La muse de Callidromos

By GaelleLaurier

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Egalement disponible en autoédition sur Amazon, retrouvez ce court roman, dur et poignant, sur Wattpad. Mon t... More

Chapitre 2 (Thétis)
Chapitre 3 (Gwydion)
Chapitre 4 (Thétis)
Chapitre 5 (Gwydion)
Chapitre 6 (Thétis)
Chapitre 7 (Gwydion)
Chapitre 8 (Thétis)
Chapitre 9 (Gwydion)
Chapitre 10 (Thétis)
Chapitre 11 (Gwydion)
Chapitre 12 (Thétis)
Chapitre 13 (Gwydion)
Chapitre 14 (Thétis)
Chapitre 15 (Gwydion)
Chapitre 16 (Thétis)
Chapitre 17 (Gwydion)
Chapitre 18 (Thétis)
Chapitre 19 (Gwydion)
Chapitre 20 (Thétis)
Chapitre 21 (Gwydion)
Chapitre 22 (Thétis)
Chapitre 23 (Gwydion)
Chapitre 24 (Thétis)
Chapitre 25 (Gwydion)
Chapitre 26 (Thétis)
Chapitre 27 (Gwydion)
Chapitre 28 (Thétis)
Chapitre 29 (Gwydion)
Chapitre 30 (Thétis)
Chapitre 31 (Gwydion)
Chapitre 32 (Thétis)
Chapitre 33 (Gwydion)
Chapitre 34 (Thétis)
Chapitre 35 (Gwydion)
Chapitre 36 (Thétis)
Chapitre 37 (Gwydion)
Chapitre 38 (Thétis)
Chapitre 39 (Gwydion)
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Chapitre 1 (Gwydion)

17K 829 50
By GaelleLaurier

Je sentais mes forces m'abandonner au fur et à mesure que mon sang s'écoulait. Heureusement, il n'avait pas touché l'artère fémorale, mais il n'était pas passé loin. Par contre, pour ce qui était du coup à l'épaule, il avait fait preuve de bien plus de précision. Gageons qu'elle fut brisée vu la douleur qui me lançait jusqu'au cœur et à travers le corps. Me paralysant pratiquement de moitié.

Mais je n'avais pas à avoir honte. Je les avais vaincus. Tous ceux qui étaient à ma portée. Un par un. Il ne restait que celui-là. Le plus coriace, le plus fourbe. Il avait attendu que les autres m'épuisent avant de porter un premier coup à ma cuisse. J'avais pu éviter qu'il ne sectionne pire que quelques vaisseaux. L'on ne me surnommait pas, moi aussi, Callidromos le plus rapide, le plus agile pour rien. Et même si sa tactique avait pour intention que je sois ralenti de fatigue, il me restait bien plus que mes muscles pour m'en sortir : la rage d'être vivant et de parvenir enfin à obtenir la liberté que je convoitais.

Depuis l'enfance, je m'entraînais pour cela, depuis que je fus en âge de combattre, je ne m'y pliais que dans ce but. Pour survivre, j'avais dû me forcer à tuer. Tuer pour ne plus être le petit esclave celte, arraché à sa terre que j'étais.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi il ne m'attaquait pas une dernière fois. Pourquoi il ne se décidait pas à porter le coup final. Au lieu de cela, il se déplaçait autour de moi, aux aguets lui aussi. Prêt à bondir, mais s'y refusait. Au centre de ce cercle imaginaire qu'il traçait, je ne pouvais que l'observer. Tournant sur moi-même afin de suivre chacun de ses pas, anticiper chacun de ses mouvements. Puis me vint l'évidence, claire et limpide alors que le sable sous moi n'était plus qu'une sorte de bouillie de poussière et de sang dans laquelle mes pieds s'enlisaient. Il attendait que je me vide pour m'achever. Que je sois suffisamment faible pour n'avoir qu'à porter le coup fatal. Serait-ce un jeu ? Ou serait-ce qu'au final, il ne soit pas capable de plus.

Voilà des heures que nous combattions ici, il devait être tout autant épuisé que moi. Et les longues minutes de cette agonie dont il se servait commençaient doucement à faire monter quelques rumeurs parmi le public. S'il était bien une chose que l'on ne devait pas... que l'on ne devait jamais faire, c'était bien de le contrarier. Nous n'étions pas que gladiateurs, nous étions acteurs. Mettant en scène notre propre mort ou celle de nos adversaires. Mais ce qu'ils voulaient, eux tous qui nous regardaient en ce moment, c'était du spectacle.

Je jetai un œil du côté de Celsus, mon maître, mon « laniste ». Il était pâle comme un linge lui aussi. Normal, il va perdre gros si je tombe. Car de tous, il ne restait que moi. Chance. Récompense de mes efforts. Protection divine. Je ne saurai jamais, mais quitte à en terminer ici et maintenant, je donnerai le dernier coup.

Piteusement, je me redressai et levai ma masse d'armes au-dessus de ma tête. Jetant mon bouclier afin de déstabiliser mon adversaire qui songera sans doute qu'il sera plus simple de me tuer. Et fixant la foule, mon corps hurlant sa douleur, je hurlais avec lui mon nom, l'incitant à me suivre dans ce cri de victoire.

« Callidromos ! »

Il n'en fallut pas plus pour la réveiller et la déchaîner ! Tenue trop longtemps en alerte, le moindre mouvement aurait suscité la même liesse. Mais je croyais avoir manœuvré comme il le fallait. Et alors que, déstabilisé par les acclamations de plus en plus puissantes, scandant ce nom que je leur offrais en pâture, mon adversaire me quitta des yeux une fraction de seconde, je m'élançai vers lui et frappai.

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