Chapitre 50

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Le divorce de Céthia et Dana avait été officialisé en un rien de temps et même si la femme en question n'était plus de ce monde, mon père prenait plaisir à lui envoyer une pension alimentaire sur son compte en banque. Après tout, personne hormis mes parents et moi-même ne savait que la très élégante Dana DeLayne était enterrée dans l'arrière cour de notre domaine, alors nous devions toud faire comme si cette femme cupide respirait encore.

Kyan et Dalila vivait dans l'ignorance, néanmoins, c'était ce que mon père voulait. Céthia m'avait fait promettre de ne rien leur fire et même si cela n'était pas juste vis-à-vis d'eux, j'acceptai de ne pas leur dire la vérité. Dana méritait son sort, cependant, mon frère et ma sœur ne méritaient pas le chagrin qui allait avec la mort de leur mère qui n'avait jamais été intéressée par autre chose que le gain. Ils la voyaient comme une déserteuse et c'était bel et bien ce qu'elle était puisqu'elle s'apprêtait bien à les abandonner rien que pour ne pas subir la colère de Céthia lorsque ma mère se chargea d'elle.

- Alors comme ça vous êtes la mère de Seth ?

La question de Dalila mit fin à ce silence pesant qui régnait autour de la grande table, puis Cora hocha la tête avec un doux sourire.

- Elle vous ressemble, fit remarquer ma sœur avant de sourire à son tour.

Ma mère me regarda un cours instant avec des yeux plein d'amour et de fierté, puis elle posa délicatement sa main sur la mienne, la caressant délicatement, quand tout à coup, notre attention fut attirer par la voix de Kyan, lui qui fixait notre géniteur.

- Vous vous aimez ?

- Comment ? Questionna Céthia, confus.

- Aimes-tu madame DiFenti ?

- Oh... Euh... Bégaya mon père avant que regarder brièvement la femme dont il était question. Eh bien... Je... Oui.

- Plus que maman ?

- Kyan...

- S'il te plaît, papa, lâcha-t-il avant de lever les yeux au ciel. Réponds à la question.

Rien que de part la réaction de Céthia, je compris sa réponse. Pour une fois, il était anxieux et tous les regards posés sur lui n'arrangeaient rien, néanmoins, il n'esseya pas d'éviter la question.

- Mon mariage avec Dana n'était qu'un le mariage du fils d'une famille aisée et de la fille d'une autre famille aisée. Il... Il n'y a jamais eu d'amour entre nous, avoua-t-il en baissant momentanément la tête avant que s'asseoir plus confortablement sur son siège. Oui, j'aime Cora plus que je n'ai jamais aimé aucune femme de toute ma vie.

- Alors pourquoi n'as-tu pas divorcé ? S'écria mon frère tant la situation le frustré.

- Parce que je lui ai dit de ne pas le faire, murmura la mère avant de déglutir difficilement. Dana était enceinte de toi lorsque j'ai rencontré ton père. J'ai accepté qu'il m'aime parce que nous n'avions jamais connu l'amour mais... Mais je ne pouvais pas accepter que deux enfants souffres pour mon bonheur.

- Auriez-vous laissé quelqu'un violer l'enfant de votre mari ?

- Non... Bien sûr que non... Dit Cora, quelque peu offusquée par l'interrogation de mon frère. Je suis une mère. Une mère ne peut faire de mal à un enfant et ce peu importe de qui il est.

- Alors j'espère que vous serez rongée par le regret, madame DiFenti, lâcha Kyan avant de serrer ses mains sur la table. Si vous aviez accepté l'amour de mon père, peut-être que Seth n'aurait pas vécu l'enfer ici. Vous auriez pu lui donner de l'amour et nous en donnez aussi à Dalila et à moi. J'aurais préféré vivre sans ma mère que savoir que cette dernière a fait du mal à ma petite sœur de la pire des façons. Vous n'avez pas été capable de la protéger ! Personne n'a su la protéger ! Elle a été violée dans cette maison et personne ne l'a su jusqu'à ce qu'elle n'ait le courage de le dire ! Tout est de votre faute. En êtes-vous consciente ?

Ma mère était en larmes avec la tête baissée tant elle était honteuse. Elle savait que mon frère n'avait pas tort, cependant, cette vérité était douloureuse pour elle. Elle se sentait coupable et je voulais la réconforter, néanmoins, lorsque j'entendis les pleurs de mon frère lorsqu'il quitta la table, je ne pus m'empêcher de tout laisser pour le suivre.

