× Early's head ×
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Une mélodie résonne tandis que je maudis intérieurement Wayne. Bien évidemment, Terence et un type dont je ne connais pas le nom, ne tarde pas à trouver ça louche que le portable de leur leader soit ici. De ce fait, ils eurent l'idée de détecter l'origine de la sonnerie qui ne peut être arrêtée. Même si je m'y attendais ; mon corps émit en sursaut en voyant le visage des deux individus ayant baissé leur tête pour nous voir.
— WAYNE ?! S'écrit le garçon qui se prénomme Kayden - enfin, je crois. Ce dernier est manifestement abasourdi.
— Hey, les gars... Déclare Wayne sans grande conviction.
Étant donné que nous nous sommes fait repérer : il est inutile de demeurer une seule seconde de plus en dessous de ce lit. Je rampe vers la gauche, et finit par me lever, sous les regards indéfinissables de Kayden et de Terence. Par la suite, Wayne se lève à son tour, visiblement mal à l'aise. Un silence pesant envahit l'atmosphère. Ceci fut brisé par l'irruption d'un des membres des Night Warriors - il s'agit de Carter, si mes souvenirs ne me font pas défaut.
— Les Outsiders sont ici ! Informe-t-il, tandis que d'autres gars viennent à ses côtés. Oh, euh... Wayne. Qu'est-ce que tu fais, ici ? Poursuit-t-il, en riant nerveusement.
— C'est plutôt, vous. Qu'est-ce que vous foutez tous, là ? Le ton de sa voix est presque effrayant.
— Ce n'est pas ce que tu crois... Intervient un autre. Sa tête m'est familière... ! C'est Seth, ou quelque chose dans l'genre. En tous cas, il était présent lors de mon heure de colle qui m'avait été attribuée par Mme Houston.
— Et, dis-moi qu'est-ce que je crois, hein ? Wayne s'avance dangereusement vers le groupe de personne se tenant dans l'encadrement de la porte. Par chance, Terence le retient pour éviter que la situation ne dégénère. Je vous ai clairement dit de ne pas la toucher, hier soir ! Et qu'est-ce que je vois ? Vous êtes tous là, chez elle, en prétendant aller dans un bar !
La tension augmente davantage. Ça s'annonce mal, croyez-moi.
— Allez tous vous faire foutre ! Surtout toi, Terence. Continue Wayne en se détachant brusquement de son ami.
Je joue frénétiquement avec mes bracelets, afin d'apaiser mon anxiété. Être au centre d'un naissant conflit entre les Night Warriors est loin d'être rassurant. J'aurais voulu m'enfuir. Là, maintenant. Ou bien, de m'enterrer vif. Toutes les possibilités farfelues et inimaginables pour partir d'ici tournoient dans mon esprit craintif.
— C'est un malentendu ! Affirme soudainement un blondinet. Notre but n'était pas de la blesser, tu dois nous croire. On voulait seulement discuter avec elle...
— Revolver en main ? Je ne suis pas dupe, Melvin. Souffle Wayne en s'orientant vers moi. Sans que je n'aie le temps de réagir, celui-ci passe son bras au-dessus de mon épaule. Cette fille m'appartient, est-ce que c'est clair ?
Attendez ! Minute, j'ai raté un chapitre ou quoi ? Je n'appartiens à personne. Nan, mais j'hallucine. Je suis dépendante de moi-même, et il est hors de question qu'il me considère comme un vulgaire objet de pacotille. Oh ça, non ! Il peut toujours rêver. Mais malgré tout, ce qui m'étonne presque, je ne fis rien. Au fond, ses mots sonnent plus comme étant protectrice, que malsaines.
— Ooooh, j'avais raison ! Notre chef Wayninou aime la petite brunette. Glen, donne-moi mes vingt dollars ! Rit un autre garçon. Suite à ces propos, un type lui tend un billet, en ne manquant pas de souffler bruyamment.
— Ferme-là, Parker. Je peux facilement discerner de l'amusement dans la voix de Wayne.
Dans le but d'attiser l'attention de tous, Kayden racle de la gorge. Désormais, tous les regards sont braqués sur lui, y compris le mien.
— C'est pas pour vous stresser, mais les Outsiders peuvent débarquer ici, d'une minute à l'autre.
Un juron s'échappe des lèvres de Wayne. Ça ne présage rien de bon. Une confrontation entre ces deux gangs est imminente. Ce n'est plus qu'une question de temps. Le simple fait d'y penser provoque des millions des frissons se propagent dans chaque parcelle de mon corps. Cependant, un sentiment de réconfort me submerge lorsque Wayne serre discrètement ma main. Je peux sentir le regard incandescent de Terence étant posé sur nos mains entrelacées, qui est passé inaperçu aux yeux du reste du gang.
