Chapitre 48

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Jungkook n'avait plus su garder ses mains pour lui dès l'instant où il referma derrière nous la porte de son studio, puisque ce fut bien rapidement qu'il me ramena contre lui. En un rien de temps, mon dos entra en contact avec son torse tandis que son bras gauche se resserra autour de ma taille, sa main droite se faufilant sous ma jupe pour commencer à se mouvoir contre mon intimité.

- Je t'autorise à crier pendant que je te baise, grogna-t-il à mon oreille.

- Tu m'aimes ? M'enquis-je avec la respiration haletante entre deux gémissements.

- Je t'aime plus que tout.

- C'est pour ça que tu as épargné Stephen ?

Comme je l'avais imaginé, Jungkook desserra son étreinte autour de moi, un sourire se dessinant sur mes lèvres pendant que je redressai ma jupe en cuir noir. Lentement, presque d'une façon énigmatique, je me retournai vers le noiraud, voyant son visage exprimer un sentiment bien confus alors qu'il ne semblait plus avoir le cran de me regarder dans les yeux.

- Je ne t'excite plus, Jeon ? Pourquoi t'es-tu arrêté si soudainement ?

Mes mains glissèrent sur les épaules de mon petit ami, faisant tomber sa veste en jeans au sol avant de titiller malicieux le bas de son t-shirt pour finalement le retirer. Il était torse nu devant moi et ce fut naturellement que je me mis à laisser de petits baisers sur ses abdominaux, remontant peu à peu mes lèvres afin que ma langue puisse le faire frissonner en glissant sur l'un de ses tétons.

- As-tu tué tous ces hommes pour moi ? Interrogeai-je avant de laisser ma langue parcourir ses clavicules saillantes. L'as-tu fait parce qu'ils m'ont tous touché ? Parce qu'ils m'ont procédé le temps de quelques minutes ?

- Arrête ça...

- Non mon amour, dis-je en mordillant doucement son oreille tandis que mes mains palpaient la bosse qui se formait dans son pantalon. Je veux entendre tes réponses à mes questions. As-tu tué pour moi, Jeon Jungkook ?

Un silence parfait s'installa dans le studio, seul de bruit des alentours se faisant entendre alors que j'embrassais sensuellement la peau laiteuse de celui que j'aimais. Mes paumes, brûlantes, voyagèrent le long de son dos robustes, l'une d'elles restant sur sa taille tandis que l'autre se glissa dans les cheveux à l'arrière de son crâne dans le but de les tirer sèchement afin qu'il lève enfin la tête.

Ses yeux sombres et envoûtants se posèrent sur les miennes, et puis ce fut sans mettre fin à notre contact visuel que je commençai à rouler sa lèvre inférieure entre mes dents.

- Veux-tu que je te fasse la liste de tous les hommes qui me sont passés dessus ? Questionnai-je sur un ton provoquant. Mon ange, veux-tu tous les tuer ? Parce que c'était bien toi, n'est-ce pas ?

- Oui... Avoua-t-il à voix basse. C'était moi.

Sa déclaration me fit plus de mal que je ne l'aurais cru. Il admettait enfin m'avoir menti dès que nos regards s'étaient croisés pour la toute première fois et moi, même si je m'en étais forcément doutée, je n'arrivais quand même pas à m'y faire.

- Je ne regrette rien de ce que j'ai fait.

- Tu as failli tuer mon meilleur ami ! M'écriai-je en le poussant dans l'optique de creuser une distance entre nous. Tu es complètement dingue !

- Il serait mort et toi tu serais en train de le pleurer dans mes bras si je l'avais voulu. Je l'ai laissé vivre parce qu'il est important pour toi, mais il devait quand même être puni pour avoir touché à ce qui est à moi.

- Pour qui est-ce que tu te prends ? Tu n'es pas Dieu ! Tu n'as pas le droit de décider qui vit et qui meurt !

- Et toi ? En as-tu le droit ? S'enquit-il en se rapprochant de moi avec un fin sourire avant de passer ses bras autour de ma taille. Crois-tu que je ne sais pas pour ce gars que tu as tué ? Celui à qui tu as demandé de se branler ? Tu aimes ça, non ? Dégrader les hommes ?

Il effleurait ma noirceur et il en jouait, sachant pertinemment qu'il était au courant de tout ce qui faisait de moi un monstre. En fait, je n'avais tellement aucun secret pour lui que cela en devenait effrayant.

- Jungkook... Tu... Tu fais ça depuis combien de temps ?

- Quoi ? T'épier ?

Je hochai la tête, puis il poussa un soupir en enfonçant ses ongles dans mes cuisses. Le noiraud leva les yeux comme si réfléchissait, puis il mordit sa lèvre avant de me regarder à nouveau, serrée contre lui.

- Un an et sept mois.

À ce stade, je ne me demandais plus ce qu'il savait sur moi mais ce qu'il ne savait pas encore. Je tenais enfin la raison pour laquelle son amour pour moi était si fort, et elle était d'une simplicité absolue. Il me connaissait mieux que personne. Je n'avais aucun secret pour lui puisqu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert.

- Tu... Quand est-ce que tu m'as vu pour la première fois ? Demandai-je avant que le silence ne s'installe à nouveau. Le... Le camp militaire ! Il y a trois ans ! Quand j'ai appris à tirer ! Tu y étais, pas vrai ?

- Voilà pourquoi je t'aime mon amour. Tu es d'une intelligence remarquable, murmura-t-il avant de déposer un baiser sur mon front et de refermer son étreinte sur moi. Ma vie était un enfer à cette époque. Je me réveillais en espérant survivre une journée de plus. Je dormais en espérant ne pas être tué dans mon sommeil. La guerre était partout autour de moi. Je puais la guerre et la mort, comme tout le camp d'ailleurs, et puis je t'ai vu, là, parmi tout ce chaos. Tu avais les cheveux attachés, humides et collés par la poussière et tu fumais discrètement du cannabis alors que tu étais entourée par des soldats. Tu étais parfaite dans cet horrible schéma. Le paradis en enfer. Je t'ai directement aimé.

- Dis-m'en plus.

- J'ai passé près d'une année à ne penser rien qu'à toi. Je priais pour ne pas être tué rien que pour que je puisse un jour te voir, mais mes supérieurs ne semblaient pas vouloir me laisser quitter. Je n'avais jamais été blessé grièvement parce que je voulais te rencontrer, mais j'ai vite compris que ce point m'empêcherait aussi de faire ce que je voulais, alors je me suis tiré une balle. Juste à côté de mon cœur. J'ai bien failli crever, mais je me suis retenu à toi. Je te voulais, je te veux et je continuerai à te vouloir jusqu'à la fin des temps.

Son amour était semblable à de la folie, à une obsession. Mais qui étais-je pour le juger ? Je ne pouvais me permettre de le détester parce que aussi fou que cela puisse paraître, savoir qu'il était prêt à tout pour m'avoir me fit l'aimer encore plus que je ne l'aurais cru possible, néanmoins, je ne pouvais pas le lui dire. Il devait comprendre que je ne pouvais le récompenser après qu'il s'en soit pris à Stephen et ce fut pour cela que je pris cette décision radicale pour nous deux.

- Et puis tu as envoyé cette putain de sextape à mon frère ! MON PROPRE FRÈRE !

- Je voulais voir s'il était quelqu'un de confiance !

- Évidemment... Marmonnai-je, incrédule. Je veux qu'on se sépare.

- Quoi ? S'écria Jungkook en me décollant brusquement de lui. Tu ne peux pas me faire ça, Seth. Je t'en prie.

- La prochaine fois, tu réfléchiras avant de me provoquer, Roméo, lançai-je peu après avoir déposé un baiser sur ses lèvres rosées. Ne m'as-tu pas assez espionné pour savoir que personne n'avait le droit de toucher à ma famille ? Voilà les conséquences de tes actes. Tu viens de me perdre.

Et une fois de plus, ce petit jeu d'échec recommença entre nous. Un jeu qui était censé déterminer qui de nous deux ferait le premier pas vers l'autre, car oui, nous avions beau nous aimer au point de faire des choses sordides, nous chérissions tout de même notre fierté. Le connaissant, jamais il ne serait revenu vers moi après que je l'eus jeté de la sorte, néanmoins, j'allais tout faire pour lui montrer là où était sa place. À mes pieds.

𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́] Onde histórias criam vida. Descubra agora