Chapitre 48: -L'annonce-

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FLASHBACK

—Maman ! Papa !

Je les rejoins dans le jardin et cours dans leurs bras.

—J'ai eu le premier prix !

—Ma chérie, je suis tellement fière de toi ! S'empresse de dire ma maman en me prenant dans ses bras.

—Allez viens, on va lui trouver une place à ce trophée.

Je me retourne vers mon papa qui ne m'a toujours rien dit.

—Ça va papa ?

Il me regarde tristement, je me demande ce qui peut le rendre si triste dans un moment si merveilleux.

—Tu n'es pas fière de moi ?

—Si, bien-sûr ma puce, dit-il en me lançant ce que j'appelle un sourire forcé.

—Mais maintenant que tu es grande, nous devons parler.

—Si vous voulez avoir la discussion de « protège-toi » « pense aux préservatifs » et tout le tralala je vous assure que ce n'est pas nécessaire !

Mes parents me regardent avec de grands yeux. Ah, ce n'était pas de ça qu'il voulait parler, je me disais bien que c'était trop tôt aussi.

— Heu...Non je ne voulais pas qu'on parle de ça, dit mon père.

Oups...

—De quoi veux-tu parler alors ?

—Il y a des choses que tu dois savoir et nous jugeons que tu es assez grande pour que tu comprennes.

Il voulait continuer mais ma maman a l'air de prendre peur et décide de le couper.

—Non Greg, pas maintenant !

—Si, elle doit savoir !

Alors là, je suis totalement perdue, j'aimerai en placer une, mais ils sont trop vifs.

—Non ! Ne m'enlève pas ma petite fille !

Je décide d'intervenir avant que ça ne dégénère.

—STOP !

—De quoi vous parlez ?

—Rien ! S'empresse de répondre ma maman.

—Papa ?

Rien. On pourrait entendre une mouche voler tellement tout est calme.

—Très bien, si c'est comme ça je m'en vais, moi qui pensais que vous étiez des parents honnêtes qui ne cachent rien !

Je déteste quand ils ont leurs petits secrets, on se dit toujours tout, je suis terriblement vexée. Je décide de monter dans ma chambre et de claquer la porte pour leur montrer mon mécontentement.

J'ouvre rageusement mon journal et y écris tous les malheurs de ma journée. Certes, j'ai gagné le premier prix de Français, mais la grande fille de la classe supérieure m'a encore ordonné de lui donner mes collations et mon repas de midi sous peine d'abaisser mon pantalon devant tout le monde. Oui, je lui ai donné, je sais je suis lâche, mais elle est très grande ! Elle m'a déjà abaissé mon pantalon devant tout le monde la semaine dernière alors je ne voulais plus que tout le monde soit spectateur de ma nouvelle et première culotte en dentelle que j'ai acheté sur un coup de tête pour paraître plus vieille ( ce qui est stupide puisque personne ne va la voir).

30 minutes plus tard ils m'appellent pour manger, je leurs réponds d'un vague « pas faim » ce qui est un énorme mensonge puisque je meurs de faim et que j'adore manger...

2 heures plus tard, ma mère tente une approche, évidemment je la repousse alors elle finit par céder.

—Viens dans le salon, on va parler.

Je ne me fais pas prier et m'assis sur le fauteuil. Mon père était sur celui d'en face et ma maman arrive avec une assiette de repas réchauffé qu'elle me tend, je la prends et commence déjà à manger. Elle s'assit à côté de mon père, ensuite ils se tiennent les mains et elle décide enfin de prendre la parole.

—Ma chérie, ce qu'on va te dire ne va pas être facile à entendre et à accepter mais tu dois savoir avant tout qu'on t'aime plus que tout, tu es notre fille adorée et nous sommes fiers de la personne que tu es.

Je n'aime pas ça, ça pue la mauvaise nouvelle.

—Nous n'allons pas passer par quatre chemins...

—Nous sommes tes parents adoptifs, avoue finalement mon père.

J'ai l'impression de recevoir une gifle, que le temps s'arrête et que tout mon corps s'affole, une multitude de sentiments se bousculent en moi.

Pardon ? Où se cache la caméra ? Quand m'annoncent-ils que c'est un énorme poisson d'avril ou un prank ?

—Tes parents biologiques sont décédés...On est désolé de te l'annoncer comme ça mais nous avons toujours été honnêtes les uns envers les autres, c'est une valeur importante pour notre famille, me dit ma mère adoptive avec les larmes aux yeux.

—Ta mère et moi avons toujours dit que nous te le dirons quand tu seras assez grande pour comprendre et réagir correctement.

Ai-je bien entendu ? Qu'est-ce qu'il veut dire par « réagir correctement » ? Comment voulez-vous que j'agisse en apprenant que ma vie est basée sur un mensonge, que je vis avec des imposteurs qui se font passer pour mes parents et qui me mentent depuis toujours ? Qui sont-ils et qui suis-je moi alors ?

FIN DU FLASHBACK

Vous devez surement vous demander ce qu'il s'est passé ensuite, c'est aussi simple que ça ; j'ai pris mes cliques et mes claques et je suis partie, j'ai fugué tout simplement. Je ne savais même pas où aller mais à ce moment plus rien n'avait d'importance. En y repensant maintenant je me dis « quelle arrogance, quelle folle ! ». Je ne sais pas si je dois en être fière mais je sais qu'en ce jour, je regrette énormément d'être partie.

Après ça, j'ai été pas très bien accueillie dans une autre famille d'acceuil.

MAYAМесто, где живут истории. Откройте их для себя