— Glen, Melvin, Jackson et Tyson ; vous attaquez ! Seth, Kayden et Parker ; vous surveillez leur arrière. Aaron, Brendon et Zack ; vous isolez Shado pour que je m'occupe de lui. S'il n'est pas là, occupez-vous du plus fort des tous. Ordonne Wayne, de façon autoritaire et stricte. Quant à toi, Terence. Protège Early.
— C'est compris, tous ? Continue-t-il en haussant le ton.
— OUI ! Ont-ils déclaré en chœur, hormis Terence. Par ailleurs, celui-ci se dirige vers Wayne et moi, pendant que les autres se sont précipités dans l'étage d'en dessous.
— Je te fais confiance, Terence. Chuchote-t-il à l'intention du ténébreux, ses paroles sont à peine audibles.
— Je sais... Compte sur moi. Admit le brun en gardant une expression neutre. Et fais-moi plaisir, tue cette enfoiré de Shado. Un léger rictus honore son visage.
C'est à cet instant précis que la main de Wayne détache son emprise, laissant accentuer un sentiment de vide en moi, mêlé à de la frustration. Mon impuissance face à son départ proche me ronge inévitablement de l'intérieur. Il s'apprête à s'aventurer avec les autres, vraisemblablement dans la cuisine, afin d'attaquer par surprise les Outsiders. Ce combat sans merci causera des blessées. Probablement, possiblement, irrévocablement. J'en suis certaine. Ça sonne comme évidence. Wayne se tourne vers moi, de ses yeux pénétrants : il me regarde. Intensément. Pour ma santé mentale, ça devrait lui être interdit de faire ça.
— Ne t'avise surtout pas de faire le bordel en détruisant les meubles, et les murs. Toi et tes amis. Dis-je en souriant faussement. Ma remarque arrive à le faire rire.
— Je te le promets.
Des coups de feu retentissent. Mais, je n'y prends pas attention. Seuls ses iris verts comptent. La mélancolie que j'éprouve est intense et constante.
— Merde à la fin ! Embrassez-vous. Vous faites chier à rester planté là comme ça. Grogne Terence en soupirant bruyamment.
Et là, les lèvres de Wayne répondent tendrement aux miennes, tandis que ses mains caressent délicatement mon visage. Le souvenir de notre précédent baiser refait surface. Mais cette fois-ci, tout semble différent. Mes pensées ne sont plus ambiguës et équivoques. Son contact anesthésie le moindre de mes mouvements ; je suis subjuguée. Obnubilée par son odeur enivrante, ses lèvres d'une douceur déconcertante, sa présence hypnotisant et son souffle chaud.
Wayne s'éloigne, contraint d'accomplir ses fonctions. C'est pourquoi je me retrouve seule avec Terence. Et le fait de le savoir armé n'est pas vraiment sécurisant. En effet, il joue tranquillement avec son revolver, comme si cela était tout à fait normal. D'un geste hésitant, je m'assois sur le rebord de mon lit.
— Tu te rends compte de ce que tu fais, Early ? Interroge brutalement Terence.
— Comment ça ?
— Wayne est le leader d'un gang. L'aimer est la chose la plus indécente du monde. Tu le sais ça ? Affirme-t-il d'une voix calme et posée.
Hein ? Pour ma part, ses propos sont vraiment inattendus. Je fronce intentionnellement les sourcils pour lui faire comprendre mon incompréhension. Et puis, en quoi le fait d'éprouver des sentiments à l'égard de Wayne l'intéresse ? Ceci ne le concerne en rien. Du moins, pas à ma connaissance. De plus, son manque de tact m'agace. Énormément.
— Je le sais.
Ma voix froide, intransigeante, presque stricte retentit. Ainsi, il peut prendre conscience à quel point ses paroles sont inappropriées et désobligeantes.
— C'est un assassin, Early. Et je suis bien placé pour savoir qu'il a déjà tué des gens. Tu ne le savais pas, je présume, non ? Dit-il en croisant ses bras contre son torse.
— Je sais que c'est un meurtrier. Répondis-je sereinement.
— Et tu n'as pas peur ? Demande-t-il en haussant ses sourcils.
— Qu'est-ce que tu insinues par là ? Ajouté-je afin d'obtenir une question concrète.
— Et si, tu ne le connais pas réellement ? Il pourrait te tuer à cause d'un simple saut d'humeur. Ta vie sera constamment en danger. Il s'installe tranquillement à côté de moi. Tu sais, Wayne a beaucoup d'ennemies... Les Outsiders ne sont qu'un début.
Mais, de quoi il se mêle, au juste ? Je ne pense pas que semer le doute en moi soit la meilleure solution pour me protéger. Je me fiche royalement que la faucheuse guette ma mort. Le dernier souffle ne me fait plus peur ; contrairement à avant. Si jamais je meurs, ce sera avec le sourire. Je me suis trop longtemps fixée des limites à ne pas franchir. Or, désormais, j'en ai assez. Je veux vivre. Mais, pas en étant constamment à réfléchir sur ce qui m'est restreint, ou non. Je veux être libre de mes choix. Tout simplement. Dans le cas-ci contre, j'ai choisi de suivre Wayne, à mes risques et périls. Un mois plus tôt, je n'aurais jamais cru être capable de dire les mots suivants ; la mort ne m'effraie plus.
— Je n'ai pas peur de Wayne. Dis-je en le regardant attentivement. Et ça ne risque pas de changer.
Il semble sidéré d'entendre de tels propos.
— Mais... Il s'est attaqué à ton père ! Riposte-t-il.
— C'était seulement pour me menacer, afin que je lui dise l'identité de la recherchée. Annoncé-je en gardant cette attitude calme. Au fond, il l'a fait pour protéger sa sœur, donc je ne lui en veux pas pour ça.
— Mais t'es complètement cinglée ! S'exclame Terence. Il aurait pu tuer ton père, bordel !
Aucune réponse de ma part ne retentit. Je préfère rester silencieuse. Cette conversation ne mène à rien, de toute manière.
— Écoute, hum... sache que ta relation avec Wayne est malsaine ainsi qu'interdite. Terence prend une profonde inspiration.
— Comment ça, interdite ? J'interroge, confuse.
Il hésite quelques secondes. C'est comme si une force imaginaire refusait qu'il m'avoue ce qu'il m'apprête à me dire. D'après son expression faciale, ceci doit être de la plus haute importance. Étant de nature impatiente, ce suspens m'est abominable.
— Wayne et moi avions fait un pacte... Bref. En gros, ça consistait à ce qu'aucun de nous deux ne tombe amoureux. Dit-il en faisant preuve d'un sérieux or pair. Je sais même pas pourquoi je te dis ça. Il rit nerveusement.
Terence entreprend un temps de pause, encore. Malgré ça, je reste tout ouïe. Et lorsqu'il finit par prendre la parole, mon anxiété s'amplifie plus qu'elle ne l'est déjà.
— Même si ça peut paraître inconcevable ; j'aimais une fille. Genre, énormément. Terence dit en souriant à peine. Aww, c'est mignon. Et elle est morte. Ah, euh, ça l'est moins maintenant. Des connards l'ont tiré dessus, et... je suis arrivé trop tard. Enfin, pas vraiment, en fait. Puisqu'elle était toujours en vie quand je suis venu. Mais, pour être honnête, j'aurais préféré ne pas être là, du tout. Elle est décédée dans mes bras, sans parvenir à finir sa phrase.
J'arrive à entendre des sanglots dans sa voix. Il tenait beaucoup à elle, à ce que je vois.
— Je suis désolée... Arrivé-je à dire, tant cette confession inattendue me bouleverse. J'ignore pourquoi j'ai dit ça ; une part de moi m'y obligeait, d'une manière inexplicable.
— Enfin, bref ! Ajoute-t-il. Tout ça pour te dire qu'il faut absolument que tu te méfies de tout. En particulier des gens qui rôdent la nuit. N'ouvre ta porte à personne, même pas à moi. Reste toujours avec ton portable, et ne te dispute pas avec Wayne. Je sais qu'il est impossible de prévoir ce genre d'événement à l'avance, mais tâche tout de même de limiter ce type de conflit. Il suffit qu'il baisse sa garde une fraction de seconde, pour qu'ils arrivent.
Et là, ce fut comme un déclic. Une dispute ? Quant est-il du jour où Wayne connaîtra mon secret ? Ce dernier va assurément atténuer sa protection. C'est certain. Une étrange intuition me révèle que les Outsiders seront de retour pour me tuer. Et comme je l'ai déjà dit précédemment ; mes présages s'avèrent souvent être vrais.
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Petit changement de programme : The Bad Boy sera probablement publié en fin 2016. :)
PS : je m'apprête à partir en vacances demain, pendant une semaine. Donc, je ne pourrais pas poster entre-temps. :)
PEACE. Xx