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C'est le choc. Je ne m'attendais absolument pas à une telle annonce. Mes membres s'anesthésient presque immédiatement. Je suis persuadée que ceci une mauvaise blague. Je ne veux pas retourner à San Francisco. Cette possibilité m'est totalement résiliée de mon esprit depuis près d'une semaine. C'est inconcevable que je parte d'UnderGlade ; je n'en ai nullement envie !
— Non. Je reste ici. Déclaré-je avec une grande conviction.
— Quoi ? Mais, mais... Je pensais que tu trouvais cet endroit dangereux ! Rétorque-t-il, complètement sidéré par mon refus.
— J'ai changé d'avis. Mon manque de tact me surprend énormément. Mon ton est sec, ainsi qu'intransigeant. Et puis, tu envisageais de partir sans maman ?
Visiblement, mes mots ne l'ont pas laissé indifférent. Mon père est pratiquement paralysé. Il me regarde d'une manière indéchiffrable, et finit par répondre à ma question.
— Oui.
Bien que j'aie déjà songé à cette réponse, ceci reste tout de même en travers de ma gorge. Je n'arrive pas à croire qu'il abandonne. Après tout, la principale raison pour laquelle nous sommes venus ici était dans l'unique but de retrouver ma génitrice. Mon paternel ne s'est même pas donné les moyens d'atteindre son objectif. Il a seulement baissé les bras, comme un lâche. Je présume que la lâcheté est une affaire de famille ! Je soupire bruyamment. Devrais-je lui dire que j'ai déjà rencontré ma mère ? Il le faudrait. Je suis curieuse de voir sa réaction.
— Est-ce que tu sais qui est le conducteur de la voiture avec des rayures blanches ? Je demande, tandis que mon père fronce des sourcils. Ma question semble être hors sujet en vue de la situation, pourtant, ce n'est pas le cas.
— Bah... Le voisin d'en face, non ?
— Faux. C'est elle. Depuis tout ce temps, elle était là. Dis-je calmement, pendant ce temps, les Perkins restent en retrait. Et c'est grâce à elle que les Outsiders ne m'ont pas tué.
— ATTENDS QUOI ? S'écrie-t-il en écarquillant les yeux. Comment ça s'fait qu'un gang veuille ta mort ?
— Techniquement, deux gangs voulaient me tuer. Et crois-moi, c'est une longue histoire... Alors, laisse tomber. Grommelé-je avec une lassitude déconcertante.
Ma détermination m'a permis à convaincre mon père. Bien qu'aux premiers abords, il fut réticent à l'idée de me laisser continuer à dormir dans la base secrète des Night Warriors ; notre négociation a porté à ses fruits. En effet, sa réponse a été positive. Tout s'est parfaitement bien passé, à quelque détail près, bien évidemment. Étant de nature méfiante, mon père a indirectement menacé Wayne. Mais, bon ! Ça aurait pu être pire, non ?
✽ ✽✽
Lorsque l'on arrive dans la vieille maison délabrée dont j'avais l'habitude de dormir avant que je ne vienne dans le QG, les yeux de mon père analysent les moindres détails de toutes les pièces. Après tout, ça faisait un moment qu'il n'était pas venu ici.
— Elle va bien ? Me demande doucement mon père.
Il ne prend pas le temps de me regarder, puisqu'il est beaucoup trop obnubilé par les lieux ayant légèrement changé. Il faut savoir que lorsque les Outsiders et Night Warriors se sont confrontés, plusieurs vases n'ont pas été épargnés par cette lutte féroce. Malgré le fait que la question de mon paternel n'est pas des plus explicites, je parviens à deviner qu'il fait référence à ma mère. Ça me fait encore tout drôle de l'appeler ainsi.
— Oui, tu n'as pas à t'inquiéter. Je souris timidement, avant de reprendre la parole. Je pense qu'il serait temps que je parte, il est presque que dix-neuf heures passé.
