Chapitre 28 (Thétis)

4.7K 525 5
                                    

Je m'étais éloignée de quelques pas, observant longuement mes arrières, m'assurant que nul ne s'en était encore aperçu. Puis continuai le long de cette rue, jusqu'à arriver à un petit carrefour où s'était engagée la charrette de blé. Je comptais m'y glisser afin de fuir, mais elle prit de l'avance. Il me fallait me faufiler pour avancer, ce qui pouvait s'avérer salutaire pour moi. Dans cette foule, ils ne me repéreraient pas bien vite. Mais j'avais la poitrine compressée de partir ainsi, de m'enfuir non seulement de tout cela, mais surtout de le quitter, lui. J'en vins à laisser couler quelques larmes, m'arrêtais en plein milieu d'un chemin, hésitante. Je n'y arrivais pas. Et pourtant il allait encore souffrir de ma présence si je restais. Je ne savais plus que faire, cette possible liberté soudaine devenait plus un fardeau qu'un espoir tout à coup. De plus, je n'avais pas d'argent, j'étais seule et sans doute que des recherches seraient mises en œuvre dès qu'ils s'en apercevraient.

Je revins sur mes pas et me fit bousculer par un homme. M'excusai pourtant poliment, mais il me stoppa net.

– Hé bien beauté, tu t'es perdue ?

Je regrettai aussitôt cette folle décision que de m'échapper, croiser quelqu'un de pire que Caius pouvait m'arriver à tout moment et je n'aurais alors personne pour me secourir. Je tentai de le contourner, mais il s'interposa, bientôt rejoint par un autre homme qui se mit derrière moi. Si je ne parvenais pas à leur échapper, je me voyais bien mal partie.

– Je... mon maître m'attend. Il va être en colère si je ne rentre pas tout de suite.

– Et qui est ce maître impatient ?

– Callidromos... heu non, Caius !

– Ah Callidromos... ce nom me dit quelque chose. Tu vois l'ami, je t'avais bien dit que ce serait intéressant de traîner dans les parages aujourd'hui et apparemment, c'est notre jour de chance.

Je tentai de me faufiler, mais fut rattrapée bien vite, jetée sur l'épaule de l'un des hommes qui m'éloigna bien plus que ce que j'envisageais au final. Gwydion, au secours !

La muse de CallidromosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant