Chapitre 29 (Gwydion)

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Caius me fit appeler. À force, je devenais comme fou à tourner en rond sans nouvelles de Thétis, enfermé dans l'une des pièces aveugles des sous-sols. Elle s'était sauvée et même si elle pouvait être assez maligne pour avoir suffisamment réfléchi à son geste, je ne donnais tout de même pas cher d'elle si on la retrouvait. Je craignais que l'on ne m'amène à ce qui restait de son corps après une sévère punition ou pire, m'annoncer qu'on l'avait... Non, ne surtout pas penser à cela. Je serais capable de le tuer s'il avait ordonné une chose pareille.

Mais je me sentais également mitigé, blessé même qu'elle soit ainsi partie sans même un adieu. Ses yeux, son corps, son odeur, sa chaleur... en un mot, son absence allait me provoquer un vide immense auquel je ne souhaitais pas faire face. En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir. Je l'avais entraînée avec moi dans ce voyage tourmenté et ne m'étais pas vraiment montré des plus tendres avec elle.

Lui aussi semblait nerveux, agacé même. Oh dans un sens parce qu'il n'avait pu accomplir sa petite affaire de tout à l'heure sans doute, mais autre chose très certainement. Et je n'allais pas tarder à savoir laquelle.

– Toi et ta catin commencez sérieusement à me taper sur les nerfs !

– Où est-elle ? Que lui as-tu fait ?

– Moi ? Rien !

À cet instant je devais avouer que ces deux mots seuls eurent tout le loisir de me traverser le corps comme l'aurait fait la lame d'une épée. Supposant trop de choses auxquelles je m'évertuais de ne pas penser.

– Elle a été enlevée. Ici même alors que nous déchargions et évidemment personne n'a rien vu. À présent, l'on me réclame quelque chose en échange.

– Enlevée ? Et... tu comptes payer ?

– Je me le demande... me cracha-t-il au visage, s'était approché suffisamment près. Vous allez me faire perdre une fortune tous les deux.

– À qui la faute d'organiser des paris sur mon dos ? Si tu m'avais écouté, nous serions en route pour...

– La ferme ! Rome était le rêve de Maxus, pas le mien. Alors, cesse de me fatiguer avec ça !

– Tu connaissais Maxus ? Je veux dire, suffisamment pour savoir ça ?

Il ne répondit pas, attisant dès lors ma curiosité à ce sujet. Mais pour l'heure, c'était de Thétis qu'il était question et j'attendais sa réponse.

– Ce n'est pas aussi simple que ça. Ils ne réclament pas d'argent, mais une défaite.

– Je ne comprends pas

– Alors fait marche ta tête. Ils veulent que le Callidromos soit battu par le champion que tu auras face à toi en fin de tournois.

– Mais... ce sont des combats à mort !

– Précisément.

Autrement dit soit je mourrais au cours du dernier combat, soit c'était elle qui y laisserait la vie.

La muse de CallidromosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant