Chapitre 22 (Thétis)

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Je n'étais pas sure de souhaiter me replonger dans cette robe, pourtant je n'avais pas le choix pour l'instant. Gwydion se rhabilla en hâte et se mit à chercher parmi les peaux, en trouvant une suffisamment large pour me couvrir. Il semblait être redevenu comme avant... enfin presque. L'arrivée de Caius l'ayant de nouveau fermé au monde. Mais il était prévenant et me couvrit lui-même avant de m'inciter à sortir.

– Je sais où se trouve la salle d'eau, lui fis-je avant de l'y conduire.

Nous n'y serions pas seuls, certains invités de cette nuit étant encore présents, baignant lascivement dans l'eau chaude. Mais Gwydion me tira à l'écart. Si lui ne ressentait aucune gêne de s'y plonger nu en publique, il songea cependant à faire écran alors que vint mon tour. Comme s'il refusait obstinément que l'on s'attarde trop sur moi. Chose que je pouvais comprendre. Encore et toujours, il suffisait que l'un d'eux souhaite quoi que ce soit de moi pour que cela lui soit accordé. Mais en attendant, c'était de lui que j'avais à m'occuper et avant qu'il n'en vienne à refuser, je me saisis d'une éponge et commençai à lui laver le corps.

Je ne savais s'il était judicieux de lui reparler de cette nuit, de ce qu'il avait fait et surtout ce qui avait failli se produire. Même si ce n'était pas de reproches dont il serait question.

– Pour cette nuit... chuchotais-je.

– Est-il nécessaire que nous en parlions ? me coupa-t-il. Je suis désolé.

– Et moi, je vous remercie.

Il sembla étonné, mais ne releva pas et me suivit juste des yeux, ne tournant la tête que le nécessaire. Se faisant plus énigmatique qu'a l'habitude. Et c'était peut-être mieux ainsi. Les quelques derniers invités quittèrent les lieux et nous terminions également. Nous ruant ensuite vers les cuisines avant qu'elles soient investies pour le midi.

– Pouvons-nous prendre ce que nous souhaitons ? fis-je, mais il ne devait pas savoir plus que moi et haussa les épaules en guise de réponse. Alors il y a du poisson fumé et de la viande séchée cachés par ici.

J'avais pu repérer cela lorsque j'y travaillais, les servantes mettant des restes de côté et en cachette pour leurs besoins. Je piochai également dans quelques pommes ainsi qu'un pain semblant de la veille. Mais nous avions déjà du manger bien pire.

– Il ne me semble pas que nous devions engraisser tout le convoi.

– Ce n'est pas pour le convoi, c'est pour vous. Vous devez reprendre des forces à présent. Par ma faute vous...

Il me stoppa d'un geste, soupira et s'agaça une fois de plus.

– Prends ce que tu souhaites et allons-nous-en d'ici.

Amasis nous rejoignit dans la cour, quittant l'une des esclaves du domaine devant la case. Tandis que les deux guerriers étaient installés à l'arrière de la charrette, ne semblant pas vouloir en bouger.

– Ordre du maître, nous firent-ils tout en nous offrant de larges sourires faux.

Quant à moi, même s'ils s'écartèrent afin de me laisser place, je les ignorai. Préférant marcher s'il le fallait que de risquer une nouvelle altercation entre ces hommes et mon protecteur.

La muse de CallidromosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant