Chapitre 51

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Le premier jour du mois d'août était connu dans ma famille pour être le jour du renouveau. En effet, ce soir-là, mon père avait décidé d'organiser des festivités avec ses quelques centaines d'invités qu'il considérait comme un petit comité de gens importants. Il voulait nous annoncer une grande nouvelle et même si au début j'avais pensé qui s'agirait de son union à ma mère, je compris sans bien trop d'encombre que Cora ne comptait pas se remarier à qui que ce soit.

- Le rouge te va bien au teinte, dit Dalila en passant derrière moi afin de regarder notre reflet dans le grand miroir. Quoi que... Tu es un peu pâle comparé à d'habitude... Tu te nourris convenablement ?

- Je passe mes jours et mes nuits au bureau. Je mange seulement lorsque je sens que mon corps est sur le point de lâcher et je vais enchaîner une troisième semaine comme ça, alors tu n'es pas prête à me revoir avec un teinte solaire de sitôt.

Je préférai en rire, alors ma sœur esquissa un sourire en me tournant vers elle, repositionnant bien mes longs cheveux sur mes épaules. Rien qu'à ses yeux, je pus voir l'ampleur de l'amour qu'elle me portait, à vrai dire, son regard sur moi n'avait jamais changé, j'étais juste celle qui était bien trop centrée sur moi-même pour le voir avant.

- Tu es ravissante.

- Tu l'es davantage, assurai-je en frottant doucement avec mon pouce le dos de la main de ma sœur.

- On y va ? Demanda-t-elle peu après avoir sourire pour la énième fois de la soirée.

- Vas-y, je te rejoins dans quelques minutes.

Dalila hocha la tête, puis elle quitta ma chambre, me laissant seule à me contempler dans le miroir. Je pus rapidement constater que j'avais vraiment perdu du poids, mes clavicules et les os de mes épaules étant plus saillants qu'à l'accoutumé, et la robe bustier que je portais ne faisait qu'accentuer cela, alors ce fut sur un coup de tête que de la troqua contre un de mes tailleurs pantalons.

Le noir faisait toujours l'affaire. Je me trouvais élégante dans mon vêtement très peu conformiste pour ce genre de réception et ce fut sur mes hauts-talons que je décidai de rejoindre les festivités. Habilement, je me faufilai parmi les convives tout en les saluant poliment, quand tout à coup, je m'arrêtai subitement, le torse de mon beau garde du corps qui me suivait de près entrant aussitôt en contact avec mon dos.

- Vous êtes joueuse ce soir, mon amour.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, Jeon.

Mes mots dirent une chose, puis mon sourire en dit une autre pour trahir ma supposée indifférence à l'égard de mon ex-petit ami. Je voulais retrouver sa tendresse et l'attente était de plus en plus insoutenable, pourtant, je n'étais pas prête à lui déclarer à nouveau ma flamme. En fait, je ne savais pas vraiment ce que j'attendais de sa part, néanmoins, je savais que ses mensonges avaient changé quelque chose entre nous. Peut-être même que je n'avais plus pleinement confiance en lui contrairement à ce que je voulais me laisser croire.

Je m'apprêtais à fuir une fois de plus cette situation qui me pousserait à retomber facilement dans les bras de celui que j'aimais, quand soudain, cette fille d'une blondeur éclatante arriva face à moi. Je n'étais pas très aimable depuis plusieurs semaines, alors ce fut instantanément que j'eus l'envie presque irrépressible d'arracher le sourire qui ornait les lèvres de cette garce de Petra Scott.

- Seth... Ma chérie... Dit-elle d'une voix mielleuse. N'as-tu rien trouvé à te mettre sur le dos ?

- Je te retourne la question, lâchai-je en la regardant de haut en bas. Ne manque-t-il pas un peu de tissu à ta robe ? Je ne me souviens pas avoir entendu mon père dire qu'il avait invité des filles de joie. Nous ne sommes pas dans une maison close ici.

- Va te faire foutre, lança la blonde en serrant ses poings.

- Pourquoi ? La vérité blesse ? Questionnai-je en arquant un sourcil. Te fiancer à un homme qui pourrait être ton père pour de l'argent ne fait pas de toi une prostituée peut-être ? D'ailleurs, il est mort il n'y a que très peu de temps, ne devrais-tu pas être en train de pleurer sur sa tombe au lieu de venir montrer tes fesses chez moi ?

- Je ne t'ai pas demandé ton opinion ! Je ne t'ai rien demandé ! Je trouve que tu es même très mal placée pour me faire la morale. Au moins j'avais des avantages avec Samuel, mais toi ? Tu es tellement désespérée que tu te fais prendre par ton minable garde du corps ! Tu crois que tout le monde ne le sait pas ? Tu n'es même pas discrète avec ton petit coup à portée de main. Vous êtes dans tous les journaux depuis plusieurs semaines !

- Jalouse ? M'enquis-je en croisant mes bras contre mon abdomen en esquissant un sourire. Je baise mon garde du corps et tout le monde en parle et toi tu te fiances à un petit millionnaire et tout le monde s'en branle. Tu fais pitié... Veux-tu que je te fasse une publicité sur Instagram ? Mieux ! Veux-tu que je te follow ?

La gifle que Petra m'asséna, je l'avais amplement mérité. Moi aussi je l'aurais giflé si elle m'avait terminé de la façon dont je l'avais moi terminé. Cela me sembla si légitime que je ne pris même pas la peine de lui rendre sa gifle, me contentant de sourire en remettant mes cheveux en place. Face à une garce, je m'étais comportée comme une garce moi-même, cependant, contrairement à elle, je sus parfaitement garder mon sang fois car à aucun moment je n'avais prononcé un mot plus fort que l'autre.

- Bon... Je suppose que tu ne veux pas que je te follow... De tout façon je ne comptais pas le faire, ironisai-je avant de faire un pas en avant afin de me tenir juste devant elle. Et pour ton information, ma relation avec Jungkook n'est pas un secret. Il est mon petit ami et j'en suis très fière. Il me comble de joie et oui, il me baise comme jamais personne ne m'avait baisé avant. Je suis éperdument amoureuse de lui.

Un soupir passa mes lèvres en fixant la blonde, puis je la contournai, remarquant directement tous les regards posés sur nous. Un silence presque parfait régna dans grande salle, puis le bruit reprit naturellement lorsque j'arrivai près de mon père.

- Ah... Soupira-t-il avant de prendre une gorgée de son champagne. Impossible de faire une fête tranquille dans cette maison.

- Essaye de restreindre la liste de tes invités la prochaine fois.

Je savais pertinemment qu'exposer mes sentiments à mon ennemie n'était pas une chose à faire, néanmoins, je savais que jamais Jungkook ne me remplacerait par cette femme-là, alors ce fut pour cela que je le fis. J'avais confiance en l'amour de celui que j'aimais et ce fut sans même m'en rendre compte que je lançai la partie de chasse la plus excitante que Petra Scott n'avait jamais connu.

𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant