52 ~ Douceur | douce heure

Depuis le début
                                    

Après un moment passé dans les bras l'un de l'autre, les larmes d'Hugo taries, on reprit la marche dans le sens inverse.

Lorsqu'on rejoint Marine et Antoine, il s'avança avec elle vers l'eau, à côté des enfants. Je m'assis sur le sable, à côté d'Antoine, les genoux repliés vers moi. 
- Comment tu te sens ? demandais-je.
- Bien, je me sens bien... Mais toi ?
- ça va...
- Et Hugo ?
- ça ira... 
Je marque une pause avant de me lancer :
- Tu prendras soin d'Arman, hein ?
- Bien sûr ! 
- Cette longue absence... il sera notre trait-d'union... 
- Et quand tu reviendras, on sera là, comme si rien n'avait bougé..
- Ce sera long, tu auras le temps d'évoluer, de changer, de rencontrer d'autres gens qui te rendront plus heureux, pendant que les souvenirs failliront, et que la mémoire te fera défaut...
- Comment oublier quelqu'un comme toi Katherine ? Tu es un tournant dans la vie des gens ! Même si avec le temps et la distance... tu restes quelqu'un qui marque les esprits. Et il y aura Arman, comme tu as dis, notre trait-d'union. 
Je pose ma tête sur l'épaule d'Antoine et contemple le ciel noir illuminé d'étoiles scintillantes.

Sur le chemin retour vers le bungalow, je tiens Giu par la main et sur un coup de tête, je m'arrête et m'allonge par terre au milieu de la route. Giu s'allonge à côté de moi.
- Regardes les étoiles, comme c'est beau...
- ça fait des dessins...
- Les marins s'en servent pour se diriger la nuit, et les gens qui traversent les déserts aussi...
- Waaa ! fit-elle, étonnée. Elles ne s'éteignent jamais ?
- Si, elles vivent très très longtemps, puis meurent, et alors s'éteignent. Mais il y en a tellement, on le remarque pas vraiment...
- C'est si joli... 
Elle se resserra contre moi.
- Papa nous a dit que tu faisais un métier dangereux.
- Oui, il a raison...
- Et que si un jour tu mourais, tu irais rejoindre les étoiles...
- C'est une jolie manière de le dire... Personne ne sait vraiment ce qu'il y a après la vie. Il y a plein d'idées et de croyances différentes... Papa sait que j'aime beaucoup les étoiles, alors ça lui plait de se dire que si je ne suis plus avec vous, c'est parce que je serai dans les étoiles.
- Moi aussi j'irai dans les étoiles ? Je te rejoindrai ?
- Oui, mais pas tout de suite hein ? Tu dois d'abord vivre, et apprécier le temps si court qu'on a à vivre avant que tout s'arrête. Il n'y a pas de retour possible une fois qu'on passe de l'autre côté du Styx.
- C'est où le Stic ?
- Styx, s-t-y-x. C'est, selon les mythologies grecque et romaine, le fleuve des Enfers, que les morts doivent traverser grâce au grognon Charon, un passeur en barque, qui les amène de l'autre côté.

Au bungalow, j'aide Giu à se mettre en pyjama, tout en veillant à ce qu'Arman et Anna-Rose se lavent les dents. Ensuite, ils se couchent tous les trois les uns à côté des autres et je les couvre. Je m'étire et rejoins la chambre d'en face, où Antoine est déjà. J'enfile un de ses t-shirts qu'il avait pris pour que je lui pique en pyjama et me glisse à côté de lui dans le lit. Il se tourne vers moi. Je le contemple, détaille ses yeux clairs, ses sourcils, ses cheveux en batailles sur l'oreiller, son nez, puis descends sur sa bouche...
- Pourquoi tu m'aimes ?
- Parce que tu es toi, et j'aime ce qui fais de toi, toi...
- Pourquoi moi et pas une autre ?
- Tu es vaillante, une source d'inspiration à chaque seconde. La rage de la guerrière qui lutte pour ses idées, pour les orphelins de guerre... cette rage qui brûle en toi. Cette rage qui contraste la douceur que tu abordes quand tu es avec Arman ou tes nièces... La lueur qui brille dans tes yeux quand tu vois Hugo, ton rire qui résonne quand tu prépare une connerie avec Kathleen, la détermination qui t'empêche de lâcher ton objectif, la sérénité qui t'habites quand tu regardes l'horizon et la fascination qui voile ton regard quand tu contemples le ciel étoilé... Tous ces détails et bien d'autres encore, ceux qui font de toi l'humain que tu es, j'aime tout cela chez toi. 
- Je t'aime Antoine.
- Moi aussi Katherine, moi aussi je t'aime.
- Tu es un véritable havre de paix, je t'en remercie infiniment. Dans mon quotidien chaotique, je te remercie d'être cette église où se réfugient les démunis, mon église où se réfugie mon cœur sans armure...

Pour le plaisir des yeux : cadeau !

Pour le plaisir des yeux : cadeau !

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J'espère que ça t'as plu :)
Comment vas-tu ? T'es en vacances ? Actuellement, j'ai un peu plus de temps j'en profite, ça me fait tellement de bien d'écrire ! J'espère que ce plaisir est partagé 🥰
Allez, bonne nuit, on se retrouve rapidement !

Une permission ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant