Vu le temps d'attente entre deux chapitres, ça nécessite peut-être un petit ...
Précédemment dans Molly II Weasley : Alors que Molly commençait enfin à avouer ses sentiments pour Léon, elle est prise de doute et de tourments, causés par les Aurors menaçants, Scott Reeve toujours aussi énervant et l'ombre pesante des Salvateurs et d'un sombre trafic dans le château. Alors qu'elle est accusée de vol par les Aurors, ils soupçonnent également Lysander d'avoir jeté un sort à Léon pour qu'il tourne de son balai. Les soucis s'accumulent pour nos héros mais la vie continue malgré tout et tout le monde veut organiser une fête d'anniversaire surprise à Fred et Roxanne pour le weekend suivant.
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Le plan de bataille est en route. Tout le monde sait visiblement ce qu'il a à faire. Je me sens un peu perdue devant toute cette organisation. Lucy m'a fait les gros yeux parce que j'ai osé demander ce que je devais faire. Ce n'est pas de ma faute si j'ai eu quelques problèmes à régler ces derniers temps. Je finis par rejoindre James qui fusionne avec le canapé.
« Toi non plus, tu n'as rien compris à ce qu'on doit faire ? lui demandé-je pour qu'il me rassure mais il lève les yeux au ciel.
- Comment ça, Molly Weasley ? Il y aurait donc quelque chose que vous ne comprenez pas ? Mais investissez-vous un peu dans l'événement, voyons !
- Parce que tu t'investis là, James Potter ?
- Je supervise, déclare-t-il après une seconde d'hésitation.
- Bien sûr. Moi aussi, je vais faire ça. »
Je lui adresse un petit sourire et je prends la même pose que lui sur le canapé. Lucy passe devant nous en soupirant.
« Vous êtes sérieux ? Vous devez aller trouver Roxanne et l'occuper pour qu'elle ne nous croise pas pendant qu'on achète les cadeaux !
- Elle est où Roxanne ?
- Elle est passée voir Victoire mais elle ne doit pas revenir avant que tout soit au point ! Tu n'as vraiment rien suivi ...
- Désolée d'avoir été malade, Lucy, dis-je avec un pointe d'exaspération. Bon, je vais la trouver.
- Je t'accompagne ! »
James lance un sourire à Lucy qui soupire et il s'accroche à mon bras pour sortir de la salle commune qui devient clairement une ruche où tout le monde a quelque chose à faire concernant cet anniversaire. Il aura intérêt à être bien. James souffle bruyamment, une fois à l'extérieur :
« Merlin, je n'en peux plus ... Il y a trop de choses qui se passent en même temps, ça me donne un mal de tête dingue.
- Ne m'en parle pas. Je n'ai vraiment pas la tête à ça en ce moment.
- Ça se voit, Molly, sans vouloir te vexer. Tu as l'air ... ailleurs.
- On y va ? »
Il laisse traîner un petit sourire sur son visage alors que je tente maladroitement d'éviter le sujet où cette conversation risque de nous mener. Alors qu'on se dirigeait d'un bon pas vers le bureau de Victoire en discutant des cadeaux pour nos cousins, James attrape ma manche. Il me fait signe de me taire et affiche soudain un grand sourire un peu artificiel. On doit avoir un peu de retard sur le timing prévu car voilà Roxanne et Victoire qui avancent vers nous dans le grand couloir du troisième étage.
« Salut les filles, s'exclame James. Quel hasard ! On ne s'attendait pas à vous croiser. »
Je fronce légèrement les sourcils en dissimulant un sourire amusé. Je vois Roxanne faire de même en s'arrêtant devant nous.
« C'est vraiment étrange, c'est vrai. On pourrait croire que vous préparez quelque chose.
- Nous ? On n'a jamais préparé quelque chose de notre vie, s'écrie James un peu fort sous le regard méfiant de Victoire.
- Pardon de vous l'avoir ramené, soupiré-je en levant les yeux au ciel. Il me suit partout, faites comme s'il n'existait pas.
- Je suis en stage d'observation, à la fin de la journée, je devrais être capable de faire les mêmes regards noirs qu'elle, déclare-t-il fièrement.
- Parce que tu avais l'intention de me suivre comme ça toute la journée ?
- Tu avais autre chose de prévu peut-être ? »
Victoire nous observe, un rictus aux lèvres. Je fais les yeux noirs à mon cousin qui me regarde fixement. Il semble amusé mais néanmoins suspicieux. Est-ce qu'il va essayer de compromettre mon rendez-vous secret avec Léon ? Il en serait capable. Mes yeux croisent ceux de Roxanne. Les siens sont remplis de question, elle a l'air de se retenir de les poser. Elle finit par faire une petite moue.
« J'imagine que c'est vous qu'on a missionné pour m'occuper aujourd'hui ?
- Pour ? demande James innocemment mais il est clair que rien de ce qu'il se prépare n'a échappé à Roxanne.
- Merci pour le thé, Victoire, dit-elle avec un petit clin d'oeil avant de nous adresser un sourire. Allez les mioches, c'est quoi le programme pour aujourd'hui ?
- Les mioches ? s'offusque le Potter.
- Je crois qu'on a l'autorisation de faire un tour à Pré-au-lard, annoncé-je. Et si on peut retrouver un de ses potes au passage, ça m'arrangerait. »
J'ai le droit à un soupir dramatique de mon cousin avant que Roxanne nous fasse faire demi-tour pour aller chercher des capes et des écharpes et nous échapper des murs de Poudlard. Voilà longtemps que nous n'avions pas eu de week-end à Pré-au-lard. James semble très enthousiaste à l'idée de passer du temps avec, je le cite, ses deux cousines préférées du moment. Roxanne fait semblant de râler et l'asticote en disant qu'on croisera peut-être David avec Haya Davies. Ça n'a pas l'air de vraiment amuser le Potter qui préfère regarder les vitrines avec intérêt.
« Ça fait du bien de sortir un peu de l'atmosphère étouffante de Poudlard, non ? me demande Roxanne alors qu'on s'arrête pour attendre James qui traîne devant Honeydukes.
- Beaucoup de bien, confirmé-je avec un sourire enthousiaste. Viens, ne laissons pas James saliver devant la vitre comme ça, il va tout salir. On ferait bien d'y entrer. »
J'arrive dans le magasin de friandises, submergée par l'odeur sucrée omniprésente. James a les bras remplis de bonbons en tout genre en quelques minutes. Il a le sourire d'un enfant et Roxanne lui adresse un regard tendre.
« On va aux Trois-Balais ensuite ? demandé-je, les yeux rivés sur la pile de friandises de James qui menace de s'effondrer.
- Tu ne vois pas que je suis en train de faire des stocks pour l'hiver ? s'insurge-t-il.
- Je ne voulais pas t'en empêcher, ricané-je. De toute façon, rien ne peut t'en empêcher si ce n'est ton porte-monnaie et il ne te limite pas tant que ça d'ailleurs ...
- Ce garçon n'a visiblement jamais connu la vraie vie, soupire Roxanne. Pourri gâté, va ! »
Elle lui assène un petit coup à l'arrière de la tête alors qu'il se dirige piteusement vers la caisse.
« On devrait peut-être aller chez Madame Pieddodu, non ? demande-t-il en revenant vers nous une fois ses achats effectués.
- Tu penses vraiment que David a invité Haya dans ce vieux salon de thé ? s'esclaffe Roxanne. S'il a un minimum de goût, il privilégiera plutôt une bonne bièraubeurre.
- Ce n'est pas ..., commence-t-il pour essayer de se défendre.
- Bien sûr, finalement, si on pouvait l'y voir, ça serait vraiment une bonne nouvelle. Il n'y a pas moyen qu'elle reste avec quelqu'un d'aussi ringard ! continue Roxanne sous le regard outré de notre cousin.
- Sauf si c'est elle qui a choisi le lieu. Dans ce cas, il n'y a pas moyen que David ne comprenne pas son erreur et ne revienne pas partager une bièraubeurre avec son meilleur ami. Mais je ne veux pas non plus te donner trop d'espoir, Potter, conclus-je avec un sourire.
- Allez, Jamie, arrête un peu de penser à David, s'amuse Roxanne. On est là, nous ! »
James soupire et commence peut-être à regretter d'avoir insisté pour nous accompagner. J'échange un regard amusé avec Roxanne. On ne passe pas loin de Lucy et Rose qui font comme si de rien n'était en achetant certainement des provisions pour la soirée et on ressort dans le froid de novembre. La neige ne devrait pas tarder à arriver. Pour le moment, c'est un vent glacé qui nous pousse vers les Trois-Balais. Tout Poudlard semble s'y être réuni. Des Professeurs discutent au comptoir avec une des serveuses, des troisième année profitent de leur premier week-end ici pour goûter les boissons avec un plaisir non dissimulé, des groupes d'élèves plus âgés semblent simplement reprendre de vieilles habitudes. Roxanne pointe du doigt une petite table libre. On s'y faufile avec difficulté.
C'est d'abord la voix de Côme Selwyn qui heurte mes oreilles et mon regard s'accroche aux yeux gris de Léon. Il esquisse un sourire en me voyant. Ils ne sont qu'à quelques tables de nous. Je lui adresse un petit signe de la main et je file m'installer là où James étale ses sacs remplis de bonbons. Roxanne parcourt la salle du regard.
« Pas de David en vue, commente-t-elle. Bonne nouvelle !
- Laissez-moi tranquille avec ça, râle James en soufflant.
- Par contre, c'est marrant, je crois qu'il y a Wilkes qui te fait coucou de la main, Molly. »
Je passe une main gênée dans mes cheveux et me tourne dans sa direction. Il hausse un sourcil interrogateur en arrêtant d'agiter sa main bêtement. Je hausse les épaules.
« Il doit avoir quelque chose à me dire à propos de la prochaine réunion des préfets. »
Je fais face au regard sceptique de Roxanne qui croise les bras. Elle n'en croit pas un mot. Soudain, son visage se barre d'un sourire mesquin et elle se lève pour marcher d'un pas assuré dans leur direction. James me lance un coup d'œil amusé et plonge la main dans son sac à FizWizBiz. La bouche pleine, il commente :
« On dirait que quelqu'un a un peu trop tiré sur la corde et se retrouve avec un seau qui est tombé de l'étagère.
- Utilise des expressions qui ont un sens, Potter, grogné-je en levant les yeux au ciel.
- C'est le juste retour du bâton. Il ne fallait pas provoquer le destin en m'embêtant avec David. Traîtresse ! siffle-t-il.
- J'en ai juste parlé à Roxanne, parce que c'est aussi ta cousine préférée et je ne voulais pas qu'elle pense que tu me favorisais. Et on fait de notre mieux pour te remonter le moral, je te signale. »
James me tire la langue. Je lève les yeux au ciel avant de jeter un coup d'œil en direction de Roxanne, histoire de surveiller ce qu'elle fait. Elle a les mains sur les hanches et discute avec les deux Serpentard. Côme semble lui répondre avec un petit rire. Léon regarde discrètement dans ma direction. Je vois Garance accoudée au comptoir, qui doit être aussi avec eux. Un serveur pose devant elle trois bièraubeurres. James se racle la gorge avant de me dire :
« Un jour, il faudra trouver une autre excuse qu'une réunion de préfet, Molly chérie, ça commence à se voir. »
Je lui adresse un regard noir et me lève d'un mouvement brusque. Je me faufile entre les tables pour rejoindre Roxanne. Elle écoute Léon qui lui dit qu'il ne pourra pas jouer le prochain match. Elle se retourne en me sentant arriver.
« Tout va bien, Roxanne ? Je te prends une bièraubeurre ou tu préfères leur compagnie finalement ?
- Je voudrais bien les deux. Qu'en dis-tu ? Une bièraubeurre tous ensemble, pour symboliser l'amitié Gryffondor-Serpentard. »
J'affiche un sourire crispé. Mon regard évite scrupuleusement celui de Léon. Je n'avais pas imaginé notre rendez-vous ainsi. Roxanne est fière de son petit effet. Elle ne me laisse pas vraiment le choix, attrape une chaise à la table d'à côté et fait un signe à James pour qu'il vienne avec ses sacs de bonbons. Je reste debout, immobile, un certain temps avant de me diriger vers le serveur. Garance me croise et m'envoie un sourire amusé. Je sens que la situation risque d'amuser tout le monde sauf moi. Ça va être terriblement embarrassant. Je regarde le serveur avec des yeux vides.
« Trois bièraubeurres de plus, s'il vous plaît. »
Je glisse quelques noises dans sa direction. Il m'adresse un petit signe de tête et me tend trois chopes avant d'être abordé par quelqu'un d'autre. Je prends une grande inspiration et m'apprête à rejoindre l'étrange tablée. Mais une main se pose soudain sur mon épaule.
« Weasley, fait la voix de Léon dans mon oreille, on a une réunion avec Minerva dans une heure, ça te va ?
- Trente minutes, rectifié-je en serrant les dents. Le temps de rejoindre Poudlard, ça prend bien dix minutes. Je ne resterai pas dans ce foutu piège plus longtemps. »
Je me tourne enfin vers Léon qui m'adresse un clin d'œil. Il demande quelques cacahuètes au serveur et je repars vers la table en faisant mine de rien. Je pose les chopes devant ma cousine. Elle m'adresse un grand sourire.
« C'est toujours plus fair-play de trinquer avec ses adversaires, dit-elle en attrapant la hanse. La semaine prochaine, on vous écrasera sans pitié mais aujourd'hui, célébrons l'amitié.
- L'amitié, tu y vas fort, commenté-je en croisant le regard brillant de Selwyn.
- Alors, qui remplacera Léon dans l'équipe pour le match ? demande-elle après une gorgée.
- C'était donc ça, Weasley. Une amitié qui commence par nous soutirer des informations, raille Côme.
- Milie m'a consulté, fait Léon en s'asseyant à côté de Côme. Elle hésite entre Ernest Fitzralph de cinquième année et Elyas Rosier, de quatrième. Je ne sais pas encore qui elle a choisi. Et je n'ai pas leur stratégie, je ne vais pas pouvoir te renseigner davantage. »
Roxanne fronce les sourcils, certainement pour essayer d'associer les visages à ces noms, et hoche doucement la tête. Garance a l'air de trouver les conversations autour du quidditch passablement ennuyantes. Elle observe un instant la mousse de sa bièraubeurre avant de demander, pour changer de sujet :
« Dites-moi, les Gryffondor, on est d'accord que le cours de Défense contre les Forces du Mal de Madame Ross craint ? »
J'ai failli m'étouffer avec ma gorgée. Madame Ross craint de toute façon. Je lève des yeux fatigués vers Garance qui m'adresse un petit sourire mesquin.
« C'est fou, je crois même que c'est la seule prof qui a réussi à dégoûter Molly Weasley d'un cours, commente la préfète de Serpentard.
- Tu ne crois pas si bien dire, marmonné-je. Rien que la voir entrer dans la salle avec son air faussement déçu, ça m'écœure. Elle sait parfaitement que ce qu'elle nous demande est trop dur pour notre niveau.
- Et puis une prof qui ose reprocher quelque chose à Molly, c'est forcément une prof qui abuse, ajoute James en hochant frénétiquement de la tête.
- C'est vrai ça, Potter ! Elle n'a pas dû voir la circulaire de McGonagall sur le fait qu'il faut vénérer Molly Weasley. »
Je soupire en entendant Côme renchérir. Roxanne a l'air particulièrement contente de me voir mal à l'aise. Je n'ose pas chercher de l'aide du côté de Léon parce que je vois déjà du coin de l'oeil son petit sourire. Je regarde ma montre nerveusement.
« En parlant de McGonagall, on doit la retrouver bientôt, Wilkes, tu te souviens ?
- C'est dans une demi-heure, non ? Il nous reste un peu de temps. »
Je plonge dans ma bièraubeurre pour éviter les remarques de mes camarades. Mais ça ne manque pas d'arriver.
« C'est marrant, tu ne m'en avais pas parlé, de ce rendez-vous, glisse James. Comment on fait pour mon stage ? Je peux venir pour observer ? »
Je secoue la tête.
« C'est très confidentiel.
- Mais c'est vrai que tu ne nous avais rien dit non plus, Léon, petit cachottier.
- J'avais oublié, dit-il après un instant de silence lourd. Heureusement que Molly est là pour retenir mon agenda.
- Quelle belle équipe vous faites, s'amuse Garance, de la mousse au bord des lèvres. Vous vous complétez bien, c'est chouette.
- C'est vrai. D'ailleurs, c'est fou comme le temps passe vite quand on s'amuse, articulé-je. Je dois filer. J'ai des documents à récupérer dans le dortoir avant d'aller chez McGonagall et je ne voudrais pas être en retard.
- Léon, tu ne veux pas l'accompagner ? fait Côme en éclatant de rire.
- On se rejoint là-bas ? »
Je tape la table de la paume de ma main et lance un regard de détresse à Léon. Je finis ma bièraubeurre d'une traite et me lève. Je salue tout le monde d'un ton peu aimable. Tant pis. Je préfère aller me réfugier un peu plus loin. Sans savoir vraiment où aller, je marche dans les rues bondées, à contre-sens. Je prends une grande inspiration. Peut-être qu'un jour j'arriverais à juste prendre une bièraubeurre avec quelques amis et je pourrais rire avec eux de la situation. Je soupire. C'est si difficile en ce moment. A chaque émotion que je laisse apparaître, j'ai l'impression d'être exposée, une cible sur qui n'importe qui pourrait tirer.
Mais est-ce que ce n'est pas déjà trop tard pour Léon ? Qui ne sait pas qu'il se passe quelque chose entre nous deux ? James, Lysander, Roxanne, Garance, même Mike s'en doute. Emeline n'est pas venue m'agresser depuis un moment. Peut-être que même elle a fini par abandonner. Et sortir avec Léon au grand jour permettrait de rendre crédible mon alibi pour le vol dont on m'accuse.
Je me dirige tranquillement vers le château, les mains dans les poches pour éviter le froid de novembre. Mais mon regard est soudainement attiré par deux silhouettes dissimulées dans l'ombre des dernières ruelles. Je ralentis instinctivement en reconnaissant Monsieur Wong. Il a une discussion visiblement animée avec un grand jeune homme blond. Qui est-ce ? Je ne le reconnais pas. Son visage est dans l'ombre et il ne se tourne pas vers moi. Le Concierge cesse net les reproches qu'il fait à l'inconnu. Il m'a vue et m'adresse soudain un sourire aimable accompagné d'un signe de la main sympathique. Je lui réponds par un simple sourire en passant mon chemin mais je reste malgré tout un peu perturbée. Ça n'a probablement rien à voir avec tout ce qui occupe mes pensées. Wong a tout à fait le droit de voir des gens en dehors de Poudlard. Tout cela me fait oublier l'espace d'un instant la gêne ressentie précédemment.
Je me dirige vers le château d'un pas lent. J'avais espéré un autre rendez-vous que ça avec Léon à Pré-au-lard. Quelque chose rien que tous les deux. J'atteins presque le grand portail quand j'entends des pas rapides derrière moi. J'esquisse un sourire.
« C'est moi, dit Léon simplement en me rejoignant. T'as une idée de pourquoi McGonagall veut nous voir ? »
Je le regarde en haussant un sourcil. Il marche à côté de moi d'un pas tranquille.
« Elle va sans doute nous dire que ce serait bien qu'on aille à Pré-au-lard juste tous les deux à un moment où il n'y a personne pour nous déranger, m'amusé-je.
- Je n'aurais jamais pensé apprécier autant Minerva, laisse-t-il échapper dans un petit éclat de rire. Personne ne va plus jamais nous croire quand on sera convoqué pour de vrai mais je pense que ça vaut le coup. »
Je hoche la tête en lui adressant un regard brillant. Alors qu'on arrive dans le Hall vide d'élèves qui doivent être en train de s'amuser dehors, il passe doucement ses doigts dans les miens. J'en sursaute presque. Ça fait bondir mon cœur dans tous les sens. Je sens les doutes en moi reculer, se réfugier dans un coin et laisser enfin respirer d'autres émotions. Je presse doucement sa main, m'accrochant à ce contact qui fait vibrer tout mon corps. Il m'entraîne, un sourire aux lèvres, jusqu'à la petite salle qui nous est réservée.
La porte se referme, me laissant seule avec ses yeux d'argent.
« Qui aurait cru que tu serais si assidu aux réunions préfectorales ?
- C'est une salle de réunion ? On m'a dit pourtant que c'était là que se cachait le harem de Miss Weasley. »
Je lui offre un sourire radieux en lâchant sa main pour avancer de quelques pas à l'intérieur. C'est là que j'emmène tous mes amants, allais-je dire en riant. Mais je m'interromps, je ne peux pas dire ça. Un frisson me parcourt et ce n'est pas le sourire ravageur de Léon qui me le procure. Il s'approche de moi doucement. Je ferme les yeux un instant, tout s'emballe. Quand il tend la main vers ma joue, j'ai un mouvement de recul. Je sais que les cauchemars ne sont pas réels mais je ne peux pas regarder le canapé sans trembler. Le sourire de Léon s'efface un instant. Je murmure :
« Je suis désolée. »
Et je me blottis tout contre lui pour ne pas avoir à affronter son regard et tous les objets de la pièce qui me rappellent tout ce que j'aurais voulu oublier. Sans comprendre, il m'entoure de ses bras tendrement. Je l'entends laisser échapper un petit soupir. Je suis tellement désolée pour lui. Je ne suis pas facile à vivre.
« Je fais des cauchemars, dis-je tout bas. Je ne suis pas sûre de pouvoir ... Est-ce qu'on peut aller ailleurs ?
- Bien sûr, souffle-t-il, où tu veux.
- C'est Scott, essayé-je d'expliquer à mi-voix en jetant un coup d'oeil au canapé. En ce moment, ça revient tout le temps ...
- Je sais, Molly, dit-il d'une voix tendre en me serrant un peu plus fort. Je suis là si tu veux en parler. »
Il me prend par les épaules et m'entraîne vers la porte. Je prends le temps de mieux respirer et de retrouver des esprits clairs. Il me regarde avec l'air légèrement inquiet. Mais avant de le laisser ouvrir la porte, je glisse à nouveau ma main dans la sienne, y trouvant suffisamment de chaleur pour affronter l'extérieur. Ça lui donne les joues toutes rouges. Il se mord la lèvre.
« Minerva ne nous prêtera jamais son bureau, n'est-ce pas ? soupire-t-il.
- Je pense qu'on ne devrait pas abuser trop de sa patience.
- T'as raison, dit-il en ouvrant la porte et il semble hésiter un instant avant de poursuivre. Je connais peut-être un endroit. Mais il faudra être discret, si jamais les Préfets-en-chef apprennent l'existence de cette pièce, on risque beaucoup. »
Il a réussi à me faire rire. Les couloirs sont pratiquement vides. Tout le monde profite du week-end à Pré-au-lard. On n'est pas dérangé alors qu'il me fait traverser tout le château pour arriver devant une tapisserie devant laquelle je ne m'étais jamais arrêtée. Il me fait un clin d'oeil en sortant sa baguette et en exécutant une série de petits mouvements secs qui font s'écarter les personnages incrustés dans le tissu. Un trou se crée dans l'immense broderie et révèle une petite porte. Je suis assez admirative. Je dois dire qu'il ne manque pas de ressources.
« On dirait que tu as encore quelques côtés mystérieux, Léon Wilkes.
- Ne traînons pas, si on ne veut pas que quelqu'un nous aperçoive.
- Est-ce que c'est avec ce genre de cachettes que tu as échappé à certaines retenues l'an passé ? m'amusé-je en me faufilant à l'intérieur.
- C'est assez étroit mais ça peut faire l'affaire. »
Il referme la petite porte. La pièce est vraiment petite et obscure. J'allume une bougie qui traînait là d'un coup de baguette pour mieux observer la poussière qui s'était déposé sur une petite table entourée de deux chaises.
« Beaucoup plus calme que les Trois Balais, dis-je dans un sourire. C'est parfait. »
Je me tourne vers lui et un frisson me parcourt quand ses yeux se plantent dans les miens. Je me retrouve soudain très proche de lui.
« Je peux t'embrasser ? chuchote-t-il en passant une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.
- Je n'attends que ça, Wilkes. »
Il caresse ma joue un instant avant de poser ses lèvres sur les miennes. Je ne peux que prolonger ce baiser encore et encore, en espérant que ce petit endroit caché pourra contenir encore longtemps tous nos secrets.
***
Coucouu mes lecteurs et lectrices que j'aime :D
Comment ça, ça fait deux ans alors que j'avais dit que je revenais bientôt pour un nouveau chapitre ? C'est que le temps passe vite quand on s'amuse. Ce chapitre traînait depuis un moment dans le fond de mon dossier (2 ans du coup haha) et j'ai enfin trouvé le courage de le finir (et de résoudre un dilemme de scénario pour la suite) alors me revoilà ! J'espère qu'il y en a deux ou trois parmi vous encore présents pour suivre les aventures de Molly.
N'hésitez pas à manifester votre mécontentement d'avoir attendu si longtemps ou votre joie de revoir les péripéties à Poudlard de nos chers personnages !
A la prochaine <3
PS : Je ne vous promets rien pour la suite mais vous savez que j'ai envie de voir un point arriver un jour, comme vous.