Léo revint à la raison et se dirigea vers le long lavabo dans le fond dela salle. Il s'installa en face du troisième robinet et commença à rincer les pinceaux. Léo sentit l'aura de sa jeune élève s'approcher et se fixer près de lui mais il resta concentré sur son nettoyage.
Sybille prit un torchon sur le rebord de la vasque et recouvra sa sculptureavant de la ranger sur l'étagère au dessus de sa tête. Elle remarqua l'assiduité avec laquelle son prof astiquait les pinceaux. Elle sourit en comprenant la gêne profonde qu'elle aspirait à son enseignant. La même gêne qu'il eut ce fameux soir lorsqu'elle chevauchait un petit éléphant en plastique.
Durant toute sa semaine, la nouvelle lycéenne s'amusa drôlement à séduire et éconduire ses camarades grâce à ses regards charmeurs. Mais son professeur avait quelque chose en plus que les jeunes de son lycée n'avaient pas. Elle savait ce qu'il l'attendait si les choses venaient à se concrétiser : un orgasme. Et l'interdit déontologique n'était qu'un facteur excitant de plus dans sa quête perpétuelle de plaisir.
L'adolescente s'adossa au lavabo et salit la faïence ivoire en posant ses mains boueuses sur le rebord. Elle observa son professeur toujours aussi concentré sur la peinture séchée sur les manches des brosses.
_Ne me regarde pas comme ça. S'exclama le professeur sans même lever les yeux vers son élève.
_Je n'ai pas le droit de te regarder ? Ria Sy.
_Pas comme ça.
Léo daigna enfin regarder Sy qui ne baissa pas les yeux pour autant. Elle le défia en humidifiant ses lèvres. L'adolescente finit par baisser les yeux sur les manches retroussées de son professeur. Pour la première fois, elle découvrit les tatouages que Léo dissimulait sous ses vêtements bohèmes-chics. Sa peau encrée le rendit encore plus séduisant aux yeux de Sybille. La curiosité monta dans la poitrine de la lycéenne. « Où en avait-il d'autres ? »Se demanda-t-elle.
_Ce sont des cartes à jouer ? À quel jeu joues-tu ?
_Poker.
C'était un joueur. Sybille sut à l'instant qu'ils allaient s'entendre. Grande joueuse, elle sut qu'elle allait ouvrir une partie très divertissante.
_Tu veux jouer à un nouveau jeu ? Murmura-t-elle en se penchant subtilement.
_Arrêtes ça.
_Tu sais quel est ton problème ? Soupira-t-elle. C'est que tu t'imposes trop de barrières. Tu te cantonnes à obéir à de mœurs restrictives et castratrices. Mais tu restes un homme...
_Je suis ton prof !
_C'est bien ce que je dis. Tu t'imposes la frustration alors que tu sais comment te faire du bien...
Elle avait raison. Il savait exactement quoi faire pour se sentir mieux...Mais il ne pouvait pas céder à ses pulsions. Elle était son élève,sûrement mineure et déjà beaucoup trop populaire pour garder une telle transgression pour elle.
_Mon pauvre, je te plains... Tant pis !
« Elle me plaint ?! » hurla-t-il dans sa tête. Il la dévisagea tandis qu'elle passait ses mains sous l'eau claire. Un liquide granuleux éclaboussa les parois immaculées du lavabo. Le rouge tacha le blanc, à l'instar de Sybille qui humilia Léo par sa pitié.
Léo était horriblement vexé, comme si cette gamine avait vu clair en lui et qu'elle découvrait toute la fadeur et l'amertume de sa vie. Il réalisa qu'il ne voulait pas être perçu ainsi par Sy. Une soudaine fureur s'empara de Léo. Le professeur lâcha les pinceaux dans le lavabo et embrassa fougueusement son étudiante.
L'odeur de l'argile diluée sur ses mains les enivraient. Sybille passa ses doigts dans les cheveux de Léo et se colla contre le lavabo. Elle revécut toute cette violence sensuelle et sa bouche s'enflamma. Leur corps se lièrent dans une étreinte ardente. Sy tira sur les cheveux de son professeur mais celui-ci lui attrapa ses poignets et les souda dans le dos de la lycéenne. Il saisit, de sa main libre, la gorge de son amante et mordilla le creux de son épaule. Sy se cambra et le crayon qui coiffait ses cheveux tomba au fond du lavabo. Elle sentit l'entre-jambe de son prof se durcir tout contre son nombril.
Ravie que son professeur ait changé d'avis, Sy tenta de se libérer de la poigne de Léo pour défaire son pantalon. Plus elle essayait, plus l'emprise de Léo se refermait. Habituée à avoir le contrôle, Sybille accepta néanmoins de se laisser faire.
_Regardes moi. Souffla Léo à sa soumise.
Pantelante, Sybille s'exécuta et vit son professeur essoufflé. Ses oreilles, ses tempes ainsi que ses cheveux étaient recouverts par une fine couche de terre. Sybille se perdit dans le regard affamé de son professeur qui semblait chercher quelque chose dans sa poche. Léo sortit un petit étui argenté de son pantalon et le glissa entre ses dents.
Le souffle de Sy devint court et irrégulier. L'adolescente se morditles lèvres et serra les cuisses pour contrôler son excitation.
C'est à cet instant que quelqu'un frappa à la porte. Le regard ténébreux de Léo s'assombrit. Il intima à Sybille de ne pas bouger et partit voir qui était l'intrus.
-------Argh, à votre avis, qui est à la porte ? Rdv tout de suite à la partie suivante.