Chapitre 73

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La dureté de mes émotions fut telle que je n'eus aucun remord à menacer mon père afin qu'il me donne le véritable numéro de téléphone de Wayat. Céthia n'avait pas vraiment été emballé à l'idée que je veuille m'entretenir avec ce malade et encore moins sans prévenir mon mari, néanmoins, aucune autre solution ne m'était venue à l'esprit. Mon fils était loin de moi depuis plus d'une semaine, alors réfléchir calmement était bien la dernière de mes préoccupations.

- Oui, je règle encore quelques affaires au boulot et je te rejoins à la maison.

- OK... Super... Fais vite s'il te plaît. Elijah n'arrête pas de te demander.

- Dis-lui que j'arrive bientôt et que je l'aime de tout mon cœur. Toi aussi je t'aime, mon amour.

- Je t'aime aussi, chérie, dit mon époux à l'autre bout du fil. Sois prudente sur la route.

Dès lors où je mis fin à l'appel avec Jungkook, je démarrai ma voiture, quittant bien rapidement le sous-sol de DeLayne Corporation avant de prendre la direction de cette demeure parfaitement à l'écart de toutes habitations que je m'étais appropriée peu après ma visite à la morgue. Je savais ce qu'il me restait à faire, et ce fut pour cela que je décidai de faire de la maison le lieu où j'allais rencontrer le bourreau de mon fils et celui de toute ma famille par la même occasion.

Arrivée sur place, je remarquai que Wayat et ses hommes m'y attendaient déjà sur le pas de la porte, alors ce fut en souriant finement que je sortis de mon véhicule avec cette bouteille de whisky très spéciale entre les mains. Ma démarche était pleine d'assurance lorsque j'approchai du jeune Carter sans que nos regards ne se quittent ne serait-ce qu'une seule seconde, mon attitude le séduisant bien plus que prévu avant que ma main libre ne se pose contre son torse.

- Tu es venu... Murmurai-je en lui faisant les yeux doux avant que mes doigts ne se referment sur sa cravate pour l'entraîner avec moi à l'intérieur de la bâtisse. Asseyez-vous messieurs ! Vous êtes ici chez vous !

Aussi bienveillante qu'un ange tout droit venu des cieux, je servis un bon verre de mon précieux whisky aux quatre hommes qui étaient assis sur le sofa, un puissant sentiment de satisfaction m'envahissant lorsqu'ils commencèrent à boire. Au fil des minutes, après que Wayat eut fini son verre, le jeune homme et moi nous éloignâmes de ses trois chiens de garde qui comptaient bien finir la bouteille, ma main tenant fermement la sienne pour l'attirer à l'étage dans l'une des chambres.

Malgré mon amour pour mon époux, je laissai le châtain passer ses bras autour de moi et embrasser çà et là la peau de mon cou. Rien que pour ça, je me dégoûtais. Les touchers du jeune Carter me répugnaient au plus au point, tant et si bien que j'aurais pu vomir à tout moment si le plan que j'avais en tête n'était pas ma seule chance de revoir mon fils.

- Veux-tu t'amuser un peu avec moi ? Demandai-je en poussant le garçon sur le lit avant de retirer mes haut-talons.

- Évidemment, lâcha-t-il en me regardant me positionner au-dessus de lui. Je savais que tu voulais ça tout autant que moi. Jeon n'est pas à la hauteur pour satisfaire une reine telle que toi.

Sa voix faisait trembler mes muscles tant elle me m'écœurait au plus haut point, faisant grandir de plus en plus mon besoin de mettre fin à cette mascarade, cependant, je savais que faire marche arrière revenait à tirer un trait sur l'espoir de retrouver Adonis et comme la mère que j'étais ne pouvait permettre cela, je commençai malgré moi à bouger mon bassin contre celui de Wayat.

Je tenais fortement les poignets du châtain de part et d'autre de sa tête, l'empêchant de me toucher avec ses sales pattes tandis qu'il gémissait au rythme de frictions entre nos corps. Ses grognements envahissaient de plus en plus la chambre à mon plus grand désarroi, néanmoins, je me m'arrêtai pas de bouger, le permettant même d'atteindre la jouissance au bout de ses minutes infernales.

- Oh putain... Souffla Wayat tandis que sa respiration était complètement saccadée. Une vraie déesse...

- Et tu n'as pas encore tout vu.

- Déshabille-toi.

- Je ne le ferai pas gratuitement.

Un sourire vint soudainement orner mes lèvres, puis je posai mes mains à plat contre son torse, libérant ses poignets afin de permettre à ses mains de se poser sur ma taille. Le jeune Carter savait ce que je voulais et il se mit à sourire en caressant délicatement mon corps à travers mes vêtements, poussant ensuite un soupir de résignation à cause de mon regard perçant.

- Resteras-tu à mes côtés si je te le dis ?

- Oui, assurai-je avant de lever la main droite. Je resterai à tes côtés jusqu'à ton dernier souffle. Promis !

- Puisque Seth DeLayne tient toujours ses promesses... Murmura-t-il alors que ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes. Savais-tu que mon père était le propriétaire du Spectral ? C'est d'ailleurs là-bas que je t'ai vu en chairs et en os pour la première fois et non sur la couverture d'un magazine. Je trouvais... Ça... Un peu poétique d'y enfermer au sous-sol le fils que tu as eu avec un autre...

La voix de Wayat s'affaiblit graduellement avant qu'il ne s'endorme enfin, un sentiment de soulagement me gagnant lorsque je me rendis compte que mon plan avait fonctionné et les somnifères que j'avais ajouté au whisky m'avaient été d'une aide précieuse. Plutôt satisfaite de moi-même, je m'empressai d'attacher sévèrement le châtain et les trois hommes qui l'avaient accompagné avec ses nombreux mètres de chaînes en acier que j'avais acheté et laissé sur place.

Avec un peu de difficulté, j'étais parvenue à enfermer chacun des quatre hommes séparément dans la maison, allant rejoindre ma voiture dès que je m'étais assurée qu'ils étaient toujours bien ligotés. Moi qui était plus ou moins calme jusqu'à lors, je me mis à paniquer de plus en plus au fil des kilomètres, craignant l'état dans lequel j'allais retrouver mon fils.

À vrai dire, j'étais complètement terrifiée à l'idée de voir Adonis blessé, cependant, je n'hésitai pas à appeler une ambulance en arrivant sur les lieux. Naturellement, je m'étais ensuite précipitée à l'intérieur de la boîte de nuit de j'avais autrefois l'habitude de fréquenter, me glissant habilement entre les gens afin d'atteindre la porte qui menait au sous-sol.

Mes jambes tremblotantes me permirent tout juste de descendre ce grand escalier, puis un frisson désagréable parcourut mon corps lorsque j'arrivai dans cette pièce lugubre. Mes yeux parcoururent brièvement le grand espace, quand soudain, mon sang se glaça lorsque je vis cette petite cage en métallique posée à même le sol.

Mes larmes se mirent subitement à couler lorsque je vis cette petite silhouette allongée par terre et ce fut avec le souffle coupé que je me précipitai près de la cage, apercevant aussitôt mon fils inconscient et recouvert d'hématome. Ce moment-là fut le plus douloureux de toute mon existence, tant et si bien que j'aurais préféré mourir que le vivre.

𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́] Where stories live. Discover now