La Fille Gelée et la Face Cac...

Mllemlaniiiie által

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[Ceci est le deuxième tome de La Fille Gelée, vous ne comprendrez pas si vous n'avez pas d'abord lu le premie... Több

Disparition
Duel
Sans pitié
Des réponses attendues
Le cimetière de la Vallée
Un dilemme véridique
Vengeance
Malédiction et psalmodie
Duncandò Majïsa
Eshkhan
Boire pour oublier
Court séjour retour
Trois fois Minuit
Un ruban violet
Annonce funeste
Du bluffe?
Flèche meurtrière
Poison
Guérison retardée (+ surprise)
Alex ou Tarek ?
Sang chaud et sang froid
Khyazgaar
Leeroy
Hallucinations
Confessions fraternelles
Le jeu de pomme
Fleur noire et sens clairs
Au cœur d'un soleil noir
Son combat
Alex
Chasse mouvementée
Emelï
Un funeste plafond
Prophétie
Rodeur
Conrad
Bière maison
Prudence
Course poursuite
Un plongeon vers l'inconnu
Le Condamné
Les Khyazgaars
Petite soeur
Nouveau diagnostic
Connais-tu tes amis?
Guérison miracle
Bon anniversaire
Renversement
Les Quatre Elements
Souffrances parallèles
A l'aube d'un soleil noir
Alex ?
Flagellation
Au beau milieu d'une légende
Écailles blondes
Cor en Épicéa
Diversion
Accords silencieux
Edwin
Quatre Dômes
Provocante
Ni blanc, ni noir
Une rage féline
Traqués
Vingt-huit
Le seul vainqueur
Entrée en Guerre
L'homme-elfe
Níniel
Un hiver, cinq mois, mille tensions
Un duel, deux échecs
Message gravé de noirceur
Un ruban violet similaire
Retour des armes
Un nouveau départ
Cerclés d'or
Le reflet du passé
Incohérences et questions
Une sombre nuit
Les flèches
Changement de camp
Le voile tombe
Tome 3

Le Départ

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Mllemlaniiiie által

         Le lendemain matin, alors que le soleil se levait à peine au-dessus des roches nues des Montagnes, tout le monde se trouvait sur une des nombreuses collines de la Vallée. En effet, suite aux états de santé de la Fille Gelée, Nàmo avait ordonné un report du départ au lendemain. Les y voilà. Othar, les elfes et Suron avaient également préféré attendre de partir en même temps que les deux dragonniers et Alex.

        Le Haut-Dragonnier, assis sur son beau cheval brun, se tenait droit sur la selle. Sa prestance valait celle d'une statue sur laquelle on aurait représenté un des nombreux Dieux supposés existants. Dans sa cape hivernale décorée de rouge, son bras blessé ne tâchait en rien cette image majestueuse que dégageait l'homme dirigeant les Combattants. On lui avait retiré son bandage à la tête, laissant une longue cicatrice apparente, barrant son front d'une ligne représentant la force et le courage. Cet homme était un symbole fort de la Vallée, et était apprécié de tous. Aimable, juste et sévère à la fois, il imposait le respect. Il était un modèle, et avait été, comme pour beaucoup, l'idole de Leeroy et Tarek.

        Othar, sur son loup Eshkhan, n'en imposait pas moins. Ses longs cheveux blonds attachés en une queue de cheval révélaient ses traits durs. Malgré son tempérament joueur et espiègle, il dégageait une certaine autorité naturelle, et Aïkida se surprit à penser qu'il avait plus de prestance que le Roi Elfe lui-même. Cela ne l'étonnait en rien que ce soit lui qui ai pris les devants de cette petite armée clandestine, et elle pariait qu'il n'avait pas dit son dernier mot. Son retour en terre elfique serait foudroyant. Derrière lui, les quelques centaines d'elfes, sur leurs loups ou chevaux, se tenaient prêts à partir, les yeux rivés vers leur supérieur, attendant les ordres.

        Suron, aux côtés d'Othar, dégageait plutôt un profond respect. Ses longs cheveux blancs eux aussi attachés durcissaient ses traits pourtant doux. Dans son dos, dépassaient deux sabres alors que les couches de vêtements chauds camouflaient le reste de ses armes. Sur son cheval crème, était attachées ses affaires alors que le maître d'arme regardait droit devant lui, repensant à son passé, songeant au présent et soupçonnant le futur. Ce vieil homme d'apparence fragile en aura trompé plus d'un durant son séjour chez les combattants. À chacun de ses entraînements, les jeunes comme les adultes s'étaient arrêtés pour l'observer. Certains même l'avaient défié, et peu d'entre eux avaient réussi à le mettre à terre.

        À côté encore, face au Haut-Dragonnier, se trouvaient Luaj et Athkor, dans toute leur splendeur. Leur long cou tendant vers le ciel, leurs yeux sages et affectueux et leurs écailles luisantes au soleil, les deux dragons donnaient des frissons à n'importe qui posait le regard sur eux. Représentant la puissance, ces symboles d'une vieille entente entre dragons et hommes faisaient la fierté de la Vallée. Au sol, à leurs côtés, se tenaient Leeroy et Aïkida. Cette dernière s'appuyait toujours sur sa canne, mais pouvait désormais poser le pied au sol sans recevoir une décharge de douleur. Les deux dragonniers portaient simplement des vêtements chauds, ayant leur armure dans leurs baluchons déjà accrochés à la selle de leurs dragons. Tous les deux se tenaient droits, fiers de se trouver face à Nàmo, face à leur château et à leur Vallée. Fiers d'être dragonniers. À leur droite, se tenait également Alex, tout aussi fier de faire partie de cette communauté.

— Il est temps de nous séparer, déclara solennellement le Haut-Dragonnier.

Son regard se tourna tout d'abord vers Othar et son armée elfe :

— Nous vous sommes très reconnaissants d'être intervenus durant le Grand Combat. Votre bravoure ne sera pas oubliée. Je vous souhaite un bon voyage, soyez prudents, et sachez que, si vous avez un problème quelconque, la Vallée sera toujours derrière vous.

Othar inclina respectueusement sa tête.

        Nàmo s'adressa ensuite à Suron :

— Je dois vous avouer qu'au début, je me méfiais de vous, à tort. Vous nous avez prouvé votre loyauté, et c'est grâce à vous que les Elfes sont ici aujourd'hui. La Vallée vous en est reconnaissante, vous serez toujours le bienvenu au sein des Combattants, maître Suron.

Le vieil homme inclina lui aussi la tête, touché par cette considération.

— Et vous mes chers dragonniers, continua Nàmo, soyez prudents. Il en va de même pour toi Alex. Vous êtes tous trois de vaillants combattants, et nous sommes fiers de vous compter parmi nos rangs. Votre quête ne sera pas de tout repos, soyez vigilants et évitez de parler aux étrangers. Rien n'est assez sûr.

Son regard se focalisa ensuite uniquement sur la jeune Ilewite :

— Aïkida, ma chère. Nous nous sommes tous attachés à toi ici, prends soin de toi. Malgré ta force, mentale, physique ou magique, tes points faibles sont tes sentiments. Ne te laisse pas avoir, ne sois pas naïve, prend du recul, même lorsque la solution semble être à portée de main.

Puis il l'informa :

— Celui qui t'as tiré cette flèche empoisonnée est le frère de Thorus, celui que tu avais tué lors de la fête annuelle. Il a subtilisé cette arme elfique et s'en est servi sur toi par vengeance. Je ne l'ai pas condamné à mort, mais je l'ai enfermé dans les cachots du château. Je tenais à ce que tu sois au courant.

La Fille Gelée hocha la tête, puis les trois dragonniers s'inclinèrent respectueusement.

        Prenant une profonde inspiration, Nàmo déclara :

— Je vous souhaite à tous, un bon voyage. Alex, Leeroy, Aïkida, nous espérons vous attendre pour la prochaine fête annuelle. Les Elfes seront également les bienvenus si cela leur convient. Que la Vallée soit toujours dans vos cœurs !

Mais alors que le Haut-Dragonnier, suivi de ses gardes, allait mettre son cheval au trot pour repartir en direction du château, des bruits de sabots se firent entendre.

        Tarek arriva au galop, les yeux sévères et les lèvres pincées. Son cheval se cabra lorsqu'il arriva trop près des dragons, mais le jeune dragonnier sut le maîtriser et resta sur la selle. Après avoir calmé son destrier, le jeune brun se positionna en face du Haut-Dragonnier et inclina respectueusement la tête lui aussi, avant de déclarer sérieusement :

— Je suis conscient qu'il était prévu que je reste à la Vallée, mais j'ai réfléchis et j'aimerai avoir votre autorisation pour les accompagner.

Aïkida fixa le jeune brun, les yeux écarquillés, bouche bée. Pardon ?!

Le Haut-Dragonnier avait froncé les sourcils et répliqua :

— J'ai besoin de tes services au château Tarek, tu ne peux pas partir.

Le jeune brun tirait sur la bride de son cheval qui ne tenait pas en place, mais son regard n'en resta pas moins sérieux lorsqu'il répondit :

— Je me suis arrangé avec Kepalâ, c'est le meilleur qui puisse me relayer au niveau des combats, il est déjà chef des armées, j'ai confiance en lui, il saura me remplacer. La Vallée et le Château sont en sécurité, il y a des milliers de combattants à votre disposition. Vous voulez laisser seulement trois d'entre eux partir en terre inconnue ? Si je pars avec eux, nous serons quatre, dont trois puissants dragonniers, bien que j'aie perdu quelques capacités suite à la mort de Brusanth. On n'est jamais assez nombreux face à l'inconnu, et au danger. Aïkida a reçu de sérieuses menaces, je ne serais pas de trop pour assurer sa sécurité.

Lorsque Nàmo aperçut le regard amusé de Leeroy et les sourcils froncés d'Aïkida et Alex, il finit par soupirer. Après tout, Tarek n'était pas le seul à savoir se battre dans cette Vallée. Ses arguments étaient réfléchis et cohérents, il n'aurait pas grande crédibilité à refuser.

— Soyez prudents, déclara-t-il en faisant faire demi-tour à son cheval. Et tachez de ne pas vous entre-tuer ! ajouta-t-il à l'adresse d'Aïkida et Tarek avant de repartir au galop en direction du château.

Un sourire triomphant fendit le visage mesquin du jeune brun lorsqu'il se retourna vers son frère d'arme. Les deux amis se mirent à rire, complices.

        Cependant, Aïkida n'était pas de cet avis. Elle demanda froidement :

— C'est une blague ?

Le dragonnier tourna alors un regard sombre à son adresse avant de répondre :

— Tu ne croyais tout de même pas te débarrasser de moi comme ça ? J'ai une promesse à tenir je te rappelle, tu as déjà oublié ? Pas ta mâchoire en tout cas.

En effet, cette dernière était encore bleue du coup que Tarek lui avait donné quelques jours plus tôt. Aïkida serra les dents. Oh que non elle n'avait pas oublié. Cet instant où elle avait vu l'hésitation dans le regard du dragonnier. Cet instant où la lame de la dague brillait au reflet de la lune. Cet instant où l'arme s'était enfoncée dans le sol en rasant son cou. Ces mots glaçants : « Ne penses pas que j'éprouve la moindre sympathie à ton égard. Si je t'épargne aujourd'hui, c'est pour m'assurer personnellement que ta vie devienne un enfer. ».

         La tension était palpable, mais la jeune fille préféra l'ignorer et se tourna vers Suron. Ce dernier était descendu de cheval et s'approchait d'elle. Les deux amis s'enlacèrent un moment dans une étreinte douloureuse alors que la jeune femme dragonnier s'appuyait sur les épaules de son professeur pour ne pas tomber.

— Sois prudente Kida.

— Vous aussi. J'espère qu'on se reverra.

— Je te le promets.

Le cœur lourd, la jeune fille Ar-Feiniel l'observa remonter sur son cheval.

        Ce fut au tour d'Othar de descendre de son loup pour s'approcher de la Fille Gelée. Le regard doux et protecteur, Aïkida se fit la réflexion que le Grand Combat avait changé l'elfe. Il avait muri.

— Ça n'a pas été facile au début, mais au final je t'aime bien p'tite guerrière. Prends soin de toi.

Elle lui sourit chaleureusement, et contre tout attente, le jeune Elfe la prit dans ses bras. D'abord surprise, Aïkida lui rendit ensuite son étreinte. Elle n'oublierait jamais ce qu'il avait fait pour elle, Leeroy, et même la Vallée.

— Merci.

Othar glissa alors discrètement un petit objet dans une poche de la cape de la jeune fille. Il lui murmura ensuite au creux de l'oreille, de façon à ce qu'elle soit la seule à l'entendre :

— Ne le montre à personne. Lorsque tu auras besoin de moi, tourne-le six fois dans le sens indiqué, puis deux fois dans le sens inverse en prononçant « Naon opüs es halpiuüs ».

La jeune fille fronça les sourcils, mais lorsque l'elfe se recula et analysa son regard, elle lui fit comprendre qu'elle avait saisi et le remercia d'un hochement de tête.

        Othar remonta souplement sur son loup et s'adressa ensuite d'une voix forte aux autres elfes :

— Il est temps de partir, rentrons chez nous !

Tous se mirent à crier de joie, et dans un dernier signe de main, Othar et Suron partirent à toute vitesse en direction de la grande porte de la Vallée.

        Aïkida soupira, puis grimpa sur le dos d'Athkor, avec l'aide de Leeroy. Lui aussi s'installa sur la selle de sa dragonne alors qu'Alex montait sur son cheval noir et blanc, fidèle à son cavalier.

— Direction Nord-Est ! s'écria le jeune combattant en mettant son cheval au galop.

Tarek partit à son tour à toute vitesse, derrière lui, tandis que les deux dragons décollaient avec grâce.

        La jeune fille tourna une dernière fois un regard vers le château qui était devenu sa maison, et le cœur lourd elle aperçut Suron et les Elfes partir en sens inverse. Elle ne les reverra pas avant un long moment, si ce n'est jamais.

Nous les reverrons Kida, assura le dragon noir. Et quand nous reviendrons, Emelï te tiendra la main.

— Je l'espère Athkor, je l'espère.

Et ce fut dans cette ambiance chargée d'émotion que les quatre combattants démarrèrent leur quête.

Olvasás folytatása

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