— Tu ne restes pas pour manger ici ? Il fronce les sourcils, pendant que je remarque que Wayne et Willow se tiennent vers la porte d'entrée.
— Non, ça va aller.
Mon père paraît déçu, mais finit par acquiescer vigoureusement de la tête. J'aurais aimé pouvoir passer plus ample de temps en sa compagnie, mais je ne peux pas. Il faut que je m'entraîne. Et il n'est pas question que je prenne une soirée de repos. C'est primordial que je puisse acquérir à la perfection mes techniques de combats. Je veux être suffisamment expérimentée lorsque je me retrouverai face aux Outsiders. C'est inconcevable que ça ne soit pas le cas.
Je ne veux pas revivre le moment où ils ont failli me tuer. Plus jamais.
Lorsque l'on fait irruption dans l'enceinte du QG, je remarque que les Night Warriors sont déjà là-bas, tous, sans exception. Par ailleurs, désormais, il m'est facile d'attribuer un nom à chacun. Car, tout de même, ça fait beaucoup de prénoms à retenir ! De manière presque instantanée, une odeur enivrante de pizza me parvient jusqu'à mes narines. Actuellement, mon ventre crie famine ! Sans plus tarder, je m'empresse vers la table pour atténuer mes gargouillements, suivis de près de Willow.
— Bon, c'est parti pour les entraînements ! Plus tôt on commencera, plus tôt on terminera cette séance de torture. Lance Parker avec conviction.
Je me dépêche de finir mon repas, et bois une gorgée d'eau. Pendant ce temps, les gars se sont tous dirigés dans la salle de sports à l'exception de Kayden et de Glen ; ces derniers sont plutôt expérimentés dans la médecine que dans l'art du combat.
— Tu devrais attendre quelques minutes avant de te lancer, sinon tu risques de tout dégueuler. Me conseille Kayden, et j'acquiesce vigoureusement de la tête.
Après plusieurs instants de digestion, je me dépêche pour commencer mon entraînement intensif. Ce sera la deuxième fois de la journée, et croyez-moi, ce n'est pas une partie de plaisir ! D'horribles courbatures se manifestent dans chacun de mes membres, mais malgré tout, j'essaye de mimer une expression neutre.
— Tu es prête ? Fit soudainement Wayne en me surprenant par derrière.
— Absolument ! Dis-je alors que l'on se dirige vers les mannequins de combats.
D'un regard noir, je toise intensément ma cible. Mon sang afflue à même point. Tandis qu'un silence gouverne les environs. J'en viens à déduire que les gars ont arrêté leur séance de sports en pensant probablement que je vais frapper lamentablement sur ce mannequin en bois. D'habitude, ils ne sont pas là quand je m'entraîne. Alors c'est ce soir que je pourrais prouver que je peux progresser aussi rapidement qu'eux, et que le fait d'être une fille ne signifie pas forcément que l'on est faible.
Je suis déterminée à mettre en évidence tous mes efforts.
— Justesse et précision. Remarque Wayne doucement.
Et c'est là que j'afflige un violent crochet du droit en direction du mannequin de combats.
✽ ✽✽
— Early, réveillez-vous ! S'exclame M. Crawford.
Décidément, certaines choses ne changeront jamais. Bien que j'ai durement insisté pour me rendre à l'école, je regrette immédiatement mon choix lorsque je réalise à quel point les cours de la matinée ont été nuls. Je me redresse de ma chaise en faisant preuve de désinvolture. À l'heure actuelle, ma scolarité ne m'intéresse plus. Ça n'a aucun sens que j'apprenne la formation d'un être humain alors que je souhaite devenir mécanicienne ! C'est carrément du foutage de gueule. Un bâillement s'échappe de ma bouche, signe de fatigue.
OOOH ! MIRACLE ! La sonnerie de la libération vient de retentir. Rapidement, je range mes affaires et saute hors de la salle en prenant soin de m'orienter vers la cafétéria. Il est l'heure de manger ! Rien de mieux pour laisser reposer mon cerveau en paix.
