celle qui se cache derrière ses livres et sa chevelure indisciplinée, était une personne courageuse, altruiste et joyeuse. Et je te l'ai déjà dit, c'est cette Hermione que je préfère.

―Mais pourquoi ? chuchota-t-elle. Il y a tellement de filles ici...

―Les autres ne m'intéressent pas, affirma-t-il au creux de son oreille. Toi si. Tu es belle. De bien des manières.

Et il l'embrassa de nouveau sur la joue, avant de rejoindre ses coéquipiers dans les vestiaires. Hermione resta plantée là quelques secondes, complètement sous le choc, avant de prendre la décision de retourner dans son dortoir, pas du tout rassurée à l'idée de devoir se confronter au regard interrogateur de sa meilleure amie.

[...]

Elle n'eut pas besoin d'assister au match pour savoir que les Gryffondor avaient gagné et que Ron n'avait pas fait de malaise. Elle perçut les premières notes de musique, mêlées à des éclats de voix, qui montèrent jusqu'à son dortoir, alors qu'elle était en train de rédiger un devoir d'Arithmancie. Travailler était la seule chose qui lui avait permis de ne pas penser aux dernières paroles de Fred. À ne pas penser du tout, en fait.

Un soupir lui échappa lorsque la musique se fit plus forte, et elle se mordit la lèvre en constatant qu'elle était en train de noter des absurdités sur son devoir. Elle agitait sa baguette au-dessus du parchemin pour faire disparaître ses derniers mots lorsque quelques coups furent donnés contre la porte en bois de sa chambre.

―Hermione ? résonna alors la voix de Ginny. Est-ce que je peux entrer ?

―Bien sûr, répondit-elle sans la moindre hésitation.

La poignée s'abaissa et quelques secondes plus tard, ses longs cheveux roux tressés, Ginny pénétrait dans la pièce, les joues rougies d'excitation, ce qui arracha un sourire à sa meilleure amie. Sans la moindre hésitation, la rouquine s'installa sur le lit de la Préfète et rit doucement en voyant le parchemin qu'elle avait en mains.

―Tu manques un match de Quidditch pour faire tes devoirs ? fit-elle semblant de s'indigner.

Hermione rit à son tour et la tension qui ne l'avait pas quittée depuis sa discussion avec Fred s'évapora légèrement. Mais pas suffisamment pour que son amie ne la remarque pas. Les sourcils de la rouquine se froncèrent et elle posa un regard plein d'appréhension sur le visage de son amie. La cinquième année se mordit la lèvre et sentit le rouge lui monter aux joues.

―Hermione, sérieusement, tu es sûre que ça va ? hasarda Ginny. Je vois bien que quelque chose te tracasse. Tu sais bien que tu peux te confier à moi, je ne parlerai à personne.

Bien sûr, la jeune fille ne doutait pas une seule seconde de la véracité des propos de la sœur de Ron, mais un court laps de temps, quelque chose la bloqua et l'empêcha de répondre. Était-ce le lien de parenté entre Fred et Ginny ? Ou le simple fait qu'elle n'avait jamais partagé de telles choses avec la rouquine ? Certes, elles avaient de nombreuses fois discuté des garçons, mais d'une façon abstraite qui n'était en rien comparable avec la situation qu'elle vivait en ce moment. Et puis, la réaction de Ginny l'inquiétait également. Hermione craignait de s'être  emballée inutilement dans cette histoire et que son amie lui dise qu'elle s'était fourvoyée. Que Fred ne se souciait pas d'elle. Qu'elle n'était qu'une fille de plus à son tableau de chasse.

À cette pensée, Hermione sentit son cœur se serrer, et ignorant ce que l'avenir pouvait bien lui réserver, décida de se confier à Ginny. Ne serait-ce que pour se sentir libre et non plus oppressée. Que quelqu'un lui explique comment faire disparaître l'angoisse qu'elle ressentait en présence de Fred.

Prenant une grande inspiration, elle ouvrit la bouche, et laissa son regard dériver dans le dortoir, tandis que les mots qu'elle retenait depuis près d'un mois passaient le seuil de ses lèvres sèches. Ginny l'écouta sans rien dire, sans l'interrompre, sans afficher la moindre expression, ce dont lui fut particulièrement reconnaissante Hermione. Elle raconta tout ce qu'il s'était passé depuis l'été, les trois premiers mots qui avaient bouleversé sa vie et les derniers récemment chuchotés par le rouquin. Elle lui confia ses craintes, ses désillusions et la peur de se tromper.

Finalement, après plusieurs minutes de discours, elle se tut, le cœur battant la chamade, le visage en feu, pour enfin croiser le regard de son amie. Un sourire naquit sur le visage de la jeune fille, énigmatique, mais de plus en plus grand et une lueur brillante fit luire ses prunelles marrons.

―Oh Hermione ! s'exclama-t-elle, sa voix à moitié couverte par la musique provenant toujours de la salle commune. Pourquoi ne m'as-tu pas dit tout ça plutôt ? J'aurais peut être pu t'aider, te conseiller, te permettre de voir clair de le jeu de mon frère !

Hermione se crispa en entendant le mot « jeu ». Alors, au final, elle avait eu raison. Ce n'était que ça aux yeux de Fred. Un jeu stupide dont elle était la victime principale. La honte l'envahit et elle sentit ses yeux se remplir de larmes, sous le regard incompréhensif de Ginny.

―Hermione ? s'inquiéta-t-elle avant de se souvenir de ce qu'elle avait dit. Pardon ! Je suis désolée ! Je n'aurais pas du dire ça ! Ce n'était pas le meilleur terme pour qualifier le... comportement de Fred. Je suis désolée !

―Ce n'est pas grave, assura la plus âgée en reniflant. C'est peut-être toi qui as raison. Je me suis fait des films pour rien.

―Je ne crois pas, souffla Ginny, redevenue brusquement sérieuse. Écoute, je ne pense pas être la mieux placée pour expliquer le comportement de mon frère, mais je suis pratiquement certaine qu'il est sincère avec toi. Peu de personnes le connaissent vraiment, mis à part George et Lee, mais Fred n'est pas le genre de garçon qui passe son temps à courir après une fille.

―Angelina... souffla Hermione, d'un ton plus amer qu'elle n'aurait cru.

―Il a fallut plusieurs semaines à Fred pour trouver le courage de l'inviter au bal, fit Ginny avec un sourire amusé. Et leur histoire n'a duré que le temps d'une soirée. Il était tellement intimidé qu'ils ne se seraient pas dit grand chose. George pense que leur relation est plus naturelle en étant simplement amis que plus que ça. Alors, imagine tous les efforts qu'il lui faut pour venir te voir. T'embêter n'est qu'une excuse pour s'approcher de toi.

―Mais pourquoi moi ? insista la Préfète. On se connaît depuis quelques années maintenant, alors pourquoi soudainement me voir d'une manière différente ? Je n'ai rien fait de particulier pour ça... et le temps passant, je commence à regretter que les choses aient changé pour lui.

Cette fois-ci, la rouquine mit plus de temps à répondre. Et Hermione finit par se rendre compte qu'elle était lasse de cette histoire. Se questionner sans cesse sur le comportement de Fred, se demander comment réagir en sa présence, comment interpréter chacune de ses phrases. Tout ça... elle n'était pas certaine de pouvoir le supporter bien longtemps. Elle en avait assez. Elle voulait que tout se termine maintenant. Que sa vie reprenne un cours normal, qu'elle redevienne la simple meilleure amie d'Harry Potter et Ron Weasley. Elle voulait se concentrer uniquement sur ses études, tout faire pour obtenir ses BUSE en fin d'année. Se questionner sur son avenir professionnel. Penser à ses parents. Les revoir bientôt.

Poussant un profond soupir, elle prétexta avoir besoin de se reposer pour congédier son amie, qui semblait toujours être en train de réfléchir à la situation. Ginny lui jeta un regard étonné avant de se lever. Pourtant, avant de franchir le seuil, elle se tourna de nouveau vers Hermione qui avait le regard rivé sur le plafond.

―Je reste persuadée que ce que mon frère éprouve pour toi est sincère, dit-elle avant de sortir définitivement.

Hermione soupira de nouveau et laissa libre cours à ses émotions. Des centaines de perles salées s'échappèrent de ses yeux, et elle pleura en silence, regrettant le moment où sa vie avait prit un tel tournant.

[...]

Une odeur de renfermé s'échappa de la Tête du Sanglier lorsqu'Harry ouvrit la porte de la miteuse taverne, dans laquelle ils avaient décidé de réunir certains de leurs condisciples, pour leur expliquer leur plan de se dispenser eux-mêmes des cours de Défense contre les Forces du Mal, dans le dos de l'ignoble Dolores Ombrage.

Hermione grimaça en pénétrant dans ce qui devait sûrement servir de salle principale. Une dizaine de tables en bois, pour la plupart bancales, croulaient sous de la vaisselle salle, des bougies à moitié utilisées et des boîtes ayant contenues certainement des bouteilles d'alcool. Un seul homme était assit contre le comptoir, sa tête dodelinant dangereusement d'avant en arrière, alors qu'il portait une chope à ses lèvres. Une énorme tête de sanglier leur fit face et un grognement s'échappa des lèvres de la bête.

―Cet endroit n'est pas flippant pour un gallion, marmonna Ron.

Un autre homme sortit d'une pièce adjacente, et Hermione sut tout de suite qu'il s'agissait du propriétaire des lieux, en remarquant le tablier troué accroché autour de son cou et le torchon à l'aspect douteux posé sur son épaule.

―Nous ne servons pas d'alcool aux mineurs, gronda-t-il à travers une longue barbe grise.

Hermione rougit jusqu'à la racine des cheveux en croisant le regard réprobateur du vieil homme. L'espace de quelques secondes, elle réalisa qu'elle avait déjà vu cette lueur bleue quelque part, mais elle n'arrivait pas à se souvenir où.

―Nous ne sommes pas là pour ça, répondit maladroitement Harry. Nous voulons simplement savoir si vous pouviez nous prêter une salle pour la matinée.

―Et en quel honneur ? s'esclaffa le tavernier.

La jeune fille sentit son meilleur ami se tourner vers elle, en quête de soutien.

―Parce que vous n'aimez pas plus que nous le Ministère de la Magie, souffla-t-elle d'une voix tremblante, le regard perçant du vieil homme la mettant terriblement mal à l'aise.

Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux en entendant le rire du tavernier rompre le silence. Elle commença à se dire que Madame Rosemerta n'était pas une si bonne informatrice que ça, et penser qu'ils allaient devoir trouver une autre solution pour réunir la vingtaine de personnes que les garçons avaient invitées à venir, lorsque, à son grand étonnement, le vieil homme désigna d'un geste de la main l'ouverture à moitié masquée par un rideau, à gauche de la tête du sanglier mouvante.

―Jusqu'à midi, leur indiqua-t-il avant de disparaître à l'arrière de la taverne. Pas une minute de plus.

Harry était en train de s'occuper d'allumer un feu dans l'âtre poussiéreux de la pièce lorsque les premiers invités firent leur apparition, une expression curieuse sur le visage. Hermione les salua avec chaleur, leur promettant qu'ils auraient bientôt des réponses à leurs questions, qu'elle imaginait nombreuse, mais qu'il leur faudrait attendre l'arrivée de tout le monde. Ginny et Luna ne tardèrent pas, en compagnie de Neville, Dean, et à son grand étonnement, Seamus.

Les choses ne s'étaient pas arrangées entre Harry et lui, et l'ambiance était vraiment tendue dans le dortoir des cinquième année, Ron, Neville et Dean devant jouer les tampons pour ne pas qu'une dispute éclate entre les deux amis. Hermione commençait à se demander si l'opinion de Seamus n'était pas fondée sur quelque chose de plus important qu'une simple idéologie raciale. Après tout, son père était un moldu, il s'en vantait depuis sa première année à Poudlard et n'avait jamais montré le moindre dégoût à l'égard de la jeune fille. Car au plus profond d'elle-même, elle était persuadée qu'il ne pensait pas une seule seconde que Harry puisse être le meurtrier de Cedric. 

Les jumeaux firent leur apparition, avec Angelina et Alicia Spinnet comme compagnes de voyage. Lee était déjà là depuis un bon moment et les septième année se retrouvèrent avec plaisir, leurs rires résonnant dans la pièce exiguë. Hermione, elle, ne jeta pas le moindre regard en direction du petit groupe, notamment vers une personne en particulier, dont elle sentait les yeux rivés sur elle depuis son entrée.

Sa discussion avec Ginny l'avait amenée à prendre la décision de ne plus s'approcher de Fred. Elle l'éviterait autant que possible durant les prochains mois. Elle ne voulait plus ressentir toutes ces émotions qu'elle éprouvait en présence du rouquin. C'était bien trop difficile à gérer pour elle, et se demander constamment si elle était la seule qui ressentait ça la rongeait littéralement. Peut-être que son amie avait raison et que Fred était sincère avec elle... mais elle ne pouvait y croire. C'était inconcevable. L'idée qu'il se joue d'elle était plus acceptable que l'autre hypothèse.

Cho Chang et son amie Marietta furent les dernières à arriver, et Hermione esquissa un sourire en voyant le regard de son meilleur ami se poser sur la chinoise. Elle savait depuis quelques temps déjà qu'Harry éprouvait beaucoup d'affection pour la Serdaigle, mais qu'il n'avait jamais osé l'aborder. Encore moins depuis qu'elle était devenue la petite amie du défunt Cedric Diggory. Mais peut-être que les cours clandestins qu'ils prévoyaient de mettre en place permettraient au garçon de faire le premier pas en direction de la fille de son cœur. Qui sait ?

Un silence s'installa alors, chacun fixant Harry avec curiosité, se demandant pour quelles raisons ils étaient tous rassemblés ici, dans cette taverne oubliée du monde, dans laquelle ne se rencontraient que les exilés du monde sorcier. Hermione échangea un regard avec Ron, se demandant si son idée était bonne finalement. Mais maintenant qu'ils étaient là, tous ensemble, elle se dit que oui. Ce n'est qu'unis qu'ils pourraient s'opposer à Ombrage et ses méthodes barbares.

Oui, unis, se dit-elle.

―Alors, hum... commença Harry d'une voix trahissant sa gêne. Tout d'abord, merci à tous d'être venus. Je sais que vous vous posez beaucoup de questions, et j'espère que nous pourrons y répondre - il se désigna lui et ses amis d'un geste de la main, alors qu'ils étaient tous les trois assis face aux autres - et que vous accepterez de nous suivre.

―Nous sommes toujours partants pour faire des bêtises, assura George, d'un ton rieur, approuvé par le hochement de tête vigoureux de son jumeau.

Un rire secoua l'assistance. Les propos du rouquin arrachèrent un sourire à Hermione qui osa enfin regarder dans leur direction. Geste qu'elle regretta aussitôt en croisant le regard de Fred. Elle eut du mal à identifier la lueur qui faisait luire ses prunelles, mais elle sentit son cœur se pincer.

―J'espère que nous n'aurons pas à faire des bêtises, répondit Harry.

―Dommage ! commenta Lee.

―Alors pourquoi nous sommes là ? demanda Luna.

Hermione sourit à son meilleur ami lorsqu'il se tourna vers elle, sachant pertinemment qu'il avait besoin qu'on lui dise que ce qu'ils comptaient faire n'était pas une bêtise et qu'il ne devait pas se sentir responsable si certains d'entre eux refusaient de le faire. Elle espéra que son sourire exprimait tout cela.

―Hermione a eu une idée pour nous permettre de pratiquer la Défense contre les Forces du Mal en utilisant nos baguettes, ajouta alors le brun. Ce sera risqué, car il ne faudra pas qu'un professeur l'apprenne, ou pire encore, Ombrage. Il faudra aussi trouver un endroit dans le château susceptible d'accueillir autant de monde et présentant une disposition nous permettant de pratiquer sans problème.

―Génial ! fit Dean.

―Pas mal, confirma Neville.

―C'est une très bonne idée, Hermione, la félicita Cho. Mais comment faire pour ne pas se faire repérer ?

―J'ai pensé qu'on pourrait utiliser des gallions qu'on transformerait pour y noter des chiffres indiquant le jour et l'heure de la réunion, indiqua la jeune fille en rougissant, intimidée par tous les regards braqués sur elle.

―Il nous faudrait un professeur, fit remarquer Ginny. Quelqu'un ayant une bonne connaissance de plusieurs sortilèges.

Comme un seul homme, tous les élèves présents se tournèrent vers Harry, qui rougit à son tour, arrachant un sourire à ses meilleurs amis.

―Tu vois que j'avais raison, souffla malicieusement Hermione à l'oreille du garçon.

En relevant la tête, elle croisa le regard de Fred. Et la peine qu'elle lut dans ses prunelles la déstabilisa. Et si... se dit-elle, et si Ginny avait raison ? Les pulsations de son cœur augmentèrent brusquement à cette pensée. Sinon pour quelle autre raison Fred aurait-il pu être si peiné en la regardant ? Avait-il compris qu'elle ne comptait plus lui adresser la parole, au moins jusqu'à ce qu'il quitte définitivement Poudlard en juin prochain ? C'était peu probable, et pourtant. L'idée même d'être la source de la souffrance du garçon l'attristait. Et une fois encore, elle ne comprenait pas pourquoi.

―Tu seras parfait, Harry, approuva Luna de sa voix rêveuse. Je suis certaine que nous apprendrons beaucoup de choses avec toi. Mais j'espère quand même que les Joncheruines te laisseront tranquilles.

―Je ne sais pas... soupira le brun en passant une main dans ses cheveux.

―Harry, tu es celui qui a vécu le plus d'aventures depuis ton arrivée à Poudlard, lui rappela Neville. Tu as affronté un serpent géant, des centaines de Détraqueurs et a vu... Tu-Sais-Qui revenir. Je crois qu'à ta place, beaucoup se seraient déjà enfuis, mais toi tu es encore là, avec nous, décidé à te battre jusqu'au bout.

―Je n'ai jamais voulu... rétorqua-t-il mais Hermione le coupa rapidement.

―On sait, Harry, tu n'as pas à t'excuser pour ça. Et personne ne te reproche quoi que ce soit, dit-elle en jetant un regard entendu à Seamus. Si nous sommes ici en ce jour, c'est que nous avons confiance en toi. On sait aussi que ce tu as vécu l'année dernière n'est pas comparable à un Basilic ou à des Détraqueurs, mais tu en es ressorti plus fort, Neville a raison sur ce point. Et c'est pour ça qu'on sait que tu es le mieux placé pour être notre professeur. Car tu n'as jamais baissé les bras face au danger. Bien au contraire, tu as toujours été là quand on avait besoin de toi, moi la première. Et je te serai éternellement reconnaissante pour ça.

La jeune fille se tut quelques secondes, cherchant ses mots avant de reprendre la parole, l'attention de chacun rivée sur elle : 

―Ce n'est pas parce que tu es le seul capable de vaincre... Voldemort que nous te choisissons, mais parce que tu es celui qui nous montre l'exemple. Qui nous aide à découvrir nos forces intérieures, notre courageuse, notre loyauté. Tu es celui en qui tout le monde veut croire, même si des crapauds vêtus de rose essaient de te mettre des bâtons dans les roues. Je me fiche de l'opinion des autres à ton sujet, parce que je te connais. Je sais qui tu es, ce que tu vaux et pourquoi tu te lèves tous les matins, alors que le destin s'acharne à t'arracher les êtres qui te sont chers. Et c'est pourquoi je te choisis toi comme professeur.

Le silence qui suivit sa tirade la gêna et elle sentit son visage prendre feu en croisant le regard plein de fierté de Ginny. Malgré ce que tout le monde pensait d'elle, Hermione n'aimait pas être au centre de l'attention et des moments comme celui-là étaient une véritable épreuve pour elle. Mais pour ses amis, elle parvenait à faire la part des choses et à mettre ses craintes de côté. Et elle savait qu'Harry voyait les choses comme elle. Le bien être des autres avant le sien.

―Tu n'as plus aucune raison de dire non ! s'exclama alors Ron.

Ils convinrent par la suite de faire des recherches chacun de leur côté pour essayer de trouver une salle adéquate. Hermione avait déjà parcouru de nombreux livres de la bibliothèque, sans grand résultat. Si une telle pièce existait dans le château alors très peu de personnes devaient être au courant de son existence. Ce qui, d'une certaine façon, était une bonne chose pour eux. Car s'ils arrivaient effectivement à mettre la main dessus, alors leur sécurité serait en partie garantie.

―Et si on se trouvait un nom ? s'écria soudainement Lee. Ce serait sympa !

―Comme si on était des ninjas en mission secrète, ajouta Seamus, pourtant silencieux jusque-là.

Hermione et Harry furent les seuls à comprendre la comparaison du garçon et leurs rires se mêlèrent quelques instants à celui du lion, sous le regard sceptique de tous les autres.

―Ce n'est pas bête, en tout cas, continua Angelina comme si de rien était. Quelqu'un a une idée ?

―Oui, dit Hermione. L'AD.

―Ce qui signifie ?

―L'Armée de Dumbledore, souffla-t-elle en même temps qu'Harry.

Leurs amis approuvèrent avec enthousiasme et Lee proposa qu'ils inscrivent tous leur nom sur un parchemin qu'ils accrocheraient alors dans leur future salle de réunion.

Pour ne pas attirer l'attention d'Ombrage, ils décidèrent de partir en petits groupes, Hermione se retrouvant avec Ginny et Luna lorsqu'elle vit Harry et Ron s'approcher de leurs camarades de dortoir. Ses deux amies discutèrent joyeusement de leur entrevue, tout en déambulant à travers les rues quasi désertes de Pré-au-Lard. Ce qui n'avait rien d'étonnant vu l'heure. La plupart de leurs condisciples devaient se trouver dans la Grande Salle, profitant d'un bon déjeuner, bien au chaud, en train de rire et discuter joyeusement.

Elle allait franchir le portail de l'école lorsqu'elle entendit quelqu'un l'appeler. Son corps se figea lorsqu'elle reconnut le timbre de voix et croisa aussitôt le regard rassurant de sa meilleure amie.

―Vas-y Hermione, lui conseilla-t-elle avant de poursuivre son chemin, près d'une Luna qui semblait ne rien avoir remarquée.

Prenant une grande inspiration, la jeune fille se retourna et croisa le regard de Fred. Son cœur s'emballa aussitôt et elle sentit une chaleur habituelle envahir son visage. Mais un sentiment nouveau s'empara d'elle. Qu'elle n'eut aucun mal à identifier.

La rancœur.


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