Chapitre 26 (Thétis)

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Il avait cet étrange et énigmatique sourire en arrivant au logis du maître Apries. Pas de ceux qui annonçaient de la joie, mais plutôt une décision prise et réfléchie. Pourtant, étrangement, cela me plongea dans l'inquiétude. Des combats en sous-sols avait dit Amasis. Cela signifiait que tôt ou tard, l'on allait m'enchaîner, m'enfermer, me menacer de toute sorte afin qu'il s'y plie. Encore une fois, il allait devoir se perdre aux abords de la folie pour trouver la force de survivre, de se battre, de tuer. Et si je n'étais pas là ? Caius n'aurait pas ce moyen de pression. Et il ne pouvait le tuer, il était l'un de ses meilleurs guerriers, il l'avait dit.

Je ne comprenais pas toujours toutes les subtilités de ces jeux mortels. Mis à part l'appât du gain et les risques. Mais tout comme l'on ne touchait pas à une vierge afin de la vendre à bon prix, l'on ne tuait pas un esclave pouvant rapporter gros, avec un tel nom qui plus est. Le Callidromos ! Ce serait idiot. Je devais être naïve peut-être d'imaginer les choses de cette façon, mais si je n'avais pas été la, peut-être que Caius aurait simplement mené Gwydion aux jeux de Rome comme il l'était prévu plutôt que de se servir de lui.

Nous nous arrêtions au-devant la demeure située à même la rue. Haute de trois étages et garnie de balcons fleuris. À son pied, il était difficile de ne pas être bousculée par les passants si l'on n'y prenait pas garde vu l'activité ici. Le maître des lieux apparu, saluant Caius, mais également Amasis, d'égal à égal. C'était assez étrange d'ailleurs de les voir aussi complices. Tandis que pour Gwydion, ce dont il semblait avoir convenu avec lui-même devait lui brûler les lèvres puisqu'il demanda immédiatement à parler seul à seul avec notre maître.

Et alors que les deux autres guerriers ainsi que le mercenaire déchargeaient et bougeaient la charrette. Que personne, l'espace de quelques minutes, ne s'occupa de ma présence et qu'une carriole inondée d'un tas de foin ne passa lentement à proximité. Me vint alors que la seule solution pour que Gwydion puisse enfin être libéré de ce chantage, et ce malgré la peine de le quitter, de risquer de ne plus jamais le revoir, fut que je devais disparaître.

La muse de CallidromosKde žijí příběhy. Začni objevovat