Une permission ~ Antoine Griezmann

44 ~ Longue attente et inquiétude

La dernière image que j'ai c'est Katherine fouillant dans le sac des infirmiers, sortant une nouvelle seringue et l'enfonçant dans le bras de ma mère. 
Nathan m'a tiré jusqu'à la cuisine ensuite.

Nathan a mit un fond de musique pour qu'on entende pas ce qu'il se passait dans le salon. Je me suis assis face à la porte et j'ai attendu qu'elle se réouvre. J'ai attendu. Attendu. Et encore attendu. Encore et encore. 
Le soir est arrivé.
Maud est arrivée dans la cuisine le visage éteint. Elle a préparé quatre sandwichs et est repartie au salon.
Et j'ai attendu. Encore et encore.
Maud est revenue une seconde fois. Il était bien plus tard.
- Va te coucher Antoine.
- Non.
- Antoine, ton regard en tient même plus.
- Non.
- Bon. Je monte me coucher, rejoins moi quand ton corps aura eu raison de toi. katherine va rester toute la nuit avec Maman, ainsi que les infirmiers qui vont alterner la surveillance. arman s'est endormit sur le canapé.
J'imagine la scène : Katherine assise d'un côté de notre vieux canapé, la tête d'Arman posé sur ses genoux, elle lui caressant les cheveux... Un des deux infirmiers endormis sur un matelas, l'autre affalé sur une chaise.

Le chant des oiseaux me réveilla. Je me redresse, les os et les muscles tout ankylosés. Aïe, sacré torticolis que je me suis fait en m'endormant.
- Tu aurais du aller dormir avec Maud... me dit doucement une jolie voix.
- Katherine...
Sans un bruit, elle se mit derrière moi, et me massa la nuque.
- Katherine...
- Chut.
Après une dizaine de minutes  de massages et étirements, je n'ai plus de torticolis. Elle retourne vers la gazinière.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Du café.
- Mais on a la cafetière...
- Ca fait moins de bruit comme ça. Et je peux aussi préparer un maté pour toi et le chocolat chaud d'Arman...
- Il est déjà réveillé ?
- Depuis plus d'une heure il veille sur ta Maman.
- Il est adorable. Merci.
Pour toute réponse elle me fait un bisou sur le haut de la tête, comme mes parents le matin au réveil. Il y a bien longtemps...
Et aujourd'hui ma mère est gravement malade. Et on ne sait si elle va s'en sortir.
Katherine me posa une tasse devant moi, et trois autres dans les mains, elle quitta la cuisine.

L'attente est insupportable.

Les minutes s'étirent en heures interminables.

Papa apparu dans l'encadrement de la porte.
- Tu aurais du aller dormir Antoine.
- J'ai dormi ici...
Je le pris dans mes bras.
- Et si c'était la derni...
- Chut. Elle va se battre. Elle ne va certainement pas t'abandonner comme ça mon fils.

Lorsque Maud apparue, elle se prépara un café et parti immédiatement dans le salon.
Un peu après, Théo et Nathan débarquèrent.
- Antoine ? Y a Papi et Mamie qui arrivent à l'aéroport en début d'après-midi.
- J'irai les récupérer.

Et on attendit, encore. Patiemment. Inquiets.

Vers 9h et demie, Katherine débarqua dans la cuisine et s'étala sur le banc de la table. Je l'avais pas regardée ce matin. Ses yeux sont cernés, ses joues ternes, commençant à se creuser. Elle respire fort, sa cage thoracique se soulevant et se baissant. Elle à l'air étrangement épuisée.

- Isabelle... est...