- Kyan ! Kyan ! Attends ! M'écriai-je en courant à petites foulées sur mes talons avant d'arriver près de lui. Pourquoi pleures-tu ?

- Ça me tue.

Ce craquement dans sa voix fit serrer mon coeur, puis je sentis les bras forts de mon aîné m'emprisonner dans une agréable étreinte.

- Ça me tue... Balbutia-t-il alors qu'il versait de chaudes larmes dans le creux de mon cou. Pourquoi ? Pourquoi je n'ai pas fait attention à toi ce jour-là ? J'aurais... J'aurais pu te sauver mais je n'ai pas su le faire. J'étais focalisé sur cette foutue console et je t'ai oublié. Pardonne-moi Seth... Je t'en prie.

- Tu n'y es pour rien, susurrai-je tendrement à son oreille en glissant mes phalanges dans ses cheveux sombres. Ce n'est pas de ta faute. Ce qui est arrivé ne dépendait pas de toi. Ça ne dépendait de personne. Ce qui m'est arrivé appartient au passé. Ça m'a rendu plus forte... Et puis, j'ai fini par trouver quelqu'un que j'aime et qui m'aime aussi, un homme en qui j'ai une confiance aveugle, alors arrête de penser à ça. Ce viol n'a plus d'impact sur ma vie à l'heure d'aujourd'hui et il ne doit pas en avoir sur la tienne. Tu m'entends ?

Mon frère renifla à plusieurs reprises, puis je relevai sa tête en posant mes mains sur ses joues, observant ses yeux rougis alors que mon regard sévère le poussa à hocher la tête. Je m'apprêtais à sourire tant j'étais contente de la réponse de mon frère, quand tout à coup, par-dessus l'épaule de ce dernier, je vis mon ex-petit ami avec ce sourire satisfait scotché à ses lèvres.

Bien sûr qu'il était l'homme dont j'avais parlé à Kyan, néanmoins, même si je ne l'avais pas cité, il le compris sans bien trop de réflexion. Le ravissant sourire de mon ex-petit ami encombra mon abdomen de doux papillons et je me figeai, mon regard restant rivé sur lui au point que mon grand frère, confus, se retourna pour voir ce qui attirait autant mon attention.

- Je n'ai jamais vu une rupture aussi peu semblable à une rupture, chuchota Kyan pour me sortir de cette transe avant de déposer un baiser sur mon front. Je vais présenter des excuses à ta mère et toi, Seth DeLayne, tu devrais parler à cet homme en qui tu as une confiance aveugle, hein...

Mon frère ricana faiblement en ébouriffant mes cheveux, puis il reprit le chemin du salon, me laissant seule face à celui avec qui j'avais rompu deux semaines plus tôt. À ce stade, la distance entre nos corps était un calvaire, néanmoins, je n'étais pas la seule fautive concernant notre situation. Oui, j'étais bel et bien celle qui avait mis un terme à notre relation, cependant, il était bien celui qui avait nuit à notre couple de part ses propres actes.

- Mademoiselle DeLayne, que ce passe-t-il ? Demanda Jungkook en s'approchant de moi avant que ses doigts n'effleurent les miens. Voulez-vous que je vous embrasse ?

- Pas le moins de monde, Jeon.

Je haussai presque hautainement les épaules en même temps que mes sourcils, puis je me tournai vers les escaliers. Je m'apprêtais à monter à l'étage, quand tout à coup, le noiraud m'assena une petite claque sur les fesses, une hoquettement passant aussitôt mes lèvres avant que je n'esquisse un sourire sans pour autant que je ne m'arrête d'avancer.

- Je t'aime mon amour.

- Je suis encore fâchée. Laissez-moi.

- Joli petit cul, DeLayne, s'écria-t-il en riant joyeusement.

Naturellement, je tendis mon bras en arrière, levant mon majeur avant d'arriver au sommet des grandes marches. Comment aurais-je pu rester de marbre face à l'amour de ma vie ? Qu'est-ce que je l'aimais, alors j'éclatai aux éclats dès que j'arrivai dans l'intimité de ma chambre. À ce rythme-là, j'étais sans doute celle qui allait revenir lui demander le confort et la tendresse de ses bras.

𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́] Where stories live. Discover now