Soudain, sans que je m'y attende, Levi racle légèrement la gorge afin d'attirer mon attention. Presque instinctivement, je me tourne vers elle. Depuis le début de la matinée, celle-ci semble contrariée. De plus, nos conversations ont été extrêmement brèves.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Demandé-je en fronçant les sourcils.
— Hum... C'est que, je. Commence-t-elle avec hésitation. Tu pourrais me suivre ?
Une demande assez louche que j'accepte sans broncher. Je fais signe à Tyler, Phoenix, Jayce, et les jumeaux de ne pas nous attendre ; et comme d'habitude, ils ne cherchent pas à connaître les détails. Levi s'arrête dans un petit coin de verdure que j'avais déjà vu auparavant. Nous étions venues ici après que Wayne et Ashlyn se soient embrassés. Ce souvenir n'est pas des plus plaisants. Je déglutis en fixant les alentours. Mon analyse de ce lieu fut interrompue par la prise de parole de Levi :
— Est-ce que.... est-ce que Wayne compte tuer mon oncle ?
Sa question m'est totalement inattendue. Je manque de m'étouffer par ma propre salive. Pourquoi Wayne voudrait... ? Ah, mais oui ! Son oncle n'est autre que Shado, j'avais complètement oublié. Merde alors. Ça risque de changer mes plans, dans ce cas. Puisque ses parents sont morts, Shado est sa seule famille... C'est à l'encontre de mes principes de faire ça. Je ne peux pas lui enlever un être cher.
— Je n'en sais rien... Dis-je sans grande certitude.
Étant donné que je suis consciente des capacités et les intentions de Wayne ; tout me porte à dire qu'il n'hésitera pas à massacrer Shado. Après tout, cet homme est notre ennemi. Et il désire ma mort. Je ne peux pas supporter qu'un psychopathe dans son genre puisse se promener en ville. C'est inconcevable.
— Dis-lui de le faire. Je t'en supplie. Murmure-t-elle en me regardant d'une manière indéfinissable. Il ne faut pas Shado soit en liberté.
Je décèle une petite lueur dans son regard. Elle paraît effrayer, terroriser, épouvanter. En bref ; un sentiment de peur s'empare de chaque parcelle de son corps. Je ne l'avais vu ainsi. Des multiples réflexions me viennent en tête, notamment des hypothèses sur la raison de son état anormale.
— Quoi ? M'exclamé-je en prenant soin de garder une tonalité basse. Mais, je pensais que tu aimais bien ton oncle, ou du moins, un minimum !
Elle souffle brièvement en observant attentivement les alentours. Cette dernière semble avoir l'impression d'être suivie, tout comme Heather. Par ailleurs, il se trouve que le mystérieux inconnu qui l'espionnait était Terence ! Pour une surprise, c'en ait une !
— Il est dangereux. Et il l'est encore plus à cause de la mort de Nevan. Tout ce qui compte pour lui c'est de se venger. Et puisque tu es la petit-amie de Wayne, il va te tuer. Mais, avant ça, il va te torturer. Dit-elle en sanglotant silencieusement.
— Il est si abominable que ça ? Déclaré-je avec stupéfaction.
— Je peux t'assurer que oui. Dit-elle avant de continuer d'une voix froide. Ce salopard a tué mes parents, sans aucun scrupule. Il est pire qu'abominable.
Mon cœur rate un bond face à cette révélation. Je suis complètement estomaquée.
— Écoute, je.... Il vaudrait mieux qu'on y aille. Je n'ai pas envie de parler de ça. Reprend-elle avec un certain malaise.
Bien que des tonnes de questions me tourmentent vigoureusement l'esprit, une part de moi m'oblige à rester silencieuse. Il est évident que Levi n'a pas envie d'approfondir cette conversation évoquant un sujet sensible ; c'est-à-dire, ses géniteurs. Sans un mot, on se dirige dans la cafétéria, tandis que je m'abstiens de briser le silence s'étant installé entre nous. Mine de rien, je peux parfaitement distinguer le bouleversement de mon amie. Ses yeux brillent par ses pleurs imminents. Je serre la mâchoire pour demeurer muette, sachant pertinemment que mes paroles ne pourraient qu'empirer son état. Un pincement au cœur apparaît lorsque je prends pleinement conscient que je suis impuissante face à son désarroi.
Lorsque l'on entre dans la cantine, Levi prend une profonde inspiration. Je la regarde attentivement en constatant qu'elle est toujours autant anxieuse. Elle lève les yeux vers moi avant de me sourire laconiquement. On s'oriente dans la table se tenant Jayce, Tyler, Ian, Evan et Phoenix. Ces derniers sont de bonne humeur ; comme d'habitude. Je m'installe face à un plateau, tandis que Levi fit de même.
— Hé ! Vous avez parlé de... ? Demande soudainement Jayce.
Il laisse sa phrase en suspens ; dès qu'une insonorité règne dans la cafétéria. Ceci est devenu comme une sorte de rituel. Quand les Night Warriors débarquent, ça a un impact instantané qui nous oblige - d'une manière ou d'une autre - à nous taire. Je me retourne, et commence à examiner chaque membre de ce gang connu de tous. D'ailleurs, je me demande comment ça se fait que personne ne les as signalés à la police !
Je présume que tous les étudiants de ce lycée sont terrorisés par les potentielles représailles qu'ils pourraient avoir en les dénonçant. Après tout, les Night Warriors sont une grande communauté se séparant en sept.
— Oh non... Ils se viennent vers nous, encore une fois. Affirme Ian avec peu d'enthousiasme.
Je ris doucement, et me concentre davantage sur Wayninou - oui, ce surnom est totalement ridicule ! Quand son regard émeraude s'arrête vers moi, une sensation étrange me gagne. En temps normal, Wayne n'est pas censé se montrer à mes côtés sous peine d'éveiller les doutes de certains acolytes des Outsiders. Or, le fait qu'il soit à quelques mètres de moi pourrait nous porter préjudice. Je fronce les sourcils, avant de me lever de mon siège en plastique. Quand je me tiens à une distance approximativement correcte de lui, je prends immédiatement la parole :
— Qu'est-ce que tu... ?
Et c'est là qu'il me coupe la parole en posant ses lèvres sur les miennes. Des fracas de fourchettes résonnent. Un silence presque glacial envahit la pièce. Et des plateaux tombent. Je savoure ce baiser, pendant qu'un flot de pensées s'immisce dans tête, suite à cet acte complètement illogique de Wayne. Quand nous manquons éperdument l'air ; je me recule en voyant que plusieurs personnes ne se gênent pas pour nous regarder. Parmi tous ses visages choqués, je peux distinguer Peter et Ashlyn. Par ailleurs, c'est ces deux-là qui ont fait lâcher leur plateau-repas ! J'imagine qu'ils sont révulsés et à la fois scandalisés d'assisté à ce geste affectif.
Mes yeux convergent vers ceux de Wayne. Et c'est à cet instant que je réalise que nous sommes au même endroit où nos premiers mots ont été échangés - et qu'une araignée s'est incrustée sur mon épaule. À l'époque, je n'arrivais pas à répondre à une question ; qui est réellement Wayne Perkins ?
Après tout ce qui s'est passé, à présent, je peux d'ores et déjà déclarer que je connais la réponse. Je sais qui il est ; c'est-à-dire, une personne méprisante, froide, introvertie, avec un cadre familial dissemblable de la norme. Mais, avant tout, je sais qu'il protecteur, attachant et attentionné.
Quelque mois plutôt, tout ceci, je ne l'aurais pas su. Alors, même si je n'aime pas les ruelles effrayantes et les habitants aux intentions douteuses, je peux définitivement affirmer une chose.
« J'aime cette ville. »
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Chapitre nul, désolée! Je vais poster le prochain chapitre dans quelques minutes. :)
PS: navré pour toutes les fautes!
PEACE